Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur la crise entre les Etats-Unis et l'Iran, à l'Assemblée nationale le 25 juin 2019.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 25 juin 2019

Texte intégral

Monsieur le Député,


La France est signataire de l'accord de Vienne et elle entend le rester. La France est signataire de l'accord de Vienne que l'on appelle par ailleurs JCPOA, parce que cet accord est la meilleure garantie de stabilité de toute la région, pour tous les pays, y compris un pays qui vous est particulièrement cher. Parce que, la prolifération, c'est le risque majeur, et nous sommes aujourd'hui convaincus, à cette heure, que l'Iran respecte ses engagements.

Ce n'est pas une raison pour ne pas alerter comme je l'ai fait tout à l'heure, sur les risques que représenterait une initiative iranienne de remettre en cause l'accord de Vienne, parce qu'à ce moment-là, on rentrerait dans une procédure de règlement des différends, en plus du Conseil de sécurité, qui serait négatif pour la stabilité de l'ensemble de la région.

Nous pensons que les alertes que nous mettons en avant à l'égard des Iraniens, le dialogue que nous avons avec eux, peut leur permettre de faire prendre conscience de ces nécessités.

Nous l'avons déjà dit, Monsieur le Député, et nous sommes en désaccord sur ce point dont nous avons déjà parlé, que nous n'étions pas favorables à l'action menée par les Etats-Unis du retrait de la signature de l'accord de Vienne. Cet accord est un bon accord, cet accord préserve la sécurité dans la zone et il faut le poursuivre, sous réserve que l'AIEA puisse contrôler régulièrement que cet accord est respecté, c'est le cas ; sous réserve aussi que les Européens et l'ensemble des signataires de l'accord, c'est-à-dire à la fois la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France, mais aussi la Chine et la Russie, sous réserve que ces pays-là puissent mettre en oeuvre un dispositif financier permettant à l'Iran de bénéficier des retombées économiques de l'accord.

Voilà quelle est la donne, pour nous, notre politique n'a pas changé et nous appelons au dialogue et à la désescalade.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juin 2019