Interview de M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, à France-Inter le 28 mars 2019, sur la réforme du lycée et les études post baccalauréat.

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Média : France Inter

Texte intégral

NICOLAS DEMORAND
Et avec Alexandra BENSAID, nous recevons ce matin dans « Le Grand entretien du 7-9 » le ministre de l'Education nationale. Appelez-nous, intervenez dans une dizaine de minutes, 01.45.24.7000, les réseaux sociaux et l'application mobile France Inter. Jean-Michel BLANQUER, bonjour.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Bonjour.

NICOLAS DEMORAND
Merci d'être au micro ce matin d'Inter. Les élèves qui sont actuellement en seconde seront les premiers à connaître la réforme du lycée, et puis, en 2021n le nouveau bac dans les toutes prochaines semaines. Ils vont devoir tailler leur route dans les nouvelles options qui leur sont proposées. Alors, bon, moi, j'ai la réponse pour ce qui me concerne, mais est-on assez mûr à 15 ans pour faire le choix de ses spécialités, Jean-Michel BLANQUER, savoir ce qu'on veut faire tout simplement dans la vie ? Donc la réponse, c'est que, moi, personnellement, à cet âge-là, je n'en avais pas la moindre idée. Mais est-ce que vous comprenez l'inquiétude que suscitent ces choix aujourd'hui ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Mais moi non plus, je ne savais pas à 15 ans, et l'immense majorité des jeunes ne savent pas à 15 ans ce qu'ils veulent faire après le baccalauréat et quel métier ils veulent faire, et c'est tout à fait normal. Et la réforme est, de ce point de vue-là, une très bonne chose, puisque, contrairement à ce qu'on dit souvent, elle ne conduit pas à une pré-orientation, c'est tout le contraire, c'est la situation qu'on avait jusqu'à aujourd'hui qui conduit à se mettre dans un couloir. Si vous ne prenez pas S, vous vous fermez déjà des portes à la fin de la seconde, et en plus vous le décidez… ça se décide un petit peu comme ça parfois au hasard, et parfois alors même que vous n'avez pas de vocation scientifique, vous le faites par conformisme. Avec le nouveau système, au contraire, vous avez la possibilité…

NICOLAS DEMORAND
Le jeu est plus ouvert…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Le jeu est beaucoup plus ouvert, et vous dites aux élèves de seconde de réfléchir de janvier à juin aux disciplines qu'ils aiment, j'insiste, ce qu'ils ont envie de faire, pas du conformisme, pas de l'artificialité, quelque chose qui leur plaît, et comme ça leur plaît, ils l'approfondiront davantage, ils auront des possibilités de changer entre la 1ère et la terminale.

NICOLAS DEMORAND
C'est réversible ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Bien sûr que c'est réversible, et heureusement, cela permet donc d'avoir des réflexions sur le futur, ça, c'est sain, ça ne vous dit pas quel est le métier que vous voulez faire, ça vous dit : tiens, commencez à réfléchir à ce que vous aimez, et cette chose que vous aimez et que vous allez choisir pour la classe de 1ère, elle commence à vous donner une petite indication de choix que vous ferez ultérieurement. Il y a un site qui s'appelle « horizons.2021.fr », que chacun peut regarder, qui est très utile de ce point de vue-là, parce qu'il permet de montrer ce spectre de choix qui s'offrent…

NICOLAS DEMORAND
Vous comprenez tout de même la petite inquiétude, voire la grosse parfois, chez les élèves et les parents qui se disent : on est face à un maquis, là ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Quand il y a changement, il y a toujours inquiétude. Et c'est un très important changement, ce changement, il a été conçu avec les lycéens, on a consulté 40.000 lycéens pour faire cette réforme, et de nombreuses organisations, acteurs, etc, et je le dis bien volontiers, c'est un changement considérable. Mais ce changement, il a été fait pour les lycéens, pour qu'en préparant le baccalauréat, ils préparent des compétences qui vont leur être utiles après le baccalauréat, pour les faire réussir, et puis, qu'ils puissent approfondir davantage, s'ils choisissent leur enseignement de spécialité, ça leur permet tout simplement d'aller plus loin, c'est pour ça que les programmes sont un peu plus exigeants d'ailleurs, mais n'oublions pas aussi qu'il y a quand même un bloc commun d'heures qui reste la majorité des heures, ne le négligeons pas.

ALEXANDRA BENSAID
Alors quels choix auront-ils vraiment, c'est la question, parce qu'il faut choisir trois spécialités en plus du tronc commun, ces spécialités, au total, il y en a 12, combien en moyenne les lycées pourront en proposer ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, plus de 90 % des lycées en proposent au moins 7, et puis, ensuite, ça varie d'un endroit à l'autre, avec un, deux ou trois en plus par rapport à ces 7. Mais la base, c'est 7. Rappelons qu'auparavant, c'était un peu plus de 80 % des lycées, donc moins, qui offraient les 3 voies : S, ES et L, donc personne ne s'émouvait de ça, maintenant donc, il y a une offre beaucoup plus riche, et rappelons quand même qu'un lycéen de seconde de l'année dernière, il avait le choix, entre de la voie générale, il avait le choix entre 3 séries, désormais, très souvent, vous allez avoir une vingtaine, voire une trentaine de combinaisons possibles dans un établissement.

ALEXANDRA BENSAID
Mais si je suis en seconde, imaginons que je veuille devenir ingénieur, et la spécialité sciences de l'ingénieur, elle n'existe pas dans mon lycée, qu'est-ce qui se passe ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, ce qui est un progrès considérable, c'est que dans l'hypothèse que vous venez de dire, auparavant, eh bien, voilà, vous faisiez S, et c'était assez standard, désormais, vous avez un choix, parce que, par exemple, vous avez sciences informatiques et numérique, vous avez en effet sciences de l'ingénieur, qui s'ajoute à maths, qui s'ajoute à SVT, qui s'ajoute à physique et chimie, donc ça veut dire que nos ingénieurs du futur vont avoir des parcours un petit peu plus variés, et c'est ça qui est bien. Et s'il y a sciences de l'ingénieur dans un lycée à quelques centaines de mètres ou même à un ou deux kilomètres dans la ville, eh bien, c'est possible d'aller éventuellement le suivre à côté.

ALEXANDRA BENSAID
S'il reste des places ? Si elles ne sont pas toutes prises ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
S'il reste des places, mais attendez, il y a toujours… des problèmes de ce genre, il y en a toujours eu, je pense qu'il y en aura moins maintenant qu'avant, mais on peut toujours souligner des imperfections, il peut y en avoir forcément, mais ce qui est incontestable, c'est que l'offre est beaucoup, beaucoup plus riche cette année pour un élève de seconde que ça ne l'était auparavant, je vais vous dire une chose, je pense qu'un élève… si par hasard, le système du lycéen actuel, celui que nous quittions était celui que nous sommes en train d'envisager, et qu'inversement, nous étions en train de proposer de faire ce qui a existé jusqu'à aujourd'hui, je peux vous dire qu'il y aurait des protestations majeures, parce qu'on dirait, mais vous nous supprimez des libertés, là, nous venons de créer des libertés considérables, on multiplie parfois par dix le spectre des possibilités, c'est donc une opportunité formidable. Qu'il y ait de l'inquiétude et du questionnement, c'est tout à fait normal, simplement, j'observe que certains aiment bien attiser les flammes de l'inquiétude. Mon rôle, c'est…

NICOLAS DEMORAND
Non, non, là, on essaie de la dissiper en vous posant des questions…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Pas vous, je n'ai pas dit que c'était vous, ce n'est pas vous à qui je pense. Mais c'est simplement notre rôle, quand je dis « notre, ce n'est pas seulement le mien, celui de l'ensemble des chefs d'établissement, des professionnels de l'Education nationale, c'est d'expliquer.

NICOLAS DEMORAND
Deux questions, deux questions rapides encore sur le lycée considérant les choix, notamment l'engouement qui persiste pour les mathématiques, est-ce qu'il n'y a pas un risque de recréer la filière S ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, ce risque peut exister établissement par établissement, on peut imaginer un établissement disons qui, par souci de sécurité, puisse un petit peu, disons, ne pas imposer, mais en tout cas conseiller très fortement de reconstituer S, ce serait une erreur, pour les élèves qui ne se destinent pas à une carrière scientifique, une des grands intérêts de ce qui se passe, c'est que justement, il n'y a plus de hiérarchie, autrement dit, imaginons que vous vouliez faire hypokhâgne ou des lettres à l'université, eh bien, ou un institut d'études politiques, c'est un choix pas très bon que d'aller faire maths, physique, SVT, en revanche, si vous faites maths, physique, SVT…

NICOLAS DEMORAND
Mais la filière S, ça vous inquiète par exemple, qu'elle se recrée ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, ce n'est pas que ça m'inquiète, c'est mon conseil, parce que là, c'est de l'ordre du conseil, le conseil aux familles et aux élèves, c'est faites ce qui vous plaît, faites les matières que vous avez envie d'approfondir, ne faites pas un choix conformiste, ne faites pas un choix artificiel, contrairement à ce qui a pu se passer jusqu'à présent, ça signifie que les jeunes feront vraisemblablement des études ensuite beaucoup plus cohérentes avec ce qu'ils auront fait au lycée.

NICOLAS DEMORAND
Et est-ce qu'il y aura des moyens budgétaires supplémentaires pour répondre aux demandes des élèves si telle ou telle filière est particulièrement demandée, est-ce que vous allez compenser, mettre des moyens en face ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est déjà ce que nous avons fait, si vous prenez le cas de sciences informatiques et numérique, qui est une innovation fantastique, c'est-à-dire que nous créons une discipline nouvelle, j'ai d'ailleurs créé le CAPES informatique pour l'année prochaine, cette discipline nouvelle, elle offre des opportunités exceptionnelles, dans un premier temps, nous pensions l'implanter dans un tiers des établissements, on est en train de réussir à l'implanter dans plus de la moitié des lycées, donc on a fait des efforts que j'ai d'ailleurs traduits juste avant les vacances de Noël pour bien indiquer à tous les lycéens de France, qu'en fait, ils avaient de grands choix dans leur lycée…

NICOLAS DEMORAND
Et cette logique-là donc de déployer des moyens, d'en donner d'autres, des moyens supplémentaires en face de filières qui sont peut-être plus classiques et qui ne sont pas inventées, ça, vous y allez aussi ou pas ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
De toutes les façons, le sujet aujourd'hui pour le lycée n'est pas tant les moyens, c'est à l'école primaire que je mets les grands moyens supplémentaires, vous le savez, j'assume ce choix, parce qu'aujourd'hui, quand on fait les comparaisons internationales, on voit que l'école primaire française est à 15 % en dessous de la moyenne des pays de l'OCDE, le lycée est assez nettement au-dessus, ça ne veut pas dire qu'il y en a trop, mais ça veut dire que le sujet n'est pas tellement les moyens supplémentaires que notre manière intelligente de les répartir, par exemple, avoir des classes moins surchargées, parce que mieux réparties entre elles ; jusqu'à aujourd'hui, vous aviez par exemple des classes de S à 35 et des classes de L à 15, ça n'est pas raisonnable, c'est le genre de choses qui vont changer maintenant…

ALEXANDRA BENSAID
Mais vous allez continuer à supprimer des postes dans les collèges et les lycées ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors, en 2019, nous supprimons, certes, des postes, je rappelle que nous en créons dans le premier degré, nous en supprimons dans le second degré. Ce qui est cohérent avec ce que j'ai dit avant, mais surtout, mais nous créons aussi des heures supplémentaires, donc en termes de taux d'encadrement, c'est neutre pour les élèves, et c'est aussi une opportunité de pouvoir d'achat pour les professeurs.

ALEXANDRA BENSAID
Autre inquiétude Jean-Michel BLANQUER, c'est le projet de loi pour l'école de la confiance qui arrivera au Sénat début mai. Ce projet de loi, il abaisse l'âge de l'instruction à 3 ans. Ça, c'est une de vos mesures-phares. Il instaure aussi le regroupement des classes d'un collège et d'une ou plusieurs écoles au sein d'un nouveau type d'établissement que vous appelez des savoirs fondamentaux. Alors expliquez-nous à quoi ça va servir ? Pourquoi vous les instituez ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors le verbe « instaurer » est trop fort parce que ça a l'air de dire que nous allons faire ce que vous venez de dire partout. Bien sûr que non. C'est juste un outil dans une boîte à outils. C'est une possibilité, ça restera sûrement très minoritaire et, je le dis tout de suite, cette formule sera faite là où il y aura du consensus local. Donc là où les professeurs, la communauté éducative et les élus locaux auront envie de ça.

ALEXANDRA BENSAID
Ça c'est important, parce que c'est la contestation qui fait qu'aujourd'hui vous dites : « Je suis prêt… » Au départ, c'était beaucoup plus volontaire.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, non. Non, non, non. Si vous écoutez les débats parlementaires à l'Assemblée nationale, j'ai toujours dit ce que je viens de vous dire à l'instant. Simplement c'est toujours pareil, il y a des voix qui se sont un petit peu développées pour essayer de faire croire qu'on allait faire ça partout et de manière imposée. Certainement pas. Je suis le premier à ne pas désirer ça. En revanche ce que je vois, c'est que cette formule qui consiste donc à rapprocher l'école et le collège, selon des modalités qui peuvent varier d'ailleurs, mais dont le but est d'avoir un continuum pédagogique et éviter la césure CM2-6ème. Le but est parfois de créer des effets de masse critique aussi en milieu rural pour sauver une école ou sauver un collège. Eh bien ce but-là, on l'a décrit, les gens qui ont envie de critiquer l'ont décrit complètement autrement. Mais surtout ce qui est évident, et je le dis avec beaucoup de force, c'est que ça n'est pas fait pour être imposé. C'est fait pour être un outil parce que parfois on a besoin de faire ce genre de choses dans certains endroits.

ALEXANDRA BENSAID
Qui aura la possibilité de dire non et…

JEAN-MICHEL BLANQUER
Tout le monde. Il faut que ce soit consensuel. Il faut qu'il y ait un accord entre la communauté éducative et les élus locaux. C'est pour ça que j'ai dit que j'étais prêt au Sénat dans la lecture qui sera faite, dans l'examen qui en sera fait très bientôt, à y ajouter les éléments qui rassureront, puisque le but n'est évidemment pas d'affaiblir l'école primaire d'une quelconque manière. Je n'arrête pas de dire que ma priorité, c'est l'école primaire. Et donc le but…

ALEXANDRA BENSAID
On a dit que ça allait supprimer les postes de directeur d'école primaire.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, certainement pas. C'est tout le contraire. Mon but est de renforcer les directeurs d'école. Simplement il y a plusieurs façons de le faire. Celle-ci en est une mais il y en a évidemment d'autres. Et si un directeur d'école… Si une équipe plus le directeur n'ont pas envie d'une chose comme ça, ils ne le feront pas. C'est simplement un outil et ça peut arriver. Ce que nous décrivons existe déjà en réalité. Il y a certaines expérimentations mais qui n'ont pas de cadre juridique très précis qui existent. J'ai un exemple en Ariège par exemple, ça a permis de sauver une école et un collège.

ALEXANDRA BENSAID
Mais vous en souhaitez combien désormais ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce n'est pas un souhait quantitatif. Et honnêtement…

NICOLAS DEMORAND
Vous n'avez pas de chiffre ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Ce n'est pas la disposition la plus importante de cette loi. Semaine après semaine, on met un coup de projecteur sur l'un des aspects de la loi et c'est parfois décrit de manière un peu caricaturale. La semaine dernière, il y a des gens qui ont prétendu qu'on voulait supprimer les écoles maternelles.

NICOLAS DEMORAND
« Bobard » avez-vous dit.

JEAN-MICHEL BLANQUER
J'ai dit que c'était un bobard parce qu'aujourd'hui si vous voulez, je tiens à être un peu solennel sur ce point si vous voulez, c'est qu'en tant que responsable public, vous passez maintenant une part non négligeable de votre temps à devoir rectifier des bobards. Si vous voulez, la semaine dernière il y a quand même… J'ai vu un député, un élu de la République qui, sachant pertinemment que cette histoire d'école maternelle qu'on veut fermer est totalement fausse, l'a quand même dit dans des réunions pour exciter les gens. Vous avez des gens qui n'ont pas envoyé leurs enfants à l'école maternelle pour faire école morte pour protester contre une mesure qui n'existe pas. Et en ce moment, on est en train d'énerver un peu tout le monde en décrivant cette histoire d'établissement public des savoirs fondamentaux d'une manière qui n'est absolument pas réelle. Alors comme il faut être très clair, j'explicite ce que… Mais tout le monde peut regarder les débats parlementaires que nous avons déjà eus où j'avais déjà dit ça. Mais je le dis maintenant de manière peut-être plus solennelle : il faut un consensus local et donc quand il n'y en a pas, on ne fera pas les établissements des savoirs fondamentaux. Ce ne sera certainement pas la majorité des cas.

NICOLAS DEMORAND
Jean-Michel BLANQUER, Alexandra le disait à l'instant, la loi sur l'école de la confiance arrive au Sénat début mai. Est-ce qu'elle s'appliquera dès la rentrée prochaine, considérant les délais qui sont très courts ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
La loi ?

NICOLAS DEMORAND
Oui.

JEAN-MICHEL BLANQUER
L'instruction obligatoire ?

NICOLAS DEMORAND
Tout, puisque le Sénat s'en saisit à partir du 11.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Ça dépend de quel sujet pour la loi nous parlons. C'est-à-dire de l'instruction obligatoire à 3 ans, oui c'est dès la rentrée prochaine. Et là aussi, rappelons que c'est un point très important. Ça veut dire 25 000 élèves de plus en maternelle qui aujourd'hui n'y vont pas. Donc toute notre philosophie consistant à aller à la racine des difficultés scolaires s'y trouve. On va valoriser l'école maternelle en France. Le taux d'encadrement à l'école primaire va s'améliorer rentrée après rentrée selon ce que nous avons programmé, département par département. Nous avons une politique de défense de l'école rurale. Tout ceci est porté aussi derrière l'instruction obligatoire à 3 ans. C'est toutes ces choses qui sont là. Ensuite vous avez d'autres mesures importantes, notamment la formation des maîtres qui va évoluer mais évidemment par étape un. Donc la première étape, c'est les directions des instituts de formation des maîtres.

NICOLAS DEMORAND
Et donc 100 %, c'est pour quand ? 100 % d'application de tout ce qu'il y a dans cette loi ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors vous avez quand même une bonne part qui s'applique à la rentrée prochaine mais il y a des choses qui prennent du temps. Par exemple la formation des maîtres, c'est sur 3 ans que l'ensemble de la réforme s'accomplisse, parce qu'en plus il y a encore des discussions d'ailleurs sur les modalités. Si vous prenez le l'agence d'évaluation, c'est un point très important, mais elle sera réellement mûre dans l'année 2020. Et puis vous avez la création par exemple des établissements publics internationaux. Enfin ça, c'est des projets dont certains peuvent commencer à être mûrs mais c'est plutôt à la rentrée 2020.


source : Service d'information du Gouvernement, le 2 avril 2019