Interview de M. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, à Sud Radio le 23 mars 2020, sur le maintien du Baccalauréat et l'hypothèse de la reprise des cours le 4 mai.

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Média : Emission La Tribune Le Point Sud Radio - Sud Radio

Texte intégral

PATRICK ROGER

Bonjour Jean-Michel BLANQUER.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Bonjour.

PATRICK ROGER
Evidemment vous êtes à distance, puisque les uns, les autres, nous sommes confinés. On va voir dans un instant le bilan d'une semaine d'école à la maison, mais avant ça quelques précisions, peut-être, sur le calendrier, si vous le voulez bien Jean-Michel BLANQUER, l'école et les cours pourraient reprendre le 4 mai, dites-vous dans Le Parisien ce matin. Sur quels éléments vous vous appuyez, vous, sachant que le Comité scientifique, qui conseiller le président, pour l'instant ne s'est pas prononcé et affirme n'avoir qu'une vision de 15 jours ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Si vous lisez bien l'interview, vous voyez que c'est une hypothèse, je n'ai pas dit que c'était quelque chose de ferme, après ça a fait un gros titre sur l'ouverture le 4 mai, mais je n'ai pas dit que c'était une certitude, j'ai dit que c'était le scénario que je privilégiais pour travailler au retour à la normale, parce que c'est indispensable que l'on prépare déjà ce qui se passera quand la crise sera derrière nous. Donc le 4 mai c'est une hypothèse de travail, parce que c'est le retour des vacances de printemps, que l'on nous a souvent dit que le pic de l'épidémie serait au mois d'avril, mais évidemment ce sera plus tard si le pic de l'épidémie est plus tard, on s'en remet aux autorités scientifiques comme à chaque fois.

PATRICK ROGER
Oui, c'est ça, et vous envisagez, Jean-Michel BLANQUER, toutes les hypothèses. Est-ce que vous envisagez même, dans le pire des cas, une non reprise des cours avant l'été ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est aussi un scénario possible, mais je préfère considérer que ce n'est pas le plus probable, mais en termes de préparation des choses on doit tout envisager. Je fais attention quand je parle de ça, parce qu'après on a beaucoup de conjectures autour de chaque scénario…

PATRICK ROGER
Beaucoup d'interprétations, c'est ce que vous voulez dire ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Tout à fait, absolument, parce que par définition on attend ce que nous disent les autorités scientifiques.

PATRICK ROGER
Est-ce que, parce que s'il y a du retard, une reprise, allez, entre le 4 et le 15 mai, est-ce qu'il faudra prolonger les cours en juillet ou faire sauter les ponts au mois de mai ? On sait que ça a été évoqué la semaine dernière, vous l'avait démenti, dans un premier temps en tout cas, pour le prolongement cet été.

JEAN-MICHEL BLANQUER
c'est pareil, mon scénario privilégié c'est de maintenir le baccalauréat à la date prévue et c'est aussi d'avoir des vacances d'été comme prévu, d'où d'ailleurs l'intérêt de bien travailler en ce moment même, et c'est mon message principal vis-à-vis des élèves actuellement, c'est de dire que la période actuelle n'est pas une période perdue, bien sûr l'enseignement à distance ce n'est pas la même chose que l'enseignement en présence, et il y a évidemment quelque chose qui se dégrade quand on est dans une période comme celle-ci, mais en même temps il y a des possibilités de travailler différemment. Les professeurs, auxquels je veux rendre un grand hommage, sont totalement mobilisés pour arriver à faire ce suivi des élèves. J'ai demandé à ce qu'il y ait un contact par famille chaque semaine, pour qu'on puisse, par téléphone, faire le point de là où en est l'élève, et on va avoir une attention particulière aux élèves les plus en difficulté.

PATRICK ROGER
C'est ça, alors ça, ça commence, vous le mettez en place ce contact avec chaque famille. Grosso modo, ces collèges et lycées, ce sont les professeurs principaux qui doivent appeler ou pas ?

 JEAN-MICHEL BLANQUER
C'est tous les professeurs qui sont concernés. c'est-à-dire, vous avez 850.000 professeurs en France et vous avez un peu plus de 12 millions d'élèves, ça concerne aussi les écoles, aussi bien le collège que le lycée, le but est d'avoir au moins la famille au téléphone, et si possible l'élève, et de prendre des nouvelles, savoir où en est l'élève, s'il a bien reçu les messages du professeur, que ce soit au travers de « Ma classe à la maison », qui est le système qu'on a mis sur pied, ou d'autres formules, puisque vous avez des environnements numériques de travail souvent dans chaque établissement, ou même parfois vous avez simplement des professeurs qui envoient des mails avec des travaux à faire et qui donnent des éléments pour les progressions de l'élève. Donc tout ceci c'est bien que ça se passe aussi par un contact par oral, quand il n'y a pas des classes virtuelles comme celle qu'on a mis sur pied.

PATRICK ROGER
 On va en reparler dans un instant, mais peut-être parce que vous l'avez évoqué à l'instant Jean-Michel BLANQUER aussi, le bac. Est-ce que, aujourd'hui, compte tenu de ce report probable de la reprise des cours en mai, est-ce que ce bac pourra vraiment avoir lieu au mois de juin ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Ecoutez, mon rôle c'est de garantir qu'il puisse avoir lieu cette année, après, qu'il y ait des changements de date, c'est toujours possible, mais j'espère que ce ne sera pas le cas, et en tout cas ce n'est pas ce que je souhaite évidemment, et ensuite il peut y avoir des évolutions quant à sa teneur, c'est-à-dire les modalités des épreuves, l'éventuelle prise en compte de contrôle continu pour compenser….

PATRICK ROGER
Certaines épreuves, oui, c'est ça. On peut envisager un peu la piste d'un bac comme en 68, sans passer toutes les épreuves et puis avec éventuellement quelques critères pour ceux qui seraient, par exemple, au-dessus de 8 ou 10 de moyenne quoi, c'est ça ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Ecoutez, tous les scénarios sont sur la table. Il se trouve que cette semaine j'ai des téléconférences avec chacune des organisations représentatives, donc on va beaucoup discuter de ça, et c'est à l'issue de cette semaine que je commencerai à proposer des idées, mais de toutes les façons elles sont toutes dépendantes du moment de retour à la normale. Si nous réussissons à retourner à la normale au début du mois de mai, on peut imaginer d'avoir réussi à rattraper ce qu'il faut attraper. De façon générale, vous savez, les messages que j'envoie ce sont toujours des messages qui essayent d'éviter de niveler par le bas, qui essayent d'éviter qu'il y ait une baisse du niveau, puisque tout l'effort qu'on a à faire en France aujourd'hui, au-delà de cette épidémie, c'est de hausser le niveau général de nos élèves, donc je ne veux pas envoyer des messages d'édulcoration.

PATRICK ROGER
Non, mais bien sûr, mais on comprend parfaitement la situation, qui est compliquée, on ne peut pas… les cours comme à la normale, et donc quelques difficultés de mise en application. Il y a une autre question sur les dates, Jean-Michel BLANQUER, c'est les concours aussi, médecine, grandes écoles, est-ce qu'il y a un report supplémentaire qui est envisagé aussi là bien sûr, puisque c'était fixé je crois début avril ?

 JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, on est en train de travailler aussi à ça, puisqu'il y a beaucoup de gens qui préparaient leur concours. Alors là on parle d'autre chose, ce ne sont pas les élèves qui sont concernés, c'est plutôt des jeunes adultes, qui se préparent par exemple à être professeur ou à entrer dans la fonction publique avec des concours. Toutes ces personnes nous voulons qu'elles ne soient pas lésées, donc on essaie de travailler à des reports qui soient plutôt à court terme et en tout cas pas d'annulation des concours.

PATRICK ROGER
C'est ça. C'est un peu la même chose aussi pour l'entrée en vigueur de la réforme du bac, Jean-Michel BLANQUER, parce que pour les élèves de Première il y a déjà eu des perturbations, des retards pour les épreuves de contrôle continu, les fameux E3C. Vous aviez déjà demandé de la souplesse à partir d'avril, qu'est-ce qui risque, là, d'être reporté éventuellement dans les jours qui viennent, sur ces épreuves pour les Première ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Pour les Première, d'abord bientôt ils pourront consulter sur Internet leurs notes des E3C1, c'est-à-dire des épreuves qu'ils ont passées en janvier/février, et puis les E3C2, c'est un peu comme pour le baccalauréat, c'est un raisonnement qui dépend du retour à la normale, mais j'espère qu'on pourra les tenir d'une manière ou d'une autre, sinon on sera obligé de prendre en compte les notes de contrôle continu, autrement dit les notes obtenues par les élèves, et notamment les notes qu'ils obtiennent grâce au travail qu'ils font en ce moment même à la demande de leur professeur, à distance.

PATRICK ROGER
Quid des vacances de printemps qui arrivent, est-ce que les profs et les élèves seront en vacances ou est-ce que, au contraire il faudra travailler justement pendant ces vacances ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Forcément… non, c'est une très bonne question. d'abord dans la période dans laquelle on est, qui dure forcément plusieurs semaines, ma préconisation c'est qu'il y ait évidemment un bon équilibre entre travail et détente, les premiers jours, en fait, ont été tellement volontaristes de la part de tout le monde, et on ne peut que saluer ça, et notamment ce qu'ont fait les professeurs, c'est-à-dire ils ont donné du travail à distance, que parfois les familles ont eu l'impression d'être submergées, c'est-à-dire les élèves ont pu avoir le sentiment qu'ils avaient même plus de travail qu'en temps habituel, donc maintenant les choses doivent se réguler, il va y avoir du travail, en bonne quantité, il doit y avoir aussi de la détente, parce qu'il y a une dimension psychologique dans ce que nous sommes tous en train de vivre et il faut que les élèves puissent se étendre, écouter de la musique, même faire de l'exercice physique, tout ça est essentiel pour conserver un équilibre, c'est un peu la même chose avec les vacances de printemps elles vont être nécessairement studieuses. de façon générale, même quand il n'y a pas d'épidémie, les vacances de printemps sont mis à profit par les élèves de terminale pour réviser leur baccalauréat, donc cette année ça va être particulièrement vrai, il ne va pas y avoir une très grande différence, si vous êtes confiné chez vous, entre le moment de vacances et le moment de travail, puisque ça va consister beaucoup à préparer des choses que les professeurs auront données… les vacances de printemps seront un peu studieuses, ce qui fait qu'on n'aura pas à changer les vacances d'été.

PATRICK ROGER
C'est ça, à les maintenir. S'il devait y avoir un confinement quasi-total, c'est ce qui est envisagé là, à partir peut-être de demain ou dans les jours qui viennent, est-ce que ça signifie que tous les enseignants, les directeurs, proviseurs, devraient travailler de chez eux, comment ils vont devoir s'organiser ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
 Ecoutez, on n'en n'est pas là…

PATRICK ROGER
On y arrive Jean-Michel BLANQUER, on y arrive, non ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Si vous voulez, ce qui est important déjà c'est que les règles actuelles soient respectées strictement, si on devait arriver à un confinement total, on continuerait à s'organiser d'une manière qui permette de rester en contact avec les élèves, et les chefs d'établissement, que je veux saluer aussi, parce qu'ils font un travail énorme dans la période actuelle, pourraient faire leur travail de supervision depuis chez eux, parce que l'objectif c'est d'être en contact avec tous les professeurs et que les professeurs restent en contact eux-mêmes avec tous les élèves, donc ça, ça peut se faire depuis chez soi.

PATRICK ROGER
Il y a certains enseignants qui évoquent des heures supplémentaires, ça ce sera comptabilisé ou pas ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
En tout cas ce qui est certain c'est que je travaille aux coûts supplémentaires que certains ont eu à assumer du fait la situation, par exemple des coûts téléphoniques, bien entendu personne ne doit avoir des dépenses personnelles supplémentaires liées à la situation.

PATRICK ROGER
Comment faites-vous aussi avec les élèves qui n'ont pas forcément accès, puisqu'on le sait il y en a quelques-uns qui sont privés d'Internet pour diverses raisons, zone blanche ou pas, comment ça fonctionne dans ces conditions ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Alors c'est évidemment un des très gros sujets que nous avons, puisqu'on a à peu près 5 % des élèves qui n'ont pas de matériel informatique. Donc, dès le début de la crise on a travaillé avec les collectivités locales et le monde associatif pour faire en sorte de leur prêter ce matériel, puisque souvent les établissements en ont, évidemment, et peuvent donc le prêter, c'est ce qui a commencé à se passer, mais évidemment on a du mal à arriver à 100 % d'élèves, on doit être à 97 ou 98 % aujourd'hui. On peut aussi envoyer des devoirs par la Poste, il y a aussi des choses qui fonctionnent par téléphone portable, et donc je pense qu'on va arriver dans le courant de cette semaine à toucher la totalité des élèves, en tout cas la consigne que j'ai donnée c'est qu'aucun élève ne soit au bord du chemin.

PATRICK ROGER
C'est ça. Question complémentaire Jean-Michel BLANQUER, ministre de l'Education ce matin avec nous sur Sud Radio, avec Cécile de MENIBUS.

CECILE DE MENIBUS
Les parents n'ont pas tous forcément la même implication dans les devoirs de leurs enfants, comment vous comptez aujourd'hui réduire ces inégalités, qui vont se creuser, par exemple avec les enfants dont les parents ne parlent pas forcément le français ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Oui, c'est un des très gros sujets, c'est d'ailleurs un sujet voisin du sujet précédent, c'est-à-dire comment la période actuelle ne creuse pas trop les inégalités. Donc, le fait que chacun soit en famille fait que les inégalités de contexte familial vont être plus prononcées qu'en temps normal, c'est d'ailleurs l'occasion de se dire que l'école de la République c'est justement ce qui permet de lutter contre les inégalités en temps normal. Là, ce qu'on va faire, c'est de compenser au maximum les choses, donc ça signifie que j'ai demandé aux chefs d'établissement d'être particulièrement attentifs aux familles défavorisées et aux élèves en difficulté, pour qu'ils soient appelés plus souvent, pour qu'on puisse justement aider au suivi que les familles font, et puis ensuite, quand on reviendra à la normale, on va faire des modules de soutien scolaire gratuits pour les élèves en difficulté, et ces modules pourront avoir lieu aussi cet été.

PATRICK ROGER
C'est ça, et là il y a un travail, je crois, avec beaucoup d'associations sur le plan local pour qu'il y ait un maillage et que des élèves ne soient pas complètement laissés à l'abandon et de côté.

JEAN-MICHEL BLANQUER
Tout à fait, on fait tout un travail avec le monde associatif, puisque vous savez que j'ai Gabriel ATTAL qui est auprès de moi secrétaire d'Etat en charge de ces sujets, on est en lien avec toutes les associations, on vient de lancer une application mobile qui permet aussi à toutes les bonnes volontés d'aller sur cette application et de dire qu'ils sont prêts à donner du temps, et en face on propose des missions, et certaines de ces missions ça va être de l'aide aux élèves en difficulté.

PATRICK ROGER
Il y a quand même un petit souci parfois dans ce que vous avez mis en place, forcément, qui a été un peu créé à la va-vite, « Ma classe à la maison », il y a des plateformes obsolètes et saturées selon les profs. Qu'est-ce que vous pouvez leur donner comme garantie d'amélioration ?

 JEAN-MICHEL BLANQUER
 Alors, « Ma classe à la maison », en tant que telle, a été préparée assez à l'avance, puisqu'on était déjà prêt au moment de la crise en Chine et le système a pu commencer avec les élèves français qui étaient en Chine, ensuite on a continué avec les académies qui ont été confinées en premier, comme l'académie d'Amiens, de Rennes, de Strasbourg, et donc le système fonctionne, ce qui ne fonctionne pas c'est l'accès parfois, c'est la saturation des réseaux, et donc cette saturation elle était très vraie il y a une semaine, quand on était au début de la crise et que tout le monde était sur Internet en même temps, mais depuis il y a quand même un travail qui a été fait par les collectivités locales et par les opérateurs de télécommunication, qui fait que la connexion devient de plus en plus réalisable. Alors, il y a encore des bugs, il y a encore des difficultés, mais c'est beaucoup moins qu'il y a une semaine, et normalement je pense que dans les jours qui viennent on va commencer à avoir un accès normal de tous aux outils qu'on a prévus.

PATRICK ROGER
 Jean-Michel BLANQUER, quelques dernières questions. Sur le corona vous avez été testé vous ou pas, dépistage ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Non, pas du tout. Il n'y a pas de raison, je n'ai aucun symptôme.

PATRICK ROGER
Alors l'une des grandes questions en ce moment, en dehors des masques, c'est pourquoi ne pas envisager un dépistage massif. Vous, vous y êtes favorable ou pas, Jean-Michel BLANQUER ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Je n'ai pas de point de vue là-dessus. Vous savez, je me range à ce que pensent les autorités de santé sur une telle question. Je pense que sur tous ces sujets-là on peut tous avoir une opinion, mais il faut quand même faire confiance aux spécialistes… véritable stratégie en matière d'épidémie, et on a en France des personnes qui sont compétentes et je me suis toujours rangé depuis le début de cette crise…

PATRICK ROGER
 Oui, mais enfin bon, Jean-Michel BLANQUER, compétentes, mais il y a eu quand même quelques bugs, il y a eu des bugs sur les masques en disant par exemple que ça ne sert à rien, les tests de dépistage non plus, c'était de la maladresse ça, dans la communication ces derniers jours ou pas ?

JEAN-MICHEL BLANQUER
Ecoutez, on n'est jamais parfait sur aucun sujet, et c'est vrai en période de crise peut-être encore plus qu'en d'autres périodes, donc c'est normal qu'il y ait du débat autour de chacun de ces points. Maintenant, chacune des choses qui a été dite par les autorités de santé avait un fondement, mais dans le domaine médical je pense qu'il y a du débat, comme dans d'autres domaines. Donc, il faut simplement que le débat ait lieu, parce que je pense que c'est sain, et qu'il faut se poser de bonnes questions, mais il faut que ce soit dans la sérénité. Dans un moment où un pays comme le nôtre traverse ce qu'il a à traverser, comme d'ailleurs tous les pays du monde, ce qui fera notre force c'est un certain sang-froid de tous.

PATRICK ROGER
Et vous trouvez qu'il n'y a pas assez « d'union nationale » face à l'épidémie ?

 JEAN-MICHEL BLANQUER
 Je trouve qu'il y a une assez bonne unité nationale quand même, je vois beaucoup de civisme, je vois beaucoup d'engagement, je soulignais celui des professeurs par exemple, j'ai entendu l'auditeur avant qui soulignait celui des postiers, beaucoup notamment de fonctionnaires, qui sont en charge de nos services publics, mais c'est vrai aussi de ceux qui travaillent par exemple dans les commerces, de tous ceux qui donnent quelque chose pour les autres en ce moment, on trouve une belle manifestation d'unité nationale et de civisme, avec évidemment des exceptions et des problèmes, mais ça c'est, je pense, un peu inévitable.

 PATRICK ROGER
Merci Jean-Michel BLANQUER, ministre de l'Education nationale, d'avoir été l'invité ce matin de Sud Radio.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 24 mars 2020