Texte intégral
Il y a quelques mois maintenant, Monsieur le Premier Ministre, vous avez pris avec le Président de la République une décision historique. Celle de répondre à la crise en investissant 22 milliards d’euros dans l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation.
C’était une décision courageuse, je dirais même visionnaire. Au même moment, un peu partout dans le monde, nombreux étaient les Gouvernements qui réduisaient la voilure en matière scientifique, avec le sentiment que la recherche ne faisait pas partie des investissements prioritaires à court terme. Et aujourd’hui, ils le regrettent et ils regardent vers la France.
Car la France, elle, a choisi d’offrir un nouvel âge d’or à notre université et à notre science. Pour une raison très simple : c’est qu’on ne prépare pas l’avenir si l’on n’investit pas dans les projets de recherche les plus audacieux, ceux-là même qui permettront de l’inventer.
La meilleure arme anti-crise, l’antidote contre tous les déclinismes, c’est la recherche, c’est la créativité, c’est l’audace de nos scientifiques qui font avancer notre société et notre économie sur tous les fronts. Et ces 100 projets de laboratoires d’excellence en sont la preuve.
Ce n’est pas un hasard, Mesdames et Messieurs, si les scientifiques du monde entier disent aujourd’hui, jusque dans la revue Nature, que la France a fait le meilleur des choix.
C’est qu’ils ont vu, comme nous, fleurir les projets dans tous les organismes et dans toutes les universités. Ils ont vu les scientifiques se mobiliser comme vous l’avez fait, pour proposer des projets à leur hauteur de leurs rêves, ceux-là même qu’ils pensaient parfois ne jamais pouvoir réaliser.
Car les investissements d’avenir, ce n’est pas une injonction qui tombe d’en haut, ce n’est pas un énième plan de financement élaboré dans le secret d’une administration et d’un cabinet.
C’est tout le contraire. Avec les investissements d’avenir, nous avons donné carte blanche à la communauté scientifique. Aux enseignants-chercheurs et aux chercheurs, nous avons dit : proposez-nous les projets les plus originaux, les plus créatifs, n’hésitez pas à sortir des sentiers battus, à vous affranchir des carcans disciplinaires ou institutionnels, l’Etat sera au rendez-vous.
Nous avons fait le pari de la confiance dans la communauté scientifique. Cette confiance, elle est au coeur de l’autonomie des universités, une autonomie qui a libéré un espace pour vos initiatives et qui se retrouve aujourd’hui renforcée par ces investissements d’avenir : ils nous montrent en effet tout ce que l’on peut attendre des libertés nouvelles que nos établissements exercent désormais en toute responsabilité.
Ils nous montrent que faire le pari de l’autonomie, c’est faire un pari gagnant.
Et en retour de cette confiance, nous avons fait le choix de l’indépendance et de la transparence pour la sélection : de l’indépendance de jurys internationaux, qui ont été les seuls juges de vos projets ; le choix de la transparence, aussi, en suivant à la lettre les préconisations de ces jurys.
L’excellence de vos projets, ce sont eux qui l’ont reconnue à l’issue d’un examen exigeant et rigoureux. La concurrence était rude : à tous et à toutes, j’adresse donc toutes mes félicitations !
Bien sûr, aucun jury n’est infaillible. Parmi les projets qui n’ont pas été retenus pour cette première vague, certains qui mériteraient sans doute, avec quelques améliorations, de bénéficier des investissements d’avenir. C’est la raison pour laquelle il y aura naturellement une deuxième vague d’appels à projets et, avec elle, une nouvelle chance offerte aux projets non retenus, qui seront examinés par l’oeil neuf d’un nouveau jury.
Alors, Mesdames et Messieurs, je terminerai simplement en vous disant merci, merci à vous et à tous ceux qui ont imaginé ces laboratoires d’excellence : nous avons tous – et je sais, cher René, que tu as eu le même sentiment – nous avons tous, disais-je, eu beaucoup de plaisir à découvrir chacun des projets que vous avez élaborés.
Ils nous ont offert un aperçu passionnant de l’avenir qui s’ouvre devant nous. Ils nous ont fait rêver, rêver d’une France qui relèvera, demain, tous les défis qui l’attendent, celui des énergies durables, celui de la protection de l’environnement, celui du mieux-vivre et du mieux-vieillir, et j’en oublie.
Vous nous avez fait toucher du doigt les progrès qui sont devant nous, ceux-là même qui étaient au coeur de notre stratégie de recherche et d’innovation. Et grâce aux investissements d’avenir, grâce à vous, ces espoirs vont devenir réalité.
Source http://www.educpros.fr, le 15 avril 2011