Texte intégral
ELIZABETH MARTICHOUX
Merci beaucoup d'être ce matin sur RTL. Bonjour Bruno LE MAIRE.
BRUNO LE MAIRE
Bonjour Elizabeth MARTICHOUX.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous serez à Berlin ce soir, vous partez juste après cette interview. Vous y serez à l'heure du rassemblement contre l'antisémitisme à Paris. Donc vous ne pourrez pas être présent, mais il y aura sur place presque tout le gouvernement, autour du Premier ministre. En revanche, Emmanuel MACRON, sauf énorme surprise, n'y sera pas. Pourquoi ?
BRUNO LE MAIRE
Emmanuel MACRON aura l'occasion de s'exprimer au moment du dîner du CRIF, demain. Mais moi, je serai en tout cas de tout coeur dans cette manifestation, même si je suis à Berlin ce soir, parce que je suis profondément choqué par la montée de cet antisémitisme, la multiplication des gestes, des actes, des paroles antisémites en France. J'ai le sentiment parfois qu'on a oublié notre histoire, je voudrais que tous les enfants français se rendent au Mémorial de la Shoah à Paris, et qu'ils voient le statut des juifs d'octobre 1940, annoté de la main du maréchal PETAIN pour durcir le statut des juifs. Je voudrais qu'ils voient le message de LAVAL, Pierre LAVAL, président du Conseil à l'époque, qui, en réponse à une demande des autorités allemandes qui disaient : nous allons déporter les juifs français sauf ceux qui ont moins de 16 ans, avait annoté de sa main pour dire : vous pouvez aussi déporter ceux qui ont moins de 16 ans. C'était en 1942…
ELIZABETH MARTICHOUX
… C'est un appel à la responsabilité des parents, vous dites à l'Education nationale…
BRUNO LE MAIRE
C'est un appel à la responsabilité de tous les citoyens français, que nous ayons conscience de notre mémoire, de notre histoire, que nous n'effacions pas ce que nous sommes, nous, Français, pour éviter que se reproduise ce que nous avons déjà connu, et pour ne pas banaliser des mots qui sont toujours ce qui préparent les crimes, vous savez, Elisabeth MARTICHOUX, l'antisémitisme commence toujours par des mots, et il finit toujours par des crimes.
ELIZABETH MARTICHOUX
Précisons, puisque vous invoquez l'histoire, est-ce que vous voyez un lien entre la crise des gilets jaunes, qui est une manifestation de malaise social, et une forme de résurgence d'antisémitisme en France, est-ce que vous faites le lien ?
BRUNO LE MAIRE
Je ne fais pas de lien direct, parce que pour moi, il y a un antisémitisme chronique – je le dénonce depuis des années, des années et des années – un antisémitisme chronique en France, et dans les moments de crise sociale, sociale dans les moments de difficultés de la nation, il ressort de manière plus visible, mais il est ancien, il est profond, il est chronique. Et donc il doit être combattu…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il y a un nouvel antisémitisme ? Est-ce qu'il y a un nouvel antisémitisme ? Je vous dis parce que la droite vous accuse, vous, le gouvernement, de ne pas être lucide sur un nouvel antisémitisme islamique.
BRUNO LE MAIRE
Mais ça veut dire quoi « nouvel antisémitisme », l'antisémitisme n'est pas nouveau, il appartient à notre histoire, il appartient à l'histoire des nations européennes, il prend des formes différentes, il se renouvelle, il change de manifestation, mais c'est toujours le même. C'est la haine du juif, c'est la haine d'Israël. C'est la négation de l'Etat d'Israël, tout ça, ce sont des formes différentes du même refus des juifs en France et des juifs tout court, et je ne connais pas cette expression de nouvel antisémitisme, il y a un antisémitisme, il doit être combattu…
ELIZABETH MARTICHOUX
D'islamisme radical. Oui, vous ne reconnaissez pas qu'il y a cela aussi dans les racines de cet antisémitisme qui émerge aujourd'hui…
BRUNO LE MAIRE
Mais je dénonce, Elizabeth MARTICHOUX, depuis des années, l'islam politique dans notre pays, depuis des années, qui prend des formes différentes, qui conteste ce que sont les règles de droit, qui estime que les règles religieuses doivent l'emporter sur les règles démocratiques, je le dénonce depuis des années, des années et des années. Mais l'antisémitisme, il doit être combattu comme tel sous toutes ses formes et par chaque citoyen ?
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous ne faites pas de lien entre la crise des gilets jaunes – direct en tout cas – et l'antisémitisme, mais est-ce que vous vous dites par ailleurs : les gilets jaunes, ça suffit ?
BRUNO LE MAIRE
Oui, je pense que les manifestations à répétition le samedi, ça suffit. Ça n'apporte rien, ça ne débouche sur rien, où sont les propositions ? Quand on manifeste, c'est pour demander quelque chose de concret, qu'est-ce qu'il y a de nouveau qui est demandé à l'occasion de ces manifestations ? Rien. En revanche, l'impact que cela a sur notre économie, l'impact que ça a sur les commerçants…
ELIZABETH MARTICHOUX
On les entend les propositions « MACRON démission », par exemple…
BRUNO LE MAIRE
L'impact que ça a sur les commerçants… mais ça, ce n'est pas une proposition. Ça, c'est un appel au rejet des règles démocratiques. En revanche, moi, j'ai reçu les commerçants, j'ai reçu les maires des grandes villes autour de Jean-Luc MOUDENC et de François BAROIN, moi, je me mets à la place de tous ces commerçants qui ont perdu 20, 30, 40 % de leur chiffre d'affaires, qui n'en peuvent plus et qui veulent légitimement que ça cesse, je me mets à la place de tous ces Français qui veulent tout simplement reprendre leur activité normale le week-end et qui veulent que ça cesse. Il y a un grand débat, il y a la possibilité de s'exprimer et de faire des propositions, que chacun saisisse cette possibilité.
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est vrai que, comme l'écrivait L'Opinion hier, le président vous a chargé de faire un résumé, une synthèse de toutes les propositions fiscales qui émergent, il y a une grande profusion, dans ce grand débat, vous confirmez que vous faites travailler vos équipes…
BRUNO LE MAIRE
Je ne confirme…
ELIZABETH MARTICHOUX
Et que début mars, vous ferez une note…
BRUNO LE MAIRE
Je ne confirme absolument rien du tout. Ce que le président de la République me demande reste entre le président de la République et moi, il y a une thématique sur la fiscalité qui a été confiée au ministère des Finances, qui est assez logique, donc nous travaillons sur toutes les propositions qui sont faites par les Français, c'est légitime aussi, et ensuite, le président de la République tranchera.
ELIZABETH MARTICHOUX
Une proposition que vous retenez dans tout ce que vous avez entendu récemment, puisque vous avez fait des grands débats, quelque chose qui vous intéresse, et sur lequel vous trouvez que ce serait intéressant d'y réfléchir…
BRUNO LE MAIRE
Il y a une proposition qui a été faite dans une entreprise que j'ai visitée dans les Alpes-Maritimes, qui fait des portes blindées, c'est une petite entreprise industrielle extrêmement tonique, et la chef d'entreprise m'a dit : voilà, moi, j'aimerais embaucher des personnes de plus de 50 ans qui sont licenciées, et c'est très difficile parce que ça coûte cher, il faut les remettre à niveau, il y a un problème de compétences ; est-ce qu'on ne pourrait pas cumuler l'alternance et l'indemnisation du chômage pour permettre à des personnes qui ont plus de 50 ans, qui ont été licenciées, de retrouver un travail, de retrouver une formation et d'avoir un revenu qui soit digne, voilà une des pépites qui sort de ce grand débat. Et je pense qu'il y en a des milliers, plein de propositions, comme cela, très concrètes, qui viennent du terrain, qui viennent des Français, qui viennent des chefs d'entreprise ou des salariés, et que je trouve très intéressantes.
ELIZABETH MARTICHOUX
Votre ligne rouge, il y en a une, dans toutes ces propositions, laquelle ?
BRUNO LE MAIRE
Oui. L'augmentation des impôts. C'est pour moi…
ELIZABETH MARTICHOUX
Eh bien, dites donc, vous êtes le seul ! Parce qu'on les entend les propositions des ministres sur les hausses d'impôts…
BRUNO LE MAIRE
Vous me demandez quelle est la ligne rouge du ministre des Finances, elle est très claire, c'est l'augmentation des impôts ou la création de nouvelles taxes, ça, pour moi, c'est une ligne rouge. On ne peut pas avoir un mouvement qui est né – on le sait tous – de l'augmentation des impôts et des taxes, et qui se solde par une augmentation d'impôts ou par la création de nouvelles taxes, il me semble que la vraie ligne rouge, c'est l'augmentation des impôts.
ELIZABETH MARTICHOUX
Alors la taxe carbone, le Premier ministre et le président ont dit : de toute façon, pas question à ce stade. La suppression des niches fiscales qui effectivement, mécaniquement, fera augmenter des impôts par exemple pour les ménages français qui recourent à des nounous à la maison. Ça, vous dites non ?
BRUNO LE MAIRE
J'y suis totalement opposé, Elizabeth MARTICHOUX, regardez l'aide à domicile, les emplois à domicile, c'est ce qui permet à toutes les personnes qui travaillent, notamment les femmes seules, de travailler dans des conditions acceptables, vous partez à 6h du matin, parce que vous faites le ménage chez CORA ou chez AUCHAN, qu'est-ce que vous faites de votre enfant de 2 ou 3 ans, il n'y a pas de garderie ouverte à cette heure-là, il n'y a pas de crèche, vous devez employer quelqu'un à domicile pour garder votre enfant et pouvoir travailler, l'Etat vous aide pour pouvoir garder votre enfant, mais c'est parfaitement légitime, mais c'est cohérent avec notre philosophie politique qui est de valoriser le travail…
ELIZABETH MARTICHOUX
Mais je ne sais pas, moi, c'est Gérald DARMANIN qui a mis ça sur la table…
BRUNO LE MAIRE
Je ne crois pas que Gérald DARMANIN ait mis ça concrètement sur la table, en tout cas…
ELIZABETH MARTICHOUX
Ah bon ?
BRUNO LE MAIRE
J'y suis opposé…
ELIZABETH MARTICHOUX
Il l'a dit, mais il ne l'a pas mis concrètement sur la table…
BRUNO LE MAIRE
Comme je suis opposé à toute augmentation d'impôts, et les emplois à domicile, c'est des centaines de milliers d'emplois sur notre territoire, c'est une aide à toutes les personnes qui travaillent, notamment aux familles, c'est une aide pour toutes les personnes en situation de dépendance, enfin, ne nous touchons pas à ce qui marche dans notre pays.
ELIZABETH MARTICHOUX
Pour financer les dépenses publiques, les Français sont favorables – on le voit dans les sondages, et on le voit aussi dans les remontées du grand débat – à revoir les conditions d'attribution des aides sociales, et puis, et puis, le Premier ministre en a parlé vendredi dernier, toujours dans le cadre du grand débat, il a évoqué le conditionnement des aides sociales. Est-ce que vous êtes pour ? Et puis, "conditionner", ça veut dire quoi ?
BRUNO LE MAIRE
Mais, ce que je constate, c'est que c'est déjà le cas, et que nous avons déjà avancé dans cette direction, il y a des droits, il y a aussi des devoirs, lorsque nous distribuons…
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce qu'il faut renforcer les devoirs ?
BRUNO LE MAIRE
Lorsque nous distribuons l'indemnisation du chômage, nous avons renforcé l'accompagnement personnalisé des personnes qui demandent un emploi, nous avons fait la même chose pour un certain nombre d'allocations, il y a des droits…
ELIZABETH MARTICHOUX
Est-ce qu'il faut aller plus loin, Bruno LE MAIRE ?
BRUNO LE MAIRE
Il y a aussi des devoirs. Moi, ce que je souhaite surtout, c'est qu'on accompagne les personnes qui recherchent un emploi, qu'on les aide, qu'on leur permette de trouver la bonne formation, la bonne qualification, qu'on fasse un bilan de compétences, qu'on accompagne tous ceux qui sont hors de la société, loin de l'emploi, pour leur permettre de retrouver un travail.
ELIZABETH MARTICHOUX
Donc vous êtes plutôt sur les freins, vous ne dites pas les choses de cette façon-là, vous dites : il faut accompagner, il ne faut pas forcément renforcer…
BRUNO LE MAIRE
Je dis les choses à ma manière, je crois à l'accompagnement, je crois à l'individualisation des aides et de l'accompagnement des personnes pour que chacun puisse retrouver un emploi, le fil conducteur de la politique économique que nous menons et qui marche, puisqu'on voit les premiers résultats, c'est que chaque Français, au bout du quinquennat, puisse avoir un travail, alors on n'arrivera pas à ce que chaque Français ait concrètement un travail, mais que plus de Français puissent avoir accès à un emploi, ça passe par la formation, la qualification, l'accompagnement, le soutien aux entreprises, la relance de l'innovation et de l'investissement. Et toute cette politique que nous menons depuis deux ans, elle se solde par un chiffre, nous sommes à moins de 9 % de taux de chômage, c'est le meilleur chiffre depuis dix ans. Donc il faut continuer dans cette direction.
ELIZABETH MARTICHOUX
Il faut continuer. Vous avez beaucoup dit : il faut aider les actifs, pour ça, on va demander un effort aux retraités. Le Premier ministre a été interrogé mercredi soir, dans le débat sur LCI-RTL, sur la désindexation des retraites, c'est fait pour 2019. Il a dit, pendant le débat, que pour 2020, ça n'était pas fait, et qu'effectivement, il n'y avait pas de désindexation prévue à ce stade. Est-ce qu'il ne faut pas que le gouvernement vote la désindexation des retraites l'automne prochain ?
BRUNO LE MAIRE
N'anticipons pas sur ce que seront les résultats du grand débat, ce sera au Premier ministre d'arbitrer sur ce point…
ELIZABETH MARTICHOUX
Que dit le ministre de l'Economie ?
BRUNO LE MAIRE
Ce que je dis à chaque retraité que je rencontre dans tous les débats, à chaque fois, les retraités, légitimement, me disent : vous avez augmenté notre CSG, ma réponse est toujours la même : on ne l'a pas augmentée pour remplir les caisses de l'Etat, on a augmenté la CSG pour financer la suppression des cotisations assurance-chômage, assurance-maladie, et pour que chaque salarié, à la fin du mois, puisse voir que son salaire net a augmenté.
ELIZABETH MARTICHOUX
Et qu'est-ce que vous dites sur le projet, plutôt l'affirmation du Premier ministre qu'il n'y aura pas de désindexation des retraites pour 2020…
BRUNO LE MAIRE
Je dis que c'est le Premier ministre qui arbitrera…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous êtes pour ou pas ?
BRUNO LE MAIRE
Je n'ai pas à me prononcer sur ce sujet…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous êtes un peu embarrassé sur la question…
BRUNO LE MAIRE
Mais je ne suis pas embarrassé du tout sur cette question. Mais ça fait partie des sujets qui seront abordés quand nous préparerons le budget 2020, pour l'instant, nous préparons la sortie du grand débat national.
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous n'êtes pas ce soir à Paris, vous l'avez dit, vous allez à Berlin, pour créer une filière européenne des batteries, c'est très important pour l'avenir de l'Europe et de l'industrie automobile, la France va débloquer 700 millions, l'Allemagne va mettre sur la table un milliard, ça marche le couple franco-allemand dans certains cas…
BRUNO LE MAIRE
Oui, ça marche. En l'espèce, ça marche…
ELIZABETH MARTICHOUX
Une usine va être créée en France d'ici 2022 ?
BRUNO LE MAIRE
Oui, il faut qu'il y ait une usine qui soit créée en France pour réaliser ces batteries, mais l'enjeu, vous l'avez parfaitement posé…
ELIZABETH MARTICHOUX
Par qui ?
BRUNO LE MAIRE
Ça doit être créé notamment par TOTAL, SAFT, il faut qu'il y ait ensuite des constructeurs automobiles qui se joignent, mais ce que chacun a parfaitement compris, c'est que les révolutions technologiques auxquelles nous sommes confrontés vont définir les nations qui vont gagner au 21ème siècle et celles qui vont perdre. Je préfère que la nation française fasse partie de celles qui vont gagner. Notre souveraineté politique dépend désormais totalement de notre souveraineté technologique. Si nous voulons être souverains, il faut que nos voitures, demain, aient des batteries européennes, aient des systèmes de guidage pour les voitures autonomes, qui soient européennes. Aujourd'hui, toutes les batteries viennent de Corée du Sud ou de Chine, nous avons pris la décision avec l'Allemagne de créer nos propres batteries, et c'est la première fois depuis AIRBUS que la France, l'Allemagne, et j'espère, demain, d'autres pays européens, comme l'Espagne et comme la Pologne, vont créer une nouvelle filière industrielle pour que nous soyons indépendants et souverains sur une technologie critique.
ELIZABETH MARTICHOUX
C'est un enjeu auquel vous êtes très attaché. Encore une toute petite question, RTL révélait hier qu'une troisième plainte, déposée contre l'ambassadeur du Vatican en France, monseigneur VENTURA, un prélat italien de 74 ans, pour des faits d'attouchements sexuels, c'est une question plus personnelle que je vous pose, une des victimes qui témoignait sur RTL, au micro de Marc-Olivier FOGIEL, demande que l'Etat lève l'immunité diplomatique pour ce prélat.
BRUNO LE MAIRE
Je souhaite que tout soit fait pour que la justice puisse passer, je suis profondément bouleversé par tous ces crimes qui sont révélés…
ELIZABETH MARTICHOUX
Vous êtes catholique…
BRUNO LE MAIRE
Oui, je suis catholique. Et tout ce qui est révélé depuis maintenant plusieurs mois sur les crimes pédophiles qui sont commis, me bouleverse personnellement comme catholique, comme citoyen, et je souhaite que la justice puisse passer. Et j'irai voir dès le week-end prochain le film de François OZON sur le sujet, qui est paraît-il remarquable.
ELIZABETH MARTICHOUX
« Grâce à Dieu. » François OZON qui était l'invité d'Yves CALVI hier matin.
BRUNO LE MAIRE
« Grâce à Dieu »…
YVES CALVI
Et de « Laissez-vous tenter » hier, dès 09h.
ELIZABETH MARTICHOUX
Avec toute l'équipe de « LVT ». Merci à vous Bruno LE MAIRE d'avoir été notre invité…
BRUNO LE MAIRE
Merci Elizabeth MARTICHOUX.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 21 février 2019