Texte intégral
NICOLAS DEMORAND
Et avec Léa SALAME, nous recevons ce matin le porte-parole du gouvernement, dans le Grand entretien du 7-9, questions réactions 01 45 24 7000. Bonjour Gabriel ATTAL.
GABRIEL ATTAL
Bonjour.
NICOLAS DEMORAND
Et merci d'être à notre micro ce matin. On va commencer par faire un point sur l'épidémie de Covid, samedi la France a enregistré près de 13 500 nouveaux cas en 24 heures, nombre équivalent à celui enregistré la veille. Par ailleurs près de 4 000 malades ont été hospitalisés ces 7 derniers jours, 593 en réanimation. Alors Olivier VERAN à ce micro, il y a 10 jours disait déjà que la situation était très préoccupante, si c'était préoccupant il y a 10 jours, est-ce que là c'est carrément inquiétant, Gabriel ATTAL, comment qualifiez-vous la situation aujourd'hui au moment où l'on parle ?
GABRIEL ATTAL
C'est une situation qui reste préoccupante et chaque jour qui passe les nouveaux chiffres qui sont annoncés nous appellent, nous invitent à maintenir et à réhausser notre niveau de vigilance, c'est-à-dire l'application des gestes barrières, c'est-à-dire le port du masque, c'est-à-dire la réduction au plus possible des contacts sociaux dans la vie de tous les jours. Quand on regarde on a une épidémie qui a repris, un virus qui circule, quand on compare à la première vague au printemps dernier, on voit qu'elle circule moins vite qu'à l'époque, que le fameux "R" que maintenant les Français ont bien un intégré, c'est-à-dire le nombre de personnes qu'on contamine quand on est soi-même contaminé, qui était je crois autour de 3 à l'époque, ça veut dire qu'une personne malade contaminait 3 personnes et aujourd'hui légèrement au-dessus de un. Ça veut dire que ça circule moins vite et donc qu'il y a finalement une petite marge pour arriver à faire en sorte que l'épidémie se réduise. Et si on en est là c'est parce que les Français appliquent les gestes barrières, parce qu'ils portent le masque et on sait que c'est difficile, c'est difficile de le porter au travail, c'est difficile de le porter à l'école et donc finalement il nous manque un effort supplémentaire pour parvenir à descendre sous ce fameux un et faire en sorte que l'épidémie recule.
LEA SALAME
Mais l'effort supplémentaire ce n'est pas de prendre des mesures supplémentaires plus dures également, l'urgentiste François BRAUN, le patron du syndicat SAMU urgence dit dans Le Parisien qu'on vit un moment clé de l'épidémie, la seconde vague et là dit-il, les hôpitaux ne sont pas saturés mais la situation y devient très difficile, le directeur de l'ARS d'Ile-de-France dit que 20% des lits de réanimation sont désormais occupés ; il pronostique une situation très difficile d'ici 15 jours. Pour être clair alors que l'épidémie est galopante, ne faut-il pas durcir davantage les règles ?
GABRIEL ATTAL
Ce qu'il y a de différent par rapport au printemps dernier, c'est qu'aujourd'hui on est capable d'avoir une vue beaucoup plus fine de la manière dont l'épidémie circulent, en mars dernier on était entre guillemets à l'aveugle, on n'avait pas la même capacité de tests qu'aujourd'hui, on ne connaissait pas le virus comme on le connaît aujourd'hui. Et aujourd'hui avec tous les outils dont on dispose et notamment les tests on est capable d'identifier des régions où la situation est plus inquiétante, plus préoccupante qu'ailleurs et de prendre des mesures localisées. Moi, ma conviction c'est qu'il faut prendre des mesures et on en prend régulièrement, mais qu'il faut qu'elles soient adaptées à la réalité de la circulation du virus au niveau local pour qu'elles soient acceptées et qu'elles soient jugées comme légitimes par les Français. Et c'est ça le sens de ce qu'on fait, je comprends que ça peut être parfois perturbant, certains peuvent se dire est-ce que c'est très lisible ou pas ? Mais on assume de faire une stratégie territorialisée, c'est aussi ça qui fait que quand un Français apprend que, il y a une nouvelle mesure, parfois une restriction dans le territoire où il habite, c'est parce que vraiment la situation l'impose.
NICOLAS DEMORAND
Mais plus globalement encore, l'exécutif a dit et redit qu'il fallait à tout prix éviter un reconfinement, alors du coup, quelle est la doctrine, quelle est la politique, est-ce que vous misez sur l'immunité collective ?
GABRIEL ATTAL
On a une stratégie en 4 piliers, que je vais essayer de résumer très rapidement, d'abord, il y a la prévention avec les gestes barrières, j'en parlais à l'instant. Ensuite, il y a notre stratégie de tests, tester, alerter, protéger, donc c'est pour ça qu'on développe nos capacités pour identifier ceux qui sont malades et leur permettre de se protéger et de protéger les autres. Après, quand on constate dans certains territoires que le virus continue à circuler fortement, il y a des mesures de restriction, entre guillemets, qui peuvent être prises au niveau local, c'est ce qu'on a vu encore la semaine dernière à Lyon ou à Nice. Et puis, le dernier pilier, c'est la protection absolue des personnes vulnérables, notamment les personnes âgées, les inviter à, entre guillemets, prendre le moins de risques possibles et inviter leur famille à prendre le moins de risques possibles…
NICOLAS DEMORAND
Plus généralement ?
GABRIEL ATTAL
Oui, mais ça permet de résumer ce qu'on fait, parce que, parfois, j'entends des critiques sur quelle est la stratégie, etc, ça permet de résumer la stratégie. Ensuite, quand vous parliez d'immunité collective, aujourd'hui, on ne mise pas, entre guillemets, sur une circulation du virus, nous, ce qu'on veut, c'est que le virus circule le moins possible, parce que derrière, il y a des vies, il y a des personnes qui peuvent se retrouver à l'hôpital, et il y a une certaine précarité dans cette situation dans l'attente d'avoir un vaccin ou un traitement, c'est certain, et c'est là qu'on aura une vraie solution.
LEA SALAME
Tester, isoler, protéger, ça ne marche pas très bien, vous l'avez même reconnu au niveau des tests, Emmanuel MACRON a même dit et a tancé son ministre de la Santé en disant : il faut aller plus vite, ça ne va pas les tests. Xavier BERTRAND hier disait après le scandale des masques, la désorganisation des tests révèle une vraie impréparation, il y a la question des tests, il y a la question de l'isolement, StopCovid, ça marche… comment vous le qualifiez, ça marche moyen, vous dites : ça ne marche pas, vous dites quoi ?
GABRIEL ATTAL
Sur StopCovid ?
LEA SALAME
Oui.
GABRIEL ATTAL
Je dis que l'application n'a pas encore trouvé son public, mais que je ne désespère pas qu'elle fonctionne, et ce qui a été annoncé par Olivier VERAN…
LEA SALAME
Vous l'avez téléchargée, vous ?
GABRIEL ATTAL
Bien sûr, je l'ai sur mon téléphone.
LEA SALAME
Par exemple, est-ce qu'on vous a appelé, que vous êtes cas contact après Bruno LE MAIRE, après le fait que Bruno LE MAIRE soit testé positif, est-ce que vous avez reçu…
GABRIEL ATTAL
Non, elle ne s'est pas déclenchée, mais je crois que je ne suis pas considéré comme cas contact de Bruno LE MAIRE, je n'ai pas encore été appelé non plus par l'Agence régionale de santé, mais ce qui est certain, c'est qu'on a voulu développer notre capacité de tests, et on a réussi à développer une capacité de tests très importante, on teste aujourd'hui 1.200.000 personnes par semaine. La France, c'est un des pays au monde, et en tout cas en Europe, où on teste le plus par habitant, on teste plus qu'en Allemagne, qu'en Espagne, etc, est-ce que ça veut dire que ça marche bien ? Non, on voit bien qu'il y a des files d'attente très importantes devant les laboratoires, notamment dans les métropoles, je reçois régulièrement des messages, y compris, voilà, de gens que je connais de ma circonscription…
NICOLAS DEMORAND
Et ça va marcher quand alors ?
GABRIEL ATTAL
Et donc ce qui a été annoncé jeudi dernier, c'est une nouvelle politique pour réussir à prioriser sur les tests. Donc très concrètement, il y a des publics qui ont été identifiés qui sont prioritaires, notamment ceux qui ont une prescription médicale, ceux qui sont cas contacts, dans le cas d'un cas positif, et les personnels soignants. Et donc à partir d'aujourd'hui, on déploie notamment en Ile-de-France, des lieux de tests qui sont réservés à ces personnes qui sont prioritaires. L'objectif, c'est de désengorger les files d'attente. Deuxième chose…
NICOLAS DEMORAND
Et ces personnes prioritaires ont leur résultat quand, en 48 heures ?
GABRIEL ATTAL
L'objectif, c'est 48 heures.
LEA SALAME
Quand ?
NICOLAS DEMORAND
Quand ?
LEA SALAME
C'est-à-dire, quand est-ce qu'on aura notre résultat en 48 heures, parce que là, ce n'est pas du tout le cas ?
GABRIEL ATTAL
Je sais très bien, voilà. Mais l'objectif, c'est d'arriver aux 48h. Comment ? En faisant en sorte que les laboratoires où aujourd'hui se concentrent les files d'attente aient une pression moins importante. Deuxième chose, Olivier VERAN était sur votre plateau, il y a quelques semaines, je crois, il avait parlé des tests antigéniques, vous savez que c'est des tests qui sont une innovation importante, parce qu'ils permettent d'avoir le résultat en moins de 30 minutes en moyenne, ces tests antigéniques, ils vont être déployés à partir du début du mois d'octobre, donc dans quelques jours, quelques semaines, il y en a 5 millions qui vont arriver pour la France, et donc, ça aussi, ça va permettre de désengorger et d'avoir des résultats plus rapidement, donc on progresse sur ce volet des tests.
LEA SALAME
Gabriel ATTAL, dernière question et sans doute la plus importante ce matin, puisque c'est le changement du protocole sanitaire concernant l'école, vous nous confirmez donc que vous ne durcissez pas, mais au contraire que vous allégez les règles à l'école ce matin, vous assouplissez ce protocole sanitaire, désormais lorsqu'un élève sera testé positif en maternelle, en primaire, mais aussi au collège et au lycée, c'est-à-dire toute l'école, un test est positif, les camarades et l'enseignant ne seront plus considérés comme des cas contacts, et donc vous ne fermez pas l'école, vous ne fermez pas la classe c'est ça la différence, il faudra 3 cas pour fermer l'école, c'est ça ?
GABRIEL ATTAL
C'est ce qui a été annoncé, absolument. On a, depuis le début de cette crise et depuis qu'on a décidé de rouvrir les écoles, voulu avoir le protocole sanitaire le plus protecteur possible évidemment pour les élèves, pour les enseignants, tout en permettant une reprise de l'école ; je rappelle qu'on est un des premiers pays au monde à avoir ouvert ses écoles, qu'à l'époque d'ailleurs, un certain nombre de responsables politiques s'en étaient saisis pour critiquer le président de la République, qu'on ne les entendait plus quelques semaines plus tard, parce que ça fonctionnait bien, et d'ailleurs, les pays qui n'ont pas rouvert leurs écoles en mai dernier, eh bien, l'ont bien souvent regretté. Et donc, là, on maintient le même niveau de protection, parce qu'on a un avis de la Haute autorité de santé qui a été publié la semaine dernière, qui dit quoi, qui dit : on a désormais une littérature scientifique qui permet de montrer que les enfants, non seulement font très peu de formes graves, voire pas du tout, et ensuite, sont très peu contaminants, c'est-à-dire qu'il y a peu de contaminations entre enfants ou d'enfants à adultes ; les contaminations se font plutôt d'adultes à enfants…
LEA SALAME
Ce n'est pas un danger pour les enseignants de faire ça ?
GABRIEL ATTAL
Mais, enfin, si cette décision est prise, encore une fois, parce qu'on veut garder le même niveau de protection, c'est que ça reste très protecteur, et ça reste au même niveau de protection, et ça permet de fermer moins de classes quand ça n'est pas nécessaire, parce que fermer une classe, c'est aussi dire à des enfants : vous rentrez chez vous, et on sait que c'est de grandes difficultés aussi pour beaucoup d'enfants qui ne peuvent pas continuer à suivre leur scolarité à distance…
LEA SALAME
Et vous nous confirmez, parce que ce matin, on disait que c'était pour la maternelle et le primaire seulement, en fait, c'est pour tout le monde ?
GABRIEL ATTAL
Mais oui, parce que pour le collège et le lycée, vous savez que les élèves portent un masque, et donc déjà, quand un élève est détecté positif dans leur classe, ils ne sont pas considérés cas contacts, puisqu'ils ont un masque, la différence aujourd'hui, elle change dans le primaire et la maternelle, puisque les élèves ne portent pas de masque. Et donc c'est là où il y a une différence aujourd'hui.
NICOLAS DEMORAND
Au chapitre économique, Gabriel ATTAL, deux ministres, Agnès PANNIER-RUNACHER et Elisabeth BORNE, vont se rendre aujourd'hui à Béthune pour rencontrer les salariés de BRIDGESTONE, direction de l'usine et élus locaux, 863 emplois sont menacés dans cette affaire, peut-on encore sauver l'usine ?
GABRIEL ATTAL
C'est l'objectif, et c'est tout le sens de notre mobilisation avec les collectivités locales, c'est un grand choc qui a eu lieu avec cette annonce, d'abord, pour les familles, enfin, il faut aussi penser aux 863, je crois, salariés qui sont rentrés chez eux le soir avec cette nouvelle. Et notre objectif, c'est de faire en sorte qu'on arrive à trouver une solution pour ce site et pour les salariés. Il y a quand même un progrès depuis la semaine dernière, c'est qu'un accord de méthode a été signé avec les salariés et avec la direction, qui permet de se donner 5 mois pour discuter. Alors, ça ne veut pas dire que c'est sauvé, mais on se souvient d'où on part, mercredi, l'annonce, c'était : on ferme, point barre, et il n'y a pas de discussion… là, on a 5 mois de négociations et de discussions, et le gouvernement, avec les élus locaux, va être totalement mobilisé pour trouver une solution.
LEA SALAME
Xavier BERTRAND dit qu'il faut 200 millions d'investissement pour sauver le site, il propose que l'État et la région Haut-de-France et les autres collectivités locales payent la moitié de ces 200 millions, et en échange, BRIDGESTONE s'engage à maintenir l'emploi ; est-ce que c'est une bonne proposition ?
GABRIEL ATTAL
Mais depuis le début, nous, ce qu'on dit, et avant même l'annonce de la fermeture de l'usine, je veux dire, cette situation, on ne l'a pas découverte le jour de la fermeture de l'usine, depuis un an, il y a eu des réunions, et le gouvernement a proposé à la direction de BRIDGESTONE de venir en appui, y compris financièrement, ce qu'il faut d'abord, le premier objectif, c'est…
LEA SALAME
Et pourquoi vous ne l'avez pas fait, parce que Fabien ROUSSEL, qui était à votre place, du Parti communiste, dit : ça fait des mois et des mois, bien avant la Covid, qu'on prévient l'État en disant : il faut que vous mettiez de l'argent, vous ne l'avez pas fait ?
GABRIEL ATTAL
Mais on l'a proposé…
LEA SALAME
Mais pourquoi vous ne l'avez pas fait ?
GABRIEL ATTAL
Et c'est pour ça qu'on a parlé de trahison quand BRIDGESTONE a annoncé la fermeture, parce qu'ils n'ont pas accepté cette main tendue depuis un an qu'on faisait des propositions, ils considéraient que ça allait et ils nous disaient : il n'y a pas besoin, on ne va pas fermer l'usine, et tout d'un coup, l'annonce de l'usine, elle tombe. Donc là…
LEA SALAME
L'État pourrait 100 millions avec les collectivités locales ?
GABRIEL ATTAL
Alors, je n'ai pas de chiffre à donner, ce n'est évidemment pas moi qui vais donner le chiffre, ce que je veux dire, c'est qu'il y a une discussion aujourd'hui avec la direction et avec les syndicats, que l'objectif, c'est de revoir un projet industriel, je ne vais pas rentrer dans les détails, et je ne suis pas le plus grand spécialiste de ce dossier. Mais je crois que la situation aujourd'hui, c'est que les pneus qui sont produits dans l'usine de Béthune ne sont pas les pneus qui correspondent à la demande du marché aujourd'hui. Et donc il faut faire évoluer la production, et s'il y a ce nouveau projet industriel, si l'usine est prête à y aller, si la direction de BRIDGESTONE est prête à y aller, l'État et les collectivités mettront de l'argent pour y parvenir, évidemment, c'est notre souhait depuis plus d'un an.
NICOLAS DEMORAND
Une question sur la 5G avant de donner la parole aux auditeurs de France Inter. Emmanuel MACRON a renvoyé les écologistes à leur lampe à huile en disant que la 5G allait se faire et être déployée en France. Tout de même, près d'un Français sur deux se dit favorable à un moratoire jusqu'à l'été 2021, c'est un sondage publié par Le Parisien, il y a quelques jours, qui nous l'apprenait, c'est beaucoup près d'un sur deux, 48%. Pourquoi refusez-vous d'organiser un débat sur la 5G ? Juste un débat, en parler, mettre les options sur la table…
GABRIEL ATTAL
C'est ce qu'on fait depuis deux ans, la stratégie 5G de la France, elle a été présentée, je crois, en juin 2018, on n'a pas attendu aujourd'hui pour en discuter, il y a des débats, il y a des discussions, et il y a même des rapports qui sont demandés, et un rapport très important qui a été remis la semaine dernière et qui permet de répondre à des inquiétudes que moi j'entends parfaitement, vous savez, moi, je suis aussi élu local, on me pose des questions, j'entends parfaitement qu'il puisse y avoir des inquiétudes ou des questions, notamment sur l'impact sanitaire. On a un rapport…
LEA SALAME
Alors, pourquoi vous ne faites pas un moratoire de quelques mois le temps d'avoir un vrai débat public, un vrai débat public, parce qu'on n'en parlait pas énormément, il y a six mois, dans les médias, là, on en parle beaucoup…
GABRIEL ATTAL
Il y a beaucoup de gens qui en parlaient, et honnêtement, je pense qu'on peut dire que le moratoire, il a déjà eu lieu en France, quand vous regardez la carte du déploiement de la 5G en Europe, vous voyez qu'il y a de la 5G qui se déploie partout autour de nous, et que la France est une sorte d'îlot du milieu de tout ça sans 5G, mais c'est du très concret aussi pour nos entreprises, vous avez des entreprises en Allemagne, dans les autres pays voisins qui sont en train de s'équiper en 5G, qui vont échanger avec les autres entreprises, organisées l'exportation de leurs marchandises via un réseau 5G, qu'est-ce qui va se passer pour les boîtes françaises si elles ne sont pas connectées à la 5G ? Eh bien, elles ne pourront plus exporter, elles ne pourront plus faire de commerce avec l'étranger parce que tout le monde s'y sera mis ; c'est un exemple, mais c'est aussi un progrès pour les Français en matière de télémédecine, en matière de réduction de la consommation d'énergie.
LEA SALAME
Les auditeurs dans une seconde, mais d'abord, ce matin, le patron d'AIR FRANCE-KLM, Ben SMITH, donne une longue interview dans l'opinion où il s'insurge contre toute nouvelle taxe carbone ou autre taxation climatique, estimant que dans le contexte de crise économique du secteur de l'aviation, eh bien, ce serait une catastrophe pour AIR FRANCE. Pourtant, l'écotaxe sur le transport aérien fait partie des 146 mesures de la Convention citoyenne que le président s'est engagé à mettre en œuvre. Est-ce que vous allez faire cette taxe carbone sur le transport aérien, est-ce que vous allez la faire avant la fin du quinquennat ?
GABRIEL ATTAL
Il y a 146 propositions, vous le dites, dont le président n'a pas fait de joker, comme il avait dit, aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe, ces propositions, elles sont en train d'être regardées et discutées par les membres de la Convention citoyenne pour le climat, avec Barbara POMPILI, avec des parlementaires, et avec des chefs d'entreprise et des représentants des différents secteurs, et c'est à l'issue de ce travail là qu'on dira comment on accueille ces propositions, mais y compris avec les citoyens qui aujourd'hui les confrontent face aux différents secteurs d'activité…
LEA SALAME
Mais vous allez le faire ?
GABRIEL ATTAL
Mais je ne peux pas vous répondre, puisque le travail est…
LEA SALAME
Il a dit : je ferai les 146 propositions, elle est dedans….
GABRIEL ATTAL
Il a dit qu'il lancerait le travail sur les 146 propositions pour qu'elles soient dans un texte de loi, donc c'est le travail qui a lieu en ce moment, maintenant, je vais vous dire, moi, ma conviction toute personnelle sur ce sujet-là, c'est que cette proposition, elle a été faite par la Convention citoyenne pour le climat, on n'était pas du tout dans la situation qu'on connaît aujourd'hui ; quand vous avez un secteur…
NICOLAS DEMORAND
Donc là-dessus, il pourrait y avoir moratoire, en revanche, c'est ça ce que vous nous dites…
GABRIEL ATTAL
Enfin, non, moi, ce que je vous dis, c'est que quand il y a un secteur qui est sous l'eau, la question, c'est : est-ce que vous lui mettez la tête encore plus sous l'eau ou est-ce que vous considérez que ce n'est pas la solution…
LEA SALAME
Donc le Covid change la donne, c'est ce que vous nous dites.
GABRIEL ATTAL
Je préfère qu'on attende que ce travail ait eu lieu, honnêtement, on aurait pu dire : les 150 citoyens, vous faites vos propositions, vous nous les laissez, et puis, on va regarder, on va en faire ce qu'on veut. Ce n'est pas ce qu'on a dit…
LEA SALAME
Non, mais il s'est engagé, la parole présidentielle, il a dit : je vais le faire, là, vous nous dites : il y a le Covid, on ne va peut-être pas le faire…
GABRIEL ATTAL
Mais bien sûr. On est en train de regarder avec eux, et avec les différents secteurs d'activité, la manière dont on va mettre en œuvre les 146 propositions.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 22 septembre 2020