Déclaration de Mme Amélie de Montchalin, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur le futur budget européen, à l'Assemblée nationale le 22 mai 2019.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Amélie de Montchalin - Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères

Texte intégral

Merci Monsieur le Président,
Monsieur le Député,


D'abord, bravo pour ce rapport qui montre que la représentation nationale s'honore à travailler sur les questions européennes car c'est bien dans cet hémicycle qu'est voté chaque année le prélèvement sur recettes pour financer le budget européen et c'est bien démocratiquement que les députés qui seront élus dimanche voteront à leur tour à Strasbourg le budget européen.

J'entends souvent, et vous l'entendez aussi, dire que ce budget coûte trop cher aux Français. Je ne suis pas là pour me lancer dans une bataille de chiffres, je suis là pour expliquer ce sur quoi nous nous battons. À Bruxelles, avec le président de la République, avec Didier Guillaume, nous nous battons pour que ce budget défende une politique agricole ambitieuse pour l'environnement et pour les agriculteurs. Nous nous battons pour que ce budget double le soutien à Erasmus. Nous nous battons pour que les fonds pour la cohésion des territoires concernent toutes les régions et y compris les Outre-mer. Nous nous battons pour que l'Europe se donne les moyens de lutter contre le chômage et investisse dans le numérique et la recherche. Nous nous battons pour que l'Europe poursuive son soutien aux plus démunis.

Mais un budget ce n'est pas seulement un moyen, c'est aussi un outil politique de premier chef, et avec le président de la République nous défendons l'idée d'une conditionnalité sociale et fiscale. Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que nous ne tolérons pas qu'en Europe, ceux qui mettent en cause nos valeurs, ceux qui mettent en cause les valeurs qui ont fait l'Europe depuis maintenant plus de 70 ans, puissent toucher les fonds européens dans les mêmes conditions. Nous voulons également que ce budget soit un budget de transition environnementale et que 40% de son montant soient dédiés à la transition environnementale.

La France depuis des mois a expliqué que ce budget ne pourrait pas être voté de manière démocratique avant les élections européennes car nous savons que les élections de dimanche porteront un message politique fort et que ce budget, qui est un outil, sera un instrument de la mise en oeuvre politique. Bravo pour votre investissement et nous aurons encore beaucoup à faire ensemble.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 juin 2019