Déclaration de M. Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, en réponse à une question d'actualité sur la coordination européenne concernant l'ouverture des stations de ski, au Sénat le 9 décembre 2020.

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Circonstance : Question d'actualité au Sénat

Texte intégral

Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Sénateur,


Je veux d'abord m'associer à l'hommage que vous rendez aux victimes de cet accident d'hélicoptère.

Et je veux vous dire aussi que sur les mesures qui concernent le domaine de la montagne, sous l'autorité du Premier ministre, si le gouvernement doit prendre ces mesures de restriction, ce n'est pas, évidemment, de gaîté de coeur ; ni, comme on l'entend parfois, parce que les activités de plein air seraient elles-mêmes les plus dangereuses, mais parce que nous savons qu'il y a aussi des lieux de fêtes, de rassemblements, qui peuvent être dangereux dans un moment où, nous le savons aussi, l'épidémie n'est pas totalement maîtrisée. Et nous devons être d'une vigilance particulière.

J'aurais l'occasion de revenir sur les mesures d'accompagnement et de soutien à l'activité touristique, mais je veux dire aussi que, si nous rouvrions trop tôt, non seulement nous prendrions un risque sanitaire, mais nous prendrions également un risque économique pour les acteurs concernés, car si l'épidémie continuait à se développer de manière générale, c'est le haut de la saison, notamment le mois de février, qui serait remis en cause si nous devions refermer des activités.

Sur la coordination européenne que vous évoquez, nous l'avons initiée. Je veux le signaler, parce qu'elle est inédite. Jamais nous avions eu affaire à une telle situation, et l'Europe n'a pas de compétence en la matière, donc nous l'avons construite, sous l'autorité du Président de la République et du Premier ministre. Et je veux être précis sur ce point : grâce à l'initiative que nous avons prise pour éviter qu'il y ait une forme de concurrence excessive ou déloyale, et par ailleurs un risque sanitaire de réimportation du virus, l'Italie a annoncé la fermeture de ses stations pour la période des fêtes. C'est le cas également de l'Allemagne et notamment de la Bavière. Ou plus loin de nous, de la Bulgarie et de la Slovénie. C'est le cas d'Andorre qui a changé de décision à la suite de cet effort de coordination. Et je tiens à préciser, pour l'Espagne et l'Autriche, soyons précis, en Autriche, tout sera fermé, hôtels, bars, restaurants, et une quarantaine est imposée. Donc, il n'y aura, de fait, pas de concurrence touristique. En Espagne, il y a trois communautés qui ont des stations de ski, notamment la Catalogne à proximité de nos frontières, et nous avons fait en sorte qu'il y ait une interdiction pour les non-résidents dans ces régions, d'accéder aux stations de ski. Et les autorités espagnoles, catalanes en particulier, mettront en place des contrôles. Et nous le ferons pour le dernier pays qui est encore dans cette situation, la Suisse, si nous n'arrivons pas à mener une coordination diplomatique dans les prochains jours. Nous continuons à le faire, mais comme vous le savez, Monsieur le Sénateur, ce sont des décisions cantonales en Suisse. Nous poursuivons nos efforts et nous accompagnerons les professionnels.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 décembre 2020