Interview de M. François de Rugy, ministre de la transition écologique et solidaire, à Public Sénat le 14 mars 2019, sur la politique de l'environnement.

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Média : Public Sénat

Texte intégral

CYRIL VIGUIER
Vous êtes là ce matin pour co-interviewer avec moi notre invité politique, qui est François de RUGY, ministre de la Transition écologique et solidaire, qui a dû passer, j'imagine, une nuit très forte, puisque, je crois que vous avez dû gérer ce problème grave, qui risque de coûter une pollution majeure sur les côtes françaises, vous allez nous donner les dernières informations que vous avez, François de RUGY, sur le naufrage du Grande America, ce navire de commerce italien qui a coulé au large des côtes françaises du Finistère. Est-ce que vous avez des informations ce matin après cette nuit à nous donner ?

FRANÇOIS DE RUGY
Alors, par rapport à ce que nous savions hier soir, c'est-à-dire la présence de cette nappe d'hydrocarbure, qui s'étend sur plus de 10 kilomètres de long, plus d'un kilomètre de large, qui, sans doute, s'est encore un peu disloquée pendant la nuit compte tenu des conditions météorologiques qui sont très mauvaises, nous sommes dans une circonstance de tempêtes d'hiver, le vent souffle fort…

CYRIL VIGUIER
On a vu la météo, oui, effectivement…

FRANÇOIS DE RUGY
Les vagues sont de 4 à 6 mètres, donc ça a tendance évidemment à se disloquer. Nous allons faire ce matin des reconnaissances aériennes, car c'est la seule façon de mesurer l'étendue d'une nappe d'hydrocarbure, nous verrons ainsi si la nappe, si je puis dire, continue à être nourrie, à part une fuite de la coque du navire…

CYRIL VIGUIER
On est face à une marée noire ? Est-ce qu'on est face à une marée noire ?

FRANÇOIS DE RUGY
Nous sommes face à une pollution aux hydrocarbures, au pétrole, qui va sans doute se transformer par des boulettes, par des petites nappes, par cet effet de dislocation, il faut dire la vérité, qui viendra forcément tôt ou tard sur nos côtes, le vent est orienté à l'ouest, et tendanciellement, il est toujours orienté à l'ouest…

CYRIL VIGUIER
Où ? Est-ce qu'on sait où si le vent continue d'être orienté à l'ouest ? Le Sud-ouest…

FRANÇOIS DE RUGY
Donc ça pousse vers les côtes de Charente-Maritime, de Gironde. Moi, je préfère que d'ailleurs on se prépare sur une portion assez large du littoral, c'est-à-dire, ça peut aller peut-être jusque dans les Landes, comme ça peut remonter au nord, jusqu'à la Vendée…

CYRIL VIGUIER
Et quand ? Quand ?

FRANÇOIS DE RUGY
Et nous estimons, ce sont des systèmes de modèles de prévision, ce n'est pas sûr à 100 %, bien sûr, que ça pourrait arriver dimanche ou lundi sur nos côtes, et moi, encore une fois, j'ai préféré, dès hier soir, dès que nous avons eu l'information sur cette nappe de pétrole le dire, nous commençons d'ailleurs avec le préfet maritime, qui dirige les opérations depuis le début, à préparer également des moyens à terre dans les départements concernés avec les préfets des départements concernés.

CYRIL VIGUIER
Merci d'être avec nous, François de RUGY ce matin. Vous allez être co-interviewé par Marcelo WESFREID, du Figaro pour Public-Sénat. Bonjour Marcelo. Et Fabrice VEYSSEYRE-REDON, du groupe EBRA, pour Le Progrès de Lyon. Fabrice a une première question, je crois.

FABRICE VEYSSEYRE-REDON
Oui, on parle de quel volume, on parle de fuel, essentiellement, quel volume, on est sur des gros volumes ou pas ?

FRANÇOIS DE RUGY
Alors, le produit, c'est le fuel dit fuel lourd, qui est utilisé dans ces navires pour alimenter les moteurs, tout simplement, car ce navire n'était pas un pétrolier, c'était un navire qui transportait des camions, des voitures, comme un car-ferry, en quelque sorte et puis, des containers sur le dessus, certains containers d'ailleurs se sont décrochés lors du chavirage du navire avant qu'il ne coule, et là aussi, nous sommes à la recherche de ces containers pour voir s'ils ont coulé eux aussi ou s'ils flottent, et s'ils présentent un danger.

FABRICE VEYSSEYRE-REDON
Pardon, dans ces containers, il y a 45 containers qui sont avec des matières dangereuses, quelles sont ces matières dangereuses ?

FRANÇOIS DE RUGY
Alors, il y a en effet des transports de produits chimiques, il y avait de l'acide chlorhydrique ou de l'acide sulfurique, on pense que la plupart des containers et de leurs produits ont brûlé dans l'incendie, puisque l'incendie était justement localisé sur la partie avant du navire, là où il y avait les containers. Mais, malheureusement, comme personne n'a pu monter à bord à cause du danger justement que présentait cet incendie, le risque d'explosion, il n'y en a pas eu, mais il y avait ce risque très fort, il y avait le risque d'inhaler des fumées extrêmement toxiques, donc c'est pour ça que personne n'a été envoyé à bord, par ailleurs les conditions de mer étaient très mauvaises, donc c'était très difficile, donc à partir de là, c'est la recherche aérienne, dans un premier temps, qui permet de repérer s'il y a des containers qui flottent, et par ailleurs aussi de repérer la nappe de pétrole qui, encore une fois, peut être alimentée si les soutes du navire continuent à fuir, il faut tout dire, le navire est parti de Hambourg avec 3.000 tonnes de fuel, il avait fait le plein en quelque sorte. On considère qu'il en a consommé 800 environ pour faire la route qu'il avait faite, donc il en reste 2.200. Une partie va sans doute rester piégée dans les soutes du navire, si elles ne se fissurent pas, donc cela restera au fond, mais une partie a commencé à fuir, c'est ce que nous voyons à la surface.

MARCELO WESFREID
Est-ce que ce navire était une poubelle ?

FRANÇOIS DE RUGY
Non, c'était un bateau qui est avait plus de vingt ans, bon, ce qui commence à être un certain âge, mais ce qui n'est pas considéré comme hors d'âge pour un bateau, un navire de commerce, il a été construit en 1997, il avait fait l'objet d'un contrôle approfondi en Grande-Bretagne, et à ce moment-là, il y a quelques années, on avait demandé à l'armateur de faire un certain nombre de travaux, ce qui avait été fait.

MARCELO WESFREID
Pardon, dans l'actualité, qui est très chargée, il y a aussi 4 ONG aujourd'hui qui déposent un recours contre l'Etat, contre son inaction en matière climatique, dont la fondation de Nicolas HULOT vous comprenez ce recours ?

FRANÇOIS DE RUGY
Je comprends qu'on ait envie d'agir plus vite, plus fort et d'aller plus loin en matière de lutte contre l'effet de serre, contre le dérèglement climatique, je suis le premier à le vouloir, le président de la République l'a dit aussi la semaine dernière, quand nous étions dans les Alpes de Haute Provence, dans le cadre du grand débat, un grand débat consacré à l'écologie, avec notamment de nombreux jeunes, collégiens, lycéens. Après, le fait d'aller au tribunal, moi, je l'ai déjà dit, ce n'est pas au tribunal, dans aucun tribunal, on ne réduira les émissions de gaz à effet de serre, l'enjeu, c'est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et une des associations s'appelle Notre affaire à tous, et c'est bien « notre affaire à tous » c'est bien sûr une affaire très politique, partout dans le monde, et il n'y a pas plus politique comme action que celle sur le climat, mais c'est l'Etat, les collectivités locales, les entreprises, et chacune et chacun d'entre nous qui pouvons contribuer, qui devons être entraînés dans ce mouvement, c'est vraiment comme une mobilisation générale, presque comme une guerre en quelque sorte, en temps de paix, bien sûr, mais une guerre contre le dérèglement climatique.

FABRICE VEYSSEYRE-REDON
On vous dit volontariste, mais on vous dit aussi déprimé en ce moment, on voit beaucoup d'interviews où la question vous est posée : est-ce que vous êtes à ce cap qu'a connu Nicolas HULOT ?

FRANÇOIS DE RUGY
Non, mais vous savez, c'est partie d'un petit entrefilet dans le magazine Le Point, entrefilet qui n'est pas signé et qui cite une source anonyme, alors vous voyez qu'avec ça, on ne fait quand même pas du grand journalisme, moi, je vais vous dire les choses très simplement, si je me réveillais tous les matins en me disant : qu'est-ce que je fais là, est-ce que je fais bien, est-ce qu'on y arrive, etc., il vaut mieux ne pas accepter une responsabilité comme celle de ministre de la Transition écologique et solidaire ; quand j'ai accepté de répondre positivement à la demande du président de la République, à la demande du Premier ministre, vous savez, moi, j'étais président de l'Assemblée nationale, je n'étais demandeur de rien, je n'étais candidat à rien, je savais que ce serait difficile, évidemment, ça l'est, on parle d'une marée noire qui se déclenche dans la nuit de dimanche à lundi, c'est déjà le deuxième gros naufrage que je connais depuis que j'ai été nommé, il y en a eu un mois d'octobre en Corse, et tous les jours, il y a évidemment des problèmes, et puis, il y a les problèmes de fond. Et moi, je ne veux pas d'ailleurs que l'actualité, les petites polémiques d'un jour, je ne parle pas de la marée noire, là, c'est des questionnements tout à fait légitimes, je ne veux pas que les petites polémiques d'un jour, qui rythment le débat politico-médiatique, chassent l'action de fond, et moi, ma détermination, elle est totale sur l'action de fond.

CYRIL VIGUIER
Alors, François de RUGY, on va se rendre à Metz, où Vià Mirabelle, notre partenaire, nous attend, c'est le principe de cette édition spéciale, vous le savez, vous allez être interrogé par nos partenaires dans les télévisions locales et la presse quotidienne régionale, Anne-Sophie PIERSON, une question pour François de RUGY.

ANNE-SOPHIE PIERSON
François de RUGY, bonjour. On a beaucoup entendu parler d'urgence écologique, de prise de conscience collective, lors de la démission de Nicolas HULOT du ministère de la Transition écologique, et puis, ces préoccupations écologiques ont été éclipsées un temps par l'actualité des gilets jaunes, les revendications économiques, fiscales, aujourd'hui, ce sont les jeunes qui se mobilisent en faveur de l'écologie, un appel a été lancé pour manifester demain dans les lycées, samedi dernier, à Metz, c'est un adolescent de 14 ans, Victor NOËL, qui a réussi à rassembler derrière lui 1.500 personnes et 80 organisations de défense de la nature dans une marche pour la biodiversité et sauver la planète, je vous propose tout de suite de l'écouter.
(Pas de son)…

CYRIL VIGUIER
Allez un peu plus vite que ça, est-ce que vous avez une réponse à faire d'abord à Anne-Sophie ?

FRANÇOIS DE RUGY
Eh bien, d'abord, moi, je suis très heureux que des jeunes, des lycéens, des étudiants se mobilisent pour cette cause d'intérêt général qu'est le climat…

CYRIL VIGUIER
Très jeune, vous avez vu, Victor…

FRANÇOIS DE RUGY
Oui, on a souvent vu des lycéens ou des étudiants se mobiliser sur ce qui les concerne directement, la réforme du bac, la réforme des universités. Là, ils se mobilisent sur une cause d'intérêt général…

CYRIL VIGUIER
C'est leur génération…

FRANÇOIS DE RUGY
Oui, c'est sans doute parce qu'ils se sentent encore plus concernés quand on parle de ce qui va se passer en 2050, quand on est né en 2000, on se dit qu'on aura encore beaucoup à vivre en 2050, ceci étant, je tiens quand même à le rappeler, les générations futures, c'est aussi nous toutes et nous tous, nous sommes tous là, à penser à aussi à quelles seront nos conditions de vie sur terre dans 20 ans ou dans 30 ans, cela nous concerne toutes et tous. Mais c'est très bien que, évidemment, la jeunesse française, européenne, et je l'espère, mondiale, car c'est un enjeu mondial, et s'il y a aussi une pression à faire sur les gouvernants, c'est particulièrement dans les pays, par exemple, on peut souhaiter que cette mobilisation ait lieu aux Etats-Unis d'Amérique, au Brésil, puisque, là, il y a des dirigeants qui en sont encore à nier le dérèglement climatique et à nier le fait qu'il faut agir.

CYRIL VIGUIER
Ce jeune garçon, là, ce jeune garçon qui essaie de faire prendre conscience aux gens de sa génération, c'est bien, vous allez le recevoir par exemple, vous allez parler avec lui, vous pouvez, ça fait partie de votre plan ou pas ?

FRANÇOIS DE RUGY
Ah mais, oui, eh bien, j'ai déjà reçu d'ailleurs des jeunes à mon ministère lors des premières manifestations, qui s'étaient déroulées, qui s'étaient rassemblées devant le ministère, nous avons rencontré avec le président de la République Greta THUNBERG, la jeune Suédoise qui a fait parler d'elle par l'appel vibrant qu'elle avait lancé à la conférence mondiale qui se tenait en Pologne à l'automne dernier ; nous l'avons rencontrée à l'Elysée, il y a quelques semaines, avec d'autres jeunes Européens, d'ailleurs, des Allemands, des Hollandais, des Belges, et c'est très bien, et d'ailleurs, vous remarquez, le mouvement est encore plus important chez nos voisins, peut-être d'ailleurs aussi parce que la situation, en termes d'émissions de gaz à effet de serre, est plus mauvaise chez nos voisins, notamment dans le domaine de la production d'électricité.

MARCELO WESFREID
Il y a quand même trois gros événements, on vient d'en parler, le recours contre l'Etat, il y a les lycéens qui se mobilisent…

FRANÇOIS DE RUGY
Plus de 2.200.000 signataires la pétition, ce qui est une bonne chose, c'est un mouvement citoyen de grande ampleur qui n'avait jamais eu lieu dans notre pays…

MARCELO WESFREID
Et samedi, une marche sur le climat. Est-ce que c'est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé de reporter à la semaine prochaine ou dans deux, trois semaines la présentation de son projet de loi sur l'énergie ? Est-ce que vous vouliez laisser passer cette vague de protestations ?

FRANÇOIS DE RUGY
Non, le projet de loi sur l'énergie, bon, ce n'est pas la grande loi sur l'énergie, parce que nous nous situons dans le cadre de ce qui a été décidé en 2015, en même temps que la conférence mondiale de Paris sur le climat, mais nous avons voulu clarifier les choses et bien afficher l'ambition, alors que certains avaient cru pouvoir lancer des polémiques inutiles, et par ailleurs, il a pu y avoir des malentendus que nous avons voulu clarifier…

MARCELO WESFREID
Alors, très concrètement, très concrètement, qu'est-ce que vous allez rajouter dans ce texte puisque vous prenez quelques semaines de plus…

FRANÇOIS DE RUGY
Nous avons un…

FABRICE VEYSSEYRE-REDON
Je vais même préciser, Monsieur le Ministre, est-ce que la taxe carbone est toujours une bonne chose à vos yeux ?

FRANÇOIS DE RUGY
Ah, mais ça, ce n'est pas dans le texte de loi, car la fiscalité, c'est dans les projets de loi de Finances, et donc…

CYRIL VIGUIER
Oui, mais c'est une question, c'est une bonne question…

FRANÇOIS DE RUGY
Oui, mais ce sont deux questions différentes, pour répondre à ce que demandait Marcelo WESFREID, nous allons expliquer et expliciter ce que nous appelons la neutralité carbone, c'est le concept sur lequel les accords internationaux sont fondés, dont l'accord de Paris de 2015, et il faut dire à celles et ceux qui nous regardent, c'est extrêmement ambitieux, puisque le but, c'est d'avoir des émissions de CO2 qui soient inférieures à ce que la nature, nos forêts, en France, est capable d'absorber. Donc vous vous rendez compte qu'il faut vraiment que ce soit des émissions de CO2 résiduelles, en quelque sorte, on ne compte pas sur d'autres pays, on ne compte pas sur le fait de stocker du carbone dans le sol ou que sais-je encore…

MARCELO WESFREID
Alors, concrètement…

FRANÇOIS DE RUGY
Donc ça veut dire quasiment diviser par 8 nos émissions de CO2 d'ici 2050, alors qu'avant, on était sur diviser par 4, donc nous avons entendu le fait que certains ne comprenaient pas bien ce qu'on voulait dire quand on disait neutralité carbone et pouvaient se dire, c'est un peu flou, voilà un exemple concret. Par ailleurs, il y a un objectif plus rapproché, 2030, donc là, 2030, c'est quasiment demain, c'est dans à peine plus de dix ans, sur nos baisse de consommation d'énergie, parce que si on veut baisser nos émissions de gaz à effet de serre, il faut baisser nos consommations d'énergie, en plus, c'est notre intérêt, parce que ça veut dire que ça nous fera moins de dépenses à chacune et à chacun, de chauffage, de transport, et ça, ça veut dire mettre en oeuvre des moyens importants pour l'isolation des logements et aussi pour la transformation de nos transports.

FABRICE VEYSSEYRE-REDON
Eh bien, alors, cette taxe carbone, François de RUGY…

FRANÇOIS DE RUGY
La taxe carbone…

CYRIL VIGUIER
Vous tenez à votre question…

FABRICE VEYSSEYRE-REDON
Eh bien, un petit peu quand même ! C'est quand même un sujet, vous le savez, vous parlez de mobilisation des gilets jaunes…

FRANÇOIS DE RUGY
Bien sûr…

CYRIL VIGUIER
Plus que sensible…

FABRICE VEYSSEYRE-REDON
Plus que sensible.

FRANÇOIS DE RUGY
Tout à fait. Alors, contrairement à ce qui a été dit, le mouvement des gilets jaunes n'est pas né de la taxe carbone, il est né des prix des carburants, et chacun a bien compris à l'automne dernier, ce n'est pas à l'automne dernier qu'on a augmenté les taxes, c'est les prix du pétrole sur les marchés mondiaux qui avaient fortement augmenté, et par ailleurs, ça a soulevé en effet un mouvement, comme c'était dit à l'instant, sur le pouvoir d'achat, sur les impôts, les taxes, à partir de là, nous avons stoppé ce qu'on appelait la trajectoire de hausse de la taxe carbone, qui était prévue et qui permet de dire aux investisseurs, qu'ils soient entreprises, qu'ils soient particuliers, quand on a des choix à faire, quelle voiture je dois acheter, quelle chaudière pour me chauffer je vais avoir, eh bien, il vaut mieux savoir si la taxe sur le fuel, le pétrole, le gaz, le charbon va continuer à augmenter ou pas, ça, c'est ce qui permet d'orienter les consommations et les choix d'investissement. Moi, je continue de penser que c'est un bon outil pour – et efficace – pour réduire les émissions de CO2, on dit parfois décarboner l'économie, ça veut bien dire ce que ça veut dire…

MARCELO WESFREID
Vous êtes un peu minoritaire, au gouvernement, là-dessus.

FRANÇOIS DE RUGY
Moi, je défends cela en disant clairement les choses, on a entendu ce que les Français ont dit, cette taxe carbone, il faut savoir où va la recette, est-ce qu'elle va vers la transition écologique, est-ce qu'elle va vers l'aide, les subventions aux investissements, est-ce qu'elle va vers les transports en commun…

CYRIL VIGUIER
Comment elle est fléchée, comme on dit aujourd'hui…

FRANÇOIS DE RUGY
Voilà, vers les énergies renouvelables, vers l'aide aussi aux Français, l'accompagnement social, et nous le faisons, le chèque énergie, la prime à la conversion pour changer de voiture avec une prime qui est doublée pour les ménages les plus modestes, donc ça, il faut être clair là-dessus, et il faut tirer les leçons, et puis, il faut avoir un mécanisme qui dit : si jamais les prix du pétrole augmentent, on est capable de stopper, voire de baisser la taxe pour y faire face ; voilà ce que je mets sur la table, c'est dans le grand débat, vous savez, moi, j'ai fait beaucoup de réunions du grand débat, partout en France, des petites communes, des grandes villes, partout en France, les gens parlent d'écologie.

CYRIL VIGUIER
Alors justement, on va se rendre quelque part en France, dans les Yvelines, grâce au multiplexe donc de nos partenaires des télévisions locales, TV 78, c'est un nouveau partenaire de cette émission, Guyancourt, il est à Guyancourt, Wilfried RICHY, vous avez une question à poser à François de RUGY. On vous écoute, Wilfried

WILFRIED RICHY
Bonjour François de RUGY. Dans notre département des Yvelines, nous avons connu ce que les associations environnementales ont qualifié de marée noire à l'échelle locale, plusieurs milliers de litres d'hydrocarbures déversés dans la nature au niveau de la commune d'Autouillet, après une fuite dans un pipeline de l'entreprise TOTAL, qui circule à travers l'Ile-de-France. La dépollution est en cours, les images que vous allez voir ont été tournées il y a moins de 48 heures par nos équipes sur place, on nous a indiqué qu'il faudrait encore au moins huit mois de chantier. Les champs sont inexploitables, il faut trouver des terres de remplacement, les puits sont hors d'usage, des rivières sont touchées. Rappelons aussi que la fuite a tout de même eu lieu à quelques kilomètres du zoo de Thoiry. Vous avez déclaré, lors d'un déplacement sur place, que l'Etat serait extrêmement ferme envers TOTAL, concrètement, cela signifie quoi, quelles conséquences, quels nouveaux contrôles pourraient voir le jour, sachant tout de même qu'en 2014, le même pipeline de 268 kilomètres qui date de 1967 avait connu une fuite, en Seine-Maritime, et puis, comment pouvez-vous assurer qu'il y aura une transparence complète sur les opérations menées par TOTAL ?

FRANÇOIS DE RUGY
Alors, sur la transparence, je l'ai faite en me rendant sur place dès le lendemain de cet accident, qui montre en effet que l'utilisation par ailleurs des hydrocarbures, elle présente des dangers, au-delà de présenter le problème de l'effet de serre, elle présente des dangers pour notre environnement à tout moment, voilà, à terre comme en mer, par ailleurs, j'ai demandé à ce que TOTAL – et ce sera fait – paie tous les travaux. Donc là, les images que nous avons vues…

CYRIL VIGUIER
Elles sont spectaculaires d'ailleurs…

FRANÇOIS DE RUGY
Qui sont très spectaculaires, parce que ça veut dire que, concrètement, il faut qu'on dise : on est en train de ramasser la terre sur sans doute plus d'un mètre d'épaisseur sur des hectares et des hectares, donc ce sont des tonnes et des tonnes de terre qu'il faut ramasser, qu'il va falloir traiter ensuite, car il n'est pas question de remettre de la terre évidemment polluée, sans doute d'ailleurs que ce sera une autre terre qui sera remise là, avec les agriculteurs. Donc c'est un chantier extrêmement important, tout sera payé par TOTAL. Par ailleurs, nous demandons à ce qu'il y ait également des inspections renforcées sur tout le réseau des pipelines en France, car il y en a évidemment dans beaucoup de régions pour alimenter les raffineries, pour alimenter les dépôts de carburant, et ce travail est en cours, et je referai des réunions comme je l'ai fait, sous la houlette… comme le préfet en fait actuellement, avec tous les acteurs locaux, pour faire la transparence totale.

CYRIL VIGUIER
Peut-être une visite aussi dans les Yvelines. Merci Wilfried RICHY, à Guyancourt TV 78, télévision locale partenaire dorénavant de cette émission. Des Yvelines, on part en Martinique, il est 02h30 du matin quasiment là-bas, Sabrina DORE, qui est au Lamentin, en direct, vous avez une question à poser au ministre, François de RUGY, qui vous écoute.

SABRINA DORE
Oui, bonjour Monsieur de RUGY. Donc ma question va porter sur les Sargasses, un phénomène qui revient chaque année depuis dix ans, aujourd'hui, les scientifiques et les observateurs sont unanimes, il y a en ce moment une énorme nappe dans l'océan Atlantique avec plusieurs échouages successifs auxquels on doit s'attendre dans les Antilles. Alors, la bonne nouvelle, c'est que les petits échouages successifs sont plus facilement maîtrisables que la grosse nappe qui aurait pu envahir notre île, mais il y a quand même plusieurs mauvaises nouvelles, premièrement, les habitants des communes côtières sont déjà saturés, deuxièmement, sur la santé, bien qu'il n'y ait pas vraiment eu de reconnaissance, on observe des consultations pour graves allergies à chaque échouage d'algues Sargasses, et puis, il y a également les conséquences économiques et les appareils électroménagers ne résistent pas du tout aux émanations des algues Sargasses, qui dégagent de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniaque. Et les habitants déclarent qu'à chaque échouage, ils sont obligés de rééquiper leur maison. Et puis, il y a également les conséquences économiques bien évidemment pour les professionnels du tourisme, il faut le reconnaître, personne n'a envie de partir en vacances sur une île sans être sûr et certain de pouvoir aller à la plage au moins une fois pendant son séjour. Alors ma question est en deux temps. Que prévoit le gouvernement en ce qui concerne ces échouages, est-ce qu'on peut prévoir une solution en amont, alors, on sait bien que dans l'océan, dans les eaux internationales, c'est le problème de tout le monde et de personne, mais que prévoit le gouvernement pour régler ce problème en amont, et puis, est-ce qu'il peut y avoir des dédommagements pour les professionnels du tourisme et pour les riverains ?

FRANÇOIS DE RUGY
Alors, l'Etat agit dans trois directions…

CYRIL VIGUIER
Précis…

FRANÇOIS DE RUGY
Et c'est un des premiers déplacements que j'ai faits d'ailleurs en tant que ministre aux côtés du président de la République en septembre dernier, en Martinique et en Guadeloupe sur cette question. D'abord, l'Etat aide les collectivités locales financièrement pour s'équiper en moyens de ramassage des Sargasses, et l'idéal, c'est de ramasser en mer, de façon à ce qu'elles n'arrivent pas sur les côtes, puisqu'une fois qu'elles arrivent sur les côtes, en 48 heures, elles pourrissent, et c'est là qu'il y a ces émanations d'hydrogène sulfuré qui sont non seulement extrêmement désagréables, mais qui ont des conséquences concrètes et qui créent des dégâts sur la vie des gens. Deuxième action, nous soutenons également le fait qu'il y ait un réseau de capteurs qui mesurent en permanence la qualité de l'air et qui peuvent détecter, de façon objective, ce problème d'émanations d'hydrogène sulfuré. Nous aidons également les collectivités, et là, nous allons passer à une étape supérieure sur le traitement une fois que nous les avons ramassées, pour les sécher et les réduire, parce qu'en plus, un malheur ne vient jamais seul…

CYRIL VIGUIER
Qu'est-ce qu'on peut en faire ?

FRANÇOIS DE RUGY
Les Sargasses fixent la Chlordécone, qui est ce produit extrêmement toxique qui vient des anciennes exploitations de bananes, et qui se retrouve dans la mer donc. Et on ne peut pas réutiliser ces Sargasses comme cela. Et puis, par ailleurs, nous avons eu un rapport il y a quelques semaines d'un sénateur, monsieur THEOPHILE qui a mené une action internationale, et nous voulons avoir une coopération internationale avec les voisins, dans les Antilles, en allant jusqu'au Brésil, pour vraiment regarder quelle est la cause du développement exponentiel des Sargasses, parce que les Sargasses ont toujours existé, on dit d‘ailleurs la Mer des Sargasses…

CYRIL VIGUIER
Le réchauffement climatique par exemple ?

FRANÇOIS DE RUGY
On pense qu'en effet, le dérèglement climatique joue un rôle, sans doute aussi des pollutions d'origine terrestre dans d'autres pays de la région qui peuvent contribuer à ce développement très fort des Sargasses, et contre lequel il faut lutter, car, encore une fois, on le voit, des pollutions dans l'environnement, eh bien, ça a des conséquences sanitaires, et ça a des conséquences économiques.

CYRIL VIGUIER
Sabrina DORE, au Lamentin, merci d'ATV Martinique, d'avoir posé votre question en duplex et en direct. Marcelo WESFREID, la politique.

MARCELO WESFREID
Oui, alors, à l'instant…

FRANÇOIS DE RUGY
Tout est politique, Monsieur VIGUIER…

MARCELO WESFREID
Alors, tout est politique, mais alors sur la politique franco-française, à l'instant, Yannick JADOT, qui est tête de liste d'un parti que vous connaissez bien, Europe Ecologie-Les Verts, il dénonce sur autre radio le laxisme des pouvoirs publics sur la question du commerce maritime, est-ce qu'on peut faire mieux, est-ce qu'on peut éviter les catastrophes à répétition, est-ce que l'Etat, en l'occurrence, aurait pu éviter cette catastrophe ?

FRANÇOIS DE RUGY
Ecoutez, l'Etat ne peut pas éviter qu'un incendie se déclare à bord d'un navire, enfin, là, je ne sais pas de quel laxisme monsieur JADOT parle, nous avons une action qui est extrêmement déterminée pour la sécurité maritime, vous savez, les leçons de l'Erika, qui était, il y a 20 ans, c'est en 1999, c'était un pétrolier à l'époque, je le rappelle, on était sur un pétrolier qui avait plusieurs dizaines de milliers de tonnes de fuel qui s'échappaient, là, nous sommes heureusement sur quelque chose de plus circonscrit, nous avons fait des routes maritimes séparées, surveillées de façon très stricte, dès qu'un navire sort du rail, on appelle ça le rail d'Ouessant, par exemple, à l'entrée dans la Manche, en France, eh bien, immédiatement, les navires sont sommés de revenir dans le rail de navigation ou alors, nous avons des mesures coercitives, nous avons des contrôles renforcés, nous avons eu d'ailleurs heureusement…

CYRIL VIGUIER
Tout le monde joue le jeu en Europe ?

FRANÇOIS DE RUGY
Ah, en Europe, tout le monde joue le jeu…

CYRIL VIGUIER
Tous les pays ? Il n'y a pas des pays qui le jouent plus que d'autres, des pays qui sont moins impliqués dans cette guerre contre les…

FRANÇOIS DE RUGY
Il y a des pays où les contrôles sont peut-être un peu moins stricts, mais quand, à partir du moment où on vient dans un port européen, dans un grand port européen, il y a des contrôles, je rappelle par ailleurs que nous sommes actuellement en train d'imposer au transport maritime international, en tout cas, tous les navires qui viendront dans les ports européens, de changer de motorisation pour ne plus utiliser ce fuel lourd, c'est à la fois un enjeu par rapport au climat, mais c'est aussi un enjeu par rapport à la sécurité maritime, on aura demain des bateaux au gaz naturel liquéfié, donc où le risque de pollution ne sera plus du tout le même.

CYRIL VIGUIER
François de RUGY, c'est votre région, Ouest France, rédaction de Nantes, on a Arnaud WAJDZIK, qui est en duplex et en direct. Bonjour Arnaud, merci d'être avec nous, vous avez une question pour François de RUGY, que vous connaissez bien, il était dans les colonnes d'Ouest France, il y a peu de temps.

ARNAUD WAJDZIK
Oui, on le connaît bien, on le voit souvent par ici. Bonjour Monsieur de RUGY. J'ai une question à vous poser effectivement sur l'après Notre-Dame-des-Landes, projet qui, comme vous le savez, a été abandonné il y a maintenant un an. Alors on parle beaucoup, ici, du futur de l'aéroport de Nantes qui se développe à toute vitesse, déjà, plus de 6 millions de passagers, les prévisions annoncées sont largement dépassées. Alors, il y a des nuisances aussi qui pénalisent beaucoup les riverains, et notamment certains élèves des écoles qui sont proches de l'aéroport, selon vous, faudra-t-il envisager, lorsque les 15 millions de passagers seront atteints, c'est-à-dire peut-être en 2028, 2030, de trouver un autre emplacement que celui de l'aéroport actuel ?

FRANÇOIS DE RUGY
La politique qui a été décidée il y a plus d'un an, lorsque le projet d'aéroport Notre-Dame-des-Landes a été abandonné, c'est de réaménager l'aéroport actuel pour qu'il puisse absorber l'augmentation de trafic, sachant que pour le plus long terme, on peut aussi réfléchir au partage de trafic avec des aéroports voisins dans la région, mais enfin, pour ce qui est des 10 ans qui viennent, et dès cette année, l'année prochaine, un certain nombre de travaux seront engagés par le gestionnaire actuel de l'aéroport, pour améliorer les conditions d'accueil, que ce soit l'aérogare ou que ce soit les parkings. Et puis, par ailleurs, sur le plan d'exposition au bruit, le plan de gêne sonore, qui vise à protéger les populations locales, il est en cours de révision, donc il sera évidemment adapter au fait que le trafic augmente, heureusement, les avions, tendanciellement, font moins de bruit, mais il faut croiser toutes ces données, et les personnes, ça permettra d'indemniser les personnes, soit, qui souhaiteraient déménager, et donc leurs maisons pourront être rachetées et démolies pour qu'il n'y ait plus de nuisance, ou isoler grâce à des travaux d'isolation phonique, y compris sur des équipements publics, puisque monsieur WAJDZIK faisait référence à un collège notamment qui, je le regrette d'ailleurs, il y a quelques années, a été rénové sur le site qui est en bout de piste, alors qu'il aurait pu être déplacé. Donc il va falloir le déplacer dans les années qui viennent, et évidemment, nous verrons cela avec le Conseil départemental…

CYRIL VIGUIER
François de RUGY, c'est le futur candidat à la mairie de Nantes qui s'exprime ce matin sur ce plateau ou pas ?

FRANÇOIS DE RUGY
Non, c'est le ministre de la Transition écologique et solidaire en charge des Transports…

CYRIL VIGUIER
Vous allez être candidat ? Est-ce que vous allez être candidat à la mairie de Nantes ?

FRANÇOIS DE RUGY
Non, je l'ai déjà dit dans les colonnes d'ailleurs du journal Ouest France il y a un an, je suis engagé, et j'étais engagé à l'époque comme président de l'Assemblée nationale dans une tâche, je suis engagé comme ministre dans une tâche où je considère qu'il faut agir dans la durée, et donc je ne vais pas abandonner cette mission dans quelques mois.

MARCELO WESFREID
Quel regard vous portez, très rapidement, sur – on parlait de Yannick JADOT tout à l'heure – sur votre ancienne formation, maintenant, ils sont ni droite, ni gauche, d'une certaine façon, ils sont pour une écologie pragmatique, on les entend, on a l'impression d'entendre En Marche ?

FRANÇOIS DE RUGY
Oui, alors là, excusez-moi, mais enfin, ils naviguent quand même plus souvent dans les eaux de la radicalité, de l'extrême gauche, d'ailleurs, mon prédécesseur me l'a dit quand nous avons fait la passation de pouvoir, il m'a dit : j'ai été finalement plus critiqué par les écologistes…

MARCELO WESFREID
Nicolas HULOT…

FRANÇOIS DE RUGY
Comme Yannick JADOT, qui aurait dû plutôt pousser, aider le ministre de la Transition écologique à pouvoir faire plus, et au lieu de ça, il préférait le canarder, et il préférait le critiquer en permanence et dire : il faudrait tout faire demain matin, je ne sais pas, là, par exemple, qu'est-ce qu'il propose monsieur JADOT, concrètement, pour le trafic maritime international ? Vous savez que nous avons une agence européenne de sécurité maritime, ça n'existait pas, il y a 20 ans, et c'est un une conquête de l'Europe, lui, qui est parlementaire européen, il pourrait s'en féliciter, et il pourrait dire : voilà, nous progressons, mais évidemment, tout ne se règle pas en un jour, et par ailleurs, les accidents maritimes, comme d'autres accidents, il y a un moment donné où on ne pourra jamais avoir le zéro risque. Le risque zéro, ça n'existe pas, notre responsabilité politique, mais encore faut-il pour cela vouloir exercer les responsabilités politiques avec toutes les difficultés qui vont avec, eh bien, notre responsabilité, c'est de traiter les problèmes, de mobiliser les moyens, là, par exemple, nous allons mobiliser y compris des moyens espagnols, qui n'existaient pas non plus il y a 20 ans, que les Espagnols ont développés après une catastrophe, celle du Prestige, qui avait suivi celle de l'Erika. Donc vous voyez que c'est ce qui nous permet de progresser, et il faut encore progresser, et c'est ça, moi, ma détermination, je crois au progrès écologique, je crois qu'aujourd'hui d'ailleurs, le progrès, c'est l'écologie, mais cela se fait… c'est une marche qu'il faut poursuivre indéfiniment avec beaucoup de détermination, c'est mon état d'esprit…

CYRIL VIGUIER
François de RUGY, merci beaucoup.

FRANÇOIS DE RUGY
Merci.

CYRIL VIGUIER
Est-ce que vous allez vous rendre sur les lieux de cette peut-être catastrophe ?

FRANÇOIS DE RUGY
Oui, je vais en tout cas être en lien permanent, bien sûr, avec le préfet maritime, aussi avec les élus des départements, des villes, le maire de La Rochelle, Jean-François FOUNTAINE, le président de la région Aquitaine, Alain ROUSSET, pour travailler avec eux, pour préparer à terre, et je me rendrai sur place, pour l'instant, il est difficile évidemment, se rendre sur place, ça voudrait dire se rendre en pleine mer, et je ne vais pas aller chercher à déranger les marins qui sont à pied d'oeuvre à plusieurs centaines de kilomètres des côtes, mais évidemment, je suis ça de très près. Et encore une fois, les moyens de l'Etat sont très mobilisés, ça ne permet pas d'éviter tous les problèmes, mais en tout cas, ça permet de parer à des conséquences supplémentaires.

CYRIL VIGUIER
Merci François de RUGY

FRANÇOIS DE RUGY
Merci.

CYRIL VIGUIER
Ministre de la Transition écologique et solidaire d'avoir été notre invité politique ce matin, après votre nuit passée sur cette peut-être catastrophe écologique, on ne sait pas encore, il faut être prudent. Merci.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 mars 2019