Déclaration de Mme Amélie de Montchalin, secrétaire d'État aux affaires européennes, sur la politique étrangère de l'Union européenne, à Bruxelles le 11 novembre 2019.

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Circonstance : Conseil des affaires étrangères

Texte intégral

Nous sommes aujourd'hui réunis pour un Conseil des affaires étrangères. Nous allons pouvoir échanger sur de nombreuses crises qui se passent soit dans notre voisinage, soit plus loin mais qui toutes ont des conséquences directes sur le quotidien des Européens : des conséquences migratoires, des conséquences économiques, des conséquences sécuritaires.

L'un des premiers points à l'agenda, c'est l'Afghanistan, un pays où l'Union européenne doit s'engager davantage et lier l'aide importante qu'elle veut consentir à de vrais progrès en termes de droits, de libertés, dans le cadre du futur accord de paix.

Deuxième sujet à l'agenda, c'est le Soudan. Nous avons la chance de pouvoir échanger avec le nouveau Premier ministre, Abdallah Hamdok, qui avait été reçu d'ailleurs à Paris par le président de la République en septembre dernier. Nous cherchons par tous les moyens, par tous les instruments européens à soutenir à la fois le redressement économique du pays mais également sa transition politique. D'ailleurs le président de la République est disposé à organiser prochainement à Paris une conférence de soutien au Soudan pour que l'intégralité de la communauté internationale puisse soutenir la transition en cours.

Ensuite, c'est la Syrie. Bien sûr, une vigilance totale sur la situation humanitaire qui doit pouvoir s'améliorer rapidement.

Ensuite, bien sûr, la lutte contre Daech et le terrorisme. Nous devons nous assurer que la coalition internationale demeure pleinement mobilisée en ce sens. C'est le sens des réunions qui se tiendront mercredi et jeudi à Washington. Jean-Yves Le Drian y sera présent pour continuer de mobiliser contre le terrorisme et contre Daech.

Et puis bien sûr le processus politique qui doit se poursuivre de manière pleine et entière pour qu'il puisse amener à une paix durable en Syrie.

Enfin nous échangerons sur la situation dans le Golfe. La priorité est la désescalade et les Européens doivent prendre toute leur part notamment en termes de sécurité maritime.

Mais au fond, ce que vous voyez c'est que cette réunion, comme toutes les réunions qui se tiennent ici quand les ministres se réunissent, est au coeur de ce que nous voulons bâtir, à savoir la souveraineté européenne, notre capacité à dresser des constats communs, des analyses qui nous soient communes, qui nous soient propres, à réfléchir aux moyens d'action qui sont les nôtres, et à pouvoir porter dans le monde une voix forte, une voix souveraine, une voix cohérente, et une voix unie.

Cette bataille pour la souveraineté européenne, pour que l'Europe puisse porter une voix qui soit celle de la puissance, c'est le combat que le président de la République mène depuis deux ans. C'est au fond la voix que chacun des ministres nous portons dans tous ces conseils, c'est ce que le président a dit à de nombreuses reprises, qu'il a encore réaffirmé il y a quelques jours dans The Economist. Bâtir une souveraineté européenne c'est essentiel pour les Européens et pour le monde dans lequel nous vivons. Cette souveraineté, nous y travaillons et je crois que c'est ce que je vais aller faire dans quelques minutes à nouveau. Je vous remercie.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 novembre 2019