Texte intégral
Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
La crise que connaît actuellement le nord-ouest syrien est sans doute la plus grave qu'ait connue la Syrie en neuf années de guerre. La cause de cette crise est connue, elle est simple : c'est la décision du régime syrien, fortement soutenu par la Russie, de pilonner l'ensemble de la province d'Idlib, au mépris des accords de Sotchi passés entre la Russie et la Turquie en septembre 2018 et au mépris, aussi, du droit international et du droit humanitaire, et au mépris des populations syriennes.
Nous avons, comme tous nos partenaires européens, condamné fermement cette décision et cette offensive mais, comme vous le savez, l'escalade militaire est en cours.
Les symptômes de cette crise - j'ai parlé de la cause -, les symptômes de cette crise, désormais, sont doubles.
Il y a d'une part une crise humanitaire gravissime, on va vers le cataclysme, car, comme au début de la guerre en Syrie, comme au début de cette guerre que le régime conduit contre sa population, les principales victimes, ce sont les Syriens eux-mêmes, civils, femmes et enfants visés délibérément par le régime et ses alliés russes.
Et puis, il y a, ensuite, la crise migratoire qui s'ajoute à ces drames car la Turquie a décidé d'instrumentaliser les réfugiés et migrants déjà présents sur son territoire pour faire pression sur l'Europe au mépris total de l'accord de 2016.
Il ne faut pas confondre les deux choses et nous avons condamné l'attaque conduite la semaine dernière contre les forces turques qui a fait trente-quatre morts parmi les soldats turcs. Nous avons demandé, le président de la République au président Poutine, de faire cesser cette offensive d'Idlib, d'en revenir au cadre de Sotchi. Mais la solidarité doit aller dans les deux sens et l'usage par la Turquie des migrants comme moyen de pression et de chantage sur l'Europe est absolument inacceptable.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 mars 2020