Texte intégral
GERARD LECLERC
Bonjour Gabriel ATTAL.
GABRIEL ATTAL
Bonjour.
GERARD LECLERC
Au 4e jour du déconfinement, la vie économique et sociale reprend lentement, il est trop tôt pour crier victoire dit Emmanuel MACRON qui évoque même la possibilité d'un reconfinement, si la situation devait se dégrader. On est vraiment menacé d'un nouveau confinement après 2 mois d'enfermement et une économie qui s'écroule ?
GABRIEL ATTAL
Il s'agit simplement d'être prêt à toutes les éventualités. vous savez les Français ont été d'une incroyable résilience et d'un incroyable civisme pendant ce confinement, ce qui permet qu'aujourd'hui nous ayons une situation sanitaire qui s'est nettement améliorée , des indicateurs positifs qui peuvent nous permettre d'être optimiste, mais évidemment notre responsabilité, celle du président de la République, du gouvernement, c'est d'être prêt à toutes les éventualités et c'est ce qu'a indiqué, c'est ce qu'a rappelé le président de la République hier.
GERARD LECLERC
Le pouvoir sort quand même cabossé de cette épreuve, les Français sont très inquiets, ils sont dans la défiance, ils ne font pas confiance au gouvernement qui, disent-ils, a souvent réagi avec retard et qui n'a pas dit la vérité, qui a menti notamment sur les masques, qu'est-ce que vous répondez ?
GABRIEL ATTAL
C'est une situation inédite qu'a vécu le pays et qui a traversé le gouvernement, jamais un gouvernement dans histoire récente n'avait vécu une telle crise, avec la difficulté qu'on connaît d'une épidémie sur laquelle on a appris des choses progressivement et sur laquelle on continue à en apprendre et y compris pour les autorités sanitaires, pour les scientifiques, il a été assez compliqué de définir des doctrines définitives. Et donc beaucoup de choses ont évolué et évidemment le gouvernement s'est adapté. Je pense que l'important, c'est que dans cette crise le gouvernement a été au rendez-vous des enjeux sanitaires et des enjeux économiques et sociaux, qu'ont traversé le pays. Vous savez avec les dispositifs de chômage partiel, avec les dispositifs d'accompagnement des plus modestes, on a vu qu'on s'est adapté à l'évolution de la situation. Moi j'entends parfaitement qu'il y ait des doutes, qu'il y ait des inquiétudes, qu'il y ait des critiques c'est la démocratie et évidemment notre rôle c'est de continuer à les lever.
GERARD LECLERC
SANOFI qui est un laboratoire français annonce que s'il trouve un vaccin, eh bien les Américains seront les premiers servis parce qu'ils ont investi dans la recherche, vous trouvez ça normal ?
GABRIEL ATTAL
Alors non, je ne trouverais pas ça normal, c'est des propos du directeur général qui ont été exprimés hier après-midi et il me semble que l'entreprise a clarifié les propos de son directeur général hier soir et je me réjouis parce que j'entends parfaitement l'émoi qui a pu être suscité par ces déclarations. Vous savez le président de la République, la France se bat évidemment pour que le vaccin soit accessible au plus tôt possible pour les Français, mais d'une manière générale au niveau mondial, on défend l'idée que ce vaccin soit un bien public mondial, qu'il soit distribué au plus grand nombre mais en fonction de critères sanitaires et évidemment pas en fonction de critères financiers.
GERARD LECLERC
Il se tient aujourd'hui un comité interministériel sur le tourisme, on parle d'un plan Marshall avec une batterie de mesures, il y en a pour un milliard et demi d'euros, le président vous a chargé vous de travailler sur les vacances pour les familles modestes, quelles actions allez-vous engager ?
GABRIEL ATTAL
Bien sûr il y a un secteur qui est extrêmement important en France qui est celui du tourisme social, tourisme solidaire qui permet à des familles modestes de partir en vacances à moindre coût, qui permet à des enfants de partir en colonie de vacances. C'est évidemment un secteur qui est fragilisé par la crise et surtout c'est un secteur qu'on doit développer, dans lequel on doit investir parce que il faut permettre au plus grand nombre de partir en vacances .il y a un comité interministériel ce matin avec une première série de mesures qui seront annoncées, notamment pour l'investissement. On veut aider ces associations de tourisme social, de tourisme solidaire à investir dans leurs équipements, investir pour moderniser leurs infrastructures, évidemment avec un critère écologique et durable, donc il y a une somme d'argent importante qui sera dédié à cela. et puis ensuite il y a la question de l'aide au départ en vacances, il faut évidemment continuer à aider au départ en vacances les familles modestes, les enfants issus de familles modestes pour les colonies de vacances, mais aussi les Françaises et les Français qui ont été pour cette année en première ligne pendant cette crise du coronavirus et qui ont besoin de souffler, qui ont besoin de respirer en famille et sur ce point des mesures seront annoncées au début du mois de juin, quand nous saurons ce qui sera possible de faire pour cet été en matière de doctrine sanitaire.
GERARD LECLERC
Concrètement c'est quoi, c'est des aides, c'est une organisation justement de colonies de vacances, qu'est-ce que vous pouvez faire concrètement ?
GABRIEL ATTAL
Oui, on travaille avec Jean-Michel BLANQUER s'agissant des colonies de vacances par exemple sur un dispositif qui permet à plus d'enfants et notamment d'enfants issus de familles modestes d'y accéder. On sait que pour les enfants le confinement a parfois été très difficile, on a vécu parfois déconfinement difficile selon l'appartement dans lequel vous êtes, selon le quartier dans lequel vous êtes et donc il y a besoin de respiration peut-être encore plus fort pour les enfants cette année que les autres années. Donc des dispositifs pour booster ce départ là et ensuite la question des familles, moi je vois plusieurs régions qui ont commencé à s'engager en soutenant des familles de soignants, des familles de personnels qui ont été en première ligne face au coronavirus avec des chèques vacances qui permettent de faciliter le départ en vacances, c'est une mobilisation qu'on regarde avec beaucoup d'attention et que l'Etat pourrait accompagner dans les semaines qui viennent.
GERARD LECLERC
Alors vous êtes en charge de la Jeunesse, les écoles rouvrent mais malheureusement selon tous les témoignages beaucoup d'élèves qui ont décroché pendant cette période de d'école à la maison, eh bien ne reviennent pas à l'école.
GABRIEL ATTAL
Il y a un enjeu qui est pour nous central, absolu d'aller toucher et de permettre d'atteindre ces enfants qui sont issus des familles les plus défavorisées, les plus difficile. Ça a été un enjeu très fort pendant le confinement pour leur permettre de suivre ce qu'on appelle la continuité pédagogique, c'est-à-dire de suivre depuis la maison leurs cours et moi je veux saluer le travail des enseignants, des élus qui a été remarquable pour aller chercher ces enfants-là, le travail des associations aussi, ATD Quart Monde, Emmaüs Connect qu'on a aidé pour les doter en en numérique, 10.000 ordinateurs qui ont été distribués. Et cette même difficulté à les toucher pendant le confinement, évidemment qu'elle se retrouve dans le déconfinement et dans le retour à l'école parce qu'il y a des inquiétudes, parce que parfois il y a des difficultés de confiance. Mais Jean-Michel BLANQUER a toujours été clair sur le fait que cette reprise de l'école, elle se faisait de manière très progressive et qu'est-ce qu'on voit depuis le début de la semaine, c'est que ça se passe bien dans les établissements scolaires qui ont rouvert, que le protocole sanitaire est appliqué et moi je pense que ces images, que ce qui se passe dans les écoles est de nature à rassurer toutes les familles et que progressivement les élèves vont retourner à l'école.
GERARD LECLERC
Les jeunes précaires, La France insoumise et différentes associations plaident pour l'ouverture du RSA aux 18-25 ans qui disent-il dispose, ne dispose pas de bouée de sauvetage, quand l'économie se grippe, est-ce que vous êtes prêt à répondre favorablement ?
GABRIEL ATTAL
C'est une proposition qui n'est pas nouvelle, qui date de plusieurs années, qui est d'ailleurs étudiée dans le cadre du revenu universel d'activité, pour ma part à titre personnel, moi je ne suis pas, je n'y suis pas favorable. Je considère que la priorité pour lutter contre la précarité des jeunes, c'est la formation et c'est l'emploi, c'est pour ça qu'on investit 15 milliards d'euros dans la formation, dans les compétences dans la formation des jeunes, qu'on a développé les prépas apprentissage, l'apprentissage, tout type de formation. Moi, ma préoccupation dans la crise que nous connaissons et la crise économique et sociale que nous allons traverser du fait du coronavirus, c'est que les jeunes ne soient pas les premières victimes en matière d'emploi. Je travaille avec Bruno LE MAIRE à des dispositifs spécifiques pour favoriser l'emploi des jeunes qui pourront passer par des allégements de charges, par des primes à l'embauche pour les entreprises qui recruteront des jeunes, voilà c'est ça la priorité aujourd'hui pour lutter contre la précarité des jeunes. Et je crois que c'est ce qu'ils attendent finalement eux en priorité, c'est de pouvoir être formé, de pouvoir trouver un emploi pour se construire, pour construire leur vie, pour être autonome et pour s'émanciper.
GERARD LECLERC
Et donc pas de RSA. Question politique, un coup de grisou semble se préparer à La République En Marche puisqu'une dizaine de députés de La République En Marche sur le point de s'allier à d'autres, une dizaine de dissidents, pour faire sécession et former un nouveau groupe dénommé Ecologie démocratie solidarité, votre réaction ?
GABRIEL ATTAL
Moi, je suis assez circonspect face à ce qui est pour le moment des rumeurs, puisqu'il n'y a pas eu d'annonces, de décisions, mais je considère que dans le moment que le pays traverse, la priorité doit être un, évidemment répondre à la crise que nous connaissons et d'être au rendez-vous de cet enjeu-là. Ensuite, de formuler des idées pour la suite, pour le rebond, pour la relance du pays. Tout ce qui est tambouille d'appareil, manoeuvre d'appareil ne me semble pas totalement au niveau, en tout cas ça me semble pas être en écho avec les attentes des Français aujourd'hui, maintenant chacun évidemment prend ses responsabilités et l'important c'est que La République En Marche, la majorité d'une manière générale reste solide à l'Assemblée nationale, c'est évidemment le cas et ça restera le cas.
GERARD LECLERC
En pleine crise du coronavirus, eh bien c'est également le 3e anniversaire d'Emmanuel MACRON à l'Elysée, mais on observe des tensions entre le président et Edouard PHILIPPE, des petits agacements, des remarques, des commentaires un peu acerbes, il y a des tensions, il y a une pression sur le couple exécutif ?
GABRIEL ATTAL
Alors je peux vous dire qu'en tant que membre du gouvernement, on ne ressent absolument pas cela, est-ce qu'il y a une pression globalement sur l'exécutif, évidemment avec la crise que nous connaissons, avec la situation inédite qu'on connaît, oui il y a une pression sur l'exécutif, mais aucune tension entre le président et le Premier ministre. Je peux vous dire que quand vous êtes membre du gouvernement en ce moment évidemment et heureusement, c'est pas du tout ces questions-là qui nous animent, c'est celles encore une fois d'être au rendez-vous et de prendre les décisions nécessaires pour que notre pays tienne, pour que les Français tiennent, pour notre pays reste uni et qu'il puisse repartir et être relancé dans les semaines et les mois qui viennent.
GERARD LECLERC
Donc tout va bien, aucun problème entre le président et le Premier ministre, on est bien d'accord. Merci Gabriel ATTAL, bonne journée.
GABRIEL ATTAL
Oui je vous le confirme.
GERARD LECLERC
Vous le confirmez, merci.
GABRIEL ATTAL
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 mai 2020