Texte intégral
Monsieur le sous-préfet,
Monsieur le président de l'Union Nationale des combattants,
Monsieur le maire de Saint-Malo,
Mesdames, messieurs les parlementaires et élus,
Madame la directrice de l'ONAC-VG,
Mesdames et messieurs les présidents départementaux, délégués et membres du monde combattant,
Chers porte-drapeaux,
Mesdames, messieurs,
Ici, à Saint-Malo, la Bretagne est fidèle à son sens de l'accueil.
Chers amis, je suis heureuse d'être devant vous pour conclure votre 91ème congrès et pour poursuivre le dialogue sincère et franc que nous entretenons depuis deux ans. Je veux vous dire mon plaisir de m'exprimer devant des centaines de congressistes et des centaines de porte-drapeaux venus de tous nos départements.
L'Union Nationale des Combattants est une association qui compte dans l'univers du monde combattant. Elle y est écoutée et respectée. Elle y occupe une place singulière.
Votre congrès est toujours un moment fort et un temps privilégié des relations entre l'Etat et le monde combattant. Je salue toutes celles et tous ceux qui font vivre et rayonner votre association, tous ceux qui s'y engagent et la font exister sur nos territoires au quotidien.
Désormais centenaire, l'UNC est l'héritière d'une longue histoire. Vous rassemblez des combattants de toutes les générations du feu, vous accueillez des hommes et des femmes, de toutes origines et de toutes catégories sociales. Je suis sensible à la solidarité que vous exprimez et que vous démontrez. Au cours de ce siècle d'existence, vous avez accompli une oeuvre remarquable en faveur des droits des anciens combattants, de la transmission de la mémoire et de la promotion de la citoyenneté.
Ce sont les mêmes objectifs qui sont le coeur de ma mission. Comme je m'y étais engagé, nous avons travaillé collectivement et en concertation. Nous nous sommes écoutés et des décisions ont été prises.
Devant vous tous, anciens combattants, veuves, familles, je vous réaffirme l'attachement et la fidélité du Président de la République et du Gouvernement. Pour vous et avec vous, nous nous engageons.
- Nous maintenons et améliorons vos droits.
- Nous valorisons et nous transmettons la mémoire du monde combattant.
- Nous renforçons le lien entre les armées et la Nation.
Alors, oui, je suis fière du travail accompli en deux ans. Parce que nous avons favorisé l'équité au sein du monde combattant.
Pour que la réparation et la reconnaissance ne faiblissent pas, nous avons maintenu l'ensemble de vos droits. Pour qu'elles se renforcent, nous avons créé ou amélioré des dispositifs. Et cela pour toutes les catégories de ressortissants : les harkis, les combattants d'Afrique du Nord et les soldats des Opex.
Nous avons augmenté l'allocation de reconnaissance au profit des harkis et de leurs veuves. Nous avons créé un fond de solidarité en faveur des enfants de harkis les plus fragiles.
Vous le savez et cela a été inscrit dans la loi de finances pour 2019, la carte du combattant est désormais attribuée aux quelques dizaines de milliers de soldats français engagés en Algérie entre juillet 1962 et juillet 1964.
Le Président de la République s'était engagé à réparer cette injustice. Certains en ont beaucoup parlé. Avec le soutien du Premier ministre, nous l'avons fait ! Dans notre contexte budgétaire contraint, c'est une démonstration de l'attachement du Gouvernement à l'ensemble du monde combattant.
Depuis le 1er janvier, j'ai eu l'occasion de remettre des croix du combattant à quelques dizaines d'anciens d'Algérie. Des cérémonies se déroulent dans de nombreux départements. La carte 62-64 est devenue concrète sur tous nos territoires. Je m'en réjouis.
Je veux aussi vous rassurer au sujet des tarifs spéciaux liés à la carte d'invalidité des pensionnés de guerre et de la gratuité des frais de voyage sur les tombes des morts pour la France. Une inquiétude est née suite à la prochaine ouverture à la concurrence du transport ferroviaire. Un décret sera pris avant le 3 décembre 2019 pour conserver cet acquis. Je vous l'assure, il n'y aura pas de rupture de droit.
Je tiens beaucoup au projet de monument en hommage aux morts pour la France en opérations extérieures. Il est financé, son édification commence. Il sera inauguré dans quelques mois au parc André Citroën à Paris. Cet hommage de la Nation est attendu depuis longtemps. Et, il est mérité. C'est une satisfaction de mener ce monument à bon port.
Je suis fière du travail accompli parce que ensemble nous préparons l'avenir. En effet, le monde combattant change. La quatrième génération du feu est appelée à occuper de plus en plus de place. Ainsi, les réflexions et l'adaptation de nos structures sont des missions essentielles.
Cette mission nous la menons avec vous et avec nos opérateurs, l'INI et l'ONAC-VG. Nous travaillons à les moderniser et à les pérenniser.
Madame la directrice de l'ONAC-VG, je suis particulièrement attachée à la « maison des combattants ». Avec plus de 2 millions de ressortissants, l'office est une clef de voûte de notre maison commune. Il joue un rôle important dans nos groupes de travail, dans l'élaboration et l'application des nouvelles et bien-sûr dans l'attribution de la carte 62-64. Nous avons maintenu ses moyens de fonctionnement et ses crédits d'action sociale.
Depuis quelques années, le visage de l'ONAC-VG a beaucoup changé. Il changera encore. L'Office doit s'adapter dans son fonctionnement et dans son organisation aux nouveaux besoins, à la baisse du nombre de ses ressortissants, à l'arrivée d'une nouvelle génération et aux technologies numériques. Ces évolutions ne devront pas remettre pas en cause la présence territoriale. En effet, le travail de proximité et l'aide en faveur des plus démunis sont primordiaux.
Madame ANTOINE, au nom du ministère des Armées et en mon nom personnel, je tiens à vous remercier pour vos années consacrées à l'ONAC-VG, à tous ceux qui le composent et à tous ceux qui en bénéficient. Merci du fond du coeur !
Je suis fière du travail accompli parce que nous renforçons le lien entre les armées et la jeunesse, parce que nous mettons en valeur et nous transmettons la mémoire combattante.
La mémoire nationale et la mémoire partagée sont des ciments de notre identité française et de notre identité européenne.
Nous l'avons encore observé, il y a quelques jours, lorsque nous avons commémoré le 75ème anniversaire du Jour J. Nous avons rendu hommage aux combattants venus de toutes les nations libres, nous avons salué les vétérans qui nous ont fait l'honneur de leur présence. Nous avons rappelé l'ampleur de la bataille de Normandie, l'action des résistants et le nombre des pertes civiles.
Les commémorations autour de la Libération de notre territoire vont se poursuivre. Nous le ferons dans les semaines prochaines notamment en Provence puis à Paris.
Ensemble, nous promouvons les valeurs de la République et nous faisons de la mémoire un outil d'éducation. L'UNC participe largement à ce travail d'éducation. Vous êtes dans les classes parfois, vous êtes auprès des jeunes lors des commémorations, vous travaillez à entretenir et à renforcer le lien armées-jeunesse.
Et je vous en remercie.
Dans les années qui viennent, nous avons un travail de réflexion à mener sur les formes et les pratiques de nos cérémonies afin que les jeunes y participent encore davantage. Le Service National Universel en sera un outil avec le module « défense et mémoire nationale ». Le socle mémoire permet une sensibilisation à la mémoire de notre pays et à l'intérêt des commémorations. Par la mémoire, c'est aussi du lien armées-nation que nous tissons.
Mesdames, messieurs, chers amis de l'UNC, dans quelques minutes, nous serons ensemble devant le monument aux morts de Saint-Malo. Côte à côte, nous nous souviendrons. Nous rendrons les honneurs à ceux qui ne sont plus et à ceux qui sont morts pour la patrie.
Nous penserons également à août 1944, lorsque Saint-Malo fut libéré dans la douleur. Les combats autour de la cité furent âpres, les dégâts furent considérables. Il a fallu toute la force et la résilience des Malouins pour rebâtir.
Ici, on se souvient de son passé. Ici, la mémoire est portée avec fierté.
Mesdames et messieurs, ensemble et en confiance, faisons-en sorte que la « voix des combattants » continue de se faire entendre dans toute la société française.
Je vous remercie.
Source https://www.defense.gouv.fr, le 28 juin 2019