Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Jean-Baptiste LEMOYNE, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du tourisme, est avec nous. Le tourisme, on va beaucoup en parler dans les jours et dans les semaines qui viennent évidemment. Jean-Baptiste LEMOYNE, bonjour.
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
D'abord, j'ai une première question très directe, on parle beaucoup de chômage partiel, très bien, qui pour l'instant est prolongé, tant que nous sommes en confinement, on est bien d'accord Jean-Baptiste LEMOYNE. Pour les hôtels-restaurants, les centres de loisirs, enfin tous ceux qui reçoivent du public et qui vont être confinés beaucoup plus longtemps, est-ce que le chômage partiel sera prolongé le temps du confinement ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Je vous confirme qu'on travaille justement à mettre en place des mesures pour soutenir le secteur du tourisme qui n'est pas concerné par la fin du confinement au 11 mai, et naturellement, cela a été dit, nous souhaitons travailler aussi sur la prolongation de ces mesures d'activité partielle parce que c'est une réponse essentielle…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, mais vous souhaitez travailler, mais moi j'ai une question simple, est-ce que, je suis propriétaire d'un hôtel, imaginons, je suis fermé jusqu'au mois de juillet, est-ce que jusqu'au mois de juillet mon personnel sera au chômage partiel ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Je vous confirme que nous sommes dans cet état d'esprit, faire en sorte que, tant que le secteur n'a pas redémarré, nous poursuivons les aides que nous avons mis en place. Nous avons agi vite et fort et il faut que ce soutien se perpétue, parce que le secteur est touché de plein fouet, donc je vous confirme que c'est bien l'état d'esprit qui…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Voilà une première information importante Jean-Baptiste LEMOYNE, chômage partiel qui sera poursuivi tant que le confinement est poursuivi, voilà. Jean-Baptiste LEMOYNE, jusqu'à quand, est-ce qu'on sait aujourd'hui s'il y aura une saison cet été pour les hôteliers, les restaurateurs, les cafetiers ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Alors, très clairement, c'est la situation sanitaire qui commande tout le reste. Il nous faut avant tout juguler, réguler, faire en sorte que l'épidémie circule moins vite, et à partir de là nous pourrons prendre des dispositions pour les secteurs économiques comme le tourisme. Aujourd'hui, moi je travaille avec les acteurs du tourisme, les filières, l'hôtellerie, la restauration, les campings, l'événementiel, pour que d'ores et déjà ils me remontent leurs propositions pour adapter le fonctionnement de leurs établissements, de leurs infrastructures, à de nouveaux protocoles sanitaires pour prendre en compte cette lutte contre l'épidémie, et ça, ça va me permettre, moi, après, auprès de Jean CASTEX, qui est chargé du déconfinement, de lui montrer combien le secteur se prépare de façon très sérieuse pour concilier à la fois les impératifs de santé et puis naturellement les impératifs de réouverture.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, Jean-Baptiste LEMOYNE, que les choses soient très claires, le 11 mai tous ces secteurs-là ne rouvriront pas, on est bien d'accord ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
On est d'accord, le 11 mai, le président de la République l'a dit, ce sont les écoles qui progressivement vont rouvrir, les festivals, pour leur part, sont annulés jusqu'à la mi-juillet, et il faudra, lorsque la situation sanitaire permettra de donner une date, une échéance précise, eh bien donner une perspective naturellement au secteur du tourisme, de l'hôtellerie, de la restauration, pour qu'ils puissent se préparer, anticiper la reprise, parce que ce sont des entreprises….
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, mais attendez, Jean-Baptiste LEMOYNE, vous ne garantissez pas, ce matin, une saison totale complète, vous ne garantissez pas cette saison d'été ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Vous savez que la saison elle commence d'ores et déjà au printemps la plupart du temps, et on voit que ces mois, les ponts du mois de mai par exemple, eh bien les professionnels ont fait une croix dessus, donc ce qu'il faut maintenant, eh bien c'est se mettre en position de sauver ce qui peut l'être, de sauver le bout de saison qui peut l'être, et de ce point de vue-là je ne peux pas vous donner de date et de perspective, je suis honnête avec vous. Maintenant, ce qui est très clair c'est qu'on fait ce travail chaque semaine avec les filières, je réunis le comité de filières tourisme, et ce qui m'importe c'est qu'on puisse se préparer pour la réouverture le moment venu, ce moment je ne peux pas vous le donner parce que ce n'est pas moi qui décide, c'est la situation sanitaire et son évolution qui nous permettra, à un moment, de le dire, donc il faut être prêt pour le rebond.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, prêt pour le rebond Jean-Baptiste LEMOYNE. Est-ce que les Français qui avaient réservé, qui voulaient partir en vacances, est-ce que les Français pourront partir en vacances à l'étranger cet été, oui ou non ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
Ça sera, vous savez, très compliqué, parce que tout simplement aujourd'hui il y a 180 pays dans le monde qui ont pris des mesures visant à limiter ou interdire l'accès des Français à leur territoire, parce que nous sommes jugés comme une zone épidémique, donc il est très clair qu'il sera compliqué d'aller à l'étranger, et d'ailleurs, et d'ailleurs, moi j'insiste aussi…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et les touristes étrangers en France ?
JEAN-BAPTISTE LEMOYNE
J'insiste à la redécouverte de notre patrimoine national, de nos terroirs et territoires, parce que ça sera le premier moteur de la relance des destinations touristiques françaises. aujourd'hui le tourisme national c'est deux tiers des recettes touristiques en France, je crois que cette année ce sera un poids plus important compte tenu des circonstances et de l'envie, je le vois d'ailleurs hier en parlant avec les acteurs du tourisme en Centre-Val de Loire, ils me disent les retours de leurs clients, de leurs touristes, qui d'ores et déjà posent des jalons pour le mois d'août, pour le mois de septembre, il y a une envie de nature, une envie de culture, une envie de France, et je crois qu'on peut s'en féliciter de dire ça va repartir par chez nous aussi.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 17 avril 2020