Déclaration de M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur l'action de l'Union européenne en matière d'aide au développement, à Bruxelles le 25 novembre 2019.

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  • Jean-Baptiste Lemoyne - Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères

Circonstance : Conseil des affaires étrangères / développement

Texte intégral

Une bonne nouvelle pour commencer ce conseil des ministres, puisque nous avons adopté la liste des membres de la Commission qui est donc transmise au Parlement européen. C'est donc une nouvelle étape qui a été franchie en vue de l'installation de cette nouvelle commission pour le mandat qui s'ouvre. Vous le savez, je crois que la France et de nombreux Etats européens souhaitent un mandat qui soit ambitieux, un mandat qui puisse faire en sorte que la souveraineté européenne puisse progresser dans tous les domaines, que nous puissions être toujours plus forts et peser en matière de commerce, en matière de défense, d'industrie, une Europe qui soit véritablement au sein du concert mondial un ensemble qui soit écouté, respecté, force de propositions, alors que le cadre multilatéral, on le sait, est parfois remis en question.

Nous allons nous pencher désormais sur les sujets de développement et c'est avec bonheur que la France voit un ordre du jour particulièrement dense aujourd'hui. Nous avions appelé avec ma collègue Sigrid Kaag à ce que les discussions au sein du Conseil développement soient toujours plus stratégiques, qu'il y ait un véritable pilotage politique de cette dimension-là de l'action extérieure de l'Union européenne. Je me réjouis que nous discutions aujourd'hui de la rationalisation des instruments financiers, parce qu'il y a beaucoup d'acteurs qui interviennent, aux côtés de nos banques nationales de développement, il y a la BERD, il y a la BEI, et, vous le savez, l'UE également travaille à la mise en place de cet instrument unique, le NDICI. Il était donc important que nous ayons aussi ce débat, à la suite d'un rapport qui a été remis par le groupe des Sages. Ce même groupe des Sages qui avait été d'ailleurs inscrit dans les conclusions du Sommet de Meseberg entre la France et l'Allemagne et nous allons entendre, dans quelques instants, le président de ce groupe nous rendre compte de leurs travaux et des différentes options qui s'offrent, pour avoir, je dirais, une force de frappe financière qui soit toujours mieux adaptée aux enjeux de développement. On le sait, les objectifs de développement durable pour 2030 nécessitent un engagement accru et une efficacité de nos outils.

Par ailleurs, nous nous réjouissons aussi d'avoir des discussions stratégiques sur des pays, avec l'Ethiopie et le Soudan qui vont être à l'honneur aujourd'hui. Nous allons évoquer les défis qui s'offrent à eux, qui s'ouvrent à eux, sachant que la France a été particulièrement impliquée auprès de ces deux pays, de ces peuples. Je pense à l'Ethiopie, le président de la République s'est rendu en Ethiopie, il y a quelques mois. Nous avons d'ailleurs, à ce moment-là, annoncé 85 millions d'euros d'aide supplémentaires pour faire face aux défis à la fois économiques, et il y a également, je crois, un momentum qui existe dans cette région de la Corne de l'Afrique avec un certain nombre de conflits qui peuvent peut-être trouver une issue.

Par ailleurs, nous allons évoquer le Soudan. Le Soudan qui a fait l'objet d'une transition qui peut être exemplaire, je le crois. Les civils jouent un rôle prépondérant, le Premier ministre Hamdok s'est rendu en France il y a quelques semaines. Jean-Yves Le Drian s'est lui-même rendu aussi au Soudan et nous nous sommes engagés là-aussi à hauteur de 60 millions d'euros d'aide supplémentaires parce qu'on le voit, à la suite d'une mobilisation populaire, ce processus de transition est enclenché et, là-aussi, un espoir s'est levé et l'Union européenne doit être au rendez-vous pour l'accompagner.

Enfin, nous aurons à évoquer les sujets d'éducation de genre. Et là-aussi, vous le savez, nous sommes très engagés avec le partenariat mondial pour l'éducation qui a fait l'objet d'un véritable réengagement des Etats. C'était en 2018, et c'est la clé. Tout commence par l'éducation et en matière d'émancipation et notamment des jeunes filles, c'est aussi sur cette dimension-là qu'il faut mettre l'accent.

Donc, un conseil des ministres du développement important puisqu'il a permis de valider la liste de la Commission et important parce que nous évoquons des défis majeurs pour de nombreux Etats partenaires sur le continent africain. Je vous remercie.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 novembre 2019