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ROMAIN DESARBRES
Et nous sommes en duplex avec Sophie CLUZEL, secrétaire d'Etat en charge des handicapés, merci beaucoup Sophie CLUZEL d'être avec nous ce matin dans La matinale CNEWS. On vient de le voir dans ce reportage la vie de centaines de familles avec des jeunes handicapés est rendu compliquée, parce que les petits n'ont pas tous une place dans les écoles. Qu'est-ce que vous allez leur proposer à ces familles ce matin, notamment à celles qu'on vient de voir, qu'est-ce qui va changer pour elles très concrètement ?
SOPHIE CLUZEL
Ce qu'on veut c'est que cette école de vraiment inclusive, c'est-à-dire qu'elle fasse sa place à tous et les réponses avec des réponses adaptées aux besoins éducatifs particuliers. On a bien vu dans votre reportage que ce petit garçon, il faut d'abord le dépister le plus précocement possible pour pouvoir intervenir le plus précocement possible, c'est tout l'enjeu de notre stratégie pour l'autisme. Oui, nous avons du retard mais nous prenons le problème à bras-le-corps. L'école inclusive, c'est d'abord rétablir la confiance entre les parents et l'école et leur dire, c'est possible votre enfant a sa place à l'école de la République et il n'a pas sa place ailleurs, il a sa place au sein de l'école, avec les professionnels dans l'école. Il faut former les enseignants, il faut former les professionnels à travailler ensemble avec les enseignants, il faut former les accompagnants et c'est bien ce que nous faisons, si l'enfant a besoin d'un accompagnant il n'y aura plus de recours aux contrats aidés, ce seront des contrats beaucoup plus professionnels de 3 ans renouvelables une fois, donc nous pérennisons, nous stabilisons les professionnels auprès des enfants. C'est ça qu'il faut faire, professionnaliser, rendre cette confiance, simplifier le parcours. Dans votre reportage on a vu ce parcours administrative, c'est un cauchemar pour les parents, c'est encore un parcours du combattant, c'est tout l'enjeu de la simplification. Nous avons fait une grande concertation pendant 3 mois avec tous les acteurs, les enseignants, les syndicats, les accompagnants mais aussi les parents, parce que les parents sont experts des besoins de leurs enfants et c'est bien ça qu'on veut, que tout le monde se met ensemble mais au sein de l'école. La maman l'a très bien dit, elle est obligée d'interrompre sa carrière professionnelle toutes les 5 minutes pour aller chez l'orthophoniste, le psychomotricien, ça doit cesser, ça doit se faire au sein de l'école, c'est ainsi que travaille tous nos compatriotes, tous les autres pays, pardon, européens, au Canada, mais en Europe cette école inclusive, c'est cette école de la confiance au sein de l'école.
CLELIE MATHIAS
Madame la Ministre, vous avez évoqué le statut, enfin le problème des… le cas des accompagnants, ils réclament un vrai statut, ils n'en peuvent plus des temps partiels contraints, des salaires bas qui vont avec parfois, donc vous leur dites ce matin que les choses vont changer pour eux ?
SOPHIE CLUZEL
Nous sommes avec le ministre de l'Education nationale ce matin et leurs propositions nous sont rendues. Déjà je peux annoncer, le ministre l'avait annoncé, qu'il n'y aura plus de recours aux emplois aidés. Ces emplois aidés, il y avait des ruptures d'accompagnement en plein milieu de l'année scolaire, donc ça c'est fini, nous stabilisons les contrats et nous travaillons justement à offrir un temps plus important grâce à cette organisation nouvelle au sein de l'école. Nous mettons des pôles ressources dans les groupes scolaires pour justement que ces accompagnants puissent avoir plus de temps d'école, plus parce que le temps d'accompagnement est trop court, donc plus de temps d'école pour leur permettre de leur offrir un salaire beaucoup plus important, vivre de leur salaire, pouvoir aussi accompagner les enfants hors de l'école, hors de la classe, un enfant handicapé, il reste handicapé quand il va au centre de loisirs et s'il a besoin d'être accompagné, il faut qu'il puisse l'être aussi. C'est ça cette école de la confiance, c'est rétablir dans tous les périmètres de la vie de l'enfant cette possibilité d'être accueilli dignement avec les autres, parce que c'est en apprenant avec les autres qu'on pourra faire cette société inclusive. Maintenant n'y a plus de solutions à part, il faut vraiment que nous trouvions les réponses pour les familles au sein de l'école de la République.
ROMAIN DESARBRES
Merci beaucoup Sophie CLUZEL d'avoir été en direct avec nous dans la matinale CNEWS.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 14 février 2019