Interview de Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de l'industrie, à LCI le 19 novembre 2020, sur le petit commerce confronté à l'épidémie de Covid-19, la politique industrielle et les vaccins contre le coronavirus.

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Média : La Chaîne Info

Texte intégral

ADRIEN GINDRE
Bonjour Agnès PANNIER-RUNACHER.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Bonjour Adrien GINDRE.

ADRIEN GINDRE
Vous êtes ministre déléguée chargée de l'Industrie, on parlera d'industrie dans quelques instants, mais d'abord les commerces, puisque c'est le sujet qui préoccupe l'essentiel du débat en ce moment. Hier votre ministre de tutelle, Bruno LE MAIRE, a eu ces mots au Sénat, je vais le citer, "est-ce que vraiment vendredi prochain", il parlait du 27 novembre, "c'est la bonne date pour organiser un Black Friday ? Ma réponse est non." Est-ce qu'il donnait là une position personnelle ou est-ce que c'est aussi la vôtre ce matin ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est une position collective. Ce que nous nous disons, c'est qu'organiser une opération promotionnelle, alors qu'on ne sait pas encore si on est capacité de rouvrir des commerces, et quand, et que nous faisons tout notre possible, avec un protocole sanitaire renforcé, sur lequel nous travaillons avec les fédérations, pour être en départ lancé dès que le président de la République et le Premier ministre nous diront les conditions sanitaires sont réunies pour réouvrir les commerces, est-ce que vraiment il faut faire une opération de promotions, qui soit ne bénéficiera pas aux commerces physiques, parce qu'ils seront fermés, soit induira une ruée dans les mêmes commerces physiques parce qu'on aura ouvert ? C'est absurde.

ADRIEN GINDRE
Mais le Black Friday, Agnès PANNIER-RUNACHER, vous connaissez ça par coeur, c'est une opération qui est mondiale et c'est une opération, vous le rappelez-vous même à l'instant, qui se fait en partie sur Internet, donc si on dit ne faisons pas le Black Friday, en fait ça va bénéficier aux géants du numérique et les Français pourront se rabattre sur les sites marchands.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais, la réalité, c'est que sur les 6 milliards d'euros de l'année dernière de chiffre d'affaires du Black Friday, 85 % était réalisé dans les commerces physiques, donc notre objectif, à nous, c'est d'ouvrir les commerces physiques dés que possible, et c'est de faire en sorte de mettre toutes nos forces dans la bataille pour arrêter la circulation de ce virus, le plus vite possible, pour faire en sorte que les conditions sanitaires soient réunies, pour qu'enfin ces commerçants, ces artisans, puissent recommencer à travailler, et on comprend combien c'est important pour eux, et donc je dirais, serrons les dents, c'est quelques jours qui nous restent, faisons en sorte de respecter les gestes barrières collectivement, c'est le meilleur service qu'on peut rendre aux commerçants et aux artisans, et ne nous trompons pas de combat.

ADRIEN GINDRE
Mais quand vous dites « le plus vite possible », on parle de quoi, on parle du 27 novembre dont on vient de parler, du samedi 28 novembre, du mardi 1er décembre, c'est quoi l'horizon qu'on peut donner aux commerçants ? Et ils vous disent, vous gouvernement, "chaque jour compte", a fortiori quand c'est un week-end potentiellement supplémentaire, à quelques semaines de Noël, et qui peut rapporter beaucoup beaucoup aux commerces non-essentiels qui sont fermés aujourd'hui.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais, vous imaginez bien que ces éléments-là nous les partageons, nous savons bien qu'elle est l'importance de chaque jour à l'approche des fêtes de Noël, mais chaque jour compte aussi en matière sanitaire, chaque jour compte, et ces décisions nous les prenons en fonction de la réalité de la circulation du virus. Vous n'êtes pas cartomancienne, moi non plus, nous aurons les éléments la semaine prochaine, et c'est sur ces données-là que nous pourrons, en confiance, et parce que nous avons la responsabilité de la santé des Français, dire c'est bon, on peut y aller, et à telle date ou pas, et ce que nous faisons… avec Bruno LE MAIRE, avec Alain GRISET, qui sont tous les jours au contact des fédérations de commerçants, c'est de faire en sorte que ce soit possible dès que nous avons l'autorisation de le faire.

ADRIEN GINDRE
Quand vous dites "dès que nous avons l'autorisation", à quel moment on saura, ça y est, c'est bon, la situation le permet ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est une décision de la semaine prochaine.

ADRIEN GINDRE
Début, milieu, fin ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
De la semaine prochaine.

ADRIEN GINDRE
Vous faisiez allusion il y a quelques instants à la question du protocole, on a bien compris que, pour que les commerces non-essentiels rouvrent, il fallait bien sûr que la situation sanitaire continue de s'améliorer, et qu'ils proposent des protocoles sanitaires renforcés. On parle de quoi, on parle de jauge, on parle de rendez-vous, qu'est-ce qui vous paraîtrait, vous, le plus efficace ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, ce n'est pas à moi de dire ce qui est le plus efficace, et en plus ça dépend de la taille des commerçants, ça dépend de la situation d'accueil…

ADRIEN GINDRE
On peut faire des protocoles différenciés selon les types de commerces, ou des tailles de commerces, il n'y aura pas une règle générale pour tous les commerces de France ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Il y a, comme on l'a toujours fait, des protocoles qui sont ombrelles, qui permettent de couvrir l'ensemble des situations, et ensuite on décline, parce qu'encore une fois il faut être au plus près de la situation, vous n'ouvrez pas de la même façon une concession, un magasin de vêtements et un magasin d'objets souvenirs, ce n'est pas le même nombre de personnes dans la boutique, si la boutique est grande ou petite, ce n'est pas non plus la même façon de toucher la marchandise ou d'avoir un contact avec le commerçant. Notre enjeu, c'est de faire en sorte d'avoir des protocoles qui fonctionnent, qui soient validés par les autorités sanitaires, et qui permettent aux fédérations de commerçants, et aux commerçants et aux artisans, d'ouvrir en se disant que toutes les conditions sont réunies pour eux, tout en tenant compte des contraintes propres à leur travail. Lorsque vous êtes dans un commerce d''aliments, vous essayez des vêtements, sinon ce n'est pas possible, donc il faut organiser ça de la meilleure manière possible.

ADRIEN GINDRE
Quel que soit le protocole, et quelle que soit la date de réouverture des commerces non-essentiels, on sait que le virus sera toujours présent, il n'aura pas disparu dans les jours à venir, est-ce que ça veut dire que pour faire ses courses de Noël cette année il faut qu'on se dise chacun, allez, autant que possible, j'essaye de faire de l'achat en ligne, du "click and collect", et que j'évite justement d'aller physiquement dans les magasins. Est-ce que vous dites aux Français, attention, prudence ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Moi, ce que je dis aux Français c'est surtout d'être très attentifs, s'ils ont cet attachement à nos commerçants, à nos artisans, qui sont sur les territoires et que l'on veut plutôt voir se développer, plutôt rester dans les villes moyennes et dans les petits bourgs, c'est de faire en sorte de continuer à avoir ce lien avec ces commerçants et ces artisans. Alors, ça peut être, lorsque ce sera possible, en physique, mais on peut commencer par regarder si on ne peut pas les joindre au téléphone, parce que vous avez un certain nombre de commerçants qui agissent par téléphone, on n'est pas obligé d'être en ligne pour faire du "click and collect", même si le terme laisse l'impression qu'il faut avoir un site en ligne fantastique, on peut faire très simplement les premiers pas de livraisons et de commandes, et j'invite vraiment tous les Français à se dire à un moment, au moment de faire les commandes, de réfléchir aux cadeaux, comment je fais, comment quelque part je rends hommage à ces commerçants et ces artisans qui sont le sel de mon centre-ville.

ADRIEN GINDRE
Alors, il y a un grand méchant loup dans cette affaire, on n'a pas prononcé le mot, mais je vais, le faire AMAZON, il y a une pétition qui circule en ce moment, "Noël sans AMAZON", qui a d'ailleurs été signée par un certain nombre de personnalités politiques, les députés François RUFFIN, Delphine BATHO, Matthieu ORPHELIN, la maire de Paris Anne HIDALGO. Qu'est-ce que ça vous inspire, qu'est-ce que vous dites à ces politiques qui se mobilisent contre AMAZON ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Je leur dis que quand on se mobilise pour 5% du commerce français et qu'on ne s'occupe pas des 95 % des commerçants, qui eux aspirent à aller travailler, eux aspirent à avoir du soutien, et que heureusement que l'Etat a mis le paquet pour accompagner ces commerçants et ces artisans, avec 15.000 euros notamment de soutien au titre du mois de novembre, et d'ailleurs, je veux le dire, à partir du 20 novembre, demain, les commerçants, les artisans fermés, vont pouvoir déposer leur déclaration pour pouvoir bénéficier dans les jours qui viennent de ce soutien financier. Nous, nous sommes dans l'action, nous ne sommes pas en train de pérorer sur 5 % du commerce.

ADRIEN GINDRE
Avant qu'on en vienne à l'industrie, juste un petit mot de méthode, Adrien GINDRE, à votre place hier il y avait Laurent BERGER, pour la CFDT, il a eu ces mots que je vais vous citer, "on est encore", dénonce-t-il, « dans une gestion de cette crise trop verticale, ce qui manque c'est d'associer les acteurs », pour lui les acteurs c'est le monde économique, les organisations syndicales, le monde associatif, les collectivités territoriales, ça fait une longue liste, et il conclut en nous disant "le gouvernement doit comprendre une chose, il ne fera pas tout, tout seul." Vous faites tout, tout seul, Agnès PANNIER-RUNACHER, avec vos collègues du gouvernement ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Ecoutez, au niveau de l'industrie en tout cas, j'ai un Conseil national de l'industrie, j'ai 18 filières, j'ai réuni l'ensemble des organisations syndicales du Conseil national de l'industrie il y a une semaine, j'étais hier avec le représentant des organisations environnementales, dans un autre registre…

ADRIEN GINDRE
Donc ça n'a pas lieu d'être, il se trompe Laurent BERGER, d'analyse ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Je crois que c'est très important d'associer, effectivement, les organisations syndicales, mais pas que, tous les représentants de la société civile, nous nous y employons. Nous sommes dans un contexte d'urgence, je ne dis pas qu'on fait tout bien, je ne dis pas qu'à chaque moment on a pris le temps, peut-être, qu'il faudrait de cette concertation, mais ce qui est sûr c'est qu'il y a une réelle volonté du gouvernement, à chaque étape, d'associer autant que possible, et dans les délais que nous permettent les prises de décisions aussi, parce que ce sont des prises de décisions rapides, on parle des commerçants, c'est dans quelques jours, on parle de l'évolution des règles de confinement ou pas, c'est dans quelques jours, et à chaque étape notre devoir est effectivement d'avoir un maximum de concertations, mais en responsabilité d'être aussi capables de prendre des décisions.

ADRIEN GINDRE
Alors, vous faisiez allusion à l'instant à votre portefeuille, l'industrie, puisque vous êtes rattachée au ministère de la Relance, mais spécifiquement en charge de l'industrie pour ce qui vous concerne, et vous avez lancé toute une série d'appels à projets. Qu'on comprenne bien, l'idée c'est quoi, c'est si vous avez une chance de survivre dans l'économie de demain on vous aidera, et sinon, débrouillez-vous ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Non, bien au contraire. Dans l'industrie, qu'est-ce qu'on a fait ? On a lancé des plans, pour notamment l'automobile et l'aéronautique, qui sont deux des filières les plus impactées par cette crise sanitaire, sur ces deux filières nous proposons des outils qui permettent aux entreprises de passer le cap, et lorsque nous avons, aujourd'hui, plusieurs centaines d'entreprises qui vont bénéficier d'un soutien, pas un soutien pour le principe, d'un soutien pour investir dans de nouveaux projets, pour diversifier leur production, pour gagner en compétitivité parce qu'ils vont faire des investissements dans des machines plus efficaces…

ADRIEN GINDRE
Mais pour créer de l'emploi ou pas forcément ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais, non seulement pour conforter les emplois existants, mais pour en créer. Lorsque nous allons annoncer aujourd'hui, avec Bruno LE MAIRE, un certain nombre de lauréats pour des relocalisations, ce qui est en jeu c'est des centaines, c'est des milliers d'emplois, et c'est dans cette démarche-là que nous sommes aujourd'hui positionnés. Chaque emploi industriel doit être recherché, à la fois pour les entreprises en difficulté, où nous accompagnons les restructurations et nous faisons en sorte de maintenir des activités industrielles, même dans la tempête, et de l'autre côté, toutes les opportunités de créer de l'emploi industriel, sur de nouveaux projets, doivent être saisies et accompagnées.

ADRIEN GINDRE
Mais qu'est-ce que vous appelez relocalisations, il y a des emplois qui sont aujourd'hui, par exemple ailleurs en Europe, et qui vont revenir en France ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Relocalisations c'est très simplement des productions qui aujourd'hui sont faites à l'extérieur de la France, en Europe, mais ça peut être également en Asie, et pour laquelle une entreprise se dit "je suis capable de faire cette production et je lance ma ligne de production", donc ça peut être une entreprise qui auparavant sous-traitait une partie de sa production, qui dit "je vais la faire moi-même, pourquoi pas, finalement j'aurai tout le continuum de production et ça sera plus efficace", ça peut être aussi des entreprises, beaucoup dans le secteur agroalimentaire, qui disent "au fond j'ai toutes les compétences, il faut que je lance une nouvelle ligne de production, et je saurai être compétitif, par rapport aux Italiens, par rapport aux Néerlandais, par rapport aux Allemands."

ADRIEN GINDRE
Mais avec tout ça vous allez sauver, ou créer, combien d'emplois ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, nous sommes en train de travailler, aujourd'hui sont déposés au total, au niveau de notre guichet de la Banque publique d'investissement, 6400 dossiers d'entreprises, 6400 dossiers d'entreprises qui n'ont pas encore terminé de remplir leur dossier, mais c'est plus de 20% des entreprises industrielles françaises, plus de 20%. Donc, en 2 mois, ça montre qu'il y a un dynamisme de nos entreprises industrielles qui est très important, contrairement à ce qu'on peut s'imaginer par rapport au climat anxiogène que nous traversons, ça c'est une très bonne nouvelle. Il y en a 2400 qui sont bouclés, et nous espérons, d'ici la fin de l'année, accompagner 500 entreprises, et on va continuer. Moi j'ai demandé à Bruno LE MAIRE et Olivier DUSSOPT, de me donner les enveloppes pour 2021 parce que tout le travail que nous avons mené ces 2 derniers mois, sur 2020, montre qu'on est au bout des enveloppes et je ne veux pas qu'il y ait de "stop and go" par rapport aux projets, donc derrière c'est des milliers d'emplois. Je rappelle que ce gouvernement, pour la première fois, a recréé de l'emploi industriel, en 2017, en 2018, en 2019…

ADRIEN GINDRE
Avant que le Covid arrive.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Avant le Covid c'était 30.000 emplois, c'est des petits effectifs dans l'industrie, mais c'est des effectifs qui induisent de l'emploi.

ADRIEN GINDRE
Est-ce que ça peut permettre d'aider à trouver un repreneur pour BRIDGESTONE par exemple ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est des mesures qu'on peut utiliser sur Béthune, il y a un certain nombre de dossiers, soit qui ont reçu une décision positive d'accompagnement, je pense à ANOVA (phon) par exemple, qui produit les sachets dans lesquels on met tous les tests PCR, et qui sont en train de monter en production, donc voilà un exemple très concret d'entreprise soutenue à Béthune, ça peut être aussi pour accompagner un repreneur, donc soit créer de l'emploi industriel sur lequel des salariés de BRIDGESTONE pourrait se positionner, soit, plus largement, accompagner un projet de reprise.

ADRIEN GINDRE
Alors, parlons des vaccins. La France est-elle prête logistiquement ? On reviendra aux vaccins eux-mêmes dans quelques instants, mais il y a un moment, quand on aura les produits, il faudra les transporter, il faudra aller les distribuer, il faudra les stocker, on sait que par exemple PFIZER c'est un vaccin qui doit être conservé à -80 degrés, ça fait plusieurs jours qu'on entend dire que l'Allemagne, elle, a pris de l'avance sur le sujet. Ou est-ce qu'on en est nous ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, nous nous sommes organisés, depuis le mois de mai nous avons une task-force qui pilote l'ensemble du travail sur les vaccins, cette task-force elle était est rattachée au ministère de l'Industrie, tant que nous étions sur la partie négociation des contrats, anticipation des productions, en Europe et en France, puisqu'il fallait aussi appeler les entreprises qui étaient susceptibles de produire une partie du vaccin, ce travail il a été fait. C'est la France, je le rappelle, qui a été à la manoeuvre sur les deux premiers contrats qui ont été signés, celui avec ASTRAZENECA et celui avec SANOFI, au sein de l'Europe, c'est la France, sous l'égide du président de la République, qui a fait en sorte que l'ensemble des pays européens se mettent ensemble pour qu'on ait une position alignée…

ADRIEN GINDRE
Donc il n'y a pas de retard.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Pour qu'on soit plus fort dans la négociation, qu'on pèse de manière plus importante avec l'Europe, plutôt que chacun aille faire sa petite négociation dans son coin, et maintenant nous avons passé la balle à la santé, puisque là ce sont des enjeux, quelle stratégie vaccinale, avec quel spécialiste, quel expert pour le faire, sur quel public cible, c'est beaucoup de questions, les équipes se sont renforcées, toujours sous l'égide du Premier ministre, et donc le travail est poursuivi.

ADRIEN GINDRE
Deux petites questions, très rapidement, sur les vaccins. On a une bonne nouvelle, on a appris qu'une partie des doses du vaccin PFIZER, vous y faisiez allusion, serait produite en France par DELPHARM, dans l'Eure-et-Loir, ça va d'ailleurs créer un petit peu d'emplois localement…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Tout à fait.

ADRIEN GINDRE
Est-ce que toutes les doses de vaccins qui seront distribuées en France seront produites en France ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Non, pas du tout, parce que lorsque vous faites un vaccin, dans des délais aussi contraints, vous êtes obligé de choisir les sites les plus importants parce qu'il y a une homologation de chaque site, donc certains vaccins seront produits en Allemagne, en partie, d'autres aux Pays-Bas, d'autres en France. l'objectif aujourd'hui c'est l'efficacité, parce que nous avons une urgence, mais demain, si effectivement il apparaît que ce vaccin s'installe dans le paysage, que, comme la grippe il sera recommandé de se revacciner régulièrement, je n'en sais rien, je ne suis pas médecin, mais s'il apparaît ça, ça nous nous allons continuer à travailler parce que, dans ce deuxième temps, d'autres candidats vaccins pourront venir, seront peut-être plus efficaces, et surtout nous voulons ancrer plus de production en France, nous avons tout un plan pour les industries de santé, et notamment avec SANOFI.

ADRIEN GINDRE
Merci beaucoup Agnès PANNIER-RUNACHER d'avoir été notre invitée ce matin.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Merci.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 novembre 2020