Texte intégral
YVES CALVI
Bonjour Frédérique VIDAL.
FREDERIQUE VIDAL
Bonjour.
YVES CALVI
Merci beaucoup d'être avec nous ce matin sur RTL. Vous êtes ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. Près de 900.000 candidats vont donc découvrir leurs premières réponses aux voeux, en se connectant ce soir sur Parcoursup. Première question toute simple : le site va-t-il tenir ?
FREDERIQUE VIDAL
Oui, bien sûr. Le site a été conçu pour être consultable effectivement dès ce soir, et puis, ensuite, ouvert pour que chacun puisse valider les choix qu'il aura obtenus.
YVES CALVI
Vous avez fait des ajustements, enfin, techniques pour la plateforme, afin qu'elle fonctionne mieux ?
FREDERIQUE VIDAL
Oui, tout ce que j'ai demandé aux équipes de Parcoursup, et d'ailleurs, je les remercie vraiment, au mois de décembre, a été mis en place, donc c'est une nouvelle ergonomie pour la plateforme, beaucoup plus de fonctionnalités, des délais raccourcis, une procédure qui se terminera le 19 juillet. Donc nous avons entendu toutes les remontées de terrain l'année dernière, et nous avons corrigé, amélioré, c'est l'objectif.
YVES CALVI
Vous évaluez aussi, j'ai envie de vous dire, le niveau d'angoisse des étudiants, voilà, qui sont dans cette attente, et sans parler de leur famille et des parents.
FREDERIQUE VIDAL
Bien sûr, mais ça, c‘est, j'allais dire, normal, c‘est aussi ce qui fait le baccalauréat, l'année du bac, ce n'est pas une année comme les autres, que ce soit pour les jeunes ou pour leur famille. Mais on est dans un système maintenant, pour la deuxième année, qui mise tout sur l'accompagnement, et sur une dynamique, et voilà, je veux leur dire que ça va bien se passer.
YVES CALVI
Il y a des questions qui se posent très précises, je rappelle que désormais, on pourra voir le rang du dernier admis de l'année dernière, le rang du dernier admis de l'année dernière, pour se faire une idée par rapport à son rang, c'est un apport important selon vous ?
FREDERIQUE VIDAL
C'est très important et ça a d'ailleurs été demandé parce que c'est un système dynamique, donc au fur et à mesure que les jeunes acceptent des propositions, eh bien, toutes les autres propositions qu'ils avaient sont réoffertes à d'autres jeunes, donc ce principe-là fait qu'on peut initialement être 500ème sur une liste d'attente, mais finalement, dans les deux, trois jours, être admis, parce que les désistements font qu'on va monter très vite sur cette liste d'attente, et donc c'est important de savoir si on est 500ème, que l'an dernier, le dernier pris était deux millième, et donc, ça réduit, bien sûr, le stress.
YVES CALVI
Le nombre de candidats sans réponse peut-il vraiment baisser par rapport à l'année dernière, je rappelle qu'il était quasiment d'un sur deux ?
FREDERIQUE VIDAL
Ah non, on a eu beaucoup moins de candidats sans réponse que ça l'an dernier…
YVES CALVI
A la fin, à la fin des fins, mais…
FREDERIQUE VIDAL
L'objectif, c'est que, notamment, avec la mise en place de l'accompagnement personnalisé, on a vraiment fait des propositions à l'immense majorité des candidats l'an dernier, ce sera bien sûr la même chose cette année, l'objectif d'aujourd'hui, c'est que les premières réponses arrivent, mais une fois de plus, c'est normal que ce soir, un certain nombre de jeunes soient en attente, et demain, les propositions arriveront, il faut vraiment rappeler que c'est un système dynamique où, tous les jours, de nouvelles propositions arrivent.
YVES CALVI
Donc ça veut dire que la mise à jour, on va dire, est quasiment en temps réel et…
FREDERIQUE VIDAL
En temps réel…
YVES CALVI
Permanente…
FREDERIQUE VIDAL
Toutes les nuits. Absolument…
YVES CALVI
Et qu'on doit tous les jours aller jeter un oeil pour savoir où on en est…
FREDERIQUE VIDAL
Alors, il y a la possibilité d'être prévenu lorsque de nouvelles propositions sont faites, et ça, ça se fait au travers d'une application qui va être téléchargeable pour les jeunes.
YVES CALVI
Vous nous confirmez ce chiffre, il y aurait 6.900.000 voeux formulés cette année.
FREDERIQUE VIDAL
Oui, il y a énormément de voeux qui ont été formulés…
YVES CALVI
C'est faramineux…
FREDERIQUE VIDAL
Oui, mais si vous rapportez au nombre de jeunes et au fait qu'ils ont la possibilité de faire plusieurs voeux, chacun, et c'est un peu plus de 1.380.000 propositions qui seront faites dès ce soir.
YVES CALVI
Alors, il y une autre modification qui peut avoir des conséquences qu'on peut imaginer négative, c'est la désectorisation de l'Ile-de-France, désormais, les étudiants des trois Académies, Paris, Créteil et Versailles, font partie du même secteur, est-ce que vous ne prenez pas le risque de vider les universités de banlieue parisienne ?
FREDERIQUE VIDAL
Ah, non, au contraire, ce qu'on a vu, c'est que, l'an dernier, une partie des formations était secteur large, si je puis dire, toute l'Ile-de-France, et une autre partie était sectorisée sur chacune des Académies, et le fait est que ça s'est beaucoup mieux passé là où le secteur était Ile-de-France complètement que là où le secteur était Académie par Académie, parce que ça nécessitait d'ajuster les possibilités de changer d'Académie.
YVES CALVI
Donc vous estimez que…
FREDERIQUE VIDAL
C'est un système qui va être beaucoup plus fluide…
YVES CALVI
Le fait qu'on n'ait plus ces secteurs – qui étaient quasi-historiques quand même dans l'histoire de notre pays – a fluidifié les choses ?
FREDERIQUE VIDAL
Oui, absolument. C'est un rapport que j'ai demandé d'ailleurs au Sénat, qui a étudié par rapport aux chiffres de l'an dernier, qui a rencontré les présidents d'université, et c'était une vraie décision collective.
YVES CALVI
Alors, j'ai été surpris de découvrir que parmi les 900.000 candidats, il n'y avait pas que des lycéens, ça, on pouvait s'en douter, et on évoquait cette question dans le journal de 8h, près de 110.000 d'entre eux ont entre 18 et 25 ans, ce sont des candidats en reprise d'études ou de réorientation, est-ce que ce chiffre vous étonne, et que signifie-t-il ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors, c'est vrai que c'est un chiffre que l'on n'attendait pas. Mais ça signifie pour moi que l'idée de dire : même si on a arrêté ses études, on peut reprendre ses études, si on a fait des études, et que, finalement, on veut changer de voie professionnelle, c'est par la formation et c'est par l'enseignement supérieur qu'on peut y arriver, ça, je trouve que c'est un formidable message, et évidemment, on s'en occupera, alors évidemment de façon différente des bacheliers de l'année, puisque ce sont des gens qui ont souvent une première expérience professionnelle, qui sont hors du système scolaire, donc c'est un travail spécifique qui va être fait avec eux.
YVES CALVI
Qu'est-ce que ça veut dire : on les accompagnera, parce que, par définition, les élèves de terminale se disent que ce sont encore des candidats qui vont prendre des places, et que certaines filières risquent d'être du coup sursaturées par ces 110.000 qui sont sur le marché, si je puis dire…
FREDERIQUE VIDAL
Non, c'est vraiment un traitement particulier qui va être fait, on y travaille avec Muriel PENICAUD, puisqu'on a de l'apprentissage qui va peut-être pouvoir être offert spécifiquement à ces candidats en reprise d'études, on a des formations qui leur sont spécifiquement dédiées, des concours particuliers qu'ils peuvent passer…
YVES CALVI
Donc ils auront donc des concours ou des filières…
FREDERIQUE VIDAL
Absolument, l'intérêt de la plateforme, c'est qu'on peut communiquer avec cette population en particulier, et donc, c'est-ce qu'on va faire dès ce soir, et on va être capable de leur adresser des messages particuliers pour mieux comprendre ce qu'ils recherchent et leur faire des propositions spécifiques.
YVES CALVI
Donc un accompagnement spécifique pour ces 18-25 ans qui sont candidats à une reprise d'études ou de formation, on est bien d'accord ?
FREDERIQUE VIDAL
Absolument. Et c'est vraiment une chance pour notre pays, je crois, que d'avoir réussi à identifier cette population et de pouvoir travailler avec eux, pour les remettre en études.
YVES CALVI
Quel est le message que vous avez envie d'adresser à des jeunes gens qui au moment où nous parlons sont forcément stressés, qui attendent l'ouverture de Parcoursup, alors, je vous disais au début de cet entretien les familles le sont aussi, quoi, que ça va se passer, 1°) : qu'il faut être patient, et 2°) : que ça va bien se passer ?
FREDERIQUE VIDAL
Alors, que ça va bien se passer, ça, c'est sûr, que les choses vont se dérouler dans le temps, et qu'effectivement, il faut un petit peu de patience, et puis, surtout, ce que j'ai envie de leur dire, c'est de profiter de ces dernières semaines pour réussir leur bac.
YVES CALVI
Ça, c'est sûr, vous avez raison. Ça veut dire aussi que les critiques ont été constructives, et qu'on a su les entendre pour améliorer le système ?
FREDERIQUE VIDAL
Ça, c'était vraiment pour moi une question fondamentale, c'est : nous avions un panel d'utilisateurs, nous les avons consultés en permanence, nous continuons à le faire sur un panel d'utilisateurs, et on corrige systématiquement. L'objectif, c'est que cet outil nous permette de mieux accompagner chaque jeune individuellement vers la formation qui lui convient.
YVES CALVI
Merci beaucoup Frédérique VIDAL…
FREDERIQUE VIDAL
Merci à vous…
YVES CALVI
Je rappelle que vous êtes la ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche, de l'innovation. Et je rappelle aussi que les premières réponses aux voeux formulés seront donc à découvrir ce soir à partir de 19h sur le site de Parcoursup. Bonne journée à vous.
FREDERIQUE VIDAL
Merci. Bonne journée.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 16 mai 2019