Interview de Mme Roxana Maracineanu, ministre des sports, à RMC le 24 août 2020, sur la finale de la Ligue des champions.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : Emission Forum RMC FR3 - RMC

Texte intégral

APOLLINE DE MALHERBE

Et tout de suite, on est avec Roxana MARACINEANU, bonsoir… Bonjour !

ROXANA MARACINEANU
Bonjour.

APOLLINE DE MALHERBE
Je dis « bonsoir » parce que vous étiez hier soir évidemment sur place pour le match. Vous êtes encore d'ailleurs ce matin à Lisbonne. Vous êtes la Ministre déléguée aux Sports. D'abord un mot : vous n'étiez pas forcément supporter du PSG au départ mais déception tout de même.

ROXANA MARACINEANU
Ah si ! J'étais clairement supporter du PSG !

APOLLINE DE MALHERBE
Ah ! Vous voulez dire comme tous les Français hier soir, il le fallait.

ROXANA MARACINEANU
Oui. En début de semaine, j'étais évidemment partagée parce que Lyon a fait aussi un super parcours. Mais là en arrivant, oui, évidemment que je soutenais plus le PSG que le Bayern.

APOLLINE DE MALHERBE
Mais justement, quand vous voyez les réactions notamment des Marseillais, on voit que tous les Français n'étaient pas derrière le PSG.

ROXANA MARACINEANU
Je pense que si le PSG avait gagné, toute la France aurait été très heureuse mais là aussi, je crois qu'il faut relever vraiment ce parcours extraordinaire des deux équipes et puis le gain d'expérience que ça représente, surtout pour Paris qui était resté aux portes des quarts de finale et n'avait jamais atteint la finale. Voilà. Jouer contre une équipe pour qui c'était hier soir la sixième victoire, on peut dire que c'est un petit manque d'expérience mais voilà. Maintenant, ça va devenir quelque chose de normal d'arriver en demi-finale, en finale et ils vont, je pense, accumuler les finales et s'en sorti beaucoup mieux l'année prochaine.

APOLLINE DE MALHERBE
Un petit mot quand même sur celui qui a marqué contre le PSG, COMAN. D'abord, Louis, son parcours ?

LOUIS AMAR
Kingsley COMAN, vingt-quatre ans, formé au Paris-Saint-Germain où il est arrivé à neuf ans. C'est là qu'il a fait ses débuts en professionnel en 2013. Il a quitté le PSG pour trouver du temps de jeu, symbole de la fuite des jeunes talents parisiens.

APOLLINE DE MALHERBE
Madame la Ministre, quand on entend ça, est-ce qu'on ne se dit pas qu'au fond, c'est peut-être aussi le symptôme de cette France qui a du mal à garder ses joueurs ?

ROXANA MARACINEANU
C'est vrai que c'était une consolation hier soir de voir autant de Français sur le terrain, beaucoup dans l'équipe adverse. En même temps, on le sait, on sait que la France est une belle école de sport de manière générale, en football mais pas seulement. Une belle école d'entraîneurs aussi, beaucoup d'entraîneurs qui s'exportent. Ecoutez, le sport c'est la mobilité, c'est des allers mais c'est aussi des retours. Donc rien que quand ils seront en équipe de France, ce seront des joueurs de talent et d'expérience qui apporteront à la France l'expérience qui fait qu'on a déjà deux titres de champion du monde en football. Donc voilà, il faut que nos équipes aussi aujourd'hui, qu'elles soient avec beaucoup de Français ou moins de Français gagnent en expérience et s'approchent petit à petit du but.

APOLLINE DE MALHERBE
Un mot sur ces heurts désormais habituels. Cent quarante-huit personnes interpellées hier soir en marge des stades. Est-ce que ça veut dire qu'il faut s'y habituer désormais ? Comment on fait pour lutter contre ça ?

ROXANA MARACINEANU
Grande mobilisation hier soir des policiers, trois mille policiers mobilisés, quelques dizaines d'interpellations et des verbalisations pour non-port du masque dans les bars. C'est vrai que c'était quelque chose d'attendu finalement, on redoutait beaucoup cette soirée. On a ouvert le Parc des Princes, le Camp des Loges pour pouvoir permettre aux Français, aux Parisiens de suivre ce match en sécurité dans un protocole sanitaire déjà défini à l'avance. Néanmoins c'est un match de football avec des supporters jeunes, passionnés, qui étaient vraiment très heureux de ce parcours de l'équipe qu'ils soutiennent toute l'année et depuis des années.

APOLLINE DE MALHERBE
Roxana MARACINEANU, 7 heures 46 sur RMC. On est également avec Claudie qui nous a appelés au 32 16 depuis le Var et je voudrais que vous puissiez lui répondre, Madame la Ministre, parce que Claudie, bonjour…

CLAUDIE, AUDITRICE DU VAR
Bonjour.

APOLLINE DE MALHERBE
Vous vouliez parler justement de la Ligue des champions féminine et vous trouvez qu'on n'en parle pas assez.

CLAUDIE
Exactement. Je suis scandalisé parce qu'on n'en parle pas, alors que le PSG a gagné en quart de finale contre Arsenal, l'OL contre le Bayern et on ne nous parle absolument pas des filles qui ont un jeu magnifique, qui vont s'affronter. L'OL et le PSG vont s'affronter en demi-finale, donc il y aura forcément une finaliste française et on ne nous parle jamais d'elles alors que leur jeu est magnifique. Je trouve ça scandaleux, scandaleux alors qu'on nous parle de parité sans arrêt.

APOLLINE DE MALHERBE
Eh bien Claudie, vous avez pu rétablir justement la parité ce matin en vous exprimant au 32 16.

CLAUDIE
Exactement.

APOLLINE DE MALHERBE
Vous aviez la parole. Un dernier mot là-dessus, Roxana MARACINEANU.

ROXANA MARACINEANU
Eh bien je serai pour la finale a minima voire pour la demi-finale mercredi. On en a parlé hier de ce magnifique foot français aussi qui réussit bien, les mêmes clubs : PSG, OL avec d'autres clubs français aussi qui jouent maintenant vraiment à parité. Et mon objectif à moi, c'est aussi de donner un vrai statut aux joueuses de football mais pas que, des autres sports collectifs aussi parce que c'est ça aussi qui va faire progresser la discipline et plus de femmes aussi puissent s'adonner à cette passion et que derrière elles puissent en faire un vrai métier. Et aujourd'hui, toutes nos félicitations à ces deux équipes qui ont atteint ces niveaux.

APOLLINE DE MALHERBE
Merci beaucoup, merci Roxana MARACINEANU d'avoir été en direct sur RMC depuis Lisbonne. Bon retour vers la France et merci à Claudie qui a appelé le 32 16 depuis Cogolin


source : Service d'information du Gouvernement, le 25 août 2020