Texte intégral
Madame la Députée,
Sur la question iranienne et sur la question du Hezbollah, je me suis déjà expliqué à de nombreuses reprises dans cette assemblée. Je voudrais simplement vous rappeler que l'enjeu essentiel concernant cette situation, c'est le respect du JCPoA, des accords de Vienne, parce que l'enjeu essentiel, c'est d'éviter que l'Iran n'accède à l'arme nucléaire, et que la meilleure manière d'éviter l'accès de l'Iran à l'arme nucléaire, c'est le respect des accords de Vienne.
Or, il se trouve qu'après le retrait américain du JCPoA, il y a eu une dérive iranienne que nous condamnons et que, progressivement, les Iraniens ont détricoté, chapitre après chapitre, leurs engagements au titre du JCPoA, si bien qu'aujourd'hui, cela ne tient plus qu'à un fil. Et donc, je souhaite qu'avec la nouvelle administration américaine, nous puissions renouer le dialogue pour juguler les trois tentatives graves qu'a l'Iran aujourd'hui. D'une part, la tentation de revenir sur l'accord nucléaire et de se doter lui-même de l'arme nucléaire, et à ce moment-là, de déstabiliser considérablement l'ensemble de la région ; C'est le premier risque.
Le deuxième, c'est cette espèce de frénésie missilière qui s'est emparée de ce pays et qui fait qu'avec le dispositif qu'ils ont et la capacité de production d'armes, ils puissent renforcer des perturbations et des déstabilisations dans plusieurs pays, le Yémen, voire le Liban.
Et le troisième risque, c'est les risques de déstabilisation globale de la zone par des interventions dans le Golfe par exemple.
Il y a donc l'ensemble de ces questions à régler avec l'Iran et il faut essayer de s'engager dans un nouveau processus politique qui est indispensable dans la période que nous traversons.
Par rapport au Hezbollah, le Président de la République et moi-même, nous avons toujours dit que nous condamnons les actions du Hezbollah. Nous avons considéré que le Hezbollah militaire était une organisation terroriste, mais le Hezbollah politique, il est élu par les Libanais, c'est comme ça ! Il y a des députés du Hezbollah qui sont libanais, votés par les Libanais. Et donc, nous sommes bien obligés de constater qu'ils sont là, qu'ils existent et qu'il faut essayer de faire avec dans les meilleures conditions.
Cela ne nous empêche pas, comme l'a fait le Président de la République, lorsque le dernier gouvernement libanais potentiel n'a pas pu aboutir, de condamner fermement le fait que c'est le Hezbollah qui avait trahi ses engagements.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 novembre 2020