Texte intégral
Merci, Monsieur le Ministre, cher Jean-Yves, je suis très heureux d'être aujourd'hui à Lorient, à vos côtés, chez vous, si je puis dire. Nous avions pris l'engagement, l'ensemble du Gouvernement, le Président de la République, que la pêche ne serait pas une variable d'ajustement de cette négociation du Brexit. Cet engagement est tenu. Nous sommes venus l'expliquer, échanger, rendre compte, parce qu'il est légitime aussi après cet accord, - des négociations longues, compliquées, un accord lui-même parfois complexe, qui porte encore un certain nombre de points d'interrogation -, de pouvoir échanger, expliquer, comprendre et se projeter aussi dans l'avenir au service de la filière de la pêche en particulier, mais plus largement des intérêts économiques de la Bretagne, de la France, que nous avons défendus sans relâche dans cette négociation.
Je veux dire que cet accord montre aussi la force de la coopération, -cela a été un des points d'échange ce matin-, de la coopération européenne. Cet accord est meilleur pour l'Union européenne que pour le Royaume-Uni, parce que l'Europe a été forte, elle a été unie, elle a défendu ses intérêts jusqu'au bout. Je crois que toute la filière de la pêche peut en témoigner. Et je veux aussi saluer le travail collectif qui a été mené. Si ce résultat, -qui doit encore être consolidé, amélioré-, a été obtenu, c'est parce que toute la profession, tous les élus, toutes les collectivités, le Gouvernement, le Président, se sont mobilisés, depuis 2016 et jusqu'au dernier jour de l'année 2020, pour obtenir un accord qui est un bon accord.
Maintenant, il y a eu le temps de la conclusion de l'accord et du soulagement, une forme de satisfaction. On l'a entendu ce matin dans l'échange qu'évoquait Jean-Yves Le Drian, il y a maintenant le temps de l'exigence et de la vigilance dans la mise en oeuvre de cet accord, pour vérifier que tous ces points qui sont positifs sont bien appliqués. Nous sommes vigilants ces heures-ci, ces jours-ci, pour que les accès soient donnés dans la zone des six-douze mille, cela doit encore être le cas comme le rappelait Jean-Yves Le Drian. Nous nous battons pour cela parce qu'il n'y a pas de bon accord sans bonne application et application complète. Et puis, parce qu'il y a aussi un avenir, une seconde étape à préparer, à préparer ensemble, on en a donné le coup d'envoi ce matin avec cet échange, parce qu'au-delà de six campagnes de pêche, de cinq années et demie durant lesquelles les quotas sont garantis à la pêche européenne et française, il faudra construire l'avenir avec le Royaume-Uni. Et je crois aussi, puisque l'on parlait de coopération, que cet accord est bon parce qu'il a montré la coopération européenne, qu'il a défendu nos intérêts collectifs, qu'il a maintenu l'unité européenne, et qu'il nous donne aussi un cadre de travail avec le Royaume-Uni, avec les pêcheurs britanniques aussi, qui ne sont pas, tout le monde l'a dit, des adversaires, mais avec lesquels on doit aussi construire une relation équilibrée et durable. C'est aussi l'un des messages que l'on prend, je crois avec nous, ce matin, après notre échange.
Il y aura la vigilance et l'exigence, et puis il y aura l'accompagnement, puisqu'il y a un certain nombre d'ajustements, un cadre nouveau pour agir et, effectivement, ce n'est pas la situation d'avant. Et donc, on devra accompagner. Annick Girardin, la ministre de la Mer, a présenté d'ores et déjà, c'était l'engagement du Premier ministre, un plan de soutien et d'accompagnement, au-delà du plan de relance, à toute la filière, c'est très important de travailler avec toute la filière. Nous l'ajusterons en fonction des échanges avec les professionnels. Nous avons commencé ce matin, dans les semaines et les mois qui viennent, pour que ce plan, cet accord, constitue le cadre d'avenir d'une filière à laquelle nous croyons profondément, et de la défense de nos intérêts économiques, politiques, territoriaux, dans la relation d'avenir avec le Royaume-Uni qui s'ouvre à partir de ce début d'année.
Il y aura notamment dans cet accompagnement, Jean-Yves Le Drian l'évoquait, un fonds européen, très important, que la France a ardemment négocié, de cinq milliards d'euros, qui bénéficiera principalement au secteur de la pêche, dont les fonds seront disponibles très prochainement et sans attendre. Le plan d'accompagnement français, que le ministère de la Mer a présenté, permettra d'accompagner toutes les difficultés possibles dans ces premières semaines et ces premiers mois. Mais l'ensemble des professionnels l'ont dit, M. Le Nézet en particulier, nous ne cherchons pas à compenser des pertes, nous cherchons à construire un avenir et à nous projeter. Et c'était ce message d'espoir, d'engagement et de combat, parce que c'est un combat encore à mener, que l'on a défendu ensemble ce matin en menant symboliquement, Monsieur le Ministre, à Lorient, aujourd'hui, et comme vous l'avez dit, nous ou d'autres reviendrons très prochainement pour rendre compte à nouveau de la suite de ce travail car c'est un nouveau chapitre qui s'écrit. Merci beaucoup.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 janvier 2021