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Je suis ravie de constater que les participants sont si nombreux pour cette journée, qui portera sur l'internationalisation des pôles de compétitivité. Je souhaite saluer les entreprises, en particulier les PME qui ont rejoints les pôles de compétitivité, qui assisteront à nos échanges cet après-midi.
Nous vivons actuellement un moment très important. L'année 2009 a été marquée par la plus forte crise économique, mais nous commençons à en sortir et les prévisions de croissance ont été relevées à un niveau de 1,4 % par Christine LAGARDE. Il est à noter que cette reprise de l'économie est plus affirmée dans les grands pays émergents. Dès lors, l'enjeu de 2010 consistera à tirer parti de la reprise qui s'annonce mais aussi des boosters de compétitivité mis en place par le Président de la République, notamment la suppression de la taxe professionnelle sur les investissements. Je citerai également les actions que j'ai menées en 2009 pour structurer l'Equipe de France à l'international.
Dans cet environnement, et alors que la crise a révélé des bouleversements anciens, nous pensons qu'il est possible de sortir de cette période troublée par le biais de l'innovation. La France pourra alors se mesurer aux pays émergents par ses intérêts offensifs - l'exportation - et par ses intérêts défensifs - la capacité à produire en France. Ce sont la recherche et développement et l'innovation dans les filières qui feront la différence sur les marchés internationaux.
Les pôles de compétitivité se trouvent à la confluence de deux axes importants du commerce extérieur : d'une part le lien entre l'innovation et l'exportation et d'autre part la capacité à faire coopérer les grandes avec les petites entreprises. Innovation et exportation sont liées pour la croissance. Ainsi, en France, 1 entreprise sur 20 exporte, mais ce rapport passe à 1 entreprise sur 2 pour les entreprises innovantes. De plus, les anticipations les plus positives pour l'activité de 2010 portent sur des entreprises innovantes et des entreprises exportatrices, souvent identiques. Ma meilleure arme, en tant que Secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, réside dans le Crédit Impôt Recherche. Telle est la réalité vécue par les entrepreneurs français et étrangers.
Nous savons que des régions telles que la Silicon Valley ou Bangalore combinent l'innovation, la recherche universitaire et les entreprises. Le rapport du Sénat, publié en octobre dernier, souligne que les pôles de compétitivité français constituent une marque bien connue à l'international. Il souligne également l'importance de renforcer les liens entre les clusters au niveau européen. Je voudrai à cet égard saluer la présence parmi nous aujourd'hui de Messieurs DROESCHER et SERRA.
Les pôles sont par nature ouverts sur le monde, tant pour l'acquisition de technologies que pour la promotion des résultats de la recherche vers l'extérieur. Ce dernier point représente d'ailleurs un enjeu de compétitivité. Depuis le déploiement des pôles, les dispositifs de soutien ont le plus souvent porté sur le développement de partenariats technologiques et de partenariats industriels. Ces actions ont été soutenues par les pouvoirs publics, notamment par la DGCIS et UBIFRANCE. De telles interventions mettent le pied à l'étrier des pôles et des entreprises. Il me semble que la politique des pôles est parvenue à un stade où elle doit conforter sa dimension de recherche et d'innovation et développer ses aspects commerciaux pour permettre à notre politique de produire son plein impact. Pour ce faire, les démonstrateurs qui assurent la validation de technologies innovantes font gagner des années à des projets. Je souhaite promouvoir leur rôle. J'ai demandé à Ubifrance, en relation avec Oséo, dont le prêt pour l'export est un succès, de me faire à court terme des propositions sur un dispositif « Innov'export », afin de le faire entrer en vigueur le plus rapidement possible.
Les pôles de compétitivité permettent aux petites et aux grandes entreprises de collaborer et je consacre une grande partie de mon temps à les visiter. Partout, je suis frappée par la qualité de la coopération entre entreprises de tailles diverses. En 2009, j'ai relancé le portage, soit le soutien de petites et moyennes entreprises par de grands groupes, au travers de l'association Pacte PME international. Ces solidarités se créent de manière privilégiée dans les pôles de compétitivité, qui constituent de véritables écosystèmes.
Pour le bénéfice de toutes, les entreprises françaises doivent se présenter groupées à l'international, avec des offres complémentaires. J'ajoute qu'il devient important de rendre l'action des différents organismes plus lisible.
La seconde table ronde de ce jour sera consacrée à la protection de nos savoir-faire et à la propriété intellectuelle. Ce sujet se situe au coeur du dialogue économique entre l'Union européenne et la Chine. Les pôles de compétitivité sont des bouillons de culture de l'innovation, des lieux d'échanges. Pour développer l'innovation et les échanges, il convient avant tout de porter l'innovation et de la partager. La France est fière d'être le second pays accueillant les investisseurs étrangers. Pour cela, elle dispose du Crédit Impôt Recherche, mais aussi du potentiel technologique des pôles. Pour autant, les pôles ne sauraient représenter les cibles désignées des prédateurs. La protection de la propriété intellectuelle ne suffit pas, il faut faire prospérer les gains de l'innovation en convaincant nos partenaires de les adopter.
J'attends de cet après-midi des échanges d'expérience afin de faire émerger une capacité à nourrir et enrichir notre performance ?celle des pôles, de l'innovation et de l'économie française? à un moment où la France et le monde bougent.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 10 février 2010