Texte intégral
Monsieur le préfet,
Messieurs les parlementaires,
Monsieur le maire,
Mesdames, messieurs les élus,
Monsieur le président des anciens combattants,
Officiers, sous-officiers, militaires du rang,
Chers porte-drapeaux et représentants d'associations du monde combattant,
Chers enfants et élèves,
Mesdames et messieurs,
Parce que nous partageons une identité collective, parce que nous portons une mémoire commune, parce que notre histoire est notre patrimoine commun ; nous formons une Nation, une et indivisible.
Le souvenir de notre passé vit pleinement dans chacune de nos villes et dans chacun de nos villages. Nous le ressentons avec davantage de force devant nos monuments aux morts.
Ils sont un pan de notre mémoire. Ils sont les témoins des sacrifices passés. Ils sont des marques ineffaçables de la reconnaissance nationale. Ils sont des lieux de rassemblement.
Plusieurs fois dans l'année, les Français y rendent hommage à leurs combattants et leur promettent de toujours porter haut les valeurs de la République.
Monsieur le maire, cette inauguration démontre toute l'importance que la République porte à la mémoire et à sa transmission. Le chêne, que nous allons planter, est le symbole de cette longévité.
Même si le monument devant lequel nous nous trouvons est plus que centenaire, c'est bien un nouveau lieu de mémoire que nous inaugurons. Désormais, votre commune dispose d'un nouvel écrin propice aux cérémonies et à la solennité.
Cela me rappelle un exemple dans ma propre commune, Mont de Marsan. Il y a quelques mois, pour réaménager le square des anciens combattants, nous avons déplacé notre monument aux morts.
Je sais combien il est important d'associer le monde combattant, de discuter et d'expliquer.
Cette inauguration est l'aboutissement d'un travail collectif et d'un long cheminement. Je me réjouis que les anciens combattants aient été associés à chaque étape de ce travail de longue haleine.
Avec un objectif : transmettre la mémoire et les valeurs qui nous unissent.
Le monde combattant, d'hier et d'aujourd'hui, mérite d'être mis à l'honneur. Nos ancêtres de la guerre de 1870, nos anciens des deux guerres mondiales, ceux d'Indochine et d'Algérie, ont bien mérité de la Patrie. Je veux que nous ayons également une pensée pour nos soldats morts pour la France en opérations extérieures.
Chaque Français doit savoir ce qu'il leur doit.
J'ai la plus grande admiration pour les femmes et les hommes qui s'engagent, qui luttent pour la liberté, pour la défense des Droits de l'Homme et pour le succès de nos armes. Chaque jour, ils contribuent à la sécurité de notre pays.
Mesdames et messieurs, nous le démontrons cet après-midi, la mémoire est un sujet du XXIème siècle. Elle n'est pas le sujet réservé des historiens. Elle est d'une actualité permanente.
Nous en sommes tous les héritiers.
Elle n'est pas un devoir. Elle est une responsabilité. Elle nécessite un véritable travail de transmission et d'explication.
Ce travail de mémoire passe par des cérémonies comme celle-ci. Il passe par l'enseignement et bien évidemment par l'action des associations d'anciens combattants.
Ainsi, dans ce nouvel emplacement, le monument aux morts de Bagnols-sur-Cèze se dresse avec une vitalité renouvelée. C'est, je crois, un message adressé aux nouvelles générations. La participation du conseil municipal des jeunes à cette cérémonie le démontre.
Chers enfants, votre participation est, bien évidemment, plus qu'un symbole ; c'est un acte d'éducation. C'est un engagement citoyen.
Tout au long du centenaire de la Grande Guerre, j'ai été heureuse de constater que, partout en France, des jeunes de tous les âges participent de plus en plus aux commémorations et aux cérémonies patriotiques.
C'est un mouvement qu'il faut accompagner et amplifier car c'est la jeunesse d'aujourd'hui qui porte notre mémoire de demain.
En 2019, il est rare d'inaugurer un monument aux morts. Il est encore plus rare de le faire pour un monument consacré à la guerre de 1870.
Cette guerre est souvent oubliée. Elle est pourtant à la racine de bien des événements décisifs pour la France, l'Europe et le monde.
Elle fut un traumatisme durable pour la société française. Elle ouvrait 75 ans d'antagonisme franco-allemand.
Nous ne pouvons comprendre ce monument sans nous replacer en 1911, date de son achèvement. Nous sommes, alors, à trois ans du début d'une nouvelle guerre. Mais déjà, elle était dans beaucoup d'esprits. Même si personne alors n'en imaginait la dimension.
Devant nous, un fantassin est debout, prêt à reprendre le combat. Il s'appuie sur le sacrifice de ses glorieux aînés. La Patrie lui montre la direction. Celle de la Revanche, celle des provinces perdues, celle de l'Alsace et de la Moselle.
Nous savons que cette direction est aussi celle de la victoire de 1918. Nous en connaissons le terrible prix : 1,4 millions de morts pour la France. Nous venons d'en commémorer le centenaire.
Nous savons qu'une génération plus tard, en 1939, la guerre a de nouveau semé son terrible cortège.
75 ans entre 1870 et 1945 !
Mais aussi 75 ans de paix en Europe occidentale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale !
Nous savons que sur les ruines du désastre humain et moral des deux guerres mondiales, la construction européenne a été et demeure l'instrument de la paix.
Les nations d'Europe partagent des valeurs communes : l'attachement à la dignité humaine, la protection des plus faibles, la tolérance et la liberté.
Ces valeurs sont à l'essence même de nos combats.
A l'essence même des sacrifices consentis par les morts de Bagnols-sur-Cèze et par ceux de toute notre Nation.
Vive la République !
Vive la France !
Source https://www.defense.gouv.fr, le 19 mars 2019