Déclaration de Mme Amélie de Montchalin, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, en réponse à une question sur le Brexit, au Sénat le 23 octobre 2019.

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Circonstance : Question d'actualité au Sénat

Texte intégral

Merci Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Sénateur,


La politique européenne de la France - et je crois que le président le démontre dans chacune de ses interventions et au Conseil -, c'est bien de rendre l'Europe puissante, c'est qu'elle puisse peser, qu'elle ait une voix dans le monde et qu'elle soit, pour reprendre vos mots, souveraine.

Mais cette politique, c'est également un engagement devant les citoyens, français et européens, qu'elle porte des résultats, que ses projets deviennent réalité et que nos concitoyens, qui tous les cinq ans votent pour l'Europe, puissent voter, non pas sur des promesses, mais bien sur des résultats.

C'est pour cela que la France a travaillé, qu'elle a mis beaucoup d'elle-même, dans l'agenda stratégique, maintenant celui de la Commission, et que nous avons, lors de ce Conseil européen, essayé d'oeuvrer pour que nous puissions mettre en oeuvre ce projet.

Alors, oui, nous assumons d'avoir un discours et une stratégie clairs sur le Brexit, parce que nous voulons faire cesser l'incertitude extrêmement pénalisante pour des millions de familles, des millions de citoyens. Et nous voulons bien les protéger contre des incertitudes qui minent aujourd'hui leurs projets.

C'est aussi pour cela que nous avons une position forte sur l'élargissement, parce que nous voulons que toutes les étapes soient respectées, que les conditions posées il y a 18 mois soient respectées. Nous voulons que le processus de négociation soit plus utile, soit plus transparent, que les populations en bénéficient et stoppent leur émigration massive.

Nous voulons une Union qui fonctionne mieux. Aujourd'hui, à 27 ou à 28, nos décisions sont lentes. Nous voulons donc nous réformer avant de pouvoir nous élargir.

C'est aussi pour cela que nous assumons un engagement fort avec la Commission pour un budget européen qui prenne à bras le corps l'enjeu climatique, la transformation de l'agriculture, pour une Europe qui fasse la différence et qui crée de la souveraineté et de la solidarité.

Alors oui, pour tout cela, la France assume d'avoir une voix, pour dire et faire des choses, forte en Europe. Nous ne renoncerons pas à cette ambition parce que nous pensons que le plus petit dénominateur commun autour d'un consensus mou n'est pas une option.

Ce que nous voulons, c'est créer le consensus autour de l'ambition que nous portons et c'est pour cela que le président, Jean-Yves Le Drian et moi-même, portons dans tous les Etats membres, sujet par sujet, l'ambition de créer de nouvelles majorités. Je vous remercie.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 octobre 2019