Texte intégral
JULIEN LANGLET
Bonjour Roxana MARACINEANU.
ROXANA MARACINEANU
Bonjour.
JULIEN LANGLET
La ministre des Sports, invitée ce matin de France Info. C'est un grand jour pour le sport français, Madame la Ministre ?
ROXANA MARACINEANU
Oui, a un grand jour de voir le Paris-Saint-Germain accéder à ce niveau de compétition, ça fait un moment qu'il tournait autour du carré de tête, là ils assurent déjà a minima la médaille d'argent, comme on dit, même si ça ne se fait pas au foot, mais on est très heureux de voir Paris et puis surtout Lyon ce soir qu'on va soutenir pour espérer pourquoi pas une finale franco-française.
JULIEN LANGLET
Vous aviez tenu à être présente dès hier soir à Lisbonne, pour soutenir justement les clubs français, Paris hier, Lyon ce soir.
ROXANA MARACINEANU
Oui, parce que c'est les moments les plus difficiles. Moi je suis là quand c'est dur et c'était important de faire ce que les gens attendaient finalement de Paris, depuis un moment, et on sait qu'à ce niveau de compétition, faire ce que les autres attendent de vous, ce n'est pas simple. Ils l'ont fait avec brio, à leur niveau, sans blesser, c'est ce qui était le plus important, pour pouvoir avoir une chance de réaliser l'exploit en finale dimanche.
JULIEN LANGLET
Est-ce une revanche aussi un petit peu pour le football français, parfois un petit peu décrié sur la scène européenne pour son manque de résultats ?
ROXANA MARACINEANU
Eh bien c'est clair qu'on a vu sur le terrain des joueurs qui avaient faim, qui avaient faim de victoire, envie de jouer, et prêts à en découdre avec une équipe allemande, que leur entraîneur connaissait bien. C'est ça aussi je pense qui a fait la différence, l'expérience de Thomas TUCHEL par rapport aux Allemands qui étaient en face, par rapport à cet entraîneur qu'ils connaissaient bien, un véritable chef d'orchestre, et vraiment je voulais adresser mes félicitations à l'entraîneur, aux joueurs et au staff du Paris-Saint-Germain, pour qui ce n'était pas simple, l'arrêt du championnat n'était pas simple, pour personne, mais ils ont eu le temps de se remettre, de se réathlétiser après cette période d'arrêt, et puis de revenir en forme. Nous, ce qu'on a voulu, c'est vraiment leur donner la possibilité aux joueurs d'être frais et d'attaquer cette nouvelle saison et cette fin de saison, pour les deux clubs qui étaient qualifiés, de la meilleure des manières.
ROXANA MARACINEANU
Alors, vous parlez du championnat, Madame la Ministre, ça tombe bien, beaucoup d'incertitudes pèsent sur la reprise de la Ligue 1, aussi sur pas mal de sports collectifs pour la rentrée, à cause du Covid. La reprise de la Ligue 1, elle était prévue vendredi, c'est toujours le cas, mais le calendrier il est déjà chamboulé avec la découverte de plusieurs cas de Covid au sein du club marseillais, que devait affronter le club de Saint-Etienne, entraîné par Claude PUEL ; Claude PUEL qui a un message pour vous Madame la Ministre. On l'écoute et on en parle juste après.
CLAUDE PUEL
Dès la première journée on se retrouve avec un handicapé, et ça continuera pour les autres journées. Là on aurait pu très bien penser que les joueurs négatifs de Marseille puissent être disponibles, et mettre en quarantaine ceux qui ont été testés positifs. Dans ces conditions, prévoir le championnat, sincèrement je suis très pessimiste quant à sa tenue. Si c'est une question de prudence, eh bien il faut arrêter, il faut tout arrêter.
JULIEN LANGLET
Voilà, Claude PUEL, l'entraîneur de Saint-Etienne, qui devait affronter donc Marseille vendredi, match reporté. Que répondez-vous à Claude PUEL, Roxana MARACINEANU ?
ROXANA MARACINEANU
Oui, c'est difficile cette rupture d'équité entre les équipes, vous l'avez évoqué tout à l'heure entre les différents pays. On ne joue pas de la même manière selon la situation sanitaire des pays, et là ça va être compliqué, cette rupture d'équité entre les territoires, puisque le virus ne circule pas pareil dans toutes les régions en France, néanmoins il faut faire attention, et puis il faut jouer à ça, en fait, à ce jeu de reports de matchs. Maintenant on écoutera les instances, les clubs, sur les solutions qu'ils auront à proposer, mais jouer un match dans une équipe qui n'est pas complète, qui ne peut pas aligner ses meilleurs joueurs, je pense que c'est tout aussi compliqué que de reporter un match.
JULIEN LANGLET
Il ne faut pas reporter le championnat ?
ROXANA MARACINEANU
Quand on dit qu'il faut l'arrêter, personne n'est content, quand on dit qu'il doit reprendre dans ces conditions-là, il y a aussi des mécontents. Maintenant, je pense que le sport doit continuer, doit reprendre, surtout en septembre, tous les sports, les protocoles qui nous sont proposés à juste titre, vous le voyez, eh bien sont assez sérieux, sont conséquents, donc on peut faire confiance aux équipes et au sérieux du travail qu'on a avec les instances sportives, avec la ligue, avec la fédération, et il faut que le football reprenne. Hier, pour la première fois j'étais dans un match à huis clos, puisque chez nous 5 000 personnes sont autorisées dans les stades, ce n'est pas du tout le même sport.
JULIEN LANGLET
Le protocole, vous en parliez à l'instant, est-ce qu'il n'est pas trop strict pour les clubs français ?
ROXANA MARACINEANU
Il est strict comme il faut qu'il le soit. On se doit protéger la santé des joueurs, la santé des supporters aussi. Si on a autorisé 5 000, avec des dérogations possibles dans un sens, comme dans l'autre, c'est pour que tout le monde puisse participer à la fête. C'est vrai que c'était triste hier soir de pas avoir les supporters de Paris qui attendaient ce moment depuis longtemps, présents au stade, et d'ailleurs j'en appelle à leur responsabilité pour qu'ils fêtent cet accès en finale et puis je l'espère la victoire de nos équipes dimanche, mais en toute responsabilité, en restant chez eux, en restant avec leurs amis proches dont ils sont sûrs de la non-contamination par rapport à ce virus, et éviter au maximum du possible les rassemblements, y compris dans la rue, puisque de toute façon ils seront interdits dimanche.
JULIEN LANGLET
Vous demandez…
ROXANA MARACINEANU
Et ce soir déjà.
JULIEN LANGLET
Vous demandez en clair aux supporters de ne pas se rassembler par exemple à Paris, sur les Champs-Elysées, par exemple ?
ROXANA MARACINEANU
Oui, bien sûr, parce qu'il en tient de leur santé et c'est vraiment pour eux qu'on fait, qu'on met ces mesures en place. Je comprends que c'est difficile et j'ai fait tout mon possible pour représenter la France, les équipes des supporters hier et ce soir au stade. Maintenant voilà, il faut vivre ce moment d'émotion et ce moment de joie avec ses proches, c'est déjà bien qu'on puisse le faire, vu ce qu'on a vécu ces derniers mois, où on devait rester tout seul chez soi.
JULIEN LANGLET
Bon, vous savez que c'est une demande très très difficile que vous êtes en train de faire ce matin sur France Info.
ROXANA MARACINEANU
Bien sûr, je le sais.
JULIEN LANGLET
Un dernier mot sur les dérogations, on sait que le Club de Lens, par exemple, qui doit recevoir Paris bientôt, a demandé de pouvoir accueillir 15 000 personnes. Est-ce que vous y êtes favorable ?
ROXANA MARACINEANU
C'est au préfet de décider. Je suis favorable pour leur laisser la main, parce que c'est eux qui connaissent le mieux la situation sanitaire de leur région, et c'est eux qui sont à même d'étudier aussi les protocoles que leur proposent les organisateurs. Quand ce sera possible, nous le ferons, des matches, un sport populaire, pour que ça puisse reprendre avec des supporters, avec du monde dans les stades. Quand ça ne sera pas possible, eh bien ce sera à huis clos, et quand il faudra reporter les matchs, parce que les équipes ne peuvent pas jouer, on le fera. Je suis aussi totalement en empathie avec les joueurs, pour avoir fait le test de dépistage moi-même pour venir au Portugal, ce n'est pas facile avec ces tests assez invasifs, pour le moment, néanmoins il faut s'y soumettre, s'ils doivent le faire tous les deux jours c'est aussi compliqué, pour les sportifs de haut niveau, mais c'est la condition pour que le sport puisse reprendre.
JULIEN LANGLET
Toute dernière question, rapidement, Roxana MARACINEANU. Vous êtes sur place à Lisbonne, est-ce que vous savez si le président de la République a prévu d'assister à la finale dimanche ?
ROXANA MARACINEANU
Eh bien écoutez, on espère tous que ce sera une finale où on verra nos deux équipes s'aligner, et je ferai tout mon possible pour convaincre le président pour qu'il y soit, mais je pense que je n'aurais pas beaucoup de mal.
JULIEN LANGLET
Merci Roxana MARACINEANU, ministre des Sports, merci d'avoir accepté ce matin l'invitation de France Info.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 20 août 2020