Interview de Mme Marlène Schiappa, secrétaire d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes, à France Info le 16 mars 2020, sur l'épidémie de coronavirus en France.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Marlène Schiappa - Secrétaire d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes

Média : France Info

Texte intégral

MARC FAUVELLE 
Edition spéciale jusqu'à 9h30 sur France Info, radio et télé réunies ce matin, au lendemain des élections municipales, et alors que l'hypothèse d'un confinement de tous les Français semble se concrétiser de minute en minute. Bonjour Marlène SCHIAPPA. 

MARLENE SCHIAPPA 
Bonjour. 

MARC FAUVELLE 
Vous êtes notre première invitée ce matin, secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes. Vous auriez dû être en studio physiquement, ici avec nous ce matin, mais sur décision du gouvernement c'est au téléphone que vous nous répondrez, c'est la règle désormais pour tous les ministres ? 

MARLENE SCHIAPPA 
Oui, absolument, l'idée c'est que la règle est la même pour tout le monde, les autorités sanitaires nous demandent de rester chez nous, de limiter les déplacements, de limiter les interactions sociales, c'est comme ça qu'on arrivera à limiter la propagation du virus, et donc nous voulons aussi nous protéger, vous protéger, et protéger toutes les personnes auprès de qui ce virus pourrait circuler si nous nous déplacions. 

MARC FAUVELLE 
Si les ministres ne doivent plus se déplacer, pourquoi avoir demandé aux Français de le faire hier pour aller voter ? 

MARLENE SCHIAPPA 
Alors, il n'est pas question d'avoir une règle pour les ministres et pour les autres, les déplacements ils sont maintenus au minimum et à ce qui est nécessaire pour le fonctionnement du pays, donc il y a des gens qui se déplacent, nous quand c'est nécessaire nous nous déplaçons, mais nous voulons privilégier les conférences téléphoniques, les échanges de manière dématérialisée, néanmoins ce qui est nécessaire à la vie du pays, il a été considéré, à la fois par le Conseil scientifique, et par l'ensemble des personnes consultées, qu'il pouvait être possible de se déplacer pour voter. A cet égard, si vous me permettez une petite remarque personnelle, je suis allée voter, dans le bureau de vote toutes les consignes étaient respectées, il y avait plus d'1 mètre d'écart entre les personnes, chacun avait amené son stylo, un lavage des mains avant et après, et juste après je suis allée au marché boulevard Raspail, et là aucune consigne n'était respectée. Je crois qu'il était beaucoup plus difficile de faire son marché, plutôt que d'aller voter, les gens étaient collés les uns aux autres, personne ne respectait la distance d'1 mètre entre les uns et les autres, des gens s'embrassaient ou se serraient la main au mépris des consignes élémentaires de sécurité sanitaire qui ont été données, donc je crois que maintenant il faut lancer un grand appel à la responsabilité dans nos comportements, même si, bien sûr, c'est difficile, parce que ça bouleverse nos habitudes. 

RENAUD DELY 
Marlène SCHIAPPA, vous dites que ces consignes, donc comme vous l'avez constaté hier, et comme beaucoup de gens l'ont constaté à travers le pays, n'ont pas été respectées, et vous voulez lancer un nouvel appel à la responsabilité, c'est le terme que vous venez d'employer, est-ce que ce sera suffisant, est-ce qu'il ne faut pas en venir à des mesures coercitives, pour imposer justement que ces distances soient respectées par les Français ? 

MARLENE SCHIAPPA 
Ecoutez, moi je crois qu'il faut que les mesures qui ont déjà été annoncées par le président de la République, de fermeture des crèches, des écoles, des collèges, des lycées, des universités, puis ensuite par le Premier ministre, de fermeture des magasins, hors magasins alimentaires et la liste qui a été fournie, je crois qu'il faut que ces consignes-là soient respectées et que chacun, véritablement, y mette du sien. Ça veut dire qu'il faut que les employeurs soient compréhensifs, que chacun puisse se saisir des outils qui sont mis à disposition par le gouvernement… 

MARC FAUVELLE 
Ah, la liaison avec Marlène SCHIAPPA…

 MARLENE SCHIAPPA 
Allo, je suis toujours là, excusez-moi. 

MARC FAUVELLE 
On vous a retrouvée. Marlène SCHIAPPA, je voudrais vous faire entendre des propos que vous n'avez peut-être pas entendus ce matin à la radio, c'était il y a quelques minutes chez nos confrères de France Inter, ceux du directeur général de la Santé sur l'évolution de cette épidémie, Jérôme SALOMON. 

(…) Extrait 

MARC FAUVELLE 
Le gouvernement va-t-il annoncer, dans les heures ou les jours qui viennent, Marlène SCHIAPPA, un confinement généralisé, c'est-à-dire l'interdiction de sortir de chez soi, à part bien sûr pour se ravitailler, pour faire ses courses, ou si on a un souci de santé ? 

MARLENE SCHIAPPA 
Ecoutez, la solution est évolutive, comme vous l'avez vu, jour après jour, et parfois même heure après heure, la situation évolue. si chacun ne respecte pas les consignes qui ont été données, c'est-à-dire de se mettre en télétravail quand c'est possible, ou en arrêt de travail pour garder ses enfants pour qu'ils n'aillent pas à l'école, mais pour qu'ils n'aillent pas non plus jouer dans les parcs ou avec d'autres enfants répondre à des invitations, si chacun ne  respecte pas ces consignes, le gouvernement sera contraint de passer à des consignes de confinement plus dures effectivement, et de durcir les mesures qui actuellement sont mises en oeuvre. Donc je crois qu'il serait sain, pour nous tous, que nous suivions, dans notre ensemble, ces consignes de confinement qui ont déjà été données par le président et le Premier ministre, sur la base des autorités sanitaires. et je voudrais dire que, c'est se protéger, mais c'est aussi protéger les autres, parce que j'entends parfois certains dire « oui, mais les enfants ne tombent malades », ou « je suis jeune et en bonne santé, donc ce n'est pas grave », d'abord le virus évolue, nous disent en tout cas les professionnels de santé et les chercheurs, donc à l'heure actuelle je crois que la prudence doit être de mise, et puis ensuite, il ne s'agit pas seulement de se protéger soi, il s'agit de protéger les autres, comme cela a été dit le virus ne circule pas tout seul, il circule par l'intermédiaire des femmes et des hommes qui se déplacent et qui le transmettent à d'autres, y compris aux plus fragiles, aux personnes âgées, aux malades notamment. 

RENAUD DELY 
Marlène SCHIAPPA, on a du mal à comprendre, quand on entend, comme on l'a écouté il y a un instant, Jérôme SALOMON, directeur général de la Santé, expliquer à quel point l'épidémie se détériore rapidement, et à quel point la situation s'aggrave dans le pays, on a du mal à comprendre pourquoi est-ce qu'il faut encore attendre de constater, dans les jours qui viennent, si les Français respectent d'eux-mêmes ces consignes, avant de décréter éventuellement un confinement, est-ce que vous n'êtes pas en train de perdre du temps ? 

MARLENE SCHIAPPA 
Ecoutez, je ne crois pas, je crois que ce sont des décisions graves et importantes, et qu'elles ne doivent être prises à chaque fois en concertation, et le président de la République, le Premier ministre, le ministre de la Santé, ont réuni à chaque fois un Conseil scientifique, qui se base sur la science et la raison pour recommander des décisions qui doivent être prises, et les arbitrages sont ensuite pris par le président de la République et le Premier ministre, après avoir, à chaque fois, écouté ce Conseil scientifique. Donc, ce Conseil scientifique il est réuni, très régulièrement, encore aujourd'hui même, autour du ministre de la Santé, et nous verrons ce que dira ce Conseil scientifique et ce qu'il recommandera pour les jours à venir…. 

MARC FAUVELLE 
Est-ce que vous rendez publiques, Marlène SCHIAPPA, les conclusions des scientifiques, ça n'a pas été fait la semaine dernière avant l'annonce du stade 3 ? 

MARLENE SCHIAPPA 
Oui, ça sera fait, le ministre de la Santé l'a annoncé, il a dit qu'il souhaitait faire toute la transparence sur ce qui a été proposé comme mesures, mais aussi sur les analyses scientifiques. et à cet égard je voudrais mettre en garde les personnes qui écoutent France Info, sur les fausses informations qui peuvent circuler, pour avoir les informations fiables au sujet du coronavirus, du Covid-19, mais aussi au sujet des mesures, il faut vraiment que chacun puisse se reporter aux sources les plus fiables, au site du gouvernement, ou aux réseaux sociaux des différents ministres qui les partagent à chaque fois avec des articles des décrets… 

MARC FAUVELLE 
Ou au site de France Info, Marlène SCHIAPPA, qui est l'un des plus consultés aujourd'hui en France et vers lequel vous ne trouvez évidemment que des informations qui sont fiables. Vous restez avec nous, si vous voulez bien quelques minutes encore Marlène SCHIAPPA, jusqu'à 8h50, on accueillera ensuite Yannick JADOT et puis entre 9h00 et 9h30 nos spécialistes et nos éditorialistes sur cette crise sanitaire et sur ses conséquences politiques aujourd'hui en France. 
Marlène SCHIAPPA, une grande partie de la classe politique, des écologistes à l'extrême-droite, demande au gouvernement de reporter, d'annuler le second tour des élections municipales dimanche prochain. Est-ce que là encore vous allez le faire ? Est-ce que vous soumettez cet éventuel report à l'avis des scientifiques ?  

MARLENE SCHIAPPA 
Toutes les décisions qui sont prises par le gouvernement en ce moment, toutes les décisions sans aucune exception sont basées véritablement sur la science et sur la raison. Et donc oui, le Conseil scientifique est consulté pour la totalité des décisions qui doivent être prises et concernent la vie du pays, et donc il est aujourd'hui même autour du ministre de la Santé afin de pouvoir échanger sur la suite. Mais comme je le disais tout à l'heure, vous voyez bien que nous sommes dans une situation où les choses évoluent de jour en jour, parfois même d'heure en heure, et donc nous devons maintenant savoir ce qu'il en sera pour une situation qui se produit dans huit jours. 

MARC FAUVELLE
 Il en a été de même la semaine dernière où le poids politique des opposants à ce report a également pesé ? Gérard LARCHER, le président du Sénat, ne voulait pas entendre parler d'un report ; le patron des Républicains Christian JACOB non plus. Il avait évoqué un coup d'Etat en cas de report. Ç'a joué sur la décision d'Emmanuel MACRON ?  

MARLENE SCHIAPPA  
Ecoutez, très sincèrement vous savez que je ne pose pas les débats politiques de façon générale, mais là on a des gens qui sont en train de mourir, des gens qui sont en réanimation dans des états très graves. On fait face à une pandémie et donc je pense que ce ne serait pas très décent de rentrer dans une polémique politicienne de savoir à qui la faute, à qui la responsabilité, majorité, opposition etc. Je crois que le président de la République écoute, consulte à la fois les scientifiques mais aussi les responsables politiques parce que c'est la vie démocratique de notre pays qui se poursuit, et ensuite les décisions sont prises après avoir écouté les uns et les autres mais je pense que là, on a vraiment besoin d'unité nationale et pas de se renvoyer la balle des responsabilités de telle ou telle décision. 

RENAUD DELY 
Marlène SCHIAPPA, quand est-ce que cette décision sur un éventuel report du second tour des municipales prévu dimanche sera prise ? Est-ce qu'on peut attendre jeudi ou vendredi ? 

MARLENE SCHIAPPA 
Ecoutez, je ne sais pas, très sincèrement. Le président de la République ou le Premier ministre s'exprimeront très probablement à ce sujet afin de passer les informations nécessaires. 

RENAUD DELY  
Aujourd'hui ou demain ?  

MARLENE SCHIAPPA  
Je n'ai pas d'informations à cet égard donc nous verrons quand l'un ou l'autre s'exprimera sur cette question.   

MARC FAUVELLE 
Marine LE PEN demande donc avec d'autres responsables politiques l'annulation du scrutin. Elle réclame également qu'on conserve les résultats pour les maires qui ont été élus hier mais ce n'est pas la seule demande qu'elle a faite à l'exécutif hier soir. Je vous propose de l'écouter.  

MARINE LE PEN, PRESIDENTE DU RASSEMBLEMENT NATIONAL 
Je demande au président de la République de procéder à la fermeture de nos frontières avec les pays les plus touchés : Italie, Espagne, Iran entre autres.  

MARC FAUVELLE 
Marlène SCHIAPPA, l'Allemagne a annoncé hier qu'elle fermait ses frontières avec la France. Pourquoi on ne fait pas la même chose, nous ?  

MARLENE SCHIAPPA 
D'abord il y a une coordination européenne qui est en train de se faire entre les différents pays, vous l'avez vu, au niveau européen bien sûr mais aussi au niveau mondial. Il y a eu les principaux leaders du G7 qui se sont réunis et ont partagé des feuilles de route sur la question de la prise en charge du coronavirus pour faire en sorte d'éviter que cela se répande. Maintenant, je crois qu'il faut aussi être sérieux. En Italie, les gens sont confinés chez eux. Moi, je suis à moitié italienne comme vous le savez peut-être, j'ai de la famille en Italie et les gens sont confinés. Ils sont chez eux. Donc là, je crois qu'il faut être aussi raisonnable dans les décisions que nous prenons. Est-ce que ça a une efficacité scientifique démontrée que de fermer les frontières en un virus ? Je ne crois pas que le virus ait de carte d'identité à cet égard. Maintenant je pense que là encore, il faut être raisonnable et se baser sur la science. Moi je ne suis pas médecin, je ne suis pas épidémiologue. Si les scientifiques nous disent que finalement, ils considèrent que cela a une utilité, eh bien il faudra le faire. Maintenant pour répondre sur la question des élections, j'entends les uns et les autres dire « je voudrais annuler telle élection, pas celle-là, puis les deux, revoter »… 

MARC FAUVELLE 
C'est tout ou rien ?  

MARLENE SCHIAPPA 
Voilà. Non, ce n'est pas une question de tout ou rien, c'est qu'à un moment nous avons un texte de loi qui est la Constitution française. Et je crois qu'il faut nous référer à ce que permet la Constitution. La Constitution ne permet pas, à l'heure actuelle en tout cas, de faire un choix en disant : j'annule ceci, je n'annule pas cela. Tout n'est pas possible. Je crois qu'il faut respecter aussi le droit constitutionnel parce que (coupure de son) de la démocratie ou sinon le faire évoluer. Et dans ces cas-là, il faut que les responsables politiques proposent des évolutions. Mais je crois que là-dessus, il ne faut vraiment pas se perdre en conjonctures et rester le plus calme et serein possible à cet égard. 

RENAUD DELY 
Sur la question de la fermeture des frontières, Marlène SCHIAPPA, que vous évoquiez à l'instant, vous expliquiez que tout dépendait là aussi de l'avis des scientifiques et que si cette mesure n'était pas efficace, n'avait pas d'utilité, elle n'avait pas de légitimité à être prise. Mais pourquoi est-ce que dans ces cas-là, certains de nos partenaires  européens le font ? Est-ce qu'ils se trompent et est-ce que vous, vous n'avez pas des réticences idéologiques à prendre ce type de mesure ?  

MARLENE SCHIAPPA 
Non. Je crois que vraiment là personne ne fait d'idéologie. Je crois qu'on est vraiment dans quelque chose de très concret. Il s'agit simplement de sauver des vies. La situation d'un pays à l'autre est différente parce que les mesures qui ont été prises sont différentes d'un pays à l'autre et on l'a bien vu, et tous les pays n'en sont pas au même stade de l'épidémie de coronavirus. Donc à cet égard, encore une fois, je pense qu'il faut beaucoup d'humilité, beaucoup écouter les médecins, les scientifiques et les épidémiologues. Moi je ne suis ni l'un, ni l'autre donc je crois que les responsables politiques doivent prendre… 

RENAUD DELY 
Donc si les médecins disent de le faire, il faudra le faire, Marlène SCHIAPPA. Si les médecins disent « il faut fermer les frontières », il faudra le faire. 

MARLENE SCHIAPPA 
Je pense qu'il faut écouter les médecins. Et c'est pour ça que le président de la République et le Premier ministre ont voulu installer un Conseil scientifique pour véritablement écouter ceux qui savent comment se propage ce virus, comment on l'arrête, comment on le bloque et je crois que c'est une méthode saine de travail pour lutter contre cette pandémie. 

MARC FAUVELLE 
Est-ce que les ministres vont être tous testés dans les jours qui viennent à ce coronavirus. Deux ministres ont été touchés : Franck RIESTER qui va beaucoup mieux, il a d'ailleurs… Enfin, il a d'ailleurs : il a été réélu - c'est sans lien - hier dans sa ville de Coulommiers. Votre collègue Brune POIRSON également. 

MARLENE SCHIAPPA 
Oui. 

MARC FAUVELLE 
Est-ce qu'il va y avoir des tests systématiques de peur que ce virus ne grippe aussi le fonctionnement du gouvernement et de l'exécutif ? 

MARLENE SCHIAPPA 
Ah non, pas du tout. Il n'y a aucun test systématique. Moi j'ai été en contact avec plusieurs personnes qui porteuses du coronavirus comme d'autres membres du gouvernement. Je n'ai pas de symptômes donc je n'ai aucune raison d'être testée. Il n'y a pas de régime de faveur pour les ministres, on est testé quand on a des symptômes et quand on est dans une situation préoccupante et qui nécessite de savoir si oui ou non on est porteur de ce coronavirus, par exemple parce qu'on a été en contact avec beaucoup de personnes etc etc. Mais je crois qu'il faut être très prudent, très réaliste mais aussi faire preuve de sang-froid. Quand on n'a pas de symptômes, on n'a aucune raison de se faire tester au coronavirus. Et d'ailleurs dans certains cas, quand on a des symptômes légers étant donné qu'il n'y a pas de traitement, il n'y a pas forcément de raison non plus. Parce que quand vous êtes positif ou négatif, le traitement dans la majorité des cas nous disent les médecins, il n'y en a pas. Ce sera de prendre du paracétamol et uniquement cela. Donc je crois qu'il faut être très, très prudent encore là-dessus et vraiment aucun traitement de faveur pour les ministres et aucune raison de se faire tester quand on n'a pas de symptômes, même si on a été en contact avec des personnes porteuses de ce virus. 

MARC FAUVELLE 
Jean-Michel BLANQUER, le ministre de l'Education, disait hier à cette même heure sur Franceinfo : plus de la moitié des Français allaient être touchés par cette épidémie. C'est le ministre qui a parlé où ce sont les scientifiques qui lui ont donné ce chiffre ?  

MARLENE SCHIAPPA 
Alors je ne suis pas dans les chiffres de Jean-Michel BLANQUER, mais Jean-Michel BLANQUER est quelqu'un de très raisonnable et qui se base également sur ce qui lui ai dit par les scientifiques, donc nous avons à l'heure actuelle différents scénarios de propagation de ce virus. Et c'est là encore la raison pour laquelle le ministre de la Santé a souhaité pouvoir faire la transparence sur ce qui est dit et sur ce qui est analysé, parce que nous avons plusieurs possibilités et chacun a vu les différents schémas qui circulent de propagation du virus. Il est possible de le ralentir considérablement si chacun cesse de le faire circuler et donc reste chez soi ou, en tout cas, limite au maximum au strict nécessaire les déplacements. Mais si chacun va chez les uns chez les autres, organise des soirées, se promène, ne respecte pas la distanciation, sert des mains, fait des bises, se met à moins d'un mètre dans les files d'attente les uns les autres, dans ce cas-là, oui, le virus circulera considérablement.  

MARC FAUVELLE 
Merci à vous Marlène SCHIAPPA, invitée de Franceinfo. 
 

source : Service d'information du Gouvernement, le 17 mars 2020