Résumé
Q - Les Britanniques refusent de prolonger la période de transition. Existe-t-il encore une marge pour un accord ?
R - On a eu une réunion très importante mardi, à vingt-sept, avec Michel Barnier [le négociateur européen]. Nous sommes très calmes, parce que nous lui avons donné un mandat très clair, parce que nous savons où nous voulons aller : garder un partenaire solide et une relation équilibrée. Nous ne céderons pas à la fébrilité. Le Royaume-Uni a davantage besoin que nous de cet accord. Sur tous les sujets, l'unité des 27 est totale, totale.
Q - Y compris sur la pêche ?
R - En particulier sur la pêche. C'est un sujet hautement politique et nous sommes très vigilants. Personne, parmi les 27, ne remet en cause le principe qu'il faut un accord sur tout. Tout le monde voit bien l'importance de lier les sujets. C'est la manière de protéger clairement nos entreprises, nos pêcheurs, nos agriculteurs mais aussi nos investisseurs. Je rappelle que 70% des poissons pêchés dans les eaux britanniques sont exportés vers l'Union européenne. Ils n'ont aucun intérêt à fermer leurs eaux aux pêcheurs français et européens.
Q - Que prépare la France dans le cas d'un non-accord ?
R - Le Parlement, il y a trois semaines, a donné au gouvernement l'autorisation de procéder par ordonnances s'il n'y a pas d'accord avec les Britanniques sur un certain nombre de sujets.
Sur le tunnel sous la Manche, la protection des épargnants, le secteur de la défense... Nous préparons aussi toutes les infrastructures nécessaires. Il y aura des contrôles à la frontière sur les marchandises et les personnes.
Q - Avec quels plans ?
R - Au niveau européen, il y a des dispositifs de soutien aux secteurs en difficulté. On le voit avec la crise sanitaire, on a la capacité au niveau européen de débloquer des fonds en urgence ou d'utiliser les fonds existants, comme le FEAMP pour la pêche par exemple.
Q - La déclaration politique prévoyait toutefois une avancée avant juillet ?
R - On avait parlé de faire un point d'étape, c'est tout. Certains ont pu penser que si on n'avait aucun accord au mois de juillet, c'était fini. Ce n'est pas vrai.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 juin 2020