Interview de M. Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé, à RTL le 2 juillet 2020, sur la mise en œuvre de moyens (protection des personnes fragiles, protection dans les Ehpad, campagne de tests) pour éviter une reprise de l'épidémie.

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Média : Emission L'Invité de RTL - RTL

Texte intégral

ALBA VENTURA
Bonjour Olivier VERAN.

OLIVIER VERAN
Bonjour Alba VENTURA.

ALBA VENTURA
Il y a plusieurs villes d'Europe, notamment au Portugal, en Angleterre et en Allemagne, qui viennent de procéder à des reconfinements locaux, est-ce que vous l'envisagez chez nous ?

OLIVIER VERAN
Nous l'avons envisagé, nous le réalisons en Guyane avec un certain nombre de restrictions d'ouverture de lieux publics, étant donné qu'il y a là-bas une reprise épidémique. En France métropolitaine nous identifions plus de 200 clusters depuis le déconfinement, mais depuis 10 semaines consécutives le nombre de cas se réduit et nous avons tous les indicateurs qui montrent que la situation est contrôlée, au prix, je le dis, d'une politique extrêmement offensive, de tests, d'isolement, de contact tracing, et puis au prix de l'effort demandé aux Français qui est de conserver l'application des gestes barrières, la distanciation sociale, le port du masque partout où c'est recommandé.

ALBA VENTURA
Donc vous excluez, pour l'instant en tout cas, qu'on reconfine là où il y a des clusters, des clusters scolaires, des clusters de travailleurs agricoles, j'ai vu ça, dans le Sud, des travailleurs venant d'Espagne d'ailleurs.

OLIVIER VERAN
Oui, il y a des endroits qui mélangent le confinement, mais le confinement à plusieurs dans un site fermé, avec parfois de la précarité aussi, qui peut faciliter la circulation du virus. Ce que je peux vous dire c'est que depuis plus de 10 semaines que nous avons levé le confinement et que nous traquons le virus, nous le faisons avec efficacité, puisqu'il n'y a pas eu de diffusion communautaire à partir d'un cluster, c'est-à-dire que les zones d'activité du virus restent cantonnées à des lieux précis, et que grâce à la politique de tests et de contact tracing, depuis 10 semaines…

ALBA VENTURA
Ça ne s'étend pas.

OLIVIER VERAN
Contrairement à ce que vous constatez dans plusieurs pays autour de nous, vous avez cité notamment l'Allemagne, qui a dû faire face à une diffusion communautaire du virus et a dû faire un confinement local, nous n'avons pas eu besoin d'avoir recours à cette mesure.

ALBA VENTURA
Vous parlez de cette campagne de tests, notamment de tests PCR, donc dans le nez, que vous avez lancée en Ile-de-France, ça donne de premiers résultats, et est-ce que vous allez l'étendre ?

OLIVIER VERAN
Plusieurs centaines de milliers de Franciliens ont déjà reçu une lettre de l'Assurance maladie, les invitant, s'ils le souhaitent, à se faire tester, même sans symptômes, même sans ordonnance, parce que nous voulons tester massivement en population symptomatique, d'ailleurs je le dis aux Français, ils peuvent se faire tester au moindre doute, avant de partir en vacances, sur leur lieu de vacances, au retour de vacances, s'ils ont un soupçon, s'ils ont un doute, une inquiétude, nous avons largement les capacités de les tester…

ALBA VENTURA
Et c'est gratuit ?

OLIVIER VERAN
C'est sur ordonnance, et c'est remboursé à 100 %, ou sans ordonnance lorsqu'ils ont reçu un bon de l'Assurance maladie, aucun frein ne doit exister. Le nombre de tests, d'ailleurs, augmente cette semaine, nous nous rapprochons des 300.000 tests hebdomadaires, signe que le message est entendu. Et par ailleurs, permettez-moi d'en profiter parce que c'est important, avant de partir en vacances les Français peuvent, et devraient, télécharger le logiciel StopCovid sur leur Smartphone…

ALBA VENTURA
Ça ne marche pas !

OLIVIER VERAN
Si ça marche, ça marche.

ALBA VENTURA
Non.

OLIVIER VERAN
Il y a plus de 2 millions de connexions, c'est important parce que…

ALBA VENTURA
14 positifs et 1,5 million de connexions, c'est ça ?

OLIVIER VERAN
Mais ce qui veut dire, Alba VENTURA, que, un, la circulation du virus est plus faible, et c'est tant mieux, ce qui veut dire qu'il y a déjà plusieurs millions de Français qui se sont équipés, et je le dis, surtout que les Français vont être amenés à côtoyer des gens sur leur lieu de vacances, s'équiper de ce logiciel est une assurance pour eux d'être prévenus si jamais ils ont été en contact avec le virus, ça ne les contraint à rien, c'est anonyme, c'est sécurisé et c'est gratuit.

ALBA VENTURA
Olivier VERAN, ministre de la Santé, est-ce que nous sommes prêts en cas de rebond de l'épidémie, pour la rentrée notamment, puisque c'est de ça qu'on parle ?

OLIVIER VERAN
Vous voyez d'abord que nous mettons tout en oeuvre pour éviter un rebond de l'épidémie. Je le disais, depuis 10 semaines le virus décroît, nous détectons chaque jour des clusters, nous les identifions, nous traçons, nous isolant, avec l'aide de l'Assurance maladie, des agences régionales de santé, des professionnels de santé, et nous avons préparé un plan, en cas de rebond de l'épidémie, de manière à éviter à tout prix de revenir à une solution de confinement généralisé. Une protection des personnes les plus fragiles, une protection dans les EHPAD, une politique renforcée de tests et de contact tracing, etc., etc.

ALBA VENTURA
Et vous allez demander aux entreprises de prévoir 10 semaines des stocks de masques pour leurs salariés, c'est une consigne aux entreprises obligatoire ?

OLIVIER VERAN
C'est une consigne qui est fondamentale de respecter, nous l'avons vu, notre pays n'était pas suffisamment doté de masques, il y avait eu des consignes qui n'étaient pas suffisamment appliquées, sans doute pas suffisamment claires, qui date d'il y a plusieurs années, les entreprises doivent pouvoir protéger leurs salariés.

ALBA VENTURA
Mais vous avez vu ce que disent les entreprises, elles disent que vous vous défaussez sur elles, normalement c'est à vous de prévoir ce genre de choses.

OLIVIER VERAN
Mais personne n'a dit qu'elles le feraient seules, nous les accompagnons, Agnès PANNIER-RUNACHER, la secrétaire d'Etat à l'Industrie, l'a dit, et nous développons d'ailleurs des masques lavables, nous sommes le seul pays à avoir des masques lavables normés efficaces, qui sont produits, notamment par nos entreprises, justement pour permettre à chacun…

ALBA VENTURA
Vous allez financer ces masques, ou ce sont les entreprises qui les financent ?

OLIVIER VERAN
Les entreprises ont vocation à protéger leurs salariés, il y un code du travail qui existe, il y a des règles qui existent, nous les accompagnons depuis le début, nous continuerons à le faire, nous verrons sous quelle forme, mais il est fondamental d'être capable d'avoir des stocks efficaces dans les territoires. Pourquoi ?

ALBA VENTURA
Et donc vous leur dites que c'est obligatoire ?

OLIVIER VERAN
Pourquoi Alba VENTURA ? Je ne suis pas ministre…

ALBA VENTURA
Vous ne me répondez pas.

OLIVIER VERAN
Je ne suis pas ministre de l'Industrie. Pourquoi est-ce que c'est important ? parce qu'on a vu que quand on a un seul stock centralisé dans un grand entrepôt, un, on peut en perdre le fil, alors ça n'arrivera plus, deux, ce n'est pas les meilleures conditions de stockage possibles, et puis trois, la logistique pour les répartir sur le territoire prend trop de temps, donc être capable de décentraliser, de déconcentrer des stockages de matériels de protection, au sein des territoires, au sein des entreprises, des hôpitaux, dans les cabinets médicaux, c'est important.

ALBA VENTURA
Olivier VERAN, est-ce que vous pensez que les discothèques pourraient rouvrir cet été ? Je vous pose la question parce que les patrons de discothèques sont aux abois, ils espèrent que le 10 juillet, par exemple, pourrait être jouable.

OLIVIER VERAN
Les patrons de discothèques sont reçus à mon ministère par Laurent PIETRASZEWSKI, qui est secrétaire d'Etat à la fois à la Santé et au Travail, pour discuter des conditions de fonctionnement aujourd'hui, et surtout de la difficulté et la détresse rencontrées par un nombre important d'acteurs du monde de la nuit. Il y a des difficultés qu'on peut parfaitement comprendre à rouvrir en l'état les discothèques, Alba VENTURA, et la Suisse vient d'en faire, hélas, l'expérience, puisqu'il y a une personne qui était positive en discothèque et on se retrouve avec 300 personnes qui sont confinées chez elles pendant plus de 10 jours. La santé des Français avant tout, ce qui n'exclut pas, évidemment, de devoir accompagner ces professionnels qui ont une activité commerciale, qu'il est important de pouvoir, encore une fois, accompagner dans la durée, donc personne ne doit être laissé sur le bord du chemin, mais la santé des Français avant tout.

ALBA VENTURA
Monsieur le ministre, est-ce que vous avez dénombré en EHPAD ce que j'appelle, moi, « les victimes collatérales du coronavirus », c'est-à-dire nos anciens qui sont morts, non pas à cause du virus, mais parce qu'ils ont cessé de s'alimenter, parce qu'on leur déposait un plateau devant la porte ou parce que ceux chez qui le stress ou l'angoisse a provoqué des AVC ? Je vous parle de cas, Monsieur le ministre, que nos auditeurs nous racontent, ou que je pourrais moi-même vous raconter, est-ce que vous les avez dénombrés ?

OLIVIER VERAN
Il y a, il faut savoir, en temps normal, 10 décès par jour en EHPAD en France, 300 décès…

ALBA VENTURA
Je parle de victimes du confinement, pas de victimes du virus.

OLIVIER VERAN
Pardon, bien plus de 10 décès par jour, il y a près de 100.000 morts, je crois, chaque année en EHPAD, excusez-moi, près de 300 décès par jour en EHPAD habituellement, en temps normal. Il y a eu une surmortalité, que nous avons mesurée, liée au Covid, et nous avons des données de l'INSEE, qui est un organisme indépendant, qui montrent que la surmortalité attendue en France, y compris en EHPAD, sur la période de l'épidémie, n'est pas supérieure au chiffre que nous avons annoncé, donc nous sommes à peu près à 10.000 victimes liées au Covid dans les EHPAD. Ensuite, vous savez, ça a été très dur pour les EHPAD, ça a été très dur pour les personnes âgées, d'ailleurs pas qu'en EHPAD, les personnes âgées isolées, à domicile, qui n'ont pas pu voir leur famille comme elles le souhaitaient…

ALBA VENTURA
Dur pour les familles aussi.

OLIVIER VERAN
Ce qu'on appelle le syndrome de glissement. Alba VENTURA, on a vu, les premières semaines, que dès qu'il y avait un malade contaminé dans un EHPAD il y en avait ensuite 30 autres, avec une mortalité qui était élevée. Etre capable d'isoler, ce n'était pas isoler avec cruauté, c'était isoler avec humanisme, et je ne crois pas que la règle ait été qu'un plateau soit déposé devant une porte, je crois que les soignants, dans les EHPAD, on fait le maximum, le maximum, dans des conditions extrêmement difficiles, pour accompagner dans la durée les personnes âgées en perte d'autonomie. C'est dur, c'était une situation humaine, je l'ai déjà dit, la plus difficile sans doute pour notre pays.

ALBA VENTURA
Olivier VERAN, vous vous êtes couché très tard, après 10 heures de négociations dans le cadre du Ségur de la santé, les négociations avec l'hôpital. Vous avez mis sur la table une enveloppe de 6 milliards d'euros, est-ce qu'on sait comment ça va se répartir ?

OLIVIER VERAN
J'ai mis effectivement sur la table, enfin j'ai mis, le gouvernement, le président de la République, le Premier ministre, ont mis 6 milliards d'euros, c'est considérable, Alba VENTURA, c'est 40 fois plus que les revalorisations annuelles des salaires à l'hôpital opérées par le précédent gouvernement, 40 fois plus. 6 milliards d'euros, ça paraît abstrait comme ça pour les Français…

ALBA VENTURA
Mais enfin, on vient de tellement loin !

OLIVIER VERAN
Bien sûr qu'on vient de loin, et c'est pour ça que cet effort est colossal, c'est le plus gros effort jamais réalisé pour le secteur de la santé, on parle de plus d'1,5 million de salariés, pour la plupart des femmes, pour la plupart des femmes, avec un décrochage de leur revenu par rapport au revenu moyen…

ALBA VENTURA
C'est possible 300 euros d'augmentation pour chacun, on va y arriver ou c'est trop ?

OLIVIER VERAN
Tout dépend de ce que vous appelez chacun, est-ce que vous parlez de chacun avec les soignants, les infirmières, les médecins, est-ce que vous parlez de chacun en parlant de l'électricien, je n'oppose pas les uns aux autres, je vous dis que nous sommes en discussion avec les syndicats, pour qu'à partir de cette enveloppe, qui est colossale, nous puissions être capables, ensemble, de déterminer le bon moyen de rémunérer à leur juste valeur l'ensemble des professions à l'hôpital. Nous avançons, 10 heures de négociations, vous l'avez dit, on a terminé à 1h30 du matin hier, on va se revoir, signe qu'on discute, et on a d'ailleurs beaucoup de points de convergence sur le diagnostic.

ALBA VENTURA
Je me demandais par rapport aux sous-traitants, parce que dans le cas des agents de propreté en grève à l'hôpital de Valenciennes, vous savez, ils font partie de la société ONET, eux n'ont obtenu qu'une prime de 150 euros, ils sont en grève, est-ce que vous demandez au secteur des sous-traitants de mettre la main à la poche, mais rapidement ?

OLIVIER VERAN
Nous avons déjà fait un appel pour que toutes les premières lignes qui ont permis de faire fonctionner notre pays, et plus encore notre système sanitaire, soient reconnues pour l'action déterminée qu'elles avaient conduite, je le dis, pour les situations que vous évoquez, je le dis de façon plus générale pour les aides à domicile par exemple, où j'ai demandé aux départements de faire un geste de soutien pour ces aides à domicile, qui sont des personnes qui sont des travailleurs pauvres, et qui sont indispensables à notre quotidien. Vous savez, cette crise épidémique elle a mis en exergue, elle a mis en valeur, elle a mis en lumière, celles et ceux qui font tourner notre société sans qu'on s'en aperçoive au quotidien, on s'est senti vulnérable pendant cette crise du Covid, et on était content de pouvoir compter sur des gens qui étaient en état de prendre soin de nous, il ne faut pas les oublier, et c'est pour ça que je veux aller vite avec ce Ségur de la santé, pour ne pas laisser retomber l'émotion et être capable de les remercier dans la durée.

ALBA VENTURA
Monsieur le ministre, Agnès BUZYN, à laquelle vous avez succédé, a été auditionnée dans le cadre de la commission d'enquête de l'Assemblée à propos de la gestion de la crise. D'abord, est-ce que vous avez trouvé Agnès BUZYN convaincante ?

OLIVIER VERAN
Je ne peux pas commenter une commission d'enquête Alba VENTURA, puisque je suis moi-même convoqué par cette commission d'enquête sous serment le 28 juillet, je ne peux pas interférer avec cette commission d'enquête qui est en cours. Non pas que je ne veuille pas en parler, et, vous le savez, si vous aviez un doute, que je soutiens du fond du coeur Agnès BUZYN et que je la remercie pour l'action qu'elle a conduite…

ALBA VENTURA
Vous avez un avis, ce n'est pas un tribunal…

OLIVIER VERAN
Mais je ne peux pas… je vais être auditionné en commission d'enquête, je ne peux pas faire de commentaire. Vous avez je suis bavard et que je n'élude aucune question…

ALBA VENTURA
Non, je sais bien, mais… regardez. Agnès BUZYN dit « le ministre n'a pas à connaître la totalité des produits en stock », Roselyne BACHELOT hier dit « un ministre doit être au courant de tout », vous avez bien un avis, vous pouvez bien trancher.

OLIVIER VERAN
Je vous rassure, j'ai un avis sur cette question, que j'exprimerai en commission d'enquête, je le réserve aux parlementaires.

ALBA VENTURA
Le président va s'exprimer dans la presse régionale demain matin, on vient de l'apprendre, d'abord est-ce que vous avez des nouvelles du remaniement ?

OLIVIER VERAN
Non, pas plus que vous Alba VENTURA, c'est-à-dire que j'en entends parler du soir au matin, du matin au soir, avec des rumeurs en tout genre, l'avantage c'est que je suis parfaitement mobilisé par mon travail, vous l'avez dit, 10 heures de négociations avec les syndicats hier, je serai au CESE en quittant votre studio pour parler de l'hôpital, et ça mobilise toute mon énergie et mon attention.

ALBA VENTURA
Est-ce que les comptes de la Sécu doivent rester dans le giron du ministère de la Santé ou être sous la coupe de Bercy ?

OLIVIER VERAN
Les comptes de la Sécu sont depuis très longtemps partagés, Alba VENTURA, entre la Sécu et Bercy, puisqu'on parle de comptes, et qu'on parle de santé.

ALBA VENTURA
Et c'est une bonne ou une mauvaise chose que ce soit partagé ?

OLIVIER VERAN
Si vous me donnez la capacité de déterminer par moi-même le budget alloué à la santé des Français, vous me faites… là vous prenez un risque, allais-je dire… non, il est évident que Bercy, et le ministre, les comptes publics, englobent les comptes sociaux, c'est comme ça historiquement, depuis toujours. Je ne suis pas sûr de comprendre votre question, je la vois poindre entre les lignes…

ALBA VENTURA
Non, mais vous savez qu'il est question de remanier des pôles dans le remaniement gouvernemental.

OLIVIER VERAN
Il est question de tellement de choses Alba VENTURA !

ALBA VENTURA
Donc voilà, je voulais savoir si…

OLIVIER VERAN
Il est question de tellement de choses. Il y a un gouvernement qui est au travail, il y a un conseil des ministres demain, nous avons à la fois les sujets sanitaires que nous avons évoqués, le Covid, le Ségur, et bien d'autres choses, la relance économique, lutter contre le chômage, permettre l'insertion des jeunes. Hier Christelle DUBOS, ma secrétaire d'Etat, a annoncé 55 millions d'euros d'aide alimentaire supplémentaires, c'est la moitié, c'est 50 % du budget national annuel pour l'aide alimentaire. Nous sommes parfaitement mobilisés et en action, c'est ça qui compte.

ALBA VENTURA
Merci beaucoup Olivier VERAN.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 3 juillet 2020