Déclaration de M. Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur l'accord relatif au Brexit, à l'Assemblée nationale le 20 mars 2019.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 20 mars 2019

Texte intégral

Monsieur le Député,


La Chambre des communes a procédé à trois votes contradictoires et la seule certitude que nous puissions avoir aujourd'hui c'est que la Première ministre britannique vient d'introduire une demande d'extension de trois mois de la période de négociation prévue à l'article 50, donc jusqu'au 30 juin 2019. C'est la demande de Madame May.

Dans ce contexte, notre position est d'envoyer aux Britanniques un message simple et clair. Comme l'a dit Theresa May elle-même, à plusieurs reprises, il n'y a que deux options pour sortir de l'Union européenne : ratifier l'accord de retrait ou sortir sans accord.

En cas de vote favorable de l'accord de retrait, nous serons bien entendu ouverts à une extension technique de quelques semaines afin que les institutions britanniques finalisent la ratification du texte.

En revanche, en l'absence de vote approuvant l'accord de retrait, le scénario central est la sortie sans accord. Nous y sommes prêts.

Et donc, dans l'examen de cette demande d'extension et des dates, nous veillerons particulièrement aux intérêts de l'Union, ce qui nécessite trois choses : premièrement, que la prolongation ait pour objectif de finaliser la ratification de l'accord de retrait négocié. Deuxièmement, que le Royaume-Uni soit très clair sur le fait que l'accord de retrait entériné en novembre dernier ne sera pas renégocié et que son intégrité sera préservée. Et troisièmement, que le Royaume-Uni ne participe pas aux prochaines élections européennes.

Une situation dans laquelle Madame May ne serait pas en mesure de présenter au Conseil européen des garanties suffisantes sur la crédibilité de sa stratégie conduirait alors à écarter la demande d'extension et à préférer une sortie sans accord.


Source : https://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 mars 2019