Interview de M. Marc Fesneau, ministre chargé des relations avec le Parlement, à Sud Radio le 16 mars 2020, sur la tenue des élections municipales et le calendrier parlementaire face à l'épidémie de coronavirus.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Marc Fesneau - Ministre chargé des relations avec le Parlement

Média : Emission La Tribune Le Point Sud Radio - Sud Radio

Texte intégral

CECILE DE MENIBUS  
C'est le petit-déjeuner politique de Marc FESNEAU qui est ministre chargé des relations avec le Parlement. 

PATRICK ROGER 
Bonjour Marc FESNEAU. 

MARC FESNEAU 
Bonjour. 

PATRICK ROGER
Merci d'être avec nous. Alors pour les auditeurs qui ne nous voient pas, même si on peut suivre sur Youtube, il y a un bon mètre de distance entre nous. Ce n'est pas comme hier soir en fait à la télé. Vous avez vu, ils étaient les uns à côté des autres. Non mais cette image était quand même effrayante, en fait, hier soir ; non ?  

MARC FESNEAU 
Mais c'est simplement le symbole du fait que nous ne sommes pas une société qui est habituée à tenir des distances comme celles qui sont demandées par la Direction générale de la Santé et des services de santé, et que donc changer les habitudes - d'ailleurs c'est tout l'enjeu qu'on a devant nous - changer les habitudes est un sujet qui est très lourd à mettre en œuvre et à mettre en œuvre dans des horizons qui sont rapides. C'est vrai qu'on voit bien que nous sommes une société qui est une société du contact, et que donc changer cette habitude-là est très compliqué.  

PATRICK ROGER 
Oui. Alors la question qui se pose, notamment sur un plan politique ce matin, c'est le maintien ou non du second tour des municipales. Quelle est votre position, la vôtre a d'ailleurs, et puis celle du gouvernement ?  

MARC FESNEAU 
D'abord saluer ceux qui ont organisé dans des conditions - je crois que tout le monde peut le reconnaître - qui sont satisfaisantes d'un point de vue démocratique d'abord, mais aussi d'un point de vue sanitaire. Moi j'ai tenu mon bureau de vote dans ma commune, j'ai trouvé que les gens étaient pour le coup très disciplinés. 

PATRICK ROGER 
Ah bon ? 

 MARC FESNEAU 
Dans le bureau de vote. 

PATRICK ROGER  
Oui. 

MARC FESNEAU 
Et que les mesures qui avaient été relayées par les services préfectoraux étaient tenues dans la plupart des bureaux de vote. 

PATRICK ROGER 
Oui. Alors moi j'ai vu, en fait, des tas de vidéos en fait hier soir tournant où on voyait les gens les uns à côté des autres en train de s'applaudir et, limite, se postillonner. 

MARC FESNEAU 
Dans les bureaux de vote ? 

PATRICK ROGER 
Non, au dépouillement. Au dépouillement. 

MARC FESNEAU 
A la publication des résultats. Je parle de la tenue des bureaux de vote. 

PATRICK ROGER 
Oui, oui, la tenue. Oui. 

MARC FESNEAU 
Après, la difficulté qu'on voit au moment des dépouillements mais qu'on a vu hier dans les rues de Paris, c'est que ça n'empêche pas que dans un certain nombre de cas les mesures qui sont préconisées ne sont pas respectées. Et je ne donne la leçon à personne parce que, je le répète, nous sommes une société du contact et que changer l'habitude… Moi j'étais dans mon bureau de vote, je vais à l'épicerie locale et il y a deux ou trois personnes qui se précipitent sur moi soit pour m'embrasser, soit pour me serrer la main. 

PATRICK ROGER 
Oui. 

MARC FESNEAU 
Je dis : "Mais on vient de vous dire qu'il ne fallait pas le faire" et les gens le prenaient d'ailleurs comme un acte de défiance ou un acte de non-amicalité, donc on voit bien qu'entre le bureau de vote et ce qu'il se passe à l'extérieur, il y a des choses qui sont… Alors après, pour répondre à votre question, on va regarder les choses dans la journée ou dans les deux jours qui viennent pour regarder les meilleures conditions ou pour tenir le scrutin ou pour le reporter ou l'annuler. On va regarder les choses parce qu'il faut le regarder à la fois… 

PATRICK ROGER 
Non mais votre sentiment quand même, Marc FESNEAU. 

MARC FESNEAU 
Mon sentiment, il est très lié à ce que seront les mesures éventuelles de renforcement des dispositifs ou du confinement ou des dispositifs de sécurité. A partir d'un moment, si ça devient contradictoire totalement avec ce que sont les mesures qui sont préconisées, évidemment on doit pouvoir… 

PATRICK ROGER 
Déjà là, c'est contradictoire. Parce qu'on demande aux gens de rester chez eux et puis bon… Franchement ! 

MARC FESNEAU 
On demandait aux gens depuis le début… Pardon, on demandait aux gens depuis le début de prendre un certain nombre de précautions. Le président de la République l'a dit jeudi ; le samedi soir ; le Premier ministre a pris un certain nombre de mesures complémentaires et l'a redit. Pourquoi ? Parce qu'on a constaté, malgré ce qu'avait dit le président de la République, que nous avions – "nous avions", je me mets dedans - nous avions collectivement du mal à prendre la mesure du problème que nous avions devant nous et de la nécessité de faire ce qu'on appelle de la distanciation sociale. C'est ça qui a été… 

PATRICK ROGER 
Votre ami François BAYROU a essayé de convaincre. 

MARC FESNEAU 
Oui, oui. Nous nous sommes eus hier au téléphone d'ailleurs les uns et les autres. C'est vrai que dans les conditions actuelles, le maintien paraît complexe du second tour. Après ça pose des tas de questions juridiques, mais ça on les lèvera s'il y a besoin. 

PATRICK ROGER 
Ça franchement, c'est dérisoire à côté, non ?  

MARC FESNEAU 
C'est ce que je vous dis. Je vous dis s'il y a besoin, on les lèvera. On va regarder les choses avec les scientifiques. Je rappelle que jeudi, il y a eu une réunion avec l'ensemble des chefs de partis et les présidents de groupes politiques, et je n'ai pas entendu une voix dire qu'il ne fallait pas tenir les élections… 

PATRICK ROGER 
Non, mais on ne leur a pas dit aussi qu'on allait les reporter ou pas. Visiblement, ça n'a pas été très clair. 

MARC FESNEAU 
Oui, enfin, j'ai assisté aux deux réunions. Celle qui avait eu lieu il y a trois semaines où alors là, pour le coup, la question avait été à multiples reprises posée, plus que d'ailleurs que des questions sanitaires. Et jeudi dernier, un certain nombre se sont exprimés en disant : "On peut aussi en faire le moment et le lieu où on fait de la prévention et où on explique aux gens comment il faut qu'ils se comportent à l'extérieur du bureau de vote." 

PATRICK ROGER 
Ça, c'était des chefs d'autres partis politiques ?  

MARC FESNEAU 
Oui, oui. Il n'y a pas eu d'expression. Personne n'a dit : "Est-ce que vous pensez que c'est raisonnable de tenir ?" Et tout le monde savait que nous étions dans des mesures de distanciation.  

PATRICK ROGER 
C'est incroyable quand même ! 

MARC FESNEAU  
Non mais, il y a une logique… 

PATRICK ROGER 
Non mais beaucoup de gens en fait dans la rue se posaient la question : est-ce qu'on doit maintenir les municipales ? Et vous me dites il y a une réunion avec les chefs de partis et le gouvernement et on ne se pose pas la question. 

MARC FESNEAU 
Non mais attendez, laissez-moi finir. 

PATRICK ROGER 
Non mais franchement… 

MARC FESNEAU 
Laissez-moi finir mon propos. 

PATRICK ROGER 
Allez-y. 

MARC FESNEAU 
On se pose la question de la meilleure tenue des élections et des mesures de distanciation sociale. Et dans ce cadre-là, compte tenu des mesures qui ont été explicitées de sécurisation, de disposition de gel, de la distance qu'il fallait avoir dans les bureaux de vote, il ne paraît pas à personne… Mais il n'y a pas de reproche à en faire qu'il y avait un besoin particulier de prendre des mesures complémentaires que celles des distanciations sociales qui étaient prévues dans les bureaux de vote. Moi j'ai été dans un bureau de vote, nous avons tous été dans des bureaux de vote et dans les bureaux de vote, qu'est-ce qu'on voit au fond ? On voit que les gens se sont comportés comme il faut se comporter au fond dans la vie quotidienne. C'est-à-dire avoir une distance raisonnable, se laver régulièrement les mains et ne pas procéder à des embrassades ou à des serrages de mains. Donc c'est dans ce cadre-là que les choses se sont posées, et naturellement tout le monde se posant cette question-là, a vu que les dispositions qui étaient prévues par le Ministère de l'Intérieur en particulier étaient satisfaisantes. C'est pour ça quand je dis que la question ne s'est pas posée, c'est-à-dire que l'inquiétude n'était pas de la nature de celle que vous exprimez ce matin. 

PATRICK ROGER 
Heureusement, Marc FESNEAU, qu'il y a certaines personnes qui n'ont pas suivi quand même l'incitation du gouvernement, de Christophe CASTANER, d'aller dans ces bureaux de vote. Je pense à des personnes âgées qui étaient en situation difficile. Mais vous imaginez ! 

MARC FESNEAU 
Pardonnez-moi. Chez moi d'abord, beaucoup de personnes âgées sont allées. 

PATRICK ROGER
 Oui, mais il y en a d'autres… 

MARC FESNEAU 
Pardonnez-moi de vous dire que de ce que j'ai vécu dans mon bureau de vote, les gens étaient suffisamment éloignés pour que le risque de propagation du virus ait été mineur pour ne pas dire nul. Quand à 100 mètres plus loin vous faisiez la queue dans une boulangerie où vous vous retrouviez dans une boulangerie, je vous assure que les risques étaient plus puissants. Je vous assure que les risques étaient plus puissants et donc c'est comme ça que les choses se prennent en responsabilité et étayé aussi de ce que nous disent aujourd'hui les scientifiques.  

PATRICK ROGER 
Oui, oui. Du côté de l'Assemblée nationale, puisque vous êtes en charge des Relations avec le Parlement, qu'est-ce qui va se passer ? Est-ce que les travaux vont reprendre à un moment ou à un autre ou pas du tout ?  

MARC FESNEAU  
On va regarder avec le président de l'Assemblée nationale et le président du Sénat. Après il n'est pas impossible qu'il y ait des mesures qui soient à prendre d'un point de vue législatif au service des Français, et dans ce cadre-là il y aura peut-être des mesures là aussi de mise en distance et de responsabilité, mais il y a besoin aussi d'actes juridiques sans doute si jamais il y a des mesures qui sont prises d'un point de vue complémentaire, soit pour la santé publique soit pour les entreprises et donc on ne peut pas se retrouver dans une situation me semble-t-il où le Parlement qui est le lieu non pas du débat seulement politique, mais de lieu où se prennent des décisions parce qu'il y a besoin d'asseoir ça sur des décisions législatives, ne puissent pas se prendre. Et donc à ce moment-là, il y aura des dispositions comme celles que j'évoquais pour le vote qui seront prises pour protéger les responsables politiques, pour protéger aussi les fonctionnaires de ces assemblées ou leurs collaborateurs. 

PATRICK ROGER 
Le télétravail aussi et du vote à distance. 

MARC FESNEAU 
Il y a beaucoup de télétravail mais il y a un moment, il faut qu'on regarde les dispositions. Aucune démocratie du monde n'est parée aujourd'hui à faire un délibéré sans qu'il y ait du contact physique. Si vous me trouvez une démocratie, à ce moment-là ce n'est pas une démocratie. 

PATRICK ROGER 
Vous pensez à la Chine par exemple. Il y a eu 740 millions de Chinois qui à un moment donné ont été confinés. 

MARC FESNEAU 
Oui. Donc c'est dans ce cadre-là qu'il faut qu'on exerce les choses, et donc on regardera avec les présidents des deux assemblées le moment où la réouverture est possible et surtout le moment où on aura besoin d'une réouverture pour prendre des dispositions législatives au service des Français. 

PATRICK ROGER  
Du coup la réforme des retraites, la réforme de l'assurance chômage, risque de report ou pas ?  

MARC FESNEAU 
La réforme de l'assurance chômage, ce n'était pas un vote, c'est une disposition réglementaire donc on va regarder. Muriel PENICAUD a dit qu'elle regarderait un certain nombre d'éléments. Pour ce qui est de la réforme des retraites, elle devait retourner au Sénat avec une discussion avec le Sénat au mois d'avril et au mois de mai, tout ça on va le regarder. Pardonnez-moi de vous dire que la préoccupation immédiate, c'est plutôt une préoccupation de santé publique. 

PATRICK ROGER 
Mais il risque d'y avoir un report, Marc FESNEAU. 

MARC FESNEAU 
Notre préoccupation, c'est la préoccupation de santé publique, donc c'est dans ce cadre-là que se prendront les décisions. 

PATRICK ROGER 
Oui. Les annonces de confinement qu'on dit possible en ce début de semaine, c'est bien en projet ? Confinement total, beaucoup plus ?  

MARC FESNEAU
 Il y a un moment, c'est ce qu'ont voulu dire et le président de la République et le Premier ministre, c'est des mesures volontaires et des attitudes qu'il fallait changer. On va de nouveau réinterroger les scientifiques aujourd'hui compte tenu de ce qu'est la courbe aujourd'hui de l'épidémie et, à partir de là, des décisions seront prises j'imagine. On va regarder si c'est du partiel, pas du partiel ou est-ce qu'il y a des mesures complémentaires. Depuis ce matin, d'ailleurs ceux qui nous écoutent le vivent et ce n'est simple pour personne cette situation-là, on n'envoie plus ses enfants à l'école donc il y a des premières mesures de confinement puisqu'il y a un certain nombre de gens qui vont rester chez eux pour garder leurs enfants et des enfants qui vont rester chez eux. Il faut regarder comment tout ça réagit dès ce matin d'ailleurs et à partir de là, très vite, prendre un certain nombre de décisions complémentaires s'il y a lieu de prendre des décisions complémentaires. 

PATRICK ROGER 
C'est-à-dire qu'on pourrait mettre sous cloche… On parle de la région parisienne, d'autres endroits où il y a des foyers… 

MARC FESNEAU 
Oui. Après, vous voyez bien que les sujets que ça pose, le confinement, parce qu'il faut être très précis sur la question du confinement. Il y a quand même des gens qui ont besoin d'aller travailler parce qu'ils rendent un service de nature publique. Le confinement général, ça n'existe pas parce que vous avez besoin de médecins, d'infirmières et plus encore aujourd'hui qu'hier, de services de sécurité. Donc il faut regarder ça avec, comment dirais-je, avec le plus de finesse possible et la meilleure façon de laquelle les scientifiques pourront étayer les choses. Donc c'est comme ça qu'on va regarder les choses tranquillement. Enfin tranquillement au sens de la sérénité qu'il faut mais, effectivement, il y a sans doute besoin d'accélérer un certain nombre de mesures. 

PATRICK ROGER 
Il va y avoir de la communication régulière du côté du gouvernement, des réunions quotidiennes également ?  

MARC FESNEAU 
Oui. Réunions quotidiennes et puis les différents périmètres ministériels prennent la parole. Le ministre de l'Education nationale a pris la parole hier ; le ministre de l'Economie et des Finances a pris la parole aussi avant-hier. Enfin régulièrement. La ministre des Transports aussi pour regarder le service de continuité parce que tout ça aussi, il faut faire en sorte que les gens puissent continuer à se déplacer donc c'est tout ça qui sera posé sur la table. On voit bien qu'on est sur le trend qu'ont pris un certain nombre de pays avec une épidémie qui est plus en avance chez eux d'une certaine façon, et on voit bien comment les choses évoluent quand à un moment les mesures de rationalité, si je peux dire, et de distanciation sociale n'arrivent pas à être prises. 

PATRICK ROGER 
Un mot de commentaire quand même sur les résultats des municipales. Pour La République en Marche, c'est une claque ? 

 MARC FESNEAU 
Enfin, je vais vous dire. Je ne vais pas commenter des résultats électoraux, vous voyez bien que la préoccupation est d'une autre nature mais ça n'empêchera pas que je puisse vous répondre très précisément. Enfin, aussi précisément que possible. Oui, c'est variable d'un territoire à l'autre. Nous savions que c'était une élection difficile pour une formation politique qui était entrante, si je peux dire, dans le débat démocratique local. Il y a à la fois des endroits où les résultats sont décevants puis des endroits où la division d'ailleurs a souvent coûté très cher. Je pense au cas de Lyon pour dire les choses comme elles sont. Et puis des endroits où il y a un certain nombre de candidats de La République en Marche qui sont dans des scores qui leur permettent soit d'être des arbitres soit de pouvoir effectuer un second tour. Et je trouve que c'est un peu conforme, pour tout vous dire, à ce que j'avais imaginé : c'est-à-dire des endroits où nous avions une personnalité assez implantée, assez forte etc, elles ont fait des scores ; et puis d'autres où ç'a été plus faible.   

PATRICK ROGER 
Rapidement le mot de la fin avec Cécile de MENIBUS. 

CECILE DE MENIBUS 
Oui. On a vu hier des regroupements un peu partout dans les parcs, des jeunes devant des bars fermés. Est-ce qu'à un moment donné, comme en Italie, il va falloir sanctionner ce manque de discipline ?  

MARC FESNEAU 
C'est tout l'objet de la discussion que nous avions avant sur les questions de confinement et les questions du comportement. J'ai moi-même des enfants et je les voyais hier jouer au foot avec leurs petits camarades, ils étaient 10 ou 15. Là aussi, c'est une question et nous sommes à la campagne. Donc il y a un moment où c'est pour ça que ces questions-là se posent et qu'elles se sont posées au fur et à mesure de la semaine dernière. C'est quand on vous dit gestes barrières, de se laver les mains et d'être à plus d'un mètre et que manifestement les uns et les autres - et je me mets dedans, je le répète - nous avons du mal à tenir ça, à partir d'un moment il faut aller sur des mesures plus coercitives. On verra ce que ce que nous ferons dans les jours qui viennent mais, effectivement, c'est une question parce qu'on a vu des images à Paris, pas qu'à Paris, à mon avis dans des tas d'endroits en France. Le beau temps hier qui donnait un air printanier à l'ambiance fait que les gens sont sortis et se sont trouvés regroupés alors qu'au fond, le principe de base c'est de ne pas se regrouper. Et donc là évidemment, il y a des mesures qui seront sans doute à prendre. 

PATRICK ROGER 
Merci Marc FESNEAU, ministre chargé des Relations avec le Parlement, d'avoir été l'invité ce matin de Sud Radio. 


Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 mars 2020