Déclaration à la presse de M. Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur les relations franco-allemandes et sur les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis, à Paris le 19 juin 2019.

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Circonstance : Conseil des ministres, à Paris le 19 juin 2019

Texte intégral

Je suis heureux d'être aujourd'hui accompagné de mon ami Heiko Maas, à ce conseil des ministres. Cette initiative fait suite au traité d'Aix-la-Chapelle qui a été entériné le 22 janvier dernier, qui est, comme vous le savez, le traité de la convergence, quand le traité de l'Elysée était le traité de la réconciliation. Dans ce traité d'Aix-la-Chapelle, il est convenu que les ministres assistent de manière croisée au conseil des ministres de chaque pays. J'avais eu le plaisir de me rendre au conseil des ministres d'Allemagne, fin mars dernier, et aujourd'hui c'est le tour d'Heiko Maas. Nous avons donc pu évoquer ensemble beaucoup de sujets, nous allons prolonger nos entretiens maintenant, mais la caractéristique, c'est que nous avons commenté ensemble l'actualité internationale. Donc c'est une communication un peu commune que nous avons pu faire. En particulier, nous avons pu affirmer à la fois la volonté d'aborder ensemble tous les grands sujets, que ce soit les crises, que ce soit le multilatéralisme, que ce soit l'agenda stratégique européen et nous voulons aborder ensemble tous ces sujets et essayer d'y répondre ensemble.

De plus, cette visite d'Heiko Maas et ce partenariat, cette concomitance d'action faisait suite à un autre moment très fort de notre relation, puisqu'à la fin du mois de mars nous avons eu une présidence consécutive du Conseil de sécurité, ce qui a pu marquer encore plus la force du partenariat franco-allemand.

Voilà dans quel état d'esprit nous sommes, et je remercie à nouveau Heiko Maas d'être présent aujourd'hui, ici.


Q - Il y a une escalade dans le dossier de l'Iran. Vous avez certainement échangé sur cette question. Pourriez-vous nous en dire plus sur la position franco-allemande ?

R - C'est une question d'une grande intensité. Nous sommes inquiets, à la fois de la montée des actions et de la montée des propos. Nous considérons que l'annonce faite par les autorités iraniennes d'une éventuelle remise en cause de leur respect de l'accord de Vienne est préoccupante. Nous considérons que ce n'est pas de l'intérêt de l'Iran. Nous considérons aussi, d'un autre côté, que la rupture de l'accord de Vienne par les Etats-Unis n'était pas une bonne chose, et que la pression maximale qu'ils veulent exercer aujourd'hui contribue à la tension et nous voulons unir nos efforts pour faire en sorte qu'il y ait un processus de désescalade qui se mette en oeuvre. Il y a encore du temps, et nous souhaitons que les acteurs soient amenés à plus de sérénité. Il y a encore du temps, mais il y a peu de temps. Et nous travaillons en étroite collaboration, y compris avec nos collègues britanniques, puisque vous savez que l'accord de Vienne a été signé par ces trois pays européens et nous multiplions les initiatives pour éviter de poursuivre cette ambiance d'escalade que l'on constate jour après jour.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 juin 2019