Déclaration de Mme Amélie de Montchalin, secrétaire d'État aux affaires européennes, en réponse à une question sur l'anniversaire de la chute du mur de Berlin, à l'Assemblée nationale le 5 novembre 2019.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Merci Monsieur le Président,
Monsieur le Député,


Effectivement nous célébrons dans quelques jours les 30 ans de la chute du mur de Berlin et comme vous le rappelez, parfois nous avons la mémoire courte. Notre priorité, vous nous interrogez sur ce qu'elles sont, elle est d'abord d'unir l'Europe alors que certains veulent continuer à opposer une Europe à une autre Europe. Comme si les murs existaient encore au sein de notre continent.

Certains, on le voit, voudraient faire de l'Europe un terrain de jeu voire d'affrontement entre des puissances extérieures. Comme cela fut le cas parfois avant 1989 et c'est bien-là, je vous rejoins, un enjeu de souveraineté.

Alors oui, il faut se souvenir. Il faut se souvenir que la chute du mur a représenté et continue de représenter un espoir pour notre continent et pour 512 millions de femmes et d'hommes. C'est un vent de liberté et de démocratie. C'est la fin pour des millions de concitoyens européens d'un système d'oppression. C'est la fin de la séparation issue de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre Froide. C'est la réunification de l'Allemagne. Mais c'est aussi la réunification de l'Europe. C'est la possibilité de retrouver et de bâtir ensemble un dessein commun. C'est notre destin. C'est le destin de l'Union européenne.

Cette Union, de nouveaux Etats européens, on le sait, ont voulu la rejoindre depuis 30 ans. Et à ceux qui voudraient opposer les Européens ou qui voudraient détricoter l'Union européenne, nous leur disons que l'Union européenne est un projet qui n'a nul autre pareil dans le monde. C'est un espace de démocratie et de valeurs. C'est un espace de liberté, de libre circulation. C'est une puissance économique. C'est une monnaie commune. C'est une ambition pour la défense de l'environnement, contre le changement climatique. C'est un modèle social. C'est une identité qui nous permet de peser dans le monde qui est de plus en plus incertain face à une concurrence extérieure de la Chine et des Etats-Unis.

Nous le savons, il n'est pas un sujet à traiter, pas une initiative à lancer, pas un défi à relever que nous ne pourrions faire ensemble sans réfléchir aux divisions qui nous ont été imposées par le passé. Les alliances que nous faisons, ce sont les alliances d'un projet, ce ne sont pas les alliances des géographies et sans la chute du mur de Berlin, une Europe plus souveraine, plus réactive, plus solidaire ce n'est pas possible.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 novembre 2019