Entretien de M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État au tourisme, aux Français de l'étranger et à la francophonie, avec France 3 le 31 août 2020, sur le secteur du tourisme confronté à l'épidémie de Covid-19.

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Intervenant(s) : 
  • Jean-Baptiste Lemoyne - Secrétaire d'État au tourisme, aux Français de l'étranger et à la francophonie

Texte intégral

Q - On accueille Jean-Baptiste Lemoyne. Bonsoir.

R - Bonsoir.

Q - Vous êtes secrétaire d'Etat chargé du tourisme. Alors c'est 500.000 personnes qui travaillent dans le domaine du tourisme en Ile-de-France. Qu'est-ce que vous leur dites ce soir, à ces personnes qui s'inquiètent, bien évidemment, pour leurs emplois ?

R - Eh bien, je leur dis tout simplement que l'Etat a été et continuera d'être au rendez-vous pour eux, pour préserver les emplois, les entreprises. C'est ce que nous avons fait depuis le début de la crise, avec un plan, notamment, dévoilé le 14 mai, 18 milliards d'euros, d'aides, de subventions, d'investissements pour le secteur. Et si on prend le cas de l'Ile-de-France, spécifiquement, je peux vous donner les chiffres à jour, c'est près de trois milliards d'euros de prêts garantis par l'Etat, qui ont été octroyés à pas loin de vingt mille entreprises franciliennes, hôtels, restaurants, prestataires divers. Et donc, ça répond notamment au problème de trésorerie qu'évoquait l'un des intervenants dans le reportage. Donc, on continuera à être là, dans la durée.

Q - Jusqu'à quand justement ? Parce que ces aides, elles vont perdurer jusqu'à quand ? Puisqu'on sait que les prochains mois s'annoncent compliqués, également.

R - Alors d'ores et déjà, le Premier ministre a annoncé que nous allions continuer le chômage partiel dans les conditions qui existent aujourd'hui, jusqu'à la fin de l'année 2020. Et on sera encore au rendez-vous, à la fin de l'année, pour voir si des besoins sont encore là ou pas, parce que certains l'évoquaient, il y a la crainte d'une année presque blanche, et qu'il faille attendre mars-avril prochains pour redémarrer. Donc, ce qui est sûr, c'est qu'on ne ménagera pas nos efforts. L'Etat a agi un peu comme un paratonnerre, pour éviter que les entreprises prennent la foudre, et le tourisme est si important pour la France, et Paris-Ile-de-France étant la porte d'entrée, pour beaucoup de touristes, la porte d'entrée en France, eh bien, on travaillera la main dans la main avec les collectivités, la mairie, la région, c'est d'ores et déjà ce que je fais.

Q - Alors certaines entreprises ont déjà pris la foudre. Vous avez une idée du chiffre, du nombre de faillites des entreprises franciliennes actuellement, déjà, depuis cette crise sanitaire ?

R - Pas véritablement de chiffres à ce jour, ce que je peux vous c'est que justement nous n'allons pas ménager notre peine pour en sauver le maximum. Demain, je rencontre, par exemple, les entreprises du voyage qui réunissent de nombreuses agences de voyage, parce que ces professionnels-là du tourisme... les Français ne sont pas partis en vacances à l'étranger, ils ont redécouvert la France. C'était bien pour le littoral, pour la montagne, mais les professionnels qui vendent des séjours à l'étranger sont encore impactés. Donc, on va continuer à s'occuper de chacun, du mieux possible, pour les aider à passer le cap.

Q - Ce sont donc, vous parliez, effectivement, des agences de voyages. Il y a d'autres secteurs qui particulièrement impactés dans notre région ?

R - Tout à fait. Un de ces moteurs du tourisme, c'est l'événementiel, et Paris, vous savez, est justement sur le podium dans le monde de ce point de vue-là. Donc nous sommes très attentifs à ce que les activités puissent repartir avec des événements qui peuvent se faire maintenant avec quelques centaines ou quelques milliers de personnes. Je sais que ce sont des professionnels de la régulation des flux, j'ai toute confiance en eux. Il est important qu'on recrée un seuil minimal d'attractivité de Paris et de l'Ile-de-France, et l'événementiel en est une part importante. Je crois que nous devons travailler à faire savoir que beaucoup d'endroits patrimoniaux, événementiels, ou autres, ont rouvert. C'est vraiment cette coordination de relance de la destination à laquelle je souhaite travailler dans les prochains jours.

Q - Alors, l'épidémie, aussi, semble repartir. Est-ce qu'il faut s'attendre à une fermeture des bars et des restaurants à 23h00 comme ça se fait déjà dans d'autres régions ? Cela inquiète beaucoup les restaurateurs.

R - Vous disiez que c'est dans d'autres régions. Et dans d'autres régions, parce que la situation locale, je dirais, le commande. C'est très important d'avoir une vision très locale et différenciée. Les mesures doivent être prises en fonction des situations constatées sur le terrain. En tous les cas, pour ma part, j'ai été de ceux qui ont toujours encouragé, par exemple, à ce qu'on rouvre plus tôt l'intérieur des restaurants en Ile-de-France - on l'a anticipé d'une semaine, parce qu'on a affaire à des grands professionnels -. Donc j'espère qu'on ne sera pas amené à prendre ce type de mesures. Cela veut dire aussi - c'est un message que je lance aux téléspectateurs - soyons vigilants, les gestes barrières, le masque, etc... C'est ce qui nous permettra de préserver notre économie, nos emplois, de vivre le plus normalement possible.

Q - Votre message a été entendu, merci beaucoup, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat chargé du tourisme, d'avoir répondu à nos questions.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 septembre 2020