Déclaration de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur la situation des Ouïghours en Chine, au Sénat le 22 juillet 2020.

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Circonstance : Question d'actualité au Sénat

Texte intégral

Monsieur le Sénateur,


C'est une question grave, sur laquelle je me suis déjà exprimé hier. Et effectivement, l'ensemble des témoignages, des documents relayés par la presse, des documents fournis par les organisations de défense des droits de l'Homme, l'ensemble de ces témoignages sur la situation au Xinjiang fait état de pratiques injustifiables qui ne peuvent être ignorées. Elles vont à l'encontre des principes universels inscrits dans les grandes conventions internationales des droits de l'Homme.

Nous parlons d'internement des Ouïghours, de camps de détention massive, nous parlons de disparitions, de travail forcé, de destruction du patrimoine culturel ouïghour, en particulier des lieux de culte, de la surveillance de la population et, plus globalement, de tout un système répressif mis en place dans cette région.

Nous ne pouvons accepter cette situation. Et nous nous sommes exprimés à de nombreuses reprises, avec nos partenaires européens. Nous avons marqué nos graves préoccupations à l'égard, en particulier, des camps d'internement, dont nous avons demandé la fermeture. Et nous continuerons, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, à condamner fermement ces pratiques.

Je constate que les autorités chinoises ont réagi aujourd'hui à mes propos. Nous avons bien pris note de leur réponse. Mais, pour autant, nos positions restent maintenues et elles sont bien connues des autorités chinoises, puisque le président de la République, lorsqu'il s'est rendu en Chine en novembre dernier, en avait fait part avec beaucoup de fermeté.

Nous poursuivrons notre action. Et il y a, d'une certaine manière, une solution simple, qui serait que la Chine permette l'accès des observateurs internationaux du Conseil des droits de l'Homme, de la Haute commissaire aux droits de l'Homme, Mme Bachelet, de se rendre sur place pour faire toute la lumière sur cette situation. Ce serait la bonne réponse pour informer l'opinion publique mondiale de la gravité des faits dans cette région du Xinjiang.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juillet 2020