Texte intégral
ADELINE FRANCOIS
Et nous sommes à 5 jours du début du déconfinement, nous sommes en direct avec la secrétaire d'Etat au Commerce Agnès PANNIER-RUNACHER, bonjour et merci d'être avec nous. Au moment où chacun se demande s'il va réussir à avoir un masque, des masques, pour la semaine prochaine, on a fait le calcul, 67 millions de Français, deux masques par jour en moyenne, il va falloir au moins 900 millions de masques par semaine. Comment garantir ce matin aux Français qu'ils en auront tous, alors que de nombreux magasins sont déjà en rupture ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, nous sommes en train de déployer tous ces masques, je veux rappeler ici qu'il y a des masques à usage unique, vous les mentionnez, et il y a aussi des masques à usage multiple, on en a produit 98 millions, et importé également, 98 millions sur le territoire, c'est un peu plus d'1 milliard d'usages, équivalent usage unique. Donc des masques, il y en a, encore faut-il qu'ils arrivent jusqu'aux Français, c'est tout l'enjeu des circuits de distribution que nous organisons, dans les entreprises bien sûr, puisque les entreprises ont la responsabilité, lorsqu'ils n'ont pas la capacité à faire respecter les distanciations sociales, d'équiper leurs salariés, dans les transports publics, Jean-Baptiste DJEBBARI l'a dit, il y aura le premier jour, les premiers jours, des masques distribués pour ceux qui auraient oublié, ou qui n'auraient pas pu avoir accès à des masques, nous en distribuons également dans les pharmacies, dans les grands magasins, les grandes surfaces, et dans tous les petits commerces, autant que possible. Et je veux dire aussi, ici, qu'il y a plusieurs types de masques, des masques qui sont faits par des couturières, avec la spécification AFNOR, qui sont également disponibles. Donc, l'enjeu, c'est de faire en sorte qu'il n'y ait pas de sur-stockage de chacun, et que tous ceux qui en ont besoin aient vraiment accès à ces masques.
ADELINE FRANCOIS
Qu'est-ce que vous appelez un sur-stockage ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Des gens qui iraient faire le tour des pharmacies et des grandes surfaces pour se rassurer en achetant des masques et qui, peut-être, n'en n'auraient qu'un usage limité dans la première semaine, par exemple lorsque vous êtes en télétravail, votre besoin de masques est beaucoup plus limité par rapport à quelqu'un qui doit reprendre le travail et prendre les transports publics, très simplement, et donc c'est un peu à chacun d'entre nous d'être solidaire de tous ceux qui reprennent le travail.
CHRISTOPHE DELAY
Agnès PANNIER-RUNACHER, pour beaucoup de familles c'est quand même un gros budget, une famille de 4 personnes c'est 200 euros par mois, est-ce qu'on peut répondre, d'une façon ou d'une autre, à ça, est-ce qu'on peut, d'une façon ou d'une autre, réduire le prix du masque ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Tout à fait. D'abord je veux rassurer les familles pour les enfants. Les enfants ne sont pas obligés de porter des masques à l'école primaire, ils ne doivent pas porter des masques à l'école maternelle, ça peut être… ce n'est pas recommandé…
CHRISTOPHE DELAY
Non, mais sur le prix.
AGNES PANNIER-RUNACHER
Et ils sont obligés de porter des masques au collège, ces masques seront fournis par l'Education nationale, donc de ce côté-là les familles n'auront pas à équiper leurs enfants jusqu'à la fin de l'année scolaire. Et puis, pour eux-mêmes, comme je l'ai indiqué, leur employeur aura vocation à leur proposer des masques s'ils ne peuvent pas respecter les distanciations sociales, et donc directement vous réduisez le budget.
CHRISTOPHE DELAY
Pardonnez-moi, mais parmi les propositions, est-ce qu'on ne peut pas baisser le prix plafond du masque ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Le prix plafond du masque chirurgical, 95 centimes, c'est malheureusement le coût du masque, quasiment à prix coûtant, pour le vendre dans une officine de pharmacie, si vous empilez le coût qu'il coûte en Chine, puis le coût de l'importation, puis le coût de la distribution, en passant par les grossistes répartiteurs, donc c'est vraiment un plafond. En revanche, ce qu'on peut faire, c'est donner des masques, et c'est ce que nous faisons pour les familles les plus précaires, nous allons donner 5 millions de masques réutilisables, lavables, chaque semaine, 5 millions de masques lavables 20 fois, c'est plus de 100 millions de masques distribués gratuitement pour les Français les plus précaires.
ADELINE FRANCOIS
Par quels moyens vous allez leur donner ?
AGNES PANNIER-RUNACHER
Nous allons les mettre à disposition des préfets et des maires qui, comme vous le savez, ont une responsabilité au travers des CCAS, pour l'action sociale, et donc ils seront distribués dans ce cadre-là.
CHRISTOPHE DELAY
Merci beaucoup Agnès PANNIER-RUNACHER d'avoir été en direct avec nous ce matin sur BFM TV.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 7 mai 2020