Texte intégral
CYRIL VIGUIER
L'invité politique ce matin c'est Julien DENORMANDIE. Bonjour.
JULIEN DENORMANDIE
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Vous êtes le ministre chargé de la Ville et du Logement, merci d'être avec nous sur ce plateau ce matin. Pour vous co-interviewer, à mes côtés Oriane MANCINI de Public Sénat, bonjour Oriane.
ORIANE MANCINI
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Et bonjour Pascal JALABERT…
PASCAL JALABERT
Bonjour.
CYRIL VIGUIER
Je ne sais pas quel journal vous représentez, vous en avez neuf.
PASCAL JALABERT
Dauphiné, Vaucluse Matin, ce matin.
CYRIL VIGUIER
Alors, Dauphiné et Vaucluse Matin. Julien DENORMANDIE, dans l'actualité, l'instauration de quotas établis chaque année au terme d'un débat parlementaire, c'est une solution, l'installation de quotas ?
JULIEN DENORMANDIE
Je crois qu'il faut être très précis dans ce que vous venez de dire. Le ministre de l'Intérieur s'est exprimé dessus et il a d'abord rappelé qu'il ne pouvait, il ne serait y avoir des quotas pour la question de l'asile, tout simplement parce que l'asile c'est ancré dans les valeurs de notre pays, et que évidemment il n'est question d'avoir des quotas dès lors qu'il s'agit de pouvoir accueillir celles et ceux qui fuient…
CYRIL VIGUIER
C'est quoi, c'est le mot quotas qui fait polémique toujours ou ?
JULIEN DENORMANDIE
Non mais, vis-à-vis de l'asile, c'est tout simplement parce que les valeurs que représente notre pays sont aussi ces valeurs d'accueil vis-à-vis de toutes personnes opprimées dans leur pays, et donc qui sont, à un moment donné, susceptibles de demander le droit d'asile, et évidemment la demande de droit d'asile ne peut être limitée par un certain nombre de quotas ou autres. Et puis après il y a d'autres types d'immigration, d'immigration légale, que soit les regroupements familiaux, que ce soit l'immigration économique, et là le président de la République et le ministre de l'Intérieur ont indiqué qu'il y aurait un débat, un débat parlementaire, sur les sujets, et que dans le cadre de ces débats, évidemment tout sujet peut arriver sur la table, et donc que cette question des quotas soit exprimée pendant ce débat, nous verrons bien.
ORIANE MANCINI
Et vous êtes favorable, vous, à l'instauration de ces quotas ?
JULIEN DENORMANDIE
Moi je pense qu'il ne faut pas du tout prendre l'immigration par uniquement cette question-là, moi ce en quoi je crois c'est une approche globale de l'immigration, ça ne veut pas dire que je suis opposé ici ou là, mais ce que je veux dire c'est qu'il faut absolument prendre une vision globale. Pour moi il y a un enjeu par exemple, essentiel, qui est d'accueillir plus rapidement, de donner la décision plus rapidement, c'est d'ailleurs tout l'enjeu de lois passées, qui avaient été prises par le précédent ministre de l'Intérieur, et qui à mes yeux sont essentielles. Aujourd'hui il n'est plus possible de devoir faire attendre des mois et des mois, parfois 1,5 an, une personne qui demande un droit d'asile, par exemple, sans pouvoir lui donner une réponse rapidement, je crois que cette rapidité elle est essentielle.
PASCAL JALABERT
Alors, les spécialistes disent le problème ce n'est pas les entrées, les quotas, c'est plutôt les reconduites à la frontière qui ne se sont pas, c'est l'hébergement, là ça vous concerne, et puis c'est aussi l'intégration.
JULIEN DENORMANDIE
Oui, mais vous savez, quand vous mettez 18 mois, en moyenne, avant de donner la réponse…
PASCAL JALABERT
Ça c'est pour l'asile, mais…
JULIEN DENORMANDIE
Non, mais de manière générale c'est un vrai sujet, parce que pendant ces 18 mois il se passe quoi ? Vous avez des personnes qui sont parfois dans une grande précarité, parfois dans un flou total de savoir ce qu'ils vont devenir, ou parfois qui se sont pleinement intégrées, et puis au bout de 18 mois vous leur dites « finalement vous n'avez pas la possibilité de rester. » Et donc je crois que, à la fois, pour des questions d'humanité, pour des questions également d'efficacité, il faut absolument pouvoir continuer à réduire ces délais, c'est essentiel. Et puis après, évidemment, il y a la question de l'intégration qui est tout aussi essentielle. Moi j'ai par exemple en charge de la question du logement, du logement des réfugiés. Songez que l'année dernière on a lancé une grande initiative pour aller identifier des logements vacants, qui pourraient intéresser des réfugiés, on a réussi à reloger plus de 8600 familles de réfugiés, enfin 8600 logements qui ont été identifiés et proposés des familles de réfugiés, eh bien cette année notre objectif est de passer à 16.000. Eh bien ça, ça fait partie, effectivement, de toute cette politique d'intégration qui est évidemment nécessaire.
ORIANE MANCINI
Allez, on va passer à vos dossiers, ils sont nombreux. Vous lancez aujourd'hui le Conseil national des tiers-lieux dans les territoires, est-ce que vous pouvez nous expliquer en quoi ça consiste ?
JULIEN DENORMANDIE
Alors, les tiers-lieux c'est ces espaces de coworking, vous savez ces espaces partagés où nous sommes plusieurs à nous réunir pour pouvoir faire, par exemple du télétravail, ou parce que vous êtes entrepreneur et que vous voulez pouvoir avoir un site où vous travaillez avec d'autres, et aujourd'hui, moi ce que je constate c'est que, ces tiers-lieux ils répondent véritablement à une aspiration de la société. Nous sommes beaucoup, en France, à vouloir faire plus de télétravail, et c'est très bien ainsi, c'est d'ailleurs ce qu'a poussé la ministre du Travail, Muriel PENICAUD, qui sera avec moi aujourd'hui. Et puis vous avez des entrepreneurs qui disent « moi je veux me lancer dans l'entreprenariat, mais je veux le faire en groupe, je ne veux pas être tout seul. » Et donc, ces tiers-lieux ce sont des espaces partagés, de télétravail, de coworking, parfois dans d'autres domaines, dans le domaine de la culture, dans le domaine de la formation numérique.
PASCAL JALABERT
Ce sont des lieux publics ou privés ?
JULIEN DENORMANDIE
Alors ça dépend, il peut y avoir des lieux publics, il peut y avoir des lieux privés. Il s'avère que, aujourd'hui il en existe déjà beaucoup, on en a identifié, c'est d'ailleurs intéressant, autant en milieu urbain qu'en milieu rural, c'est très intéressant à voir, donc il en existe beaucoup, il y a une vraie dynamique, mais elle n'était pas du tout structurée, et donc aujourd'hui on lance une politique publique dédiée à l'émergence de ces tiers-lieux, à l'émergence de ces espaces de coworking.
ORIANE MANCINI
Avec un budget ?
JULIEN DENORMANDIE
Avec un budget, 45 millions d'euros répartis sur 3 ans, pour renforcer, créer, développer, 300 nouvelles « fabriques de territoires », c'est le nom qu'on leur donne, 300 nouveaux tiers-lieux, et donc on lance ça dès ce matin, avec plusieurs ministres, avec une personne qui a beaucoup travaillé à mes côtés, qui s'appelle Patrick LEVY-WAITZ, qui préside la Fondation travailler autrement, et on lance cette première politique publique, 300 nouveaux tiers-lieux, 45 millions d'euros sur 3 ans, et moi, quelque chose qui me tient particulièrement à coeur, c'est que sur ces 300 tiers-lieux, on en fera 150 dans les quartiers prioritaires de la ville. C'est essentiel, parce que je veux faire aussi de ces quartiers des pôles d'excellence, par exemple vis-à-vis des questions du numérique, et ça, ça passe aussi par l'émergence de ces tiers-lieux que nous développons, donc massivement à partir d'aujourd'hui.
CYRIL VIGUIER
Où en est-on 1 an après ? L'année dernière Emmanuel MACRON a dévoilé les initiatives pour améliorer la vie dans les quartiers défavorisés, à la suite du plan Borloo, on se rappelle les polémiques qu'il y a eu à ce sujet, on est 1 an pile après quasiment, où est-ce qu'on en est de ce plan ?
JULIEN DENORMANDIE
Alors, j'ai réuni, il y a quelques jours, 1000 acteurs de la politique de la ville, des associations, des élus locaux, des entreprises, pour faire un constat très précis de justement la mise en oeuvre de cette politique. 1 an après il y a des choses qui ont très bien marché, je pense à l'éducation, on a dédoublé les classes, 190.000 élèves qui sont aujourd'hui concernés. Je pense à la rénovation urbaine, on a remis les grues dans les quartiers, on a doublé les financements, et puis en l'espace de 1 an, c'est près de 200 écoles dont la rénovation a été enclenchée, près de 70.000 logements dont la rénovation a été enclenchée. Et donc tout ça, vraiment, ça avance dans le bon sens.
CYRIL VIGUIER
Qu'est-ce qui a moins bien marché ?
JULIEN DENORMANDIE
En revanche il y a d'autres sujets sur lesquels on ne va pas assez vite. Je pense notamment au sujet de l'insertion par l'emploi, on a un taux de chômage qui reste incroyablement élevé dans ces quartiers, c'est insupportable, et donc…
PASCAL JALABERT
Qu'est-ce qu'on fait ?
JULIEN DENORMANDIE
Eh bien il y a plusieurs choses. Il y a d'abord investir dans des dispositifs comme les emplois francs, les emplois francs, je le rappelle à toute personne qui nous écoute, si vous embauchez un jeune d'un quartier, à ce moment-là vous avez 5000 euros par an pendant 3 ans, dès lors que vous l'embauchez en CDI, donc c'est une offre incitative que l'Etat vous donne pour vous dire « donnez ce petit coup de pouce à des jeunes, à qui trop souvent on ne donne pas suffisamment ce coup de pouce. »
ORIANE MANCINI
Mais vous reconnaissez que ça ne marche pas aujourd'hui les emplois francs, vous êtes loin des objectifs.
JULIEN DENORMANDIE
On est, et je vais vous le dire, parce que moi je fonctionne comme ça, il faut toujours être très transparent dans tous ces objectifs, on a peu plus de 6000 emplois francs, alors que notre objectif à la fin de l'année c'est 20.000, donc ça ne va pas assez vite, et c'est précisément parce qu'on donne en toute transparence là où nous en sommes, qu'avec la ministre du Travail on s'est tout de suite aperçu que ça n'allait pas suffisamment vite, et donc on a modifié le dispositif il y a quelques semaines, on l'a rendu plus lisible, on a concerné, rendu éligibles plus de territoires, par exemple toute l'Ile-de-France, tous les Hauts-de-France, et non pas un maillage à la carte trop compliqué.
ORIANE MANCINI
Donc, devant cet échec, vous n'envisagez pas de mettre fin à ce dispositif ?
JULIEN DENORMANDIE
Ah non, au contraire, on l'a simplifié, devant la difficulté de début, je vais dire, on l'a drastiquement simplifié pour que, au contraire, ça marche. Et puis sur l'emploi, on a un deuxième grand sujet aujourd'hui, c'est la formation, c'est l'accès à la formation. On a, dans le cadre du plan d'investissement compétences, décidé d'octroyer 2 milliards d'euros à la formation pour les jeunes, ceux éloignés de l'emploi dans les quartiers, c'est ce qu'on est en train de développer avec la ministre du Travail, et c'est absolument essentiel. Donc, c'est avec tous ces leviers qu'on va améliorer, là où on n'a pas été encore assez loin, la vie de nos concitoyens dans les quartiers.
PASCAL JALABERT
Oui, alors tout le monde le dit, le logement pèse de plus en plus sur le budget des ménages, est-ce que vous comptez étendre par exemple l'encadrement des loyers, ou prendre d'autres mesures, là vous avez l'électricité qui vient d'augmenter, comment on fait pour diminuer la charge logement sur les ménages, leur permettre d'investir notamment dans la rénovation énergétique ?
JULIEN DENORMANDIE
Alors, l'encadrement des loyers on l'a rendu possible par la loi, la loi Elan qui a été adoptée il y a 6 mois…
PASCAL JALABERT
Personne…
JULIEN DENORMANDIE
Notamment à Paris, au 1er juillet, l'encadrement sera remis et redéployé. Après, c'est aux collectivités de s'en saisir, ce n'est pas à moi ministre de dire, ici ou là, on va le faire.
PASCAL JALABERT
Ils n'ont pas l'air pressés.
JULIEN DENORMANDIE
Il y a plusieurs collectivités, si, si, qui y travaillent, et c'est un élément, à mes yeux, majeurs, dans certains territoires.
ORIANE MANCINI
Ça veut dire qu'il sera étendu à d'autres communes, notamment en Ile-de-France ?
JULIEN DENORMANDIE
La loi le permet, maintenant ce sont les élus locaux… vous savez, moi j'ai une position qui est assez simple, en tant que ministre mon rôle est de donner les dynamiques et de permettre à ceux qui font sur le terrain de pouvoir se saisir de ces dynamiques, et donc l'encadrement des loyers, mon rôle a été de permettre aux élus locaux, qui le souhaitent, de le réintroduire, mais c'est à eux, c'est eux qui font la ville, de le décider. Et puis après un deuxième sujet qui pour moi est vraiment le coeur de ma feuille de route, mais le coeur de ma feuille de route, c'est comment on peut aller encore plus loin dans la lutte contre les passoires thermiques, parce que c'est ça le fléau du moment. Les passoires thermiques c'est des millions, certains disent jusqu'à 7 millions de bâtiments dans notre pays, c'est autant de lieux où vous avez un inconfort total, parfois allant jusqu'à des problèmes de santé, et puis où vous avez un problème de pouvoir d'achat tout simplement, parce que vous dépensez de l'argent pour acheter de l'énergie qui va chauffer dehors, c'est insensé, et donc on est en train de renforcer pour accélérer, mettre en place un vrai plan de rénovation énergétique des bâtiments, comme on l'avait fait sur la rénovation urbaine. On avait créé l'ANRU de la rénovation urbaine, aujourd'hui il faut aller dans ce sens-là, dans des dispositifs type ANRU de l'efficacité énergétique, c'est ce sur quoi on est en train de travailler avec acharnement parce que, pour moi, c'est ce dont je suis le garant et c'est ça la feuille de route de mon ministère dans les prochains mois.
ORIANE MANCINI
En arrivant dans votre ministère vous vouliez construire plus, mieux, moins cher, le gouvernement s'attaque aux niches fiscales et Gérald DARMANIN a confirmé hier que c'est le secteur du bâtiment qui allait supporter une grande partie de l'effort, est-ce qu'il y a un risque pour la production de logements ?
JULIEN DENORMANDIE
Il faut évidemment tout faire avec beaucoup de précision. Vous savez, le problème des niches fiscales c'est que tout le monde s'accorde à dire qu'il faut réduire les niches fiscales et puis dès qu'on commence à regarder les niches fiscales on dit souvent que derrière chaque niche il y a un chien, eh bien c'est vrai, on le constate tous les jours, et donc à ce moment-là les difficultés émergent. Moi je crois qu'il faut surtout le faire avec cet esprit de discussion avec l'ensemble des acteurs, pour déterminer ce qui est possible, ou pas possible.
ORIANE MANCINI
Mais il y a un risque.
JULIEN DENORMANDIE
Non, moi je fais confiance à ce gouvernement, dont je suis un membre, pour toujours continuer avec la même méthode, c'est-à-dire discuter avec les acteurs et déterminer ce qui est faisable, pas faisable. Vous savez, on a tous un intérêt en commun, c'est de réduire la dépense publique, ce n'est pas une lubie de ce gouvernement, c'est quelque chose qu'on fait pour tous nos concitoyens, pour ne pas laisser de la dette à nos enfants, donc on a tous intérêt à avancer dans ce sens-là, et puis on a tous intérêt aussi à soutenir les secteurs d'activité importants pour notre croissance, donc on va avoir les discussions de manière constructive avec l'ensemble des acteurs.
ORIANE MANCINI
Un mot juste sur le logement, puisque le Sénat a adopté la semaine dernière une proposition de loi pour améliorer la lutte contre l'habitat insalubre ou dangereux, avec notamment la création d'une police spéciale du logement, est-ce que vous souhaitez que ce texte soit rapidement adopté par l'Assemblée nationale ?
JULIEN DENORMANDIE
Alors, j'ai donné un avis de sagesse sur ce texte, c'est pour dire que, effectivement, moi je suis très favorable à beaucoup de mesures qui sont inclues dans ce texte, après il y a certains dispositifs de ce texte qui peuvent aller encore plus vite dans leur adoption, dans le cadre des textes d'application de la loi Elan, donc ça nous permettra, par exemple sur ces sujets de police, d'aller très vite dessus, et puis il y a d'autres mesures qui doivent être finalisées.
ORIANE MANCINI
C'est un texte à améliorer pour vous.
JULIEN DENORMANDIE
C'est un texte qui va dans le bon sens, certaines choses peuvent être encore améliorées, et puis surtout c'est un texte qui, pour moi, est là aussi à l'image de ce que j'essaye de faire depuis 2 ans, de m'attaquer à ce fléau du logement insalubre. J'avais lancé une grande politique sur la lutte contre le logement insalubre trois semaines avant le drame de Marseille, précisément à Marseille.
CYRIL VIGUIER
Voilà, alors je voulais vous demander, on a beaucoup d'images de vous à Marseille à l'occasion de ce drame, on en est où à Marseille, est-ce que vous « monitorez » la situation précisément ?
JULIEN DENORMANDIE
Non seulement je suis avec grande précision, et puis je me rends très régulièrement, j'aurai l'occasion d'y retourner dans les tout prochains jours à nouveau.
CYRIL VIGUIER
Pour y faire quoi ?
JULIEN DENORMANDIE
Pour toujours accompagner les Marseillaises et les Marseillais dans les difficultés qu'ils continuent à connaître. Aujourd'hui vous avez un peu plus de la moitié des personnes qui ont été évacuées, qui sont aujourd'hui relogées, ça veut dire que le travail n'est pas fini, ça veut dire qu'il faut aller encore plus loin. Il y a une charte de relogement, qui a été finalisée ces dernières heures, qui va dans le bon sens, qui va très bien, et donc ma première action c'est de continuer à m'assurer que tout est fait, tout est fait pour permettre le relogement. Et puis après il y a un deuxième élément, qu'on est en train de construire, c'est comment vous reconstruisez Marseille en gardant son côté populaire, et là, avec la municipalité, avec la métropole, nous sommes en train de développer de nouveaux outils, nous créons notamment une société d'aménagement dédiée, à laquelle l'Etat va rentrer au capital, pour faire ce que d'autres villes avaient fait, et avaient démontré de leur utilité, c'est-à-dire des sociétés qui vont acheter les logements en difficulté, qui les réhabilitent, et qui les remettent ensuite…
CYRIL VIGUIER
Pour éviter que les loyers ne soient à la hausse.
JULIEN DENORMANDIE
Ça, pour éviter les phénomènes de marchands de sommeil, et pour éviter des phénomènes de dégradations, et donc cette société elle est en cours de création pour entrer en application très vite. On ne lâche rien, la situation reste difficile, mais vous pouvez compter sur ma détermination pour accompagner les Marseillaises et les Marseillais dans ce drame qu'ils ont vécu.
PASCAL JALABERT
Alors, on va passer aux municipales. Alors, pour la majorité c'est un peu le contraire du logement, c'est le trop plein à Paris, et puis la pénurie dans les petites et moyennes villes de province, donc comment on fait pour départager les candidats à Paris, très nombreux, et comment on fait pour recruter des candidats têtes de liste en province ?
JULIEN DENORMANDIE
Alors, moi je crois qu'il y a beaucoup de personnes qui sont intéressées par les municipales aujourd'hui, il va d'ailleurs y avoir un texte important, présenté par mon collègue Sébastien LECORNU, sur l'engagement, l'engagement des élus locaux, pour aussi favoriser les vocations. Mais donc, de manière générale, moi je n'ai absolument aucune inquiétude sur l'intérêt de beaucoup pour aller aux municipales sous les couleurs du parti, aujourd'hui, La République en marche. Après vous m'interrogez plus particulièrement sur le cas parisien. Alors, comme je l'ai annoncé, moi je me déporte du sujet parisien parce que je suis membre de la Commission nationale d'investiture, donc je ne répondrai pas précisément sur le cas parisien, mais je vais vous répondre sur les grandes lignes sous-jacentes à votre question. Dans votre question l'interrogation c'est faut-il ou pas, pour départager, avoir des primaires ? moi je l'ai toujours dit, je suis absolument opposé à ce type de désignation des primaires, tout simplement parce que je considère que ce sont des machines à, aujourd'hui créer de la tension, des machines à distendre les uns vis-à-vis des autres, et non pas des machines à rassembler, or pour moi, en amont d'une élection municipale il faut, bien entendu, rassembler, et c'est le sens même de la Commission nationale d'investiture.
ORIANE MANCINI
Mais est-ce qu'il y a un verrouillage du processus au profit de Benjamin GRIVEAUX, comme le dénoncent les candidats qui demandent une primaire ?
JULIEN DENORMANDIE
Pas du tout. Mais vous savez, la Commission nationale d'investiture, qui est donc le dispositif qu'on a choisi, et non pas la mise en place de primaires, et là je parle de la même manière pour tous les cas de figure, pas que sur une ville, partout en France, cette Commission nationale d'investiture elle a été définie par les organes, définis eux-mêmes par les statuts, définis eux-mêmes par le vote…
ORIANE MANCINI
C'est vous qui allez décider ou Emmanuel MACRON ?
CYRIL VIGUIER
Est-ce que vous allez vous-même être candidat quelque part ?
JULIEN DENORMANDIE
Ce sont les processus, les processus internes au mouvement, mais après moi j'adore cette question consistant à dire est-ce que oui ou non le président de la République donne son avis. Je vous confirme que le président de la République il a forcément des avis et que je crois que ça ne choque personne de dire que ses avis…
(Brouhaha)
JULIEN DENORMANDIE
Mais il y a une Commission nationale d'investiture avec un vrai processus, moi j'en fais partie, je peux vous dire, j'y siège, eh bien je peux vous dire qu'on fait un vrai boulot et que c'est cette Commission nationale d'investiture qui propose au bureau exécutif de La République en marche.
CYRIL VIGUIER
Vous, les municipales, est-ce que ça vous concerne vous-même, est-ce que vous pouvez encore être candidat quelque part ?
JULIEN DENORMANDIE
A ce stade je n'ai pas pris de décision….
CYRIL VIGUIER
Mais vous pourriez la prendre ?
JULIEN DENORMANDIE
Je ne me ferme aucune porte, je n'ai pas pris de décision à ce stade.
PASCAL JALABERT
Vous êtes originaire d'où Monsieur DENORMANDIE, pour nos téléspectateurs ?
JULIEN DENORMANDIE
Je suis originaire de Normandie, étant né dans le Lot, ayant vécu à Paris et aujourd'hui dans le Val-de-Marne, donc ça vous laisse…
ORIANE MANCINI
Ça vous laisse le choix.
JULIEN DENORMANDIE
Mais moi je suis très attaché, de toute manière, à des engagements qui sont liés à votre histoire et liés à votre présence.
CYRIL VIGUIER
Donc vous pourriez être candidat aux municipales, ce n'est pas exclu ?
JULIEN DENORMANDIE
Je n'exclus rien, aujourd'hui je suis vraiment…
CYRIL VIGUIER
Dernière question. Vous avez eu combien au bac philo, vous ?
JULIEN DENORMANDIE
Figurez-vous que je me suis posé la question ce matin en me disant…
CYRIL VIGUIER
C'était il n'y a pas si longtemps.
JULIEN DENORMANDIE
Quand même, ça remonte, vous êtes gentil…
CYRIL VIGUIER
Non, vous êtes jeune.
JULIEN DENORMANDIE
Il y a 20 ans pile poil jour pour jour aujourd'hui…
CYRIL VIGUIER
Alors, vous avez eu combien ?
JULIEN DENORMANDIE
Je ne sais plus.
CYRIL VIGUIER
Une bonne note quand même, oui ?
JULIEN DENORMANDIE
Non, ce n'était pas ma matière forte, moi je suis un scientifique, ce n'était pas ma matière forte, mais j'ai une grande pensée à toutes celles et ceux…
CYRIL VIGUIER
Vous avez eu la moyenne quand même ?
JULIEN DENORMANDIE
Je crois… en tout cas j'ai une grande pensée à toutes celles et ceux qui passent leur bac aujourd'hui.
CYRIL VIGUIER
On retiendra que vous serez peut-être candidat aux municipales, quand même, j'ai entendu. Merci beaucoup.
JULIEN DENORMANDIE
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 juin 2019