Déclaration à la presse de Mme Nathalie Loiseau, ministre des affaires européennes, sur le Brexit, à Bruxelles le 19 mars 2019.

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  • Nathalie Loiseau - Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères

Texte intégral

En ce moment le Brexit est dans l'impasse, on attend un geste de Londres, une décision, une proposition, une stratégie. Cela ne peut venir que de Londres.

Q - Michael Roth, juste avant, a dit que l'horloge tourne et on est épuisés. Vous partagez ces sentiments ?

R - L'épuisement ne fait pas partie de la vie des politiques mais l'horloge tourne c'est certain et ce qu'on attend, c'est une décision. Une décision des Britanniques qui nous disent ce qu'ils veulent, ce qu'ils proposent pour sortir de l'impasse dans laquelle ils sont de par leur propre décision. Nous, nous sommes de bonne volonté mais nous avons aussi d'autres sujets à traiter et nous avons des concitoyens, des entreprises pour lesquels l'incertitude est insupportable.

Q - Mais pour reprendre la métaphore féline, la chatière elle va être longue, elle va être courte, grosse, petite ? Qu'est-ce que vous pensez ?

R - Si le Royaume Uni demande un report, il faut nous dire pourquoi. Il faut qu'il y ait derrière une initiative crédible, et pour le moment on ne sait pas laquelle. Un report court pour finaliser la ratification de l'accord de retrait, évidemment qu'il serait accordé. Mais nous ne savons même pas si cet accord de retrait peut être représenté en l'état. Cela n'est pas à nous de le dire, nous ne sommes pas des juristes du droit parlementaire britannique. Le meilleur moyen de sortir de l'impasse, c'est cet accord de retrait, il protège les intérêts de tout le monde, il permet une période de transition. Si le Royaume-Uni veut repenser la relation future, nous sommes prêts à en discuter, mais il faut vraiment que l'initiative vienne d'eux. Reporter pour reporter, nous, nous n'avons pas besoin de temps.

Q - Could I ask you how your cat is this morning ?

R - I think I need to have a certain sense of humour to deal with Brexit at the time being, not only me but my fellow citizens because they are waiting in uncertainty, or businesses, or fellow citizens living in the United Kingdom, it's about time where we go.

Q - Will you grant an extension if it is asked for or will President Macron insist on really strict conditions ?

R - It is not a question of really strict conditions, we need an initiative, we need something new, because it is an extension to remain in the same deadlock where we are, how we get out of this deadlock ? This is a question for the British authorities. They have to come with an initiative, a clear one, a purpose, credible and supported by a majority.

Q - Without it, is France prepares to block an extension ?

R - It's a discussion will have at 27, we are discussing it right now with a number of our partners, but as you know it's a decision that has to be taken unanimously.

Q - À partir de quel moment serez-vous pleinement candidate ?

R - Je suis prête à être candidate mais les chefs de la majorité doivent en discuter.

Q - Une dernière question sur la proposition belgo-allemande sur l'Etat de droit ce matin, pourquoi n'êtes-vous pas à l'initiative vous aussi ?

R - La France a pu participer à la réunion de ce matin, et nous soutenons pleinement cette initiative de revue pas les pairs sur l'Etat de droit. C'est une approche qui nous intéresse énormément. Je ne pouvais pas y être, mais il y avait un représentant français.

Q - How high is the possibility of a no deal ?

R - It can very well happen, it's not what we would like to happen but the best possible solution is already written in the 500 and some pages, it's the Withdrawl Agreement. It grants us with a transition period to work on the future relationship. But we are ready for a no-deal, we have prepared everything we had to, we passed a law, we passed decrees and it's a choice to be made by the United Kingdom. They have said no to a no-deal and they have said no to a realistic deal. They have to change their mind on one of the two options.

Q - How would you describe the mood among your colleagues, are they fed up ? Or are they willing to grant an extension ?

R - Grant an extension, what for ? It's always the question. I mean, time is not a solution ; it's a method. If there is an objective, and if there is strategy and it has to come from London. We need a decision, has I was saying, our business, our citizens leaving on certainty for quite a while, and we have to protect their interest.

Q - Et s'il n'y pas de décision de la part des Britanniques ? S'il n'y a rien de proposé, qu'est-ce que la France va proposer jeudi ?

R - C'est un choix, les Britanniques choisissent. S'il n'y a pas de décision, la date du 29 mars tombe. Et à ce moment-là, c'est un no deal. Ne rien décider de la part des Britanniques, c'est décider le no deal.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 mars 2019