Texte intégral
SOPHIE GASTRIN
Christelle DUBOS, la secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé est ce soir notre invitée, Madame la ministre bonsoir.
CHRISTELLE DUBOS
Bonsoir.
SOPHIE GASTRIN
Alors, vous étiez encore sur le terrain, on l'a vu encore dans ce reportage, vous êtes chargée de la lutte contre la pauvreté. Depuis votre arrivée dans l'île, samedi, qu'est-ce qui vous a interpellée sur le terrain ?
CHRISTELLE DUBOS
Ce qui a été pour moi assez révélateur, je trouve, cette solidarité, cette solidarité et ce travail, je dirais, partagé entre les collectivités, entre les associations, et puis quand une personne a bénéficié, je dirais de cette main tendue par une association, naturellement elle devient bénévole, et je trouve que ça c'est une bonne belle réponse en termes de solidarité, c'est que dès lors qu'on a eu quelque chose, on donne ce retour, et c'est très humain.
SOPHIE GASTRIN
Alors, votre champ d'action est très large, la solidarité était au coeur du grand débat national, vous êtes allée au plus près des acteurs sociaux, comment se traduit cette solidarité sur le terrain ?
CHRISTELLE DUBOS
Cette solidarité elle se traduit par, je dirais, une co-construction, si vous me permettez l'expression, notamment avec un travail de proximité avec l'Etat, avec le département, avec la région, et puis bien sûr les services de l'Etat, Pôle emploi, la CAF, etc., et puis avec les associations, et quand je dis co-construction c'est parce que l'Etat apporte, je l'ai dit dans le reportage que vous avez présenté, 7 millions d'euros pour l'année 2019, c'est près de 11 millions d'euros sur les 3 ans à venir, justement pour apporter des moyens supplémentaires, sur les bénéficiaires du RSA, sur l'accompagnement, parce qu'il nous semble important de pouvoir apporter les vraies réponses et adapter à chacun des territoires, et on n'accompagne pas en Gironde, département d'où je viens, comme on accompagne en effet à Saint-Denis, à l'île de la Réunion plus largement.
SOPHIE GASTRIN
Alors il existe une vraie problématique notamment auprès des jeunes, comment faire pour que, un enfant pauvre aujourd'hui, ne devienne pas un adulte pauvre de demain ?
CHRISTELLE DUBOS
C'est en effet les deux piliers de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté, qui a été présentée par le président le 13 septembre dernier. Le premier pilier c'est le pilier de la prévention, c'est permettre aux enfants, dès les premiers pas je dirais, d'accéder aux mêmes chances que tous les autres enfants qui sont peut-être dans une situation économique et sociale plus favorable, c'est l'accueil en crèche, c'est aussi le déploiement d'un relais assistantes maternelles et le financement de formations pour les assistantes maternelles, le tiers payant dont on a parlé également. Et puis après, sur des actions plus concrètes, mais je ne vais pas détailler, il y a plus de 20 mesures dans la stratégie, et puis sur l'accompagnement, c'est en effet 273 millions d'euros qui vont être apportés et financés pour la formation des jeunes, mais aussi des demandeurs d'emploi, parce qu'on peut plus facilement accéder à un emploi quand on est formé, et surtout quand la formation répond aux besoins de l'entreprise qui a besoin de personnel, et surtout aussi permettre aux salariés, dans les entreprises, de pouvoir évoluer aussi professionnellement, de façon à gagner, je dirais, un peu plus de compétences, qui dit plus de compétences dit plus de salaire, et on reboucle, si vous me permettez, avec la question du pouvoir d'achat.
SOPHIE GASTRIN
Alors, vous étiez tout à l'heure à la Caisse d'Allocations Familiales de Sainte-Clotilde, on va le voir sur ces images, et vous avez inauguré un point conseil budget, il va concerner qui principalement, les familles en grande difficulté financière ?
CHRISTELLE DUBOS
Je dirais que ce point conseil budget doit être utile à toutes les familles, qu'elles soient en difficulté financière momentanée, un peu plus long, mais surtout en termes de prévention. On peut avoir des ressources et on peut être en difficulté financière, on peut avoir les minima sociaux et être en difficulté financière, et dans ces points conseil budget, donc le premier vient d'être inauguré aujourd'hui, que j'ai inauguré, qui est le premier sur tout le territoire national, c'est le premier et il a lieu à La Réunion, donc je trouve que c'est aussi un joli clin d'oeil, si vous me permettez, de dire on n'oublie les Outre-mer et on est présent. Et puis, notamment sur ce système de prévention, d'accompagnement, comment est-ce qu'on gère un budget, des conseils…
SOPHIE GASTRIN
Pour éviter de basculer dans le surendettement par exemple ?
CHRISTELLE DUBOS
Exactement, tout à fait, c'est éviter de basculer dans le surendettement, c'est éviter de basculer avec des créances qui deviennent trop importantes, travailler en amont, de dire j'ai une première facture que je n'arrive pas à payer, comment est-ce que je peux mensualiser, peut-être, ma facture d'électricité ou d'eau, et éviter justement ce basculement qui souvent est après plus compliqué à remonter, éviter de basculer dans cette précarité, dans cette difficulté, donc c'est de la prévention essentiellement, donc je dirais pour tous les habitants de ce territoire d'Outre-mer.
SOPHIE GASTRIN
Alors, vous êtes secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Solidarité et de la Santé. Vous le savez, l'épidémie de dengue devient inquiétante dans l'île, il y a plus de 500 cas, nouveaux cas, chaque semaine dans l'île. Alors, hier la ministre des Outre-mer annonçait l'envoi de renforts dans l'île, quel est le dispositif de l'ARS aujourd'hui sur le terrain ?
CHRISTELLE DUBOS
Oui, en effet, selon l'Institut Pasteur et Santé Publique France, le pic principal, plus haut, de l'épidémie, va arriver en mi-avril, donc face à ça le gouvernement, et bien évidemment le ministère de la Solidarité et de la Santé, a pris les devants et a permis d'avoir des moyens supplémentaires, c'est près de 180 agents disponibles sur l'ensemble de l'île de La Réunion, avec le personnel des ARS qui sont entièrement mobilisés, le RSMA, l'armée, les pompiers volontaires, avec des personnes qui arrivent également de métropole, qui viennent, qui arrivent le 26 mars justement en renfort. Et concrètement l'ARS a lancé une grande campagne de sensibilisation auprès des médecins volontaires en les dotant du test, de façon à pouvoir avoir un rapide diagnostic et prendre en compte la situation. Une information aussi importante auprès des médecins, de façon à pouvoir mieux signaler, et ça serait en effet… d'avoir une visibilité sur l'épidémie, là où elle est la plus virulente. Et puis enfin la distribution systématique par ces médecins volontaires, des personnes qui sont diagnostiquées de la dengue, de façon à permettre à ces familles-là d'éviter une surexposition, et puis bien évidemment après des conseils de resensibilisation auprès des professionnels, de la population, d'éviter les eaux stagnantes. Et puis, si vous me permettez un dernier message, c'est de dire en effet aux communes, aux départements et aux régions, qu'on a tous un rôle à jouer, et que l'ARS, les services de l'Etat, ne pourront rien faire, c'est aussi ce travail de nettoyage des…, le nettoyage des berges, et pour mémoire je crois qu'il y a eu 341 tonnes qui ont été enlevées sur une des communes la semaine dernière, et c'est avec des actions comme ça, en effet, qu'on résoudra et qu'on endiguera plus rapidement, je dirais, cette problématique qui, je vous dis, va arriver avec un pic à mi-avril.
SOPHIE GASTRIN
Alors, vous êtes accompagnée, depuis cet après-midi, dans vos déplacements, par Olivier NOBLECOURT, le délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes, et demain vous allez procéder à la présentation du dispositif « Petit-déjeuner à l'école » à Saint-Denis, est-ce que ça va concerner uniquement la ville de Saint-Denis ou plusieurs écoles de l'île ?
CHRISTELLE DUBOS
Ça va aller à l'ensemble des enfants du territoire de La Réunion, près de 9000 élèves vont être concernés, vont avoir un petit-déjeuner servi dans les écoles, c'est près de 46 écoles de l'ensemble de La Réunion qui vont bénéficier de ce dispositif. Ce dispositif il est concret, pourquoi ? il est concret parce que quand vous disiez, en effet, de la prévention contre la pauvreté, on ne peut pas demander à un enfant d'être aussi bien concentré à 11h00 quand il est arrivé le ventre vide le matin, qu'un autre enfant qui aura pris un petit-déjeuner, et donc c'est l'égalité des chances, et cette égalité des chances nous souhaitons qu'elle passe aussi par un petit-déjeuner qui sera servi dans 46 écoles de l'île.
SOPHIE GASTRIN
Merci beaucoup Christelle DUBOS d'être venue ce soir sur ce plateau, je rappelle que vous êtes la secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, merci.
CHRISTELLE DUBOS
Merci bien.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 21 mars 2019