Texte intégral
LAURENCE FERRARI
Bonjour Gabriel ATTAL.
GABRIEL ATTAL
Bonjour.
LAURENCE FERRARI
Bienvenue dans la matinale de CNEWS. Ce matin le président MACRON va prononcer un discours au Panthéon où il va parler de la République, elle fête ses 150 ans. Il devrait aussi porter un message ferme contre les tentatives et les tentations séparatistes qui travaillent notre pays. S'il y a une promesse de campagne sur laquelle il a échoué, c'est bien la lutte contre les replis communautaires. Il disait à la mi-février, c'était à Mulhouse lors d'un déplacement, dans la République on ne doit jamais accepter que les lois de la religion puissent être supérieures aux lois de la République, on est forcé de constater que ce n'est pas le cas aujourd'hui en France. Est-ce que notre modèle républicain est mort, est-ce qu'il est vacillant ?
GABRIEL ATTAL
C'est une question très difficile qui nécessite d'agir sur le long cours et j'étais avec le président de la République à Mulhouse au quartier de Burgwiller (phon) au moment du discours que vous évoquez, il y a eu des annonces très fortes, la fin des imams détachés, la lutte contre ceux qui prêchent la haine sur notre sol.
LAURENCE FERRARI
C'est combien, ça veut dire combien de personnes expulsées, arrêtées, les annonces très fortes, depuis ?
GABRIEL ATTAL.
Depuis, je n'ai pas les chiffres mais ce sera l'occasion sans doute dans ses discours de faire un 1er bilan. Il y a eu aussi une ambition très forte qui a été donnée pour une loi qui va arriver dans les prochaines semaines, dans les prochains mois sur cette question du séparatisme. moi à l'époque pourquoi j'étais avec le président, parce que j'étais en charge de la vie associative et qu'est-ce que j'ai constaté, que le statut d'association loi 1901 est aujourd'hui utilisé, dévoyé par des personnes qui ont un projet politique séparatiste, islamiste il faut le dire et pour se protéger et pouvoir faire un peu ce qu'elles veulent auprès notamment d'enfants et de familles.et ça c'est un enjeu essentiel sur lequel on travaille, on a un séminaire gouvernemental la semaine prochaine sur ces questions-là, il y a une loi qui va arriver au Parlement.
LAURENCE FERRARI
Alors justement parmi les mesures envisagées, il y a coupé les subventions aux associations qui ne respectent pas les valeurs de la République, c'est très bien on se demande d'ailleurs comment ce n'était pas déjà le cas, mais comment vous allez vérifier déjà que ces associations ne respectent pas les valeurs de la République et est-ce que c'est suffisant, est-ce que juste en fait ne pas leur donner subventions ça va les arrêter dans leur travail de prosélytisme ?
GABRIEL ATTAL
Non je pense qu'il y aura d'autres mesures, je ne vais pas annoncer la loi avant la loi, mais comment est-ce qu'on contrôle, je vais vous donner un exemple.
LAURENCE FERRARI
Mais ça c'est une bonne mesure, couper les subventions ?
GABRIEL ATTAL
ah oui moi je, enfin couper les subventions à des associations qui manifestement ne respectent pas les valeurs de la République, évidemment ça me semble être le B.a.ba, mais je vous donne un exemple sur les contrôles, il y a des associations qui accueillent par exemple des enfants pour des cours de langue ou pour du soutien scolaire, si vous voulez aujourd'hui les services de l'État faire un contrôle dans ces associations pour voir ce qui s'y passe, vous devez prévenir un mois à l'avance en donnant la date et l'heure du contrôle, alors c'est sûr quand les personnes qui contrôlent arrivent ce qui s'y passe n'est sans doute pas ce qu'on aimerait contrôler et voir, c'est des choses comme ça qui sont très concrètes, des contrôles inopinés par exemple sur lesquels on doit pouvoir avancer dans les prochaines semaines et le président est résolu à ce qu'on avance.
LAURENCE FERRARI
Ça va faire partie des pistes, j'imagine de la réflexion. Est-ce que le président a l'intention de s'en prendre aux musulmans, c'est Jean-Luc MELENCHON qui le dit aujourd'hui ?
GABRIEL ATTAL
Non évidemment président et la majorité ne s'en prend à personne pour ses croyances évidemment. On s'en prend à ceux qui veulent se séparer de la République, c'est-à-dire ceux qui dans un quartier, dans une ville, parfois à l'échelle d'une rue décident d'imposer des coutumes des règles qui sont pas celles de la République et qui viennent finalement se substituer aux règles de la République et ça existe dans notre pays. C'est pour ça qu'on a ciblé ce qu'on appelle des quartiers de reconquête républicaine, des quartiers sur lesquels on met le paquet entre guillemets pour aller traquer ceux qui ont ce projet politique et pour le démanteler parce que chacun doit pouvoir vivre quel que soit le lieu en France où on vit, chacun doit pouvoir vivre selon les règles de la République est pas selon d'autres règles.
LAURENCE FERRARI
Cette tentation du séparatisme, elle est assez criante notamment concernant le recul de liberté d'expression, on la constate chaque jour dans notre pays parce que par exemple vous soutenez la publication par Charlie Hebdo de caricatures de Mahomet.
GABRIEL ATTAL
Oui. Bien sûr moi je soutiens la liberté d'expression dans notre pays et puis il y a des juridictions, il y a une justice qui permet de condamner ce qui incitent à la haine, ce qui manifestement s'en prend à des Français pour ce qu'ils croient. Mais oui je soutiens la liberté d'expression. Et vous avez raison, c'est aujourd'hui un enjeu qui est, c'est une question qui… enfin qui revient sur le devant dans l'actualité à l'occasion de ce procès, mais on constate chaque jour qu'il paraît parfois difficile de dire ce que l'on pense sans être attaqué et ça fait partie des valeurs de la République, ça fait partie des enjeux sur lesquels le président aura l'occasion d'intervenir.
LAURENCE FERRARI
Il est temps. Vous parlez de Charlie Hebdo, on a fait un sondage IFOP-Fiducial à propos de Charlie Hebdo, 21% des jeunes Français, des jeunes Français dans leur globalité ne condamnent pas l'attaque contre les journalistes de Charlie Hebdo, c'est un échec, un échec collectif. Vous vous êtes beaucoup occupé de jeunesse ces dernières années, vous n'avez pas fait votre travail de pédagogie ?
GABRIEL ATTAL
C'est un échec de la République quand vous avez un Français d'une manière générale, un jeune en particulier qui pense cela. Moi je crois profondément que on peut faire beaucoup plus et beaucoup mieux sur l'éducation à la citoyenneté, sur ce que c'est que d'être Français, sur les droits et devoirs, sur les valeurs de la République, c'est aussi un des enjeux du discours de tout alors que je vais pas déflorer, mais je pense qu'on peut aller beaucoup plus loin sur ces questions-là.
LAURENCE FERRARI
Expliquez peut-être qu'on ne peut pas ? On ne doit pas mourir parce qu'on a publié un dessin ou un article.
GABRIEL ATTAL
Absolument ça paraît être un minimum, mais vous savez, on peut faire beaucoup mieux sur ce point-là, j'avais lancé le service national universel dans mes précédentes fonctions qui continue à se déployer, j'espère qu'il se déploiera encore plus vite et c'est aussi avec des actions comme celle-là qu'on n'arrive à façonner une jeunesse républicaine.
LAURENCE FERRARI
Alors justement vous parlez de ce service national universel, ça fait partie des demandes des Français en matière de lutte contre la délinquance, c'est une des trois priorités aujourd'hui en cette rentrée pour les Français. Un, santé, deux, ils ont peur du Covid, trois, ils sont inquiets de la montée de l'insécurité. Ils demandent dans un autre sondage IFOP-Fiducial, un, que les peines de prison soient systématiquement effectuées, deux, qu'on expulse les délinquants étrangers après avoir purgé leur peine, qu'on prive les familles des mineurs récidivistes des aides sociales et aussi qu'on rétablisse le service militaire obligatoire. Est-ce que encore une fois cette volonté de refaire vivre ensemble les Français, vous l'entendez, le SNU c'est bien, mais c'est quoi, c'est 8 000 gamins aujourd'hui.
GABRIEL ATTAL
Aujourd'hui 10 000 cette année, mais ça monte en puissance et vous savez ces 10 000 jeunes parfois qui sont tombés dans la délinquance, parfois qui ont décroché depuis plusieurs années pour phobie scolaire ou pour de la délinquance, qui sont remis dans le droit chemin, entre guillemets. Moi, j'ai vu des jeunes qui étaient très éloignés de toute forme d'institution toute forme d'autorité qui après leur service national ont recommencé à aller à l'école, voilà alors évidemment on va voir si ça tient dans la durée, on affinera les choses mais je pense qu'on a le devoir des essayer, voilà je pense qu'on a le devoir de prendre de nouvelles initiatives. Et sur les questions que vous évoquez, on a un garde des Sceaux, Eric DUPOND-MORETTI qui est résolu à avancer sur cette question de l'effectivité et de l'application des peines. Ce qui empoisonne aujourd'hui beaucoup de Français, c'est de voir qu'il peut y avoir dans leur quartier des voyous qui empoisonnent la vie du quartier et qui continuent à le faire même s'ils ont été identifiés parce que leur convocation par la justice et leur condamnation elle prend 6, 10, 15 mois à arriver et ça c'est plus possible.
LAURENCE FERRARI
Si elle arrive.
GABRIEL ATTAL
Si elle arrive et donc il faut une forme d'action réaction, c'est-à-dire que tout de suite quand un fait c'est un commis, il y ait une réparation, il y ait une sanction éducative, c'est aussi ça qui est important. Et sur ce sujet-là on va en parler au séminaire gouvernemental et je peux vous dire qu'il y aura des annonces dans les semaines qui viennent.
LAURENCE FERRARI
Est-ce qu'il y a pas une ligne différente, alors on se demande quelle est la ligne du gouvernement , vous me dites action-réaction, on a Eric DUPOND-MORETTI d'un côté qui dit il y aura toujours les crimes et des délinquants et puis finalement la délinquance des mineurs n'a pas vraiment augmenté, il l'a dit hier et puis il y a Gérald DARMANIN de l'autre côté qui met la pression sur les policiers, qui les envoient dans les quartiers de trafic de drogue et qui dit attendez, il y a des actes de sauvagerie dans notre pays. Vous vous situez où vous et le gouvernement c'est quoi la ligne, on a l'impression que c'est du zigzag permanent.
GABRIEL ATTAL
Non je crois pas, il peut y avoir des sensibilités différentes sur tel ou tel point, tel ou tel mot, ça je pense que c'est finalement pas très intéressant pour les Français, la question des mots.
LAURENCE FERRARI
Vous avez raison, eux ce n'est pas ce qui les intéressent, c'est qu'on arrête les délinquants.
GABRIEL ATTAL
Employer un terme ou dire qu'on n'est pas d'accord avec un terme ? Ça n'a jamais réglé le problème d'une cage d'escalier ou d'un quartier et sur cette question-là j'ai le sentiment que tout le monde est parfaitement aligné. Et c'est pour ça qu'il y a un séminaire gouvernemental.
LAURENCE FERRARI
Vous avez le sentiment mais alors là c'est un sentiment parce qu'écoutez bien ce que disent vos deux ministres de l'Intérieur et de la Justice, vous verrez qu'ils ne sont pas du tout sur la même ligne.
GABRIEL ATTAL
Non encore une fois il peut y avoir des sensibilités, un diagnostic qui varie, mais tous les deux, ils ont envie qu'on vive mieux en France et notamment dans les quartiers où il y a aujourd'hui de la délinquance et où il y a aujourd'hui des personnes qui empoisonnent la vie des autres, voilà. Et la question c'est comment on y arrive, c'est pour ça qu'on se retrouve et encore une fois il y aura des mesures qui vont être annoncées. Je vous donne un exemple, un jeune qui tague un mur, il faut que le lendemain il soit en train de nettoyer le mur. Quelqu'un qui empoisonne la vie d'un quartier avec une voiture en faisant du rodéo urbain…
LAURENCE FERRARI
Vous avez beaucoup dit ça ces derniers jours mais les policiers, ça les fait, vous savez qu'ils essayent de les attraper et qu'est-ce qu'il se passe une fois qu'ils les ont attrapés, vous croyez qu'ils les mettent avec un seau au pied du mur qu'ils ont tagué ?
GABRIEL ATTAL
Non justement.
LAURENCE FERRARI
Non, ça ne marche pas.
GABRIEL ATTAL
C'est ça qu'il faut arriver à construire avec une vraie justice de proximité. Qui se déplace là où il se passe les méfaits.
LAURENCE FERRARI
Justice itinérante.
GABRIEL ATTAL
La justice de proximité absolument, c'est notre ambition, c'est pour ça qu'on crée des postes supplémentaires dans la justice. On a beaucoup investi pendant 3 ans sur la sécurité, on a augmenté de un milliard d'euros le budget de la Sécurité, on a recruté 10 000 policiers gendarmes supplémentaires. On augmente…
LAURENCE FERRARI
D'ici la fin du quinquennat.
GABRIEL ATTAL
On a augmenté de 100 euros le salaire des forces de police dans notre pays.
LAURENCE FERRARI
Combien 100 euros.
GABRIEL ATTAL
100 euros net par mois. On est en train…
LAURENCE FERRARI
Pour un travail qui est exténuant pour eux et dans lequel ils risquent leur vie.
GABRIEL ATTAL
Je n'ai pas le sentiment que ça a été fait par les quinquennats précédents. On paye les heures supplémentaires, ça faisait des années, parlez-en à des policiers, ça faisait des années qu'on parlait de payer leurs heures supplémentaires que ce n'était pas fait, nous on le fait. On en train de rénover leur flotte automobile, je crois que ces 3 000 nouvelles voitures qui sont recommandées, qui sont renouvelées cette année parce que quand vous êtes policier, je prends l'exemple de tout à l'heure, que vous attrapez quelqu'un en train de taguer.
LAURENCE FERRARI
Dégrader, piller, voler.
GABRIEL ATTAL
De casser, si vous devez le poursuivre et que votre voiture démarre pas, c'est quand même un problème, voilà c'est des choses très concrètes qui améliorent la vie et le travail de nos forces de sécurité et maintenant le sujet c'est la justice, comment faire pour que ça soit plus rapide, plus efficace et que les peines soient exécutées.
LAURENCE FERRARI
Est-ce que c'est par la prospérité, par la croissance que vous comptez aussi régler le problème de la délinquance ? Il y a le plan de relance qui a été annoncé hier, 100 milliards en direction des entreprises, vous voulez créer un choc de confiance, mais les français pour l'instant ils n'y croient pas, 86 milliards d'euros d'épargne, c'est ce que disait Romain DESARBRE tout à l'heure dans la matinale, ils n'y croient pas, là pour l'instant à votre choc de confiance.
GABRIEL ATTAL
Oui, c'est pour ça que je suis là, c'est pour ça que le Premier ministre s'est exprimé hier. Moi je pense qu'il y a plusieurs inquiétudes chez les Français, d'abord il y a une inquiétude sur la situation sanitaire avec l'épidémie qui est toujours là, qui reprend, l'inquiétude sur la situation économique, peur de perdre son emploi et puis une inquiétude sur des décisions politiques parce que les Français, ils ont l'habitude qu'après les crises, les gouvernants augmentent les impôts pour régler la facture de la crise. Et donc oui ça pousse des Français je pense à épargner et à ne pas consommer, à ne pas investir et moi s'il y a un message que je peux passer aujourd'hui, c'est important de le marteler et hier j'étais dans le Loiret, on m'a interrogé sur ce sujet-là, c'est rappeler l'engagement qu'il n'y aura pas d'augmentation d'impôts pour solder cette crise. Pas d'augmentation d'impôts, on va même continuer à les baisser dans le cadre du plan de relance notamment pour les entreprises, pour relancer l'activité économique, mais c'est un message que je veux passer et je suis lucide et parfaitement conscient que les Français ont besoin de l'entendre parce qu'ils ont appris à être prudents.
LAURENCE FERRARI
Il y a une mesure très concrète qui concerne les entreprises ? 4 000 euros pour l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans avec un contrat de 3 mois minimum ça fait partie de mesures avec les primes pour l'embauche de jeunes en alternance contrats d'insertion, service étendu, ma question c'est quel délai, est-ce qu'il va falloir que tout ça passe devant le Parlement, donc on est à 2021 là, il va se passer des mois.
GABRIEL ATTAL
Alors justement la prime de 4 000 euros pour l'embauche des jeunes, elle fait partie du plan de relance mais parce qu'on voulait qu'elle puisse s'appliquer dès maintenant, on l'a fait voter dans un texte au Parlement avant l'été. Donc aujourd'hui vous êtes une entreprise, vous voulez recruter un jeune de moins de 26 ans sur un contrat de plus de 3 mois ou un CDI, vous avez une prime de 4 000 euros et j'étais à Mulhouse la semaine dernière à Strasbourg, j'ai déjà vu des entreprises qui ont recruté des jeunes avec cette prime. Et si je me permets de passer un message supplémentaire, cette prime, elle est aussi utilisable pour des personnes en situation de handicap, quel que soit leur âge. Aujourd'hui vous êtes une entreprise, vous recevez le CV d'une personne en situation de handicap, si vous la recrutez, vous avez une prime de 4 000 euros, c'est extrêmement incitatif pour l'emploi, ça permet de faire baisser le coût du travail et c'est aussi avec ces mesures qu'on va arriver à lutter contre le chômage.
LAURENCE FERRARI
Une mesure qui était déjà prévue et donc qui est recyclée dans un plan de relance.
GABRIEL ATTAL
Non, pas du tout, c'est une mesure qui est annoncée dans le cadre du plan de relance mais on a pris les dispositions avant en faisant passer le texte au Parlement pour que ça puisse s'appliquer tout de suite, c'est vrai que sur ce type de mesure, on ne peut pas attendre 2021.
LAURENCE FERRARI
On sait qu'il va y avoir 800 000 destructions d'emplois d'ici la fin de l'année, vous prévoyez d'en créer 160 000 en 2021, on voit bien où la balance du chômage va peser évidement.
GABRIEL ATTAL
Oui alors c'est toujours compliqué de comparer des prévisions qui sont faites, mais il faut relancer la machine économique et si on prend une métaphore, il y a eu un incendie dans la maison France au moment de la crise sanitaire et du pic épidémique, on a envoyé des seaux d'eau au moment de la crise pour l'éteindre, c'était le chômage partiel et le prêt garanti par l'État, on continue à les envoyer, puis maintenant se pose la question de comment est-ce qu'on reconstruit la maison, est-ce qu'on rafistole un peu en espérant que ça continue et qu'on n'ait pas de nouvelle crise qui la détruise ou est-ce qu'on la rénove de la cave au grenier comme on est en train de le faire, c'est le choix qu'on a fait avec le plan de relance pour que ça soit la plus moderne, pour qu'on vive mieux dedans et pour qu'on évite de revivre ce qu'on a vécu.
LAURENCE FERRARI
… il y a 40 milliards d'euros qui doivent nous arriver de l'Europe, on est d'accord, une fois que le plan de relance européen sera validé, est-ce que vous, qu'est-ce que vous répondez à Marine LE PEN et Jean-Luc MELENCHON qui disent tous les deux, c'est pas 40 milliards qu'on remboursera, c'est 66 milliards qu'on remboursera donc on se fait rouler dans la farine, nous les Français.
GABRIEL ATTAL
Mais ça vous savez c'est un argument qui est toujours utilisé par ceux qui n'aiment pas l'Europe, c'est de dire finalement…
LAURENCE FERRARI
Non mais est-ce qu'il y aura pas un impôt européen, quelque chose de caché qui va arriver, évidement dans quelques mois, on nous dira, oui mais…
GABRIEL ATTAL
Il y a rien de caché, tout est dit, quand ce n'est pas flou, c'est qu'il y a pas de loup et ça a été dit par les institutions européennes, ça a été redit par nous. C'est l'Union Européenne qui s'endette pour financer les plans de relance de ses États membres et comment est-ce qu'elle va rembourser cet endettement, en développant des ressources propres, c'est-à-dire en allant chercher l'argent qu'aujourd'hui les géants du numérique, Google, Amazon, Facebook ne payent pas en impôt européen, qu'ils devraient payer. C'est en allant taxer les produits qui arrivent de pays qui ne respectent pas nos standards environnementaux pour les inciter par ailleurs à être plus vertueux pour l'environnement et pour développer des ressources, voilà c'est deux exemples, mais il n'y a pas d'impôt déguisé. Il n'y aura pas d'impôt évidemment en France, j'ai déjà eu l'occasion de le dire et c'est important de souligner que c'est un pas historique pour l'Union européenne que de s'engager financièrement et de s'endetter pour financer des plans de relance nationaux. C'est 750 milliards d'euros, c'était pas arrivé pendant la crise de 2008 et c'est important parce que j'étais hier encore une fois dans le Loiret, j'échangeais avec des patrons de PME et ils disaient que l'essentiel de leur activité, une part importante, c'est d'exporter dans des pays européens, si on veut que la France s'en sorte, il faut que l'Europe s'en sorte, il faut que les autres pays européens se relancent aussi pour consommer nos produits et c'est ça qu'on en train de dessiner.
LAURENCE FERRARI
Un mot de la crise du Covid, on a passé la barre du million de tests, c'est heureux, est-ce que vous craignez cette reprise de l'épidémie, on est à plus de 7157 nouveaux cas, hausse des admissions en réanimation, vous avez d'autres mesures de reconfinement partiel que vous vous engagez là ?
GABRIEL ATTAL
On s'adapte à la circulation du virus en France dès lors qu'on constate qu'un virus s'intensifie dans un département, on prend des mesures supplémentaires, territorialistes pour reprendre un terme qui n'est pas très heureux, mais qui incarne bien ce qu'on fait, il faut rester très vigilant, c'est vrai que on peut avoir le sentiment finalement que les choses avancent normalement, qu'on n'est pas dans la situation qu'on a connu en mars, mais cette situation, elle guette. Et donc on va relancer notamment une nouvelle campagne de communication pour rappeler les gestes barrières, pour alerter sur la manière dont on peut…
LAURENCE FERRARI
Vous ne pensez pas que les Français les connaissent maintenant les gestes barrières, le masque sur la figure dans la rue ?
GABRIEL ATTAL
Non mais je pense que c'est toujours bien de rappeler, de montrer finalement comment est-ce que on se contamine aujourd'hui en France notamment dans un cercle familial, dans un cercle festif, dans un cercle amical.
LAURENCE FERRARI
On se contamine dans la rue ou pas ?
GABRIEL ATTAL
Comment ?
LAURENCE FERRARI
On se contamine dans la rue ?
GABRIEL ATTAL
Ça, vous avez des débats scientifiques qui existent et vous avez des scientifiques qui estiment qu'on peut se contaminer par aérosol y compris dans la rue et donc ça nécessite de se protéger.
LAURENCE FERRARI
Merci beaucoup, Gabriel ATTAL d'être venu ce matin dans la matinale de CNEWS.
GABRIEL ATTAL
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 septembre 2020