Interview de Mme Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes, à BFMTV le 3 septembre 2019, sur les violences conjugales et la prise en charge des victimes.

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Intervenant(s) : 
  • Marlène Schiappa - secretaire d'état à l'égalité entre les femmes et les hommes

Média : BFM TV

Texte intégral

JEAN-JACQUES BOURDIN
Marlène SCHIAPPA, bonjour.

MARLENE SCHIAPPA
Bonjour.

JEAN-JACQUES BOURDIN
« Notre incapacité concernant les violences faites aux femmes est une honte pour notre pays », qui a dit cela ?

MARLENE SCHIAPPA
Le président de la République.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Le premier. Et vous diriez la même chose évidemment.

MARLENE SCHIAPPA
Absolument.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et Nicole BELLOUBET qui était à votre place la semaine dernière qui disait exactement la même chose. Cent une femmes tuées par leur conjoint, leur compagnon ou leur mari depuis janvier. Mais je n'oublie pas aussi les dizaines de femmes, dizaines de milliers de femmes qui ont été violées ou victimes de tentative de viol, qui ont été défigurées, qui ont été frappées, qui ont été blessées. Aujourd'hui, ouverture du Grenelle des violences conjugales jusqu'au 25 novembre. Alors les ministres concernés seront là, les associations, les services publics, les acteurs de terrain. Certaines familles de victimes, pas toutes, certaines regrettent de ne pas être invitées. Elles pourront venir ou pas ? Participer à ce Grenelle ?

MARLENE SCHIAPPA
Alors c'est un Grenelle qui se passe à Matignon. A Matignon, techniquement il y a 80 places environ et donc moi j'organise des portes ouvertes deux jours après, le 5, ce jeudi, pour toutes les familles de victimes de féminicides qui souhaitent être entendues par les pouvoirs publics. Je veux qu'aucune famille qui a envie de parler aux pouvoirs publics ne soit pas entendue, donc elles seront toutes reçues.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors trois axes…. Trois mois de débats, trois axes dans ce débat : la prévention, la prise en charge des victimes et les sanctions contre les auteurs de ces violences. On est bien d'accord.

MARLENE SCHIAPPA
C'est ça.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon. On va commencer avec la prévention. La prévention, je vous pose des questions toutes simples, on va être très concrets. Je sais que des annonces vont être faites par le Premier ministre tout à l'heure, annonces fortes.

MARLENE SCHIAPPA
Absolument. Le Premier ministre reçoit ce Grenelle des violences conjugales. C'est lui qui l'introduit, c'est un engagement très fort. Ça n'est jamais arrivé auparavant qu'un Premier ministre à Matignon reçoive toutes ces personnes qui habituellement travaillent chacune dans leur coin. C'est ça vraiment l'utilité du Grenelle des violences conjugales. C'est un outil au service de la lutte contre les violences conjugales qui met tout le monde autour de la même table.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Sauf qu'on sait ce qu'il faut faire. Franchement, on sait ce qu'il faut faire, non ?

MARLENE SCHIAPPA
Depuis qu'on a annoncé le lancement du Grenelle des violences conjugales, j'entends plein de gens avoir plein de solutions magiques et plein de gens dire : « Moi, je sais. Il faut faire ça, il n'y aura plus de violences conjugales. » Moi, je crois très sincèrement et très profondément que si quelqu'un avait la solution magique, les gouvernements qui nous ont précédé auraient mis en oeuvre cette solution magique.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais non, parce qu'il faut les moyens. C'est bien beau les idées, mais si les idées ne sont pas accompagnées de moyens financiers, ça ne sert à rien.

MARLENE SCHIAPPA
Alors donnez-moi la solution magique.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors pas la solution magique mais il y a des pays qui ont réussi.

MARLENE SCHIAPPA
Bien sûr.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous le savez très bien, Marlène SCHIAPPA. Divisé par deux, le nombre de violences faites aux femmes.

MARLENE SCHIAPPA
Vous parlez de l'Espagne sans doute.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui.

MARLENE SCHIAPPA
Ce n'est pas avec une baguette magique et ce n'est pas avec des moyens considérables…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Des idées et des moyens financiers. Plus ou moins que chez nous ?

MARLENE SCHIAPPA
Exactement pareil.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah bon ?

MARLENE SCHIAPPA
Oui, oui. Exactement pareil. Il y a beaucoup de fausses informations qui circulent à cet égard. Moi j'entends beaucoup dire le chiffre d'un milliard. J'entends plein de gens dire : l'Espagne a mis un milliard d'euros pour lutter contre les violences. Et alors tout le monde recopie et répète : ah oui, c'est vrai, l'Espagne a mis un milliard d'euros contre les violences. Ce n'est pas vrai. C'était un engagement théorique des partis politiques. Même Mariano RAJOY qui n'est pas un féministe radical le dit, il n'y a pas eu un milliard. Ce n'est pas une question d'un milliard.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y a eu plus que chez nous.

MARLENE SCHIAPPA
Non, pas du tout. En France, c'est 530 millions par an et en Espagne pour l'instant, il n'y a pas plus de moyens.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ce n'est pas 530 millions par an consacrés aux violences faites aux femmes.

MARLENE SCHIAPPA
C'est 530 millions d'euros par an sur l'égalité entre les femmes et les hommes.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah, mais ce n'est pas tout à fait pareil, Marlène SCHIAPPA. C'est combien d'argent consacré aux violences faites aux femmes ?

MARLENE SCHIAPPA
Alors je vais vous répondre. Il y a deux modes de calcul différents. Il y a le mode de calcul qui prend en compte uniquement les subventions attribuées aux associations. Ça, ça augmenté de 30 %. Mais est-ce qu'on peut considérer que dans ce pays, il n'y a que les associations qui soutiennent les femmes victimes de violences ? Non. Donc dans le budget et dans les chiffres qui sont brandis ici et là, on ne prend pas en compte par exemple les salaires.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors combien…

MARLENE SCHIAPPA
Mais je suis en train de vous répondre. On ne prend pas en compte, par exemple, les salaires des vingt policiers et des vingt gendarmes qui répondent 24 heures sur 24 à la plateforme sur service-public.fr qui est dédiée aux femmes victimes de violences. Donc c'est improbable de faire des calculs en prenant uniquement les subventions accordées aux associations. Il faudrait prendre en compte…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Sur les 530 millions d'euros consacrés à la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes…

MARLENE SCHIAPPA
Il n'y a pas les salaires.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Combien consacrés à la lutte contre les violences faites aux femmes ? Combien ?

MARLENE SCHIAPPA
Mais ce n'est pas un manque de volonté de ma part de vous répondre.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y a un pourcentage. Vous avez un pourcentage ou rien ?

MARLENE SCHIAPPA
Non, je n'ai pas de pourcentage.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous ne savez pas.

MARLENE SCHIAPPA
Ce n'est pas que je ne sais pas. C'est qu'en fait, il faut arrêter de penser comme ça.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon.

MARLENE SCHIAPPA
Non, non, je vous réponds là-dessus. C'est exactement ça qui fait qu'on n'avance pas sur l'égalité femmes-hommes. C'est que tout le monde pense en silo. On pense qu'il y aurait d'un côté les inégalités de salaire, de l'autre côté le harcèlement sexuel par exemple. Mais quel est le mécanisme qui produit du harcèlement sexuel ? C'est aussi le fait que les femmes sont moins souvent en position de pouvoir que les hommes. Donc les hommes ont du pouvoir et donc s'en servent pour produire du harcèlement sexuel. Donc quand on lutte pour l'égalité salariale, on lutte aussi contre le harcèlement sexuel. C'est un cercle vertueux qui se met en oeuvre. On ne peut pas diviser comme ça avec d'un côté tel thème, d'un côté tel autre.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais je voudrais revenir aux violences faites aux femmes. Alors la prévention : placer les conjoints violents sous surveillance, ça me paraît évident paraît évident.

MARLENE SCHIAPPA
Oui.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça vous paraît évident vous aussi j'imagine. Avec des bracelets électroniques qui seraient utiles pour ces femmes qui sont menacées.

MARLENE SCHIAPPA
Absolument.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors ça par exemple, on en est où ?

MARLENE SCHIAPPA
C'est quelque chose que l'Espagne a fait là par exemple et qui fonctionne.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Combien de bracelets actifs en France aujourd'hui ?

MARLENE SCHIAPPA
Pour l'instant aujourd'hui, il n'y en a pas parce que…

JEAN-JACQUES BOURDIN
La loi date de 2017.

MARLENE SCHIAPPA
Non. La loi est encore plus ancienne que cela mais elle n'a jamais été mise en oeuvre et donc Nicole BELLOUBET…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et pourquoi ?

MARLENE SCHIAPPA
Parce qu'il y a des questions techniques législatives en fait. L'idée pour que ce bracelet d'éloignement fonctionne…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais c'est un manque d'argent aussi, non ?

MARLENE SCHIAPPA
Non, non, pas du tout. Je vous explique. Pour que ce bracelet fonctionne et qu'il ait une plus-value par rapport au téléphone grave danger qui existe déjà, il y a deux préalables nécessaires. 1 : C'est que techniquement, il puisse alerter directement les forces de l'ordre. Et 2 : Qu'il puisse être donné en présentenciel, c'est-à-dire avant même qu'il y ait une décision de justice. Or, nous sommes dans un pays qui a une constitution, qui est attaché au respect des libertés et donc pour que vous puissiez munir quelqu'un d'un bracelet qui va le géolocaliser alors qu'il n'y a pas eu encore de condamnation en justice, il faut une modification législative.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous allez changer la loi.

MARLENE SCHIAPPA
Absolument, à l'automne. Il y a deux députés qui vont porter une proposition de loi pour changer la loi et que ces bracelets puissent exister.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Dont un député qui s'appelle Aurélien PRADIE.

MARLENE SCHIAPPA
Pas du tout.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah, pas du tout ?

MARLENE SCHIAPPA
Non, ça n'a rien à voir.

JEAN-JACQUES BOURDIN
D'accord.

MARLENE SCHIAPPA
Ce sont deux autres députés.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Evidemment, il est Républicain. Donc là…

MARLENE SCHIAPPA
Non. Aurélien PRADIE, il est député. Il peut proposer la loi.

JEAN-JACQUES BOURDIN
D'ailleurs vous le soutiendrez ? Il a une proposition de loi intéressante.

MARLENE SCHIAPPA
Il ne me l'a pas adressée.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Le 10 octobre à l'Assemblée.

MARLENE SCHIAPPA
Il ne me l'a pas adressée donc pour l'instant, je n'ai pas connaissance de sa proposition de loi mais qu'il me l'adresse.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais si… Vous le soutiendrez. Le gouvernement la soutiendra.

MARLENE SCHIAPPA
Alors moi, je soutiendrai tout ce qui pourra faire avancer les choses en dehors des postures.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vous dis ça parce que sur ce terrain-là, il faut éviter les querelles politiciennes.

MARLENE SCHIAPPA
Mais bien sûr.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous êtes bien d'accord, Marlène SCHIAPPA ?

MARLENE SCHIAPPA
Evidemment. C'est ce que je dis depuis toujours et d'ailleurs au Grenelle des violences conjugales, il y aura des parlementaires de tous les bords politiques parce que nous avons fait en sorte que tout le monde s'engage avec le gouvernement.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Pour développer les bracelets électroniques obligatoires, il y aura donc un changement dans la loi.

MARLENE SCHIAPPA
Absolument. A l'automne. Et ensuite, il y aura un marché public à lancer, puisqu'il y a des règles et c'est encadré, pour faire en sorte que le plus tôt possible donc en 2020, on puisse munir de ces bracelets…

JEAN-JACQUES BOURDIN
La prévention encore, le téléphone grave danger. On est bien d'accord.

MARLENE SCHIAPPA
Oui.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Si une femme vient porter plainte et que son conjoint a un port d'arme, que se passe-t-il ? Est-ce qu'on lui supprime son port d'arme ?

MARLENE SCHIAPPA
Pour l'instant, ce n'est pas automatique.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et voilà ! Dommage.

MARLENE SCHIAPPA
Absolument. A qui le dites-vous parce que moi je me bats sur ce sujet.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous voudriez changer la loi là encore ?

MARLENE SCHIAPPA
Moi ce que je voudrais faire, c'est d'abord attirer l'attention de chacun parce qu'on a tendance à dire : elle est morte sous les coups de son conjoint. En fait quand on regarde les chiffres et qu'on étudie sérieusement les dossiers, la première cause de mortalité quand un homme a tué sa femme, le premier mode opératoire comme dit le ministère de l'Intérieur ce sont les armes à feu. Donc il y a véritablement un sujet sur la question des armes à feu.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc on enlève le port d'arme d'un mari qui menace sa femme.

MARLENE SCHIAPPA
Ça fait partie des choses qui seront débattues lors du Grenelle des violences conjugales. Le ministre de l'Intérieur…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous y êtes favorable ?

MARLENE SCHIAPPA
Nous verrons. Je ne peux pas moi, avant le Grenelle des violences conjugales, dire…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous pouvez me dire si vous êtes favorable à ça ou pas quand même, Marlène SCHIAPPA.

MARLENE SCHIAPPA
Non. Non parce que ça doit être débattu avec les experts lors du Grenelle des violences conjugales.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous n'avez pas d'avis sur la question, sur le port d'arme.

MARLENE SCHIAPPA
J'ai évidemment un avis mais je veux d'abord…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors quel est votre avis ?

MARLENE SCHIAPPA
Je veux d'abord entendre les avis des experts, des uns et des autres et c'est le ministre de l'Intérieur qui tranchera sur ce sujet.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous avez votre avis donc donnez-le. Vous savez qu'ici, on est là pour donner son avis. On est là pour dire la vérité, on est là pour répondre aux questions, Marlène SCHIAPPA.

MARLENE SCHIAPPA
C'est ce que je fais.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, pas vraiment là. La preuve. Interdire la résidence alternée…

MARLENE SCHIAPPA
Oui.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous êtes d'accord ou pas ? Vous y êtes favorable ?

MARLENE SCHIAPPA
Je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, oui. Je crois que quand un homme est un conjoint violent, un mari violent, il ne peut pas être un bon père. Ce n'est pas vrai. J'entends ici et là dire : il faudrait maintenir le lien etc. Non, je suis désolée. Quand un homme frappe la mère de ses enfants en présence des enfants, voire tue la mère de ses enfants en présence des enfants comme c'est très souvent le cas, ce n'est pas un bon père.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Suspendre l'autorité parentale.

MARLENE SCHIAPPA
Ça fera partie des choses qui seront discutées lors du Grenelle des violences conjugales. Nous avons demandé à Adrien TAQUET…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous y êtes favorable ?

MARLENE SCHIAPPA
Nous en discuterons lors du Grenelle des violences conjugales.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous m'amusez !

MARLENE SCHIAPPA
Mais sinon, on peut faire le Grenelle des violences conjugales vous et moi et je prends des engagements toute seule.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais non, mais non.

MARLENE SCHIAPPA
L'idée de ce Grenelle, c'est justement de travailler ensemble.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Que vous discutiez, c'est très bien. Mais vous, vous avez des avis sur la question. Vous travaillez sur ce sujet depuis des mois et des mois, Marlène SCHIAPPA.

MARLENE SCHIAPPA
Bien sûr.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc suspendre l'autorité parentale, oui ou non y êtes-vous favorable ?

MARLENE SCHIAPPA
Nous verrons ce qui ressortira du Grenelle des violences conjugales. C'est à 15 heures, un tout petit peu de patience. Le Premier ministre va s'engager…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais il ne s'agit pas d'être patient. Il s'agit de dire ce qui est au fond de vous, ce que vous souhaitez, quels sont les objectifs que vous souhaitez atteindre.

MARLENE SCHIAPPA
Les objectifs que je souhaite atteindre, je les ai donnés dans le cadre du Grenelle des violences conjugales. C'est mieux prévenir, donc ça passe par l'éducation ; mieux prendre en charge, ça passe par l'accompagnement…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Suspendre l'autorité parentale.

MARLENE SCHIAPPA
Et mieux punir donc mieux sanctionner. Et ça c'est un travail collectif, ça fait des mois qu'on construit avec les associations et avec tous les ministères ce Grenelle des violences conjugales. Les annonces, elles seront faites par le Premier ministre à 15 heures, au début de ce Grenelle des violences conjugales.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Je me demande pourquoi vous acceptez une invitation quand vous me dites sans cesse : bah non, de toute façon les annonces seront faites dans l'après-midi, Marlène SCHIAPPA. Vous savez que ça, c'est absolument insupportable. Moi je vous invite ; si je vous invite, c'est pour que vous donniez des réponses.

MARLENE SCHIAPPA
Eh bien, on peut arrêter l'interview, Jean-Jacques BOURDIN.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Pourquoi pas. Vous savez, ça va arriver un de ces jours.

MARLENE SCHIAPPA
Je sais que ça vous est arrivé. Moi, je suis là pour répondre à vos questions. Je suis là pour donner… du gouvernement, il y a beaucoup de sujets.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, alors répondez à mes questions. Des tribunaux spécialisés, on parle de sanctions maintenant.

MARLENE SCHIAPPA
Mais je ne vais pas…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Des tribunaux spécialisés ou pas ?

MARLENE SCHIAPPA
Ça va faire partie des choses qui seront débattues. Si vous voulez, on peut discuter des tribunaux spécialisés. Ç'a été fait en Espagne. Il y a une particularité et une difficulté sur les tribunaux spécialisés : c'est que ça crée une forme d'inégalité territoriale. Moi comme vous le savez, je Parisienne mais je suis élue de la Sarthe, originaire de Corse. Donc les inégalités territoriales, je les vois profondément. Si on crée un tribunal spécialisé par région, il y en aura par exemple à Marseille. Quand votre fille a été victime de violences conjugales ou de féminicide à Ajaccio, ça veut dire que vous devrez prendre l'avion ou le bateau pour vous rendre jusqu'à Marseille.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Exact.

MARLENE SCHIAPPA
Ça crée une forme d'inégalité territoriale. Néanmoins est-ce qu'on peut mieux former les magistrats ? Je le crois profondément. Quand on voit que des choses comme les téléphones grave danger ne sont pas assez attribués par décision de justice, que les ordonnances de protection ne sont pas assez utilisées, c'est le sens de la circulaire de Nicole BELLOUBET, on voit qu'il y a des progrès énormes à faire en la matière.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous savez comment ça se passe en Espagne et vous le savez mieux que moi. Les juges ont 72 heures maximum pour instruire le dossier et le procès doit se tenir dans les 15 jours.

MARLENE SCHIAPPA
Oui.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais c'est impossible en France, Marlène SCHIAPPA. Impossible !

MARLENE SCHIAPPA
Moi ce que j'observe, c'est qu'effectivement les délais sont très longs. Et sur le constat, moi j'ai eu à traiter énormément, énormément de dossiers quand j'ai reçu ensuite les familles et de femmes qui avaient porté plainte à un moment, et entre la plainte et la date du procès, elles ont été tuées. Donc oui, les délais de la justice sont beaucoup trop longs.

JEAN-JACQUES BOURDIN
L'hébergement d'urgence.

MARLENE SCHIAPPA
Oui.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Où est-ce qu'on en est ?

MARLENE SCHIAPPA
On avance. Il y a des places qui ont été créés.

JEAN-JACQUES BOURDIN
On avance, d'accord. Tant mieux.

MARLENE SCHIAPPA
Alors dans le tableau, là je peux vous répondre.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors allez-y, répondez-moi.

MARLENE SCHIAPPA
Vous allez enfin avoir une réponse concrète.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, enfin.

MARLENE SCHIAPPA
Oui, je vais dans votre sens. Sur l'année 2018, il y a eu très précisément 5 131 places qui ont été créés. On s'était engagé sur 5 000, il y en a 5 131. Sur 2019, jusqu'au 31 juillet vous avez 305 places qui ont été créés et à partir du 1er août, 279 nouvelles places qui ont été créés.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Combien à la fin de l'année 2019 ?

MARLENE SCHIAPPA
A la fin de l'année 2019, on sera sur un total du coup de plus de 5 500, entre 5 000 et 6 000 places en tout dont 584 nouvelles places sur l'année 2019. Mais pour moi, il y a un sujet vraiment important. Deux sujets en fait importants sur la question de l'hébergement. D'abord c'est la qualité, parce que souvent on parle des chiffres en disant : bon, 5 000 c'est bien ; c'est mieux que 4 000, c'est moins bien que 6 000 etc. La question primordiale, c'est la qualité. Parce que moi, ça m'est arrivé quand j'étais élue locale en charge de ces questions de proposer un hébergement à une femme victime de violences conjugales qui me dit non, qui me dit : je ne veux pas quitter mon domicile pour partir avec mes enfants dans un foyer où je serai peut-être je ne sais pas comment, dans un dortoir avec d'autres femmes, il n'y aura pas de place pour mes enfants, je ne serai pas en sécurité, je vais tomber dans la précarité etc. Cet été, je suis allée au mois d'août visiter le FIT, le foyer une femme un toit. Il y a une jeune femme qui m'a dit qu'elle avait été logée en hôtel social et qu'elle a été agressée sexuellement dans l'hôtel social où elle était logée pour se protéger des violences conjugales. Vous vous rendez compte des parcours que ça produit. Donc on a vraiment un sujet de qualité de l'hébergement et également un sujet de répartition, de maillage territorial à travers les régions. Je vous raconte rapidement une dernière chose sur ce sujet. Très rapidement.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Très vite parce que j'ai d'autres questions.

MARLENE SCHIAPPA
Vous savez que d'un département à l'autre, les informations ne se communiquent pas toujours. Il m'est arrivé d'aller dans un département et de voir une place disponible en foyer, de poursuivre ma visite dans un autre département et qu'on me dise : on n'a pas de place ici pour loger les femmes. Je dis : attendez, à vingt minutes en voiture, je viens de partir d'un foyer où il y avait une place. Ah oui, mais on n'a pas accès parce que ce sont les données d'un autre département. Ça, il faudra y apporter des réponses.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors deux questions pour terminer. 39 19, ça c'est le numéro qui est mis en place pour aider toutes ces femmes qui ont peur, qui doivent appeler, qui ont besoin de renseignements, qui appellent au secours. 39 19, on est bien d'accord.

MARLENE SCHIAPPA
Absolument. 39 19, c'est un numéro qui peut orienter également les témoins et je voudrais dire que la campagne que nous menons, elle produit ses effets puisque d'habitude il y a environ 250 appels le lundi. Et hier, l'association qui gère le 39 19 nous dit qu'elle a reçu 638 appels, ça veut dire que chacun s'en saisit. Partagez-le ! A la machine à café, au repas, à la sortie de l'école, le 39 19. Il y a forcément dans les entourages des gens qui vous regardent, Jean-Jacques BOURDIN, des personnes qui ont besoin du 39 19.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, Marlène SCHIAPPA, j'ai une dernière question, je reviens aux chiffres et à l'argent, au budget, est-ce qu'il va y avoir de l'argent en plus ?

MARLENE SCHIAPPA
Oui, allons-y.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ? C'est le Premier ministre qui va l'annoncer, non ?

MARLENE SCHIAPPA
Absolument. Mais l'argent…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Ah bon, eh bien, annoncer quoi alors ?

MARLENE SCHIAPPA
Non, mais moi, ce que je voudrais dire sur la question des moyens, eh bien, l'argent, c'est un moyen…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Combien ? Combien, Marlène SCHIAPPA ?

MARLENE SCHIAPPA
L'argent, ce n'est pas une fin en soi. Moi, je vais vous dire, Jean-Jacques BOURDIN, j'ai augmenté de 30 %…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, mais l'argent, ce n'est pas… non, mais ça sert, c'est utile, vous le savez bien…

MARLENE SCHIAPPA
Mais bien sûr que ça sert, je vais vous le dire. Mais ce n'est pas non plus…

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est une cause nationale !

MARLENE SCHIAPPA
C'est la grande cause du quinquennat du président de la République…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Eh bien alors, alors, on y va !

MARLENE SCHIAPPA
Alors, ce que je vais vous dire, la première chose, c'est qu'il n'y a pas d'argent magique, moi, j'ai augmenté de 30 % les subventions des associations, est-ce qu'il y a eu moins 30 % de violences conjugales ? Non. Donc, on ne peut pas considérer que ce serait un automatisme, et que parce qu'on va faire un chèque de tant, les féminicides cessent du jour au lendemain, ce n'est pas vrai, mais ensuite, l'argent, c'est un moyen au service de quelque chose, donc sérieusement, nous avons construit de nouvelles politiques publiques qu'Edouard PHILIPPE annoncera, et évidemment, elles seront toutes financées par le gouvernement, comme l'annoncera le Premier ministre cet après-midi au Grenelle des violences conjugales.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Marlène SCHIAPPA, à Bourg-en-Bresse, la communauté d'agglomération va payer 90.000 euros d'amende, pourquoi, pour avoir embauché trop de femmes, le préfet applique la loi, vous validez cette sanction ?

MARLENE SCHIAPPA
D'abord, moi, je n'ai pas à valider ou pas valider les sanctions des préfets, néanmoins…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, mais d'accord, mais vous avez votre avis…

MARLENE SCHIAPPA
Néanmoins, je pense que les lois qui sont créées pour protéger des personnes ne doivent pas se retourner contre elles. Et donc, j'ai bien étudié avec sérieux et tous les documents juridiques, et mes collègues de la Fonction publique, ce dossier, le maire peut faire un recours, peut formuler un recours gracieux auprès du préfet, moi, je souhaite que le maire de Bourg-en-Bresse, conformément à la loi, formule un recours gracieux, et que le préfet l'étudie avec la plus grande bienveillance, parce que les inégalités économiques, actuellement, elles sont en défaveur des femmes, elles ne sont pas en défaveur des hommes. Certains disent que les quotas à terme, ça permettra de protéger les hommes, que la parité à terme protégerait les hommes, bon, je ne rebondis pas sur cette affirmation-là. Mais néanmoins, je crois qu'effectivement, on doit pouvoir regarder avec bienveillance la volonté d'embaucher davantage de femmes à des postes de haute direction et de responsabilité.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Des militantes féministes et musulmanes ont pénétré le week-end dernier dans une piscine du 11ème arrondissement, elles voulaient se baigner en burkini, et les maîtres-nageurs, la direction de la piscine, tout ça, la police, tout le monde est intervenu, on a fermé, elles n'ont pas pu se baigner. Empêcher des femmes de se baigner en burkini, est-ce de l'islamophobie ?

MARLENE SCHIAPPA
Eh bien, d'abord, définissons exactement ce qui se passe, personne ne veut empêcher les femmes qui sont en burkini de se baigner. C'est comme si vous disiez : ah, vous voulez empêcher les hommes en caleçon de se baigner, en caleçon long, eh bien, non, simplement, moi, je crois très profondément et très sincèrement que l'enjeu majeur de notre époque, c'est la question du respect des règles, et ça vaut pour tous, ça vaut pour…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais est-ce qu'il faut changer les règlements intérieurs des piscines publiques ?

MARLENE SCHIAPPA
Non, ça vaut pour les gens qui jettent leurs mégots par terre…

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est ce que demandent ces associations.

MARLENE SCHIAPPA
Mais non, je ne le crois pas. Si on veut se camoufler les cheveux quand on veut se baigner, et c'est un souhait que je n'ai pas à débattre, on peut tout simplement mettre un bonnet de bain et respecter tout simplement les règles de la piscine… Mais derrière, je voudrais dire que…

JEAN-JACQUES BOURDIN
On ne change pas les règles ?

MARLENE SCHIAPPA
Mais chaque règlement intérieur est ce qu'il est, ce n'est pas à moi de faire les règlements intérieurs des piscines. Mais je suis assez dérangée par le fait que ça prenne un écho incroyable et qu'elles réussissent, ces militantes, à faire comme s'il y avait des millions de femmes en France qui réclamaient de se baigner en burkini. Je suis désolée, moi, je reçois des centaines de courriers tous les jours, je suis engagée depuis 15 ans sur la question des droits des femmes, ce n'est pas vrai qu'il y a en France des millions de femmes qui se réveillent en disant : je souhaite aller à la piscine en burkini. C'est le fait d'une minorité qui le fait parce que c'est une activité activiste de leur part, je crois qu'il ne faut pas tomber dans ce piège…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il ne faut pas céder ?

MARLENE SCHIAPPA
Il ne faut pas céder, mais surtout, il ne faut pas tomber dans le piège de faire comme si c'était une revendication massive, il ne faut discriminer personne, les femmes de toutes religions ont le droit d'avoir accès à la piscine, simplement, quand le règlement dit qu'on vient non couvertes et non vêtues, on ne vient pas avec des vêtements tout simplement, on respecte les règles qui existent.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Les injures dans les stades de foot, pas que de foot d'ailleurs, parce que lorsque d'une tribune descendent des injures, la Ligue, est-ce que je vais employer le mot, allez, je peux y aller « enculé, arbitre enculé », bon, est-ce une injure homophobe pour vous ?

MARLENE SCHIAPPA
Bien sûr.

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est une injure homophobe ?

MARLENE SCHIAPPA
Tout à fait. Il y a plusieurs documentaires qui ont été réalisés sur ce sujet, notamment par Yoann LEMAIRE, qui est un footballeur lui-même homosexuel, qui interrogent de nombreuses personnalités du foot, Antoine GRIEZMANN, Didier DESCHAMPS et d'autres…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Qui existe depuis toujours, ça existe dans d'autres tribunes ailleurs que dans le football…

MARLENE SCHIAPPA
Oui, les violences conjugales aussi, ça existe depuis toujours, ce n'est pas pour ça qu'il faut l'accepter.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais, un conducteur dans sa voiture, qui crie la même chose à un autre conducteur…

MARLENE SCHIAPPA
Les injures homophobes, elles sont interdites, qu'il s'agisse d'injures…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais c'est vraiment homophobe ?

MARLENE SCHIAPPA
Oui, qu'il s'agisse d'injures dans la rue…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, bon, c'est vulgaire, oui, ça, c‘est certain, mais homophobe, vraiment ?

MARLENE SCHIAPPA
Alors, on peut rentrer dans le détail sémantique, en fait, pourquoi on crie, pourquoi quelqu'un crie à quelqu'un d'autre enculé, pour citer le mot, en fait, c'est une manière de le rabaisser et de lui dire qu'il est la personne pénétrée et pas la personne pénétrante, et que donc ce serait avilissant d'être la personne pénétrée quand on est un homme, et donc derrière, c'est une idéologie homophobe. Ça a été expliqué par beaucoup mieux que moi et beaucoup plus sérieusement que moi par des sémiologues, des experts…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il faut interrompre les matchs ?

MARLENE SCHIAPPA
Je pense qu'il faut interrompre les matchs…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il faut arrêter même certains matchs ?

MARLENE SCHIAPPA
Je pense qu'il faut interrompre les matchs comme le prévoit le règlement. Et je pense surtout maintenant qu'il faut du dialogue, je pense que là, il y a plusieurs arbitres, très courageusement, Clément TURPIN et d'autres, qui ont interrompu les matchs quand il y avait des cris ou des banderoles homophobes, ils ont eu raison de le faire, je le soutiens très sérieusement, néanmoins, je pense que, maintenant, on est dans un temps de dialogue, d'ailleurs, c'est ce que fait la Ligue, et je salue travail de Nathalie BOY DE LA TOUR à cet égard, il faut dialoguer avec les supporters, avec l'instance nationale du supportérisme, qui a souhaité reporter le rendez-vous, mais il aura lieu, puisqu'elle veut d'abord consulter ses membres, ce qui est tout à fait louable, et à la suite de cela, voir comment on travaille sur la prévention la formation, très sérieusement, l'idée, ce n'est pas de stigmatiser le foot du tout. Mais l'idée, c'est que chacun puisse venir en famille au stade, et qu'on puisse venir aussi au stade sans avoir des injures racistes, des cris de singe, des propos homophobes, des propos sexistes, etc., tout simplement.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci Marlène SCHIAPPA d'être venue nous voir.

MARLENE SCHIAPPA
Merci à vous.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Attendez, attendez, attendez, attendez. Pouvez-vous parler des mères qui perdent la garde de leurs enfants, les femmes sont accusées de vouloir éloigner les enfants du père si elles veulent quitter leur mari, car les plaintes sont mises de côté, voilà ce que me dit aussi Michelle.

MARLENE SCHIAPPA
C'est-à-dire ?

JEAN-JACQUES BOURDIN
Regardez.

MARLENE SCHIAPPA
Les femmes sont accusées de vouloir éloigner les enfants du père si elles veulent quitter leur mari, car les plaintes sont mises de côté. Eh bien, ça nous prouve, elle a raison, et ce qu'elle dit nous prouve absolument qu'il faut arrêter de travailler chacun de son côté. Actuellement, vous avez parfois des JAF qui n'ont pas, ce n'est pas de leur faute, mais c'est parce que le système est fait ainsi…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Les JAF, ce sont les juges…

MARLENE SCHIAPPA
Les Juges des Affaires Familiales, qui n'ont pas assez d'éléments de ce qui existe par ailleurs, on l'a vu dans le cas de Judith DOUIB, vous aviez eu par exemple un juge aux affaires familiales qui a attribué la garde des enfants à l'homme, qui, ensuite, quelques semaines après, a tué la mère des enfants, qui avait au préalable perdu la garde de ses enfants. Ça fait partie, elle a raison, Michelle, 58 ans de Charente-Maritime, elle a raison…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Je voulais qu'on réponde à sa préoccupation. Merci Marlène SCHIAPPA.

MARLENE SCHIAPPA
Vous avez raison.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci.

MARLENE SCHIAPPA
Merci à vous.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 septembre 2019