Texte intégral
NICOLAS DEMORAND
Bruno LE MAIRE, bonjour.
BRUNO LE MAIRE
Bonjour Nicolas DEMORAND.
NICOLAS DEMORAND
Enormément de sujets à aborder avec vous, Bruno LE MAIRE, les auditeurs sont déjà nombreux au standard. Alors, je vous propose la même règle qu'à tous vos collègues du gouvernement : questions rapides et réponses courtes, afin que nous puissions aborder le maximum de points possibles. Nous sommes aujourd'hui à une semaine pile de la date cruciale du 11 mai. Hier, plus de 300 maires d'Ile-de-France ont écrit à Emmanuel MACRON pour lui dire que cette date du 11 mai était intenable et irréaliste pour la réouverture des écoles. L'Union des transports publics, qui regroupe notamment la RATP et la SNCF, dit, elle au Premier ministre que le respect des distances physiques dans les transports n'est pas réalisable en l'état, qu'il y a des risques de troubles à l'ordre public. Ecoles, transports, on a là quand même deux sujets absolument massifs. Bruno LE MAIRE, à 7 jours du 11 mai, la France est-elle tout simplement prête à déconfiner ?
BRUNO LE MAIRE
Il faut que nous soyons prêts pour le 11 mai. Il est indispensable que le plus grand nombre de Français puisse le 11 mai reprendre le chemin du travail et retrouver une vie la plus normale possible. Mais il reste des questions, vous l'avez dit, sur les transports, sur les écoles, il nous reste aussi quelques jours pour répondre à ces questions et apporter des réponses aux maires qui se sont manifestés, aux parents qui ont encore des questions sur les écoles. Tout ça ce ne sont pas des sujets qui sont de ma responsabilité directe, mais ce que je peux vous dire, c'est que l'intérêt général, l'intérêt national, c'est que le plus grand nombre de Français puisse reprendre l'activité le 11 mai prochain. C'est important du point de vue économique, je dirais aussi que c'est important du point de vue personnel. Le confinement ce n'est pas une vie, ce n'est pas une vie pour l'économie, ce n'est pas une vie pour la Nation, ce n'est pas une vie personnelle qui est souhaitable, ce n'est pas une vie pour les personnes âgées, ce n'est pas une vie pour tous ceux qui sont malades et qui se sont privés de soins. Donc nous devons réussir le déconfinement le 11 mai et reprendre une vie la plus normale possible, en acceptant de conjuguer vie sociale, vie économique et maintien du virus, qui va continuer à circuler, et qui va nous obliger à avoir une attitude responsable chacun d'entre nous.
LEA SALAME
Il faut reprendre le travail, il faut reprendre l'activité dites-vous ce matin, et c'est votre message Bruno LE MAIRE. Les transports, la RATP, la SNCF et toutes les entreprises de transport ferroviaire ont écrit une lettre au Premier ministre pour lui dire en substance que l'obligation de distanciation sociale, ça ne va pas être possible, ça n'est pas tenable, ils n'ont pas les moyens humains et matériels pour faire respecter la distance d'un mètre entre les usagers, entre les passagers. Vous comprenez ce qu'ils disent, ou vous dites : il va falloir le faire ?
BRUNO LE MAIRE
Je comprends toutes les inquiétudes qui se manifestent. Vous m'avez demandé d'être bref dans mes réponses. Je ne suis pas responsable, ni des écoles, ni des collèges, ni les transports publics, ce que je sais simplement c'est qu'il nous reste quelques jours pour répondre à ces inquiétudes et à ces interrogations. Beaucoup effectivement craignent ce déconfinement, parce que c'est quelque chose qui est nouveau, parce qu'il y a une responsabilité qui est engagée, eh bien il faut que nous travaillons d'arrache-pied toute cette semaine pour répondre à toutes les inquiétudes qui peuvent se manifester, et que nous trouvions des solutions. Mais je le redis, nous devons réussir ce déconfinement, nous devrons sur le long terme apprendre à avoir une vie sociale et une vie économique avec un virus qui continue à circuler, et ce sera notre responsabilité et notre succès collectif.
LEA SALAME
Reprendre l'activité, dites-vous Bruno LE MAIRE. Ceux qui peuvent continuer le télétravail, vous leur dites quoi ? Vous leur dites : continuez le télétravail après le 11 mai ? Ou sortez et rejoignez votre entreprise ?
BRUNO LE MAIRE
Non, je leur dis, dans toute la mesure du possible, comme l'a dit avant moi le Premier ministre : si vous pouvez continuer le télétravail, continuez le télétravail. C'est une réponse aussi à la question qui se pose chez les transports publics. Il y aura d'autant moins de personnes dans les transports publics, d'autant moins de difficultés à l'entrée des administrations ou à l'entrée des entreprises que ceux qui sentent au télétravail continuent le télétravail. Et croyez-moi je mesure bien que le télétravail c'est pas facile, je le vois avec mes équipes, avec mes administrations, c'est compliqué d'être chez soi, de travailler avec sa famille qui est parfois encore là, avec les enfants qui peuvent faire du bruit. Ce n'est pas bon de ne pas avoir de séparation entre son domicile et son lieu de travail, donc je mesure parfaitement les contraintes que ça représente pour beaucoup de salariés français qui sont en télétravail, mais je les invite moi, dans toute la mesure du possible, à poursuivre encore quelques semaines le télétravail, parce que ça évitera d'avoir trop de monde dans les transports en commun.
NICOLAS DEMORAND
Valérie PECRESSE, Bruno LE MAIRE, demande qu'en Ile-de-France donc 100% des salariés qui sont entrés en télétravail ne retournent pas dans leurs entreprises le 11 mai. La deuxième semaine 90% de télétravail et 80 % d'ici l'été. 80 % de télétravail d'ici l'été, Bruno LE MAIRE, est-ce que ça vous semble suffisant pour faire repartir la machine économique ? Parce que c'est aussi ça le sujet quand même.
BRUNO LE MAIRE
Ce qui est surtout le sujet, c'est que les secteurs d'activité dans lesquels l'économie a été à l'arrêt, alors même qu'ils étaient encore ouverts, puissent redémarrer le plus rapidement possible. Je pense par exemple au bâtiment et aux travaux publics. On est en contact régulier avec l'ensemble des fédérations professionnelles, pour lever toutes les difficultés qui se posent, et pour que nous apportons une réponse à cette question, le BTP aujourd'hui est à l'arrêt à plus de 80%, alors qu'il tourne, pas à la normale, mais il tourne beaucoup plus fort en Allemagne, en Italie ou dans d'autres grands pays européens. Donc nous regardons chacun des sujets, pour que dans tous les secteurs de l'activité économique, l'économie puisse redémarrer et l'emploi puisse repartir. Parce que derrière c'est notre prospérité qui est en jeu, c'est l'emploi qui est en jeu, c'est notre capacité à garder des grandes filières industrielles dans le bâtiment, dans l'aéronautique, dans l'industrie automobile, donc nous devons régler chacune des difficultés pour que l'économie reparte et que chacun puisse reprendre le chemin du travail.
LEA SALAME
Vous parlez du BTP, parlons des commerces. Est-ce que vous avez déjà une idée, à l'heure où on parle, du nombre de magasins qui ne pourront pas rouvrir lundi prochain ? Dans quels secteurs ? Parce que financièrement, et malgré les aides que vous avez apportées, ils sont à la gorge après 2 mois d'inactivité, et ils ne pourront pas rouvrir. Est-ce qu'on a déjà une idée de ça ?
BRUNO LE MAIRE
Non, et moi je souhaite que tous les commerces puissent rouvrir le 11 mai prochain. Si jamais il y a des difficultés qui se posent du point de vue financier, je rappelle qu'il y a un certain nombre de dispositions qui ont été mises en place et qui sont précisément à destination des indépendants, des commerces. Prenez le fonds de solidarité. Je tiens à le préciser, le fonds de solidarité, pour tous ceux qui y avaient droit, sera maintenu jusqu'au 31 mai, il ne s'arrête pas le 11 mai, il sera maintenu jusqu'au 31 mai, justement pour que des commerces qui redémarrent le 11 mai, eh bien ils ont perdu 11 jours de chiffre d'affaires, ils vont redémarrer lentement, il y a des procédures qui sont coûteuses, il faut acheter des masques, on sait bien qu'il y aura forcément moins de clients. Nous allons continuer à les accompagner et ils pourront bénéficier des moyens financiers de soutien de ce fonds de solidarité. Après le 1er juin, le Fonds solidarité, je veux le dire aussi avec beaucoup de clarté, sera maintenu pour tous ceux dont l'activité continue à être fermée : les bars, les cafés, les restaurants, tous ceux qui ont peu de chance d'avoir une activité qui se développe dans les semaines qui viennent, l'événementiel, tous ceux qui sont directement impactés par la fermeture des activités collectives, je pense aux théâtres, je pense aux festivals, je pense aux cinémas, je pense à tout le monde de la culture qui souffre aujourd'hui terriblement de ce confinement et de la circulation du virus. L'Etat continuera à accompagner les commerces, à accompagner des indépendants, à accompagner le monde de la culture. On ne va pas laisser tomber les gens. Donc ça veut dire très simplement : le 11 mai, tous les commerces (microcoupure son). reprendre leur activité, et ils continueront à bénéficier d'un soutien financier de l'Etat.
NICOLAS DEMORAND
Concernant, Bruno LE MAIRE, les bars, les cafés, les restaurants, la décision sera prise fin mai pour peut-être, peut-être une réouverture le 2 juin. Les instances professionnelles de ces secteurs estiment que 20, 25 % de ces établissements ne pourront pas rouvrir du tout. Est-ce que ces chiffres-là sont les bons, est-ce que vous les partagez ? Un quart ne pourront pas rouvrir ?
BRUNO LE MAIRE
D'abord, je vous confirme qu'à partir de la fin mai, nous aurons une date de réouverture pour les restaurants, les bars, les cafés, c'est ce qu'a proposé le président de la République, ce calendrier sera tenu. Ça suppose que nous continuions à travailler sur le guide de bonnes pratiques pour ces lieux, qui sont des lieux de convivialité, où il faut des respects de règles sanitaires très strictes, de respect des règles de distance, mais je peux vous dire que tout le secteur est totalement mobilisé, et que nous allons y arriver. Ensuite, est-ce qu'il y aura des faillites ? Oui, il y aura des faillites, je ne l'ai jamais caché. Il y aura des faillites dans certaines très petites entreprises, il y aura des faillites dans les commerces, nous le savons, et nous devons nous préparer à affronter ces moments qui vont venir dans les prochains mois, où les problèmes de trésorerie vont devenir pour beaucoup de chefs d'entreprise, des problèmes de solvabilité. Et nous commençons déjà à travailler là-dessus, pour accompagner le plus grand nombre de personnes et pour essayer de limiter le plus possible la casse économique et la casse sociale. Je suis conscient…
LEA SALAME
Vous avez des scénarios ? Est-ce que vous…
BRUNO LE MAIRE
Je n'ai pas de scénario, mais je m'attends à ce qu'effectivement, dans les prochains mois, passé le premier choc qui a été amorti grâce à une réponse massive et immédiate de la puissance publique, il y a un deuxième temps dans lequel nous entrons, nous allons reprendre l'activité économique, mais où certaines entreprises, parmi les plus fragiles, peuvent ne pas y arriver, et donc il faut voir ce que nous allons faire pour elles. Je l'ai toujours dit, j'ai toujours voulu faire preuve de vérité, le plus dur est devant nous, du point de vue économique, et va demander mobilisation totale et nouvelle. Nous nous y préparons.
LEA SALAME
Comment le ministre de l'Economie que vous êtes, peut éviter des milliers, voire des centaines de milliers de licenciements qui se profilent dans cette deuxième phase dans laquelle on rentre, où il y aura de moins en moins de chômage technique et la puissance publique sera de moins en moins là ? Si l'interdiction des licenciements ne semble pas possible, est-ce que vous avez des moyens pour retenir les entreprises qui veulent licencier leurs salariés ?
BRUNO LE MAIRE
D'abord, la puissance publique ne sera pas de moins en moins là. La puissance publique restera présente. Ensuite il faut identifier les secteurs qui sont les plus fragiles, j'en vois au moins trois : le tourisme, l'industrie aéronautique, l'industrie automobile. Il peut y en avoir d'autres, mais ces trois secteurs, on le sait, vont être très durement touchés. En troisième lieu, il faut travailler avec tous ces acteurs. Prenez l'exemple de l'industrie aéronautique. C'est des centaines de milliers d'emplois dans notre pays, autour de la compagnie AIR FRANCE, de la grande industrie AIRBUS et des milliers de sous-traitants qui sont autour d'AIRBUS. Je propose à tous les acteurs de cette filière, que dès cette semaine nous commencions à examiner ensemble ce que pourrait être un plan de soutien à la filière aéronautique dans notre pays, avec éventuellement la mise en place d'un fonds d'investissement pour la filière, pour soutenir les sous-traitants, soutenir les PME, soutenir tout ce tissu industriel à travers le pays, qui fait vivre AIRBUS, mais qui va être demain le plus menacé. Je propose que nous fassions la même chose pour l'industrie automobile, dans les jours qui viennent, que nous commencions à réfléchir à un plan de soutien à l'industrie automobile, qui pourra passer par exemple par des soutiens à la demande et des soutiens à la consommation pour des véhicules électriques, pour des véhicules propres, pour nous assurer que l'économie redémarre. Donc ça c'est le deuxième pilier de notre stratégie : accompagner les secteurs qui sont les plus fragiles. Et puis je pense qu'il y a un troisième pilier qui est très important, c'est de savoir où on va, quelle économie nous voulons, parce que ça permet d'orienter nos choix économiques. Nous, nous voulons une économie décartonnée, le président de la République l'a dit à plusieurs reprises, une économie qui soit à la pointe de la technologie. Moi je pense que nous pouvons faire de cette crise, une occasion unique de redéfinir ce que nous voulons pour notre économie, et de nous donner une nouvelle ambition économique pour notre pays.
LEA SALAME
Alors, il y a une question qui arrive dans un instant sur l'écologie notamment, et les obligations écologiques, et ce que conteste partiellement le MEDEF, mais puisque vous parlez des avions, Bruno LE MAIRE, Alexandre de JUNIAC, l'ancien patron d'AIR FRANCE, a dit : si on ne peut pas remplir nos avions à cause de la distanciation sociale, s'il faut respecter un siège avec un passager, un siège sans, les prix augmenteront de 50 %. Est-ce que c'est vrai ça ?
BRUNO LE MAIRE
Ah, s'il y a moins de passagers, les prix augmentent, donc c'est pour ça qu'il faut que nous regardions, et avec la ministre des Transports Elisabeth BORNE, avec Jean-Baptiste DJEBBARI, avec le patron d'AIR FRANCE Ben SMITH, nous avons commencé à regarder comment est-ce que les vols peuvent reprendre, à quelles conditions de sécurité sanitaire. Je n'ai pas la réponse aujourd'hui, nous avons commencé ce travail-là. Il faut avoir conscience aussi des enjeux industriels derrière. Si on ne fait redémarrer que les vols courts ou moyens courriers, ça va être sur des avions type A320, mais les long-courriers A330 ou A350, eux, seront moins utilisés. Or, qu'est-ce qui est produit majoritairement à Toulouse comme avions ? Des A330 et des A350. Donc vous voyez qu'il y a toute une cohérence dans les décisions économiques et sanitaires que nous avons à prendre, nous ne prendrons évidemment aucun risque pour la sécurité sanitaire des voyageurs, pour la sécurité sanitaire des Français et des salariés, ils doivent avoir des garanties de sécurité sanitaire totales, mais nous devons aussi avoir une vision économique globale des enjeux qui sont derrière.
NICOLAS DEMORAND
L'Union européenne, Bruno LE MAIRE, autorise, on l'apprend il y a quelques instants, l'aide française de 7 milliards d'euros à AIR FRANCE. Est-ce que vous confirmez que les lignes intérieures seront réduites ou supprimées quand on peut faire le trajet en train en moins de 2 heures et demie ? Est-ce que ça vous le confirmez ? Et si oui, c'est est définitif ou ça durerait jusqu'à quand ?
BRUNO LE MAIRE
Oui, je vous le confirme, je le souhaite vivement, cela fait partie du contrat qui a été conclu entre AIR FRANCE et l'Etat au moment où nous avons apporté notre soutien financier, à la fois avec un prêt garanti de l'Etat et puis à une aide directe financière de l'Etat. La condition c'est que, AIR FRANCE devienne la compagnie aérienne la plus respectueuse de l'environnement de la planète. Oui, ça passe par des suppressions de lignes intérieures, et très franchement, quand on peut faire le trajet en train, en moins de 2 heures 30, l'avion ne se justifie pas. Et non, ça ne doit pas être une mesure transitoire, ça doit être une mesure définitive, parce que nous devons changer nos modes de transport.
LEA SALAME
Combien de lignes, Bruno LE MAIRE ? Vous visez combien de lignes à supprimer ?
BRUNO LE MAIRE
Je ne vous donnerai pas le chiffre exact, nous sommes en train de regarder les transversales que cela peut représenter, les lignes directes que ça peut représenter. Le seul cas dans lequel un Paris – Bordeaux peut se justifier par exemple, c'est si vous rejoignez le hub de Paris pour faire ensuite un déplacement international, un vol transatlantique ou un vol vers l'Asie. Mais dans tous les autres cas de figure, si c'est pour gagner uniquement une heure, que vous risquez d'ailleurs de perdre dans les transports pour aller à l'aéroport, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Le coût en termes d'émissions de carbone est trop élevé. Donc voilà à quel point on peut se servir de cette crise pour réinventer notre modèle de développement économique, et faire en sorte qu'il soit plus respectueux de l'environnement. Alors, ça veut dire aussi discuter avec les élus locaux, regarder comment est-ce qu'il peut y avoir des compensations économiques, ce que ça représente en termes d'emploi. Il faut évidemment regarder tout cela de très près, et nous le ferons avec les élus locaux, mais il est évident qu'aujourd'hui un certain nombre de lignes aériennes intérieures ne se justifie plus.
LEA SALAME
Le MEDEF, je vous le disais, le MEDEF demande un moratoire sur la préparation de nouvelles dispositions énergétiques et environnementales liées à la loi sur la lutte contre le gaspillage et l'économie circulaire notamment. En clair, dans cette période, pour le MEDEF, les injonctions écologiques ça commence à bien faire et à faire beaucoup, c'est ce qu'ils disent. Vous répondez quoi ?
BRUNO LE MAIRE
Je pense que ce serait une erreur historique que de négliger les règles environnementales, de se dire qu'on va les oublier pendant quelques temps, pour faire redémarrer l'économie. Je pense qu'au contraire c'est en accélérant la transition écologique, en investissant dans cette transition écologique, et dans le respect de l'environnement, que nous construirons une économie qui sera décartonnée, à la pointe du progrès et compétitive. C'est vrai que c'est plus difficile de se fixer ces obligations-là, c'est vrai que ça va avoir un coût, c'est vrai qu'il faut que nous regardions avec les chefs d'entreprise, avec les élus locaux, avec l'Etat, comment est-ce qu'on se partage ces coups. C'est vrai qu'aujourd'hui, quand vous avez un prix du Baril qui oscille entre 0 et 10, ou 20 $, la tentation est très forte de se dire : bon, allez, on continue avec les énergies fossiles, parce que franchement c'est ce qu'il y a de moins cher. Ce serait une erreur historique. Nous devons accélérer la transition écologique, ce n'est pas le moment d'un moratoire, c'est au contraire le moment d'une accélération.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 5 mai 2020