Interview de M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse à France-Info le 21 mars 2019, sur la vie scolaire des élèves et le baccalauréat.

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Média : France Info

Texte intégral

MARC FAUVELLE
Et l'invité politique de France Info ce matin, c'est le ministre de l'Education, Jean-Michel BLANQUER. Bonjour.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Bonjour.

MARC FAUVELLE
Nous serons cinq ce matin pour vous interroger, vous serez seul, Renaud DELY est à mes côtés, comme chaque matin, mais j'ai le plaisir surtout… enfin, surtout, en plus de vous accueillir évidemment, Renaud, d'accueillir ceux qui vont donc vous interroger, celles et ceux des élèves de 6ème qui viennent d'un collège des Hauts-de-Seine, et qui vont donc vous interroger à nos côtés, ce matin, Jean-Michel BLANQUER, c'est à l'occasion de la semaine des médias et de la presse à l'école. J'ai le plaisir d'accueillir Shaima – (phon), tout d'abord. Bonjour Shaima.

SHAIMA
Bonjour.

MARC FAUVELLE
Quel âge as-tu ?

SHAIMA
J'ai 11 ans.

MARC FAUVELLE
Est-ce que tu as préparé tes questions pour le ministre ?

SHAIMA
Oui.

MARC FAUVELLE
Est-ce qu'elles sont redoutables ?

SHAIMA
Oui.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, on verra ça. Ilyes à côté de toi. Bonjour Ilyes.

ILYES
Bonjour.

MARC FAUVELLE
Tu as bien dormi, pas trop de stress ?

ILYES
Oui, j'ai bien dormi.

MARC FAUVELLE
Tu as bien dormi, tu es prêt toi aussi ?

ILYES
Oui.

MARC FAUVELLE
Lyne, juste à côté de toi. Vous venez tous les trois du même collège vous nous rappelez le nom ?

SHAIMA
Georges Seurat…

LYNE
Georges Seurat.

MARC FAUVELLE
Georges Seurat qui se trouve donc à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine. Lyne, toi aussi, tout va bien ?

LYNE
Oui.

MARC FAUVELLE
C'est toi qui a le plaisir de poser la première question à ton ministre, pour te mettre un peu la pression, c'est ton patron, Jean-Michel BLANQUER, c'est lui qui gère un million d'enseignants, douze millions d'élèves, et il est face à toi.

LYNE
Pensez-vous que c'est une bonne chose que les étudiants manifestent pour le climat ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, je pense que c'est une bonne chose, puisque le climat, c'est peut-être le sujet le plus important de notre époque. Nous savons tous que nous devons avoir à affronter cette question du changement climatique, et que ça dépend beaucoup de nos comportements à tous au quotidien, et que c'est un sujet du futur, donc un sujet qui concerne d'abord et avant tout la jeunesse, mais qui concerne évidemment le monde entier et toutes les générations. Donc c'est très important de se mobiliser pour le climat, et puis, de le faire dans une perspective très concrète et très constructive, c'est-à-dire de faire des propositions pour que ça change vraiment. Et c'est pour ça que j'ai proposé aux lycéens de faire un débat dans les lycées vendredi dernier, et qu'on va continuer. Et le 5 avril prochain, on va avoir un grand débat avec les représentants des lycéens de toute la France, pour voir leurs propositions, par exemple pour que les choses changent au quotidien, à l'école, au collège et au lycée, à la cantine par exemple, tu vois, pour mieux trier les choses ou pour mieux isoler les bâtiments, pour faire tout ce qu'il faut pour éviter la pollution, contribuer à la biodiversité, et lutter contre le changement climatique.

MARC FAUVELLE
Lyne, Ilyes et Shaima, je ne sais pas si vous avez des grands frères ou des grandes soeurs qui sont allés manifester ces derniers jours ?

UN DES ENFANTS
Non, pas la mienne.

MARC FAUVELLE
Vous seriez allés, vous êtes un peu petits encore, vous avez 11 et 12 ans, vous seriez allés manifester, vous ?

ILYES
Oui, moi, oui.

LYNE
Oui.

MARC FAUVELLE
Tous les trois ?

ILYES
Oui.

MARC FAUVELLE
Et vous en parlez beaucoup de l'environnement, ensemble, en famille ?

ILYES
Moi, j'en parle beaucoup…

LYNE
Oui, ça va…

MARC FAUVELLE
Jean-Michel BLANQUER, si vous étiez encore lycéen, vous auriez séché les cours pour aller manifester ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, non, je ne vais certainement pas sécher les cours, par contre, participer à cette dynamique, oui, et donc, simplement, il y a des lycéens qui parfois n'ont pas cours le vendredi après-midi, donc ceux-là ont pu parfois manifester, mais sinon, ce qui est très souhaitable, au-delà de la manifestation, au-delà du fait de dire quelque chose, c'est évidemment d'agir, et tout l'enjeu est là…

RENAUD DELY
Mais justement, justement, Jean-Michel BLANQUER, cette dynamique que vous évoquez, ces manifestations, c'est aussi une mise en cause de l'action des pouvoirs publics et notamment du gouvernement sur cette question du réchauffement climatique.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Je ne le vis pas comme ça du tout, je pense que s'il s'agit de regarder l'action des gouvernements sur un tel sujet, c'est les gouvernements depuis toujours, si je puis dire, et l'actuel gouvernement a fait énormément de choses déjà pour les enjeux d'environnement, peut faire encore plus, mais je n'ai pas du tout vécu ces manifestations comme une mise en cause, au contraire, je les vois comme une accentuation de la tendance que nous souhaitons, qui est d'agir pour le climat.

MARC FAUVELLE
Shaima avait une question pour vous, Monsieur BLANQUER.

SHAIMA
Bonjour. Que pensez-vous des gilets jaunes ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, les gilets jaunes, c'est quelque chose qui, d'abord, est assez hétérogène, dit beaucoup de choses à la fois…

MARC FAUVELLE
Hétérogène ? Ça veut dire quoi hétérogène ?

SHAIMA
Euh…

MARC FAUVELLE
Ah, on va fixer une règle, ici, c'est quand on ne comprend pas quelque chose, on va le dire, d‘accord…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, si je dis un mot trop compliqué, il faut…

MARC FAUVELLE
Hétérogène, Monsieur le Ministre, on va essayer…

RENAUD DELY
On repose la question, Jean-Michel BLANQUER…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Hétérogène, ce serait quoi le contraire de hétérogène ?

LES TROIS ENFANTS
Homogène.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Voilà, homogène. Et homogène, ça veut dire quoi ?

ILYES
C'est quand deux liquides…

LYNE
Tout est organisé, on va dire…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, tu as raison, c'est…

MARC FAUVELLE
C'est quoi ? C'est quoi ?

ILYES
Eh bien, homogène, c'est quand on met deux liquides dans un récipient, on n'arrive pas à les distinguer.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, c'est ça, quand on a réussi à les mélanger et à en faire une seule chose…

UN DES ENFANTS
Et hétérogène, c'est quand on arrive à les…

MARC FAUVELLE
Hétérogène, ça veut dire très différent…

ILYES
C'est un mélange…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Donc voilà, hétérogène, ça veut dire très différent. Donc ça recoupe des choses très différentes.

RENAUD DELY
Donc les gilets jaunes, il y a des liquides différents, c'est ce que vous voulez dire, Jean-Michel BLANQUER…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Il y a des revendications différentes, des personnes différentes, et c'est bien normal. Mais à mes yeux, ça reflète surtout le fait qu'il y a une inquiétude sur le futur et une inquiétude qui a trait beaucoup aux injustices territoriales, et le fait qu'on ne se sente pas à égalité selon le territoire où on habite, et donc l'injustice territoriale recoupe l'injustice sociale. Et ça fait maintenant des années que l'on sent cette fracture territoriale, le fait que, parfois, quand on habite une petite ville ou un village éloigné, on a l'impression d'être moins près des services publics, moins bénéficier de mobilité, et donc par exemple, avoir plus de difficultés pour bouger tout simplement, parce que c'est cher de mettre de l'essence dans sa voiture, etc. Donc il y a eu une contradiction entre le fait que justement, on veut qu'il y ait moins d'essence utilisée, donc pour ça, on a eu une essence plus chère, et le fait que, eh bien, c'est la vie de tous les jours des gens qui a été mise en question par ce type de mesure. Donc aujourd'hui, ce que l'on essaie de voir, c'est comment on peut avoir un développement économique qui soit compatible avec l'écologie, et aussi, avec, tout simplement la vie quotidienne de chacun. Et ce qui me paraît très important sur ce sujet aussi, c'est qu'on sorte de l'aspect conflit des choses, de l'aspect parfois violent qu'on a eu ces derniers jours pour arriver à des propositions, et c'est pour ça qu'il y a eu ce grand débat, et débattre, c'est toujours mieux que combattre.

RENAUD DELY
Alors, Ilyes, je crois que sur un autre sujet, tu as une question pour Jean-Michel BLANQUER.

ILYES
Comment pensez-vous gérer Parcoursup ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, Parcoursup…

MARC FAUVELLE
Alors, je peux te poser une question, Ilyes, qu'est-ce que tu sais, Ilyes, de Parcoursup ?

ILYES
Alors, ma soeur, elle m'a dit que Parcoursup, c'était…enfin, ça change les choses, parce que c'est plus difficile de choisir la fac qu'on veut, où on veut aller, parce que c'est : on te laisse des choix, mais par exemple, si c'est les facs les plus proches et pas celles en fait que tu veux, et tu dois choisir entre les choix qu'ils t'ont donnés

MARC FAUVELLE
Elle a raison la soeur d'Ilyes ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui et non, Parcoursup, c'est un système pour aller dans l'enseignement supérieur, et c'est un droit en France, quand tu as eu ton baccalauréat, tu vas dans une université ou dans un établissement, une grande école, un établissement d'enseignement supérieur. Il y avait auparavant un autre système qui était moins bien, nous pensons, parce que ce système était beaucoup plus aveugle, et notamment à la fin, on faisait un tirage au sort, pour certains élèves, ce qui nous paraissait très injuste. On est donc passé à Parcoursup, qui est un système qui prend plus en compte ce que chacun a fait et ce que chacun veut pour l'affecter. Donc tu dois dire dans Parcoursup tes notes, tes désirs aussi, et ton dossier est étudié par l'université qui va te recevoir. Donc les élèves, les bacheliers sont affectés de manière plus rationnelle que précédemment, donc Parcoursup, ça a permis quand même, tu vois, d'affecter 30.000 élèves de plus l'année dernière. Et puis, par rapport à ce que tu viens de dire, l'année dernière, on disait qu'à cause de Parcoursup, il y aurait moins d'élèves des Académies de Créteil ou de Versailles, par exemple, vous, vous êtes de l'Académie de Versailles, donc de l'Ouest de Paris, et Créteil, c'est l'Est de Paris, on disait qu'ils auraient moins accès aux universités de Paris, mais en fait, ce n'est pas ce qui s'est passé, ils ont eu plus accès. Donc en fait, ça a été dans le sens de plus de justice sociale, et on va continuer à faire progresser le système pour qu'il en soit ainsi.

MARC FAUVELLE
Une toute petite pause, c'est l'heure de la récré, 8h40, le rappel de l'actualité David DAUBA, et on se retrouve tous ensemble juste après.
///
Nous sommes toujours avec Shaima, Ilyes Lyne, 34 ans à eux trois, qui interrogent le ministre de l'Education, Jean-Michel BLANQUER, et toujours avec Renaud DELY.

RENAUD DELY
Un peu plus que 34 ans. Jean-Michel BLANQUER, une question d'actualité avant d'en revenir aux questions des enfants, le gouvernement a décidé de déployer la force Sentinelle, et que les militaires viennent en renfort des policiers à l'occasion de la prochaine mobilisation des gilets jaunes samedi prochain, est-ce que ce n'est pas une prise de risque considérable ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, c'est un changement de degré plus qu'un changement de nature, puisqu'en fait, on est déjà habitué à voir Sentinelle dans Paris pour protéger les bâtiments publics, et d'une certaine façon, c'est une accentuation de la force de l'armée pour des aspects qui ont trait aux fonctions de l'armée, et ça libère d'autant plus d'espace pour la police qui pourra faire son travail de police, donc je pense que ce n'est pas un réel changement de nature, encore une fois, c'est simplement un déploiement un peu plus fort de quelque chose qui existe déjà.

MARC FAUVELLE
Ilyes, une question à Jean-Michel BLANQUER ?

ILYES
Est-ce que c'est l'Etat qui paie les écoles ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, alors plus exactement, s'agissant des écoles, c'est les communes qui paient le bâtiment, tu vois, qui sont responsables du bâtiment, quand c'est le collège, c'est ton Conseil départemental, donc pour votre collège à vous, c'est le Conseil départemental des Hauts-de-Seine, et puis, quand c'est un lycée, c'est la région, donc dans votre cas à vous, quand vous serez au lycée, ce sera un lycée de la région Ile-de-France, ça, c'est pour les bâtiments. Mais s'agissant de tout ce qui est les personnels, les professeurs, toutes les personnes qui travaillent, c'est l'Education nationale, le ministère de l'Education nationale qui s'en occupe, c'est-à-dire qui paye les salaires, mais qui aussi s'occupe des contenus, des programmes que vous suivez et de l'ensemble de votre projet éducatif.

MARC FAUVELLE
Shaima, je crois que tu avais une question sur les téléphones portables.

SHAIMA
Oui, pourquoi avez-vous décidé d'interdire les téléphones portables au collège et au lycée ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Eh bien, pour votre intérêt à vous, les enfants, parce que l'idée, c'est que, aujourd'hui, tu vois, on observe dans le monde entier, pas seulement en France, qu'à partir de l'âge de la 6ème, vers 11 ans, tous les enfants du monde aujourd'hui font moins d'activités physiques et moins de lecture que précédemment, et tout ça, parce qu'ils passent plus de temps sur les écrans, et donc on considère que ce n'est pas très bon pour vous, qu'il est bon que vous fassiez du sport, qu'il est bon que vous lisiez, et que, donc, il est bon aussi que vous soyez entre vous, que vous jouiez entre vous, que vous communiquiez entre vous plutôt que d'être rivé sur son téléphone. Et puis, le Smartphone, ça nuit à la concentration, donc on avait vu que des collèges avaient déjà interdit le téléphone et qu'ils s'en portaient très bien. Et donc on a pensé que c'était bon de le faire pour tous les collèges, comme pour toutes les écoles, et aujourd'hui, moi, tu sais, je vais souvent dans des collèges, et je vois le résultat, et tout le monde me témoigne du fait que c'est clairement une amélioration, et puis, en plus, que ça aide les parents ensuite quand ils ont à parler de ça avec les enfants, parce que même dans votre vie personnelle, après, quand vous rentrez chez vous, que vous ayez un téléphone, c'est normal maintenant, mais y passer trop de temps, ce n'est jamais très bon.

MARC FAUVELLE
Comment ça se passe chez vous, à Courbevoie, elle est respectée la règle, ils sont où les portables, tiens, quand on rentre à l'école, le matin, Ilyes ?

ILYES
Eh bien, quand on rentre à l'école, les portables, on les met dans notre sac et on n'a pas le droit de les sortir, sinon, eh bien, les profs, ils nous les prennent en fait…

MARC FAUVELLE
Ils vous les prennent, et ils vous le rendent quand ?

ILYES
Soit à la fin du cours ou soit à la fin de la semaine, je ne sais pas, mais…

MARC FAUVELLE
Et entre-temps, ils préviennent les parents ?

ILYES
Oui, je crois…

MARC FAUVELLE
Aïe ! Aïe, aïe. La règle, elle est respectée tout le temps, il n'y a pas un portable qui sonne, jamais, en cours, Lyne ?

LYNE
Si, il y en a déjà eu, mais c'était des accidents qui…

MARC FAUVELLE
C'est-à-dire, c'est quoi un accident de portable ?

LYNE
Parce que, en fait, quand on rentre au collège, on doit éteindre complètement le téléphone, et parfois, peut-être quand des élèves arrivent en retard ou quelque chose comme ça, ils ne pensent pas à l'éteindre, ils oublient de l'éteindre, et du coup, il sonne pendant les cours.

RENAUD DELY
Et est-ce que vous profs parfois ils oublient d'éteindre leur portable ?

SHAIMA
Ben oui…

MARC FAUVELLE
Ils sont en régie, ils vous écoutent vos profs…

ILYES
Ça arrive…

MARC FAUVELLE
… Donc mettre encore un tout petit peu la pression…

ILYES
Ben, ça arrive, mais c‘est des profs, donc je pense qu'ils ont le droit…

MARC FAUVELLE
Ils ont le droit…

LYNE
Ils ont le droit quand même…

MARC FAUVELLE
Ils ont le droit, Jean-Michel BLANQUER, les profs ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Ecoutez, les règles… c'est normal que les règles ne soient pas tout à fait les mêmes pour les adultes que pour les enfants, ça, ça ne choque pas…

MARC FAUVELLE
Les profs peuvent garder leur téléphone sur le bureau ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, mais de façon… Alors, parfois, le téléphone peut être un outil pédagogique, nous l'avons dit dans la loi. Dans la loi, on a dit qu'on avait le droit de confisquer d'ailleurs, c'est donc possible maintenant, et on a dit aussi que pour un usage pédagogique, on pouvait demander de sortir son téléphone du cartable, parce que parfois, ça peut être pertinent.

RENAUD DELY
Lyne, je crois que tu avais une question sur un autre problème à l'école, qui est la question du harcèlement. Tu voulais poser cette question.

LYNE
Oui, on parle beaucoup de harcèlement en ce moment, quelles sont les prochaines mesures que vous pensez mettre en place pour lutter contre le harcèlement ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, il y a beaucoup de choses à faire pour le harcèlement, et on a commencé à en faire beaucoup, mais la première des choses, c'est la prise de conscience de chacun, et notamment de vous, les enfants, le harcèlement, ça nous renvoie à quelque chose de très important, c'est-à-dire le fait qu'il y a pas une tendance mauvaise chez chacun, qui est de prendre un autre enfant pour un bouc émissaire pour quelqu'un qu'on va persécuter, parfois, il y a une tendance mauvaise des autres enfants qui est de se mettre tous ensemble contre une seule personne, ça, c'est la pire des choses, et malheureusement, ça existe depuis toujours, et d'une certaine façon, l'Education, ça sert à faire le contraire de ça, c'est-à-dire, à respecter les autres, à écouter les autres, à ne jamais persécuter qui que ce soit, et à ne jamais être violent évidemment, donc lutter contre le harcèlement, c'est lutter pour ce but d'éducation qui est très profond. Et donc le message qu'on envoie à chaque enfant, c'est : ça n'est pas bien, ça n'est pas non plus à la mode, ce n'est pas quelque chose dont on peut être fier quand on se met à harceler un autre. Donc on a des campagnes contre le harcèlement, mais on a aussi la possibilité de recours contre le harcèlement, notamment, évidemment dès qu'on voit un harcèlement, il faut faire quelque chose…

MARC FAUVELLE
On fait quoi ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
En parler à son professeur, c'est la première chose à faire…

MARC FAUVELLE
Ce n'est pas toujours facile…

JEAN-MICHEL BLANQUER
En parler à ses parents…

MARC FAUVELLE
Parce qu'il s'agit souvent d'élèves de la même classe ou du même établissement, ça veut dire qu'on se les met encore plus à dos si on va les dénoncer…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, parce qu'il y a justement des méthodes pour cela, et de ce point de vue-là, on a maintenant une formation initiale et continue des professeurs qui va prendre de plus en plus en compte les méthodes de lutte contre le harcèlement. Mais je dirais qu'il y a presque un enjeu de mode, si je peux utiliser ce mot, c'est-à-dire que la honte ne doit pas être du côté du harcelé, mais du harceleur, et c'est ce que nous essayons de faire aussi au travers de campagnes, cette année, c'est une campagne notamment contre le cyber harcèlement de nature sexuelle, puisque c'est souvent les petites filles aussi ou les jeunes filles qui sont victimes de ce type de harcèlement. Et donc, c'est cette prise de conscience qui est fondamentale, et le fait que tout le monde se sente responsable, déjà, tous les adultes de l'établissement sont concernés par le fait de repérer ces phénomènes et de lutter contre, et ensuite, évidemment, tous les élèves sont concernés aussi, c'est-à-dire que vous-même, dans votre vie quotidienne, quand vous voyez que quelqu'un commence à être embêté par les autres, c'est aussi à vous de jouer ce rôle, c'est pour ça d'ailleurs qu'on a créé maintenant des ambassadeurs contre le harcèlement. On va systématiser ça dans tous les établissements, je ne sais pas, il y en a peut-être déjà un dans le vôtre…

MARC FAUVELLE
Il y en a un chez vous ?

LES TROIS ENFANTS
Non…

MARC FAUVELLE
Non, apparemment, ou alors, ils ne sont pas au courant…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, non, mais ce n'est pas encore fait complètement. Mais le principe, c'est d'avoir des élèves qui se responsabilisent, on va vous former aussi beaucoup à la médiation, ça vous sera utile toute votre vie, c'est-à-dire, quand il y a un conflit entre deux personnes, être capable de comprendre ce qui se passe et essayer de démêler cela, ça sert aussi à ça l'Education, c'est non seulement vous apprendre des choses, mais c'est aussi vous faire des vivre des valeurs.

MARC FAUVELLE
Ilyes, c'est à toi.

ILYES
Pourquoi les mathématiques deviennent-elles optionnelles pour le bac ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, ce n'est pas tout à fait exact. C'est : les mathématiques sont aux trois étages du baccalauréat, tu as d'abord un petit peu de mathématiques dans le bloc commun, celui que tout le monde va suivre dans la voie générale, parce qu'il y a une matière qu'on appelle enseignement scientifique, au travers de laquelle, on fait des mathématiques, par exemple, dans cet enseignement, il va y avoir des choses sur la terre, et ça rejoint aussi les questions d'environnement, et il y a l'approche mathématique de la terre, parce que quand tu dis géométrie, par exemple, c'est la même racine que géographie, et le géo, ça veut dire terre, et donc, quand tu étudies la terre, tu peux faire de la géométrie, c'est un exemple parmi d'autres. C'est des mathématiques qui sont faites pour tout le monde de façon à ce que même les élèves qui n'aiment pas beaucoup les mathématiques puissent apprécier cette façon de faire des mathématiques. Ensuite, tu as des mathématiques au deuxième étage, c'est-à-dire dans ce qu'on appelle les enseignements de spécialité, tu peux en faire 4h en 1ère et 6h en Terminale, et puis, après, il y a un troisième étage, c'est les options justement, et là, tu as deux fois des mathématiques, tu peux prendre mathématiques expertes, ça prend 3h, tu les rajoutes à tes 6h d'enseignements de spécialité, ça veut dire que si tu aimes beaucoup les mathématiques, en Terminale…

MARC FAUVELLE
Ça n'a pas l'air de l'emballer plus que ça…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Justement, mais peut-être qu'il le fera s'il a envie, s'il n'a pas envie, il ne le fait pas, c'est ça…

MARC FAUVELLE
C'est dur les maths ou pas, ça va ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est plus personnalisé…

ILYES
Non, ça va.

LYNE
Ça va…

RENAUD DELY
Et tu aimes ? Est-ce que c'est un plaisir les maths ? Est-ce que c'est un plaisir ?

ILYES
Oui, j'aime bien les maths, surtout la géométrie.

MARC FAUVELLE
Surtout la géométrie. Eh bien, voilà, ça, c'est la bonne réponse qu'il fallait avoir devant vous…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, tu vois, vous connaissez tous Cédric VILLANI ? Vous qui c'est ?

LES TROIS ENFANTS
Non.

JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est un grand mathématicien français, et en plus, c'est un député, et il a écrit un rapport que je lui ai demandé sur comment enseigner mieux les mathématiques en France, et c'est comme ça qu'on est en train de faire évoluer l'enseignement des mathématiques, parce que, vous voyez, deux d'entre vous viennent de dire que : eh bien, il peut y avoir du plaisir à faire des mathématiques, et en réalité, il y a une dimension presque de jeu dans les mathématiques, et on veut vous faire saisir ça pour que vous puissiez approfondir toujours plus les mathématiques, parce que c'est très utile d'être bon en mathématiques.

MARC FAUVELLE
On marque une petite pause, le temps de boire un petit verre d'eau tout le monde, de se reprendre, pour la dernière partie de cette émission, avec vous Jean-Michel BLANQUER, ce sera juste après le rappel de l'actualité à 08h50, David DAUBA.
- Il nous reste cinq minutes, Jean-Michel BLANQUER, un peu plus. Réponses courtes, questions courtes également. On va aller demander à nos trois enfants qui sont avec nous ce matin sur ce plateau. On va parler de la vie d'un ministre de l'Education nationale avec cette question d'Ilyes.

ILYES
A quoi ressemble la journée-type d'un ministre de l'Education nationale ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors ça commence très, très tôt. Tu vois, je me lève très tôt le matin, souvent vers 5 heures ou vers 6 heures et puis ça finit très tard. Par exemple, tu vois, lundi j'étais avec le président qui faisait un grand débat avec les intellectuels qui a duré 6 ou 7 heures et là on s'est couché à… Enfin, on a fini à 2h et demie du matin. Alors ce n'est pas tous les jours comme ça mais c'est pour te dire que parfois, ça finit très tard. Quand je commence le matin, je m'informe de tout ce qu'il y a dans les journaux, de tout ce qui se dit, puis j'ai mon premier rendez-vous à 7 heures avec les gens qui travaillent avec moi pour faire un peu le point de la journée. En général ça dure jusqu'à 8 heures et ensuite je fais un petit-déjeuner souvent avec des personnes extérieures, des personnes qui sont expertes d'un sujet. Et souvent toute la matinée, je vais la plupart du temps faire mes réunions internes, avec tous les gens qui travaillent pour le ministère. Il y a un million de personnes qui travaillent pour le ministère donc ça m'oblige quand même à beaucoup travailler sur la façon d'organiser l'interne. Et puis souvent après, souvent c'est l'après-midi…

MARC FAUVELLE
Heureusement que j'ai demandé une réponse courte.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Je décris ma journée. L'après-midi, je fais des choses externes. Par exemple je vais à l'Assemblée nationale pour répondre aux questions au gouvernement, je vais dans les établissements scolaires.

RENAUD DELY
Alors Lyne, tu avais une question aussi sur ce drôle de métier.

LYNE
Quelles études avez-vous fait pour devenir ministre ? Pensiez-vous faire ce métier quand vous étiez petit ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors je ne pensais pas que je ferai ce métier quand j'étais petit. Je ne l'avais pas imaginé. Mais par contre, j'ai toujours été intéressé par l'éducation, oui. J'ai assez vite voulu être professeur et le domaine dans lequel j'ai fait des études les plus approfondies, c'est le droit. J'ai fait des études de droit et donc je suis un professeur de droit. Mais j'ai toujours été intéressé par la philosophie et par la science politique, donc j'ai fait des études dans ces trois domaines-là. J'ai commencé par être professeur de droit et ensuite, étant professeur de droit on m'a demandé d'être recteur, ça veut dire responsable pour une région de l'éducation, et c'est ça qui m'a amené progressivement à prendre de plus en plus de responsabilités dans l'éducation.

MARC FAUVELLE
Encore une question sur la vie de ministre de l'Education. Shaima ?

SHAIMA
Avez-vous déjà eu un démêlé avec la justice ?

MARC FAUVELLE
Ah ! Ce n'est pas tout à fait une question sur la vie de ministre !

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, je n'ai jamais eu de démêlés avec la justice.

MARC FAUVELLE
Aucun ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non.

MARC FAUVELLE
Ilyes ?

ILYES
Est-ce que vous vivez à l'Elysée ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, c'est le président de la République qui vit à l'Elysée.

MARC FAUVELLE
Est-ce que vous aimeriez vivre à l'Elysée ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non.

RENAUD DELY
Plus tard, quand vous serez grand, Jean-Michel BLANQUER.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, non. Je n'ai pas du tout envisagé ça, non.

RENAUD DELY
Shaima, tu avais une question sur la façon dont le ministre va au travail, non ?

SHAIMA
Oui. Allez-vous en limousine au travail ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, parce que j'habite dans le ministère. Donc tu vois, c'est la première fois de ma vie que j'ai un trajet si court. Je mets moins d'une minute pour aller à mon travail. C'est très agréable. Avant dans mon métier précédent, je prenais le RER et j'avais un temps de distance beaucoup plus long. Je mettais trois quarts d'heure.

MARC FAUVELLE
Ilyes ?

ILYES
Combien gagnez-vous ? Est-ce que gagner beaucoup ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors les salaires des ministres sont tout à fait publics, c'est transparent. Tu sais, il y a une loi qui le dit donc c'est un petit peu plus de 8 000 euros par mois. Voilà, c'est le salaire net des ministres.

MARC FAUVELLE
Brut ou net ? Pardon, je ne sais pas si les enfants connaissent la distinction. Net, c'est ce que vous avez dit. Net, c'est ce que vous avez vraiment sur votre compte en banque.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Net. 8 000 et quelques. Alors maintenant avec l'impôt à la source, c'est beaucoup moins. C'est plutôt 6 000.

MARC FAUVELLE
Lyne, encore une question ?

LYNE
Quel métier faisiez-vous avant d'être ministre ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors juste avant d'être ministre, j'étais directeur d'une grande école qui s'appelle l'Essec, et auparavant j'avais été recteur puis directeur de l'enseignement scolaire. Donc je m'occupais déjà des écoles, des collèges et des lycées au sein du ministère. Mais avant cela, le métier que j'ai fait le plus longtemps, c'est professeur. Et puis j'ai beaucoup d'intérêt pour l'Amérique latine, donc j'ai passé du temps en Amérique latine, et je me suis beaucoup occupé des questions qui ont trait à l'Amérique latine.

MARC FAUVELLE
Encore quelques mots. Shaima ?

SHAIMA
Est-ce que vous décidez la construction de nouvelles écoles ? Si oui, envisagez-vous d'en construire une ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, c'est un sujet donc qui est partagé avec les collectivités locales puisqu'elles sont responsables, comme je le disais tout à l'heure. Les communes pour les écoles notamment et les départements pour les collèges et les régions pour les lycées. Et donc, c'est souvent ensemble que l'on regarde cela. C'est un projet commun. Et bien sûr, il y a des constructions d'écoles, de collèges et de lycées qui sont prévues en France aujourd'hui. Et puis avec la loi qu'on a commencé à voter à l'Assemblée nationale récemment, il y a même, tu vois par exemple, des établissements publics internationaux qu'on a prévu de créer.

MARC FAUVELLE
Shaima, quand on a préparé cette émission hier, tu nous as dit que tu avais prévu de poser une question à Jean-Michel BLANQUER sur le fait de savoir s'il avait déjà commis des erreurs dans sa vie. Est-ce que tu peux nous la détailler cette question, Shaima ?

SHAIMA
Est-ce qu'à la radio vous avez déjà fait une erreur grave ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
A la radio ?

SHAIMA
Par exemple un lapsus ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Un lapsus ? Oui. D'abord des erreurs, on en fait toujours. Et vous, quand vous faites des erreurs, la première chose que vous devez vous dire, c'est que ce n'est pas grave. Quand on fait une erreur, c'est fait pour être corrigé et il faut en France qu'on accepte que c'est normal de faire des erreurs et que c'est comme ça qu'on progresse. C'est pour ça que je parle parfois d'école de la confiance. Parce que vous devez avoir confiance en vous-même et vous dire : « C'est pas grave si j'ai fait une erreur. » Par contre il faut le noter, il faut s'en rendre compte. Tu vois, une fois j'ai fait une émission avec des enfants et on m'a demandé de faire une conjugaison et je me suis trompé sur un point de conjugaison. Donc depuis tout le monde m'en parle. J'étais fatigué parce que justement j'avais peu dormi la veille et ça peut arriver. C'est une erreur et ce n'est pas grave. Le ministre de l'Education peut faire une erreur de conjugaison, et en français vous pouvez faire des erreurs. Mais l'essentiel, c'est toujours de s'exercer et toujours de chercher à progresser.

RENAUD DELY
Ça arrive avec des enfants et puis ça arrive parfois avec des adultes. Au mois de septembre, vous étiez notre invité et à ce moment-là on évoquait la réforme de l'accord du participe passé. C'est compliqué…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, j'avais aussi fait une erreur.

RENAUD DELY
Voilà, souvenez-vous. On va se repasser ce petit moment.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Ah, vous êtes cruel !
Extrait de l'interview de septembre 2018 :

RENAUD DELY
« Que j'ai mangées », « les crêpes que j'ai mangées ». Mangées ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
« ées » bien sûr.

RENAUD DELY
Cas classique. « Des crêpes, j'en ai mangé. » « Des crêpes, virgule, j'en ai mangé. »

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, aussi, « ées ».

RENAUD DELY
Eh non ! C'était « é ». « Des crêpes, j'en ai mangé.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, pardon. Exact.

MARC FAUVELLE
Allez, un dernier parce que vous avez tout juste la moyenne.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Vous auriez dû dire : « Des crêpes, virgule, j'en ai mangé ».

RENAUD DELY
C'est ce que j'ai dit.

MARC FAUVELLE
Lyne, Ilyes, Shaima, c'est extrêmement rassurant : un ministre de l'Education nationale peut se tromper aussi sur la règle du parti passé. Vous la connaissez par coeur ? Shaima ?

SHAIMA
Heu…

MARC FAUVELLE
Non. Ilyes ?

ILYES
Heu, non.

MARC FAUVELLE
Non, il y a encore un peu de boulot. Lyne, la règle du participe passé ?

LYNE
Heu…

JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est un peu rapide.

RENAUD DELY
« Des crêpes, virgule, j'en ai mangé : é. »

MARC FAUVELLE
Allez, un tout petit mot rapide parce qu'il faut conclure, Jean-Michel BLANQUER. D'un mot les enfants, comment vous l'avez trouvé votre ministre ? Pas trop langue de bois ? Est-ce que ça va ou pas ?

LES ENFANTS
Ça va.

MARC FAUVELLE
Vous pouvez y aller honnêtement. On ne tape pas sur les doigts ici.

RENAUD DELY
Quelle note vous lui mettez.

LES ENFANTS
8 sur 10.

MARC FAUVELLE
8 sur 10 ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est bien, ils sont sympas. Vous voyez, on peut faire des erreurs et avoir quand même une bonne note.

MARC FAUVELLE
Exactement.

JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est la leçon que j'en tire. Merci les enfants, c'était vraiment un grand plaisir d'être avec vous.

LES ENFANTS
Merci.

RENAUD DELY
Merci d'avoir joué le jeu.

MARC FAUVELLE
Merci Ilyes, Shaima, Lyne du collège Georges Seurat de Courbevoie dans les Hauts-de-Seine, merci à vos enseignants qui vous ont accompagnés ici-même et qui ont préparé cette émission. On se retrouve dans vingt minutes sur Franceinfo radio, vous nous raconterez une fois que le ministre sera parti ce que vous en avez vraiment pensé.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 25 mars 2019