Texte intégral
Permettez-moi de m'associer à l'hommage émouvant qui a été rendu aujourd'hui même dans votre hémicycle à la mémoire des cinq soldats qui sont tombés pour la France.
Tout d'abord, Monsieur le Député, à quelques minutes d'une audition qui va démarrer devant votre commission de la défense nationale et des forces armées, à l'occasion de laquelle je vais comme toujours avec plaisir me prêter au feu régulier des questions, - sur ce sujet de l'opération Barkhane, les questions sont légitimes et nous avons déjà eu de nombreux échanges à ce propos -, je voudrais rappeler quelques points.
Premièrement, ces cinq militaires qui ont laissé la vie se sont battus contre le terrorisme. Qu'est-ce que le terrorisme ? Ce sont des groupes qui veulent infliger aux populations civiles locales la terreur et le chaos.
Deuxièmement, contre qui nous battons-nous ? Nous nous battons contre des groupes inféodés à deux grandes organisations, Al-Qaïda et Daech, qui ont déjà frappé la France, l'Europe, mais aussi ces pays dans lesquels nous intervenons, rappelez-vous les attentats de Grand-Bassam, de Bamako et de Ouagadougou.
Enfin, je voudrais aussi penser aux victimes civiles. Vous avez rappelé à juste raison le massacre dont ont été victimes 100 Nigériens, il y a quelques jours, qui fait suite à de nombreux autres massacres, il y a un an, au Burkina Faso, des exactions épouvantables ont été conduites contre des populations civiles.
Si ces groupes gagnent, ils risquent de s'étendre à toute l'Afrique de l'Ouest.
Si l'Afrique de l'Ouest est déstabilisée, c'est évidemment un risque pour l'Europe. Au fond, voilà la question qui se pose à nous, Monsieur le Député, je la pose et nous en débattrons plus tard ensemble : tout en sachant que notre présence n'est pas éternelle, comme je l'ai toujours dit, pensez-vous pouvoir dire aux Français qu'ils seraient plus en sécurité si Barkhane se retirait demain ?
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 janvier 2021