Déclaration de Mme Amélie de Montchalin, secrétaire d'État aux affaires européennes, en réponse à une question sur le Plan de relance européen, à l'Assemblée nationale le 30 juin 2020.

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Circonstance : Question au gouvernement à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Madame la Députée,


Oui, hier, à Meseberg, nous avons vécu un moment inédit et décisif pour la France, pour l'Allemagne et pour l'Europe. Inédit parce que c'était la première fois, à la suite de l'initiative franco-allemande du 18 mai dernier, que la France et l'Allemagne ouvraient en commun le chemin de leur présidence de l'Union européenne. Demain, c'est l'Allemagne, dans un an et demi, ce sera la France, et après trois ans d'engagement inlassable du président pour une Europe forte, souveraine et solidaire, trois ans de travail commun avec Angela Merkel, ils ont décidé d'unir leurs forces pour faire réussir l'Europe.

C'est également un moment décisif et le calendrier est déterminant, car nous avons une obligation de résultats, nous devons unir les 27 avec un accord en juillet sur la proposition de budget de la Commission européenne, c'est notre mission commune.

C'est aussi la mission que je mène au service du président de la République, je me suis rendue en Autriche, aux Pays-Bas, je pars ce soir pour la Suède, car nous devons convaincre chaque Etat membre que ce plan est bon pour tous les peuples et pour tous les pays européens.

La position que la France porte, vous la connaissez : ce budget européen doit être ambitieux, il doit permettre de reconstruire notre souveraineté pour le climat, pour l'agriculture, pour la défense, pour le spatial. Le plan de relance, c'est à minima, pour nous, 500 milliards d'euros de subventions budgétaires, c'est absolument essentiel, pour les secteurs et les régions les plus touchés, et nous pensons que nous devons le faire par un endettement commun, avec des ressources propres pour le rembourser, pour ainsi ne pas trop alourdir la charge sur les budgets nationaux.

Vous le savez, beaucoup bénéficient de l'Europe et n'y contribuent pas assez. Je pense ici aux pollueurs, je pense ici à ceux qui importent du plastique, je pense à la taxe carbone aux frontières, je pense aux géants du numérique, je pense aux acteurs financiers, ce ne sont pas de nouveaux impôts sur les ménages et les entreprises, ce sont des ressources pour financer l'Europe ensemble. Et sur ce dernier point, vous le savez, le parlement français aura à en débattre à l'automne. Ce sera un moment de clarification politique : trop, sur ces bancs, ont longtemps été des Européens du bout des lèvres ; à l'automne, ils devront clarifier s'ils sont pour ou s'ils sont contre cette Europe forte que la chancelière et le président bâtissent, à la suite de Simone Veil et de beaucoup d'autres de nos pères fondateurs.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er juillet 2020