Texte intégral
Q - Quel est le bilan de cette visite ?
R - J'étais d'abord venu ici, à la fois à Bagdad et à Erbil, pour apporter le soutien du président de la République et de la France à l'Irak et, à l'intérieur de l'Irak, au Kurdistan, parce que dans la nouvelle situation, ce sont eux qui sont les plus fragilisés, parce que ce sont eux qui ont subi Daech pleinement, parce que c'est ici que s'est installé le califat et parce que c'est ici qu'on ressent le plus les risques d'une recrudescence de Daech. Ce message a été, je crois, compris parce qu'il y a ici une confiance en la France et en ses engagements. D'ailleurs la France a montré sa fidélité à ses engagements au cours de ces cinq années de combat contre Daech.
Q - Sur la question des djihadistes, qui préoccupe beaucoup l'opinion publique, quelles sont les avancées ?
R - La question principale pour les djihadistes, ce sont les 13.000 combattants djihadistes de toutes nationalités, qui sont aujourd'hui dans des prisons en Syrie. Et c'est cette question-là qui est notre question principale. Parce que ces combattants-là ont combattu encore jusqu'au mois de mars dernier - c'était le dernier combat contre Daech -, ils ont été emprisonnés et aujourd'hui il faut assurer leur sécurisation pour qu'ensuite il y ait une procédure judiciaire. C'est ça le principal sujet de mes discussions avec les autorités que j'ai rencontrées et c'est la raison principale pour laquelle nous souhaitons aussi que la coalition internationale contre Daech puisse se réunir rapidement parce que c'est un risque. C'est un danger d'autant plus que l'on voit apparaître des résurgences déjà dans cette partie de la Syrie. Il y a eu déjà deux attentats dont un à Raqqa, ville dont la France se souvient tristement et d'autres risques ici en Irak. Donc il importe que la coalition puisse reprendre ce combat-là et que tout le monde autour de la table prenne position et dise ce qu'il veut faire.
Q - Et quelle forme cette sécurisation prendrait-elle ? Quelles sont les premières avancées ?
R - C'est à la coalition de le dire.
Q - Et la position irakienne ? La coopération avec l'Irak ?
R - La coopération avec les Irakiens est positive. En ce qui concerne les djihadistes français qui ont combattu sur le sol irakien et qui, de cette manière, sont devenus justiciable de l'Irak, nous avons décidé au plus haut niveau de mettre en place une coopération pour à la fois étudier ensemble la coopération judiciaire, mais aussi la coopération technique, la coopération pénitentiaire, la coopération humanitaire dans un état d'esprit de grande confiance.
Q - Pour ceux qui restent en Syrie ?
R - Je ne dirai rien de plus.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 octobre 2019