Interview de Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de l'industrie, à BFM TV le 26 janvier 2021, sur les vaccins contre le coronavirus.

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Média : BFM TV

Texte intégral

JEAN-JACQUES BOURDIN
Agnès PANNIER-RUNACHER, bonjour.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Bonjour Jean-Jacques BOURDIN.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous êtes Ministre déléguée à l'Industrie mais vous avez en charge l'approvisionnement de la France en vaccins. Quelle charge ! On va y revenir, on va revenir à la vaccination mais regardons un peu de près la situation. Le Premier ministre Jean CASTEX tiendra une conférence de presse jeudi. C'est bien cela ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Tout à fait.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Il n'y aura pas de prise de parole du président de la République cette semaine ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
A ma connaissance, non.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Pas de prise parole. Donc le Premier ministre jeudi pour faire le point sur la situation.

AGNES PANNIER-RUNACHER
On continue à faire le point très régulièrement sur la situation pour voir s'il faut ajuster tel ou tel dispositif et donner des explications sur le fonctionnement des écoles, le fonctionnement des services publics et la circulation du virus.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc Jean CASTEX jeudi pour donner des informations sur la circulation du virus et non pas pour annoncer un confinement. Confinement ou pas ? Réponse quand ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Vous savez, la décision sur un possible confinement elle se fera en fonction de la circulation du virus. On a pris il y a deux semaines une mesure importante, contraignante pour l'ensemble des Français. On ne l'a pas pris de gaieté de coeur : c'est un couvre-feu à 18 heures. C'est une décision contraignante, je le redis. Je pense que tous, on voit bien l'impact que ça a sur nos vies respectives. Cette décision, on va mesurer son efficacité à la fin de cette semaine puisque ça fera deux semaines et qu'on aura une idée de la manière dont ça ralentit ou pas la circulation du virus.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Jean CASTEX donnera les résultats de cette estimation, enfin, de l'efficacité de ce couvre-feu.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Je crois qu'on aura plutôt les données du côté de samedi puisque le couvre-feu a été mis en place samedi il y a deux semaines.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc avant samedi, pas de décision de confinement.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Avant samedi, et sauf accélération ou chiffres statistiques qui nous amèneraient à reconsidérer la situation. Et encore une fois, nous prenons les décisions pas sous l'effet des commentateurs ou sous l'effet de telle ou telle opinion, mais en regardant le compteur de la circulation du virus et de la pression sur les réanimations. Ce sont nos deux boussoles.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc avant samedi, pas de décision de confinement ou pas confinement.

AGNES PANNIER-RUNACHER
A ma connaissance et sur la base des données dont nous disposons, à ce stade il n'y a pas de raison de décider un confinement et on continuera… Je crois que les Français n'attendent ni excès de zèle ni laxisme et c'est très exactement dans cette direction que nous allons. Nous prenons des décisions proportionnées à la situation du virus en France. Et c'est ça qui explique peut-être qu'aujourd'hui la France est relativement privilégiée. Je dis relativement parce que nous sommes quand même dans un moment particulier, par rapport à ses voisins.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui. L'épidémie progresse en France moins vite qu'ailleurs mais elle progresse.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais moins vite qu'ailleurs.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle sévit moins qu'ailleurs en Europe mais elle progresse.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Et donc il faut proportionner nos décisions.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et certains experts, Jean-François DELFRAISSY le premier, le président du Conseil scientifique, certains experts nous disent : plus le confinement sera rapide, plus il sera efficace Agnès PANNIER-RUNACHER. Donc attendre, est-ce la solution ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Je crois que Jean-François DELFRAISSY a précisé son propos ce matin justement en disant : attention ! Avec les variants, il y a un risque d'accélération de la circulation du virus. Il faut suivre ça d'extrêmement près mais ce n'est pas nécessairement une décision qu'il faut prendre demain. En revanche, il faut tous suivre cette circulation et potentiellement ajuster notre dispositif.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui. Mais il a aussi dit : avec les variants, nous sommes devant une deuxième pandémie. C'est ce qu'il a dit dimanche sur BFM TV, Agnès PANNIER-RUNACHER.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Tout à fait, les variants.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc ça doit nous inquiéter.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Les variants, c'est une situation dont nous devons prendre compte nous. Nous sommes en train de regarder l'efficacité des vaccins sur les variant. On a des premières indications qui ne sont pas définitives, je veux le dire, parce que ce sont des indications en laboratoire, ça ne veut pas dire que ce soient des indications qui fonctionnent sur l'humain. L'humain est un peu plus complexe qu'un tube à essai.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors ces premières indications ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Pour le moment MODERNA indique en laboratoire une efficacité de son vaccin sur l'ensemble des variants connus. PFIZER BioNTech indique plutôt une confiance sur le variant qui aujourd'hui est celui qui est le plus présent potentiellement France qui est le variant anglais et plutôt un confort sur les autres variants, mais n'est pas aussi je dirais assertif que MODERNA et nous allons suivre ça. Mais je veux dire aussi une chose : les vaccins PFIZER BioNTech et MODERNA ont ceci de particulier que vous pouvez assez vite adapter ces vaccins à des variants qui circuleraient. Ce sont des vaccins à des séquences de développement…

JEAN-JACQUES BOURDIN
ARN Messager qui sont plus souples à adapter.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Qui sont plus courts à développer et donc c'est une chance pour nous.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Je vais revenir sur les vaccins, sur les différents vaccins parce que beaucoup de questions sont posées mais est-ce que le gouvernement hésite parce que la population est dans une situation difficile aujourd'hui, parce que les Français sont un peu déprimés ? Certains sont en situation de détresse. Est-ce la raison pour laquelle le gouvernement hésite à prendre des décisions radicales ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Je dirais deux choses. Encore une fois, je le répète, notre boussole c'est la réalité de la circulation du virus. Nous sommes sur un plateau haut de contaminations, ça reste un plateau. Ça reste inférieur à nos voisins qui ont pris des décisions de reconfinement. En revanche il faut être - et vous avez complètement raison - extrêmement attentifs à la situation psychologique des Français. A la situation psychologique des jeunes en particulier, ceux qui essaient de poursuivre des études, qui sont en distanciel, qui sont parfois dans des villes qu'ils connaissent à peine, qui n'ont pas eu le temps de tisser du lien social et qui sont à 20 ans dans des situations qu'on voudrait…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc le président de la République hésite, il hésite, il hésite parce que la France est fragile, fragile psychologiquement ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Non, il n'hésite parce que la France est fragile, parce qu'il a toujours pris ses responsabilités et pris des décisions avec le gouvernement, courageuses, qui n'étaient pas forcément celles qu'attendaient les Français, parce que c'est sa responsabilité de prendre ces décisions, mais en revanche, nous sommes collectivement, et le président de la République, en premier, très attentifs à la situation psychologique. C'est pour ça qu'avec Frédérique VIDAL, nous renforçons la prise en charge psychologique des jeunes.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vais y revenir, je vais revenir sur les jeunes. Agnès PANNIER-RUNACHER, je voudrais qu'on parle des vaccins. Trois vaccins, donc deux, un, PFIZER BioNTech, qui est actuellement administré, un deuxième, MODERNA, administré à partir de quand ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Qui est déjà administré…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Déjà administré, oui, c'est vrai…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Bien sûr, depuis deux semaines.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et notamment dans les régions qui sont sous tension…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Où le virus circule.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Où le virus circule. Bien, je voudrais parler d'ASTRAZENECA, pourquoi, eh bien, parce que le gouvernement allemand doute de l'efficacité de ce vaccin, le vaccin d'ASTRAZENECA, sur les personnes les plus âgées, les plus de 65 ans, 8 % d'efficacité pour les plus de 65 ans. Est-ce que vous confirmez ces doutes ? Est-ce que nous, Français, nous avons les mêmes doutes ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Sur le vaccin ASTRAZENECA, l'Autorité de santé va analyser les données très précisément, ce dont nous disposons, c'est un taux d'efficacité global, qui serait, je ne suis pas médecin, qui serait aux alentours de… enfin, supérieur à 60 %. Ça, c'est le premier élément…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Global ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Global. Le deuxième élément, c'est de regarder quelles sont les données dont nous disposons sur les plus de 75 ans, dont vous savez que c'est aujourd'hui la population la plus vulnérable, sur les plus de 65 ans, et sur les plus de 55 ans. Et c'est sur cette base-là que les autorités de santé ajusteront leurs recommandations vaccinales en disant : au fond, peut-être, peut-on vacciner tout le monde, mais nous recommandons d'utiliser ce vaccin plutôt pour tel type de population…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Voilà, le vaccin ASTRAZENECA, c'est ce que se préparent à décider les Allemands, le vaccin ASTRAZENECA ne sera administré qu'aux moins de 65 ans. Est-ce qu'en France, on pourrait faire la même chose, est-ce qu'il va être homologué par l'Union européenne pour les plus de 65 ans ? La question est posée.

AGNES PANNIER-RUNACHER
La question est posée, et ce n'est pas à moi d'y répondre, parce que c'est une autorité indépendante…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, mais la question est posée…

AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est une autorité indépendante qui décidera s'il faut mettre une limite d'âge. Je ne comprends pas que ce soit la direction que prend l'Agence du médicament, mais encore une fois, c'est une agence indépendante et elle prendra sa décision en conscience. Sur cette base-là, la Haute autorité de santé fera des recommandations et travaillera avec le ministre de la Santé pour définir le bon usage de ce vaccin, ce vaccin, il a un intérêt, une logistique…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il n'est pas cher…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, il n'est pas cher…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Logistique, et il n'est pas cher…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais surtout, il a une logique très simple, vous n'avez pas besoin d'avoir des super congélateurs à moins 80 degrés, il est plus stable, et le respect de la chaîne du froid est plus simple, donc ça ouvre des perspectives, et il est adapté à un certain type de population, mais vous avez raison de souligner que ce n'est pas la solution miracle à nos sujets de vaccination. Aujourd'hui, PFIZER, BioNTech et MODERNA ont des taux d'efficacité de plus de 90%…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Supérieurs…

AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est une prouesse technologique.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, ASTRAZENECA, encore un mot sur les livraisons d'ASTRAZENECA, le patron d'ASTRAZENECA regrette le comportement égoïste de certains pays, est-ce que ça explique les retards de livraison ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
A ce stade, je ne suis pas suffisamment, je dirais au clair sur cette situation. Je sais qu'ASTRAZENECA, en tout cas, c'est ce qu'ils nous disent, et ils nous le disent depuis un certain temps, ont des difficultés de monter en capacité industrielle, c'est quelque chose…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Contrairement aux promesses tenues (sic)…

AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est quelque chose de très courant…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Aux promesses avancées, pas tenues, justement…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Jean-Jacques BOURDIN, moi, il se trouve que j'ai travaillé dans l'industrie, et j'ai fait des lancements de production, des déviations d'une semaine, de deux semaines où vous essayez de faire en sorte que votre production industrielle soit au bon niveau de qualité et au bon niveau de volume, c'est extrêmement courant, et c'est normal ; je rappelle que faire un vaccin en un an, en un an, avec un peu d'efficacité de ces niveaux-là, parce qu'ASTRAZENECA, c'est un taux d'efficacité élevé, moins élevé que MODERNA et PFIZER, mais très élevé, c'est une prouesse technologique et industrielle extraordinaire, sachons le reconnaître. Ensuite, nous serons extrêmement vigilants, la Commission européenne, nous l'avons demandé, nous, les Français, mais nous ne sommes pas les seuls, nous irons auditer l'usine d'ASTRAZENECA en Belgique, comme nous avons fait un contrôle la semaine dernière dans l'usine de PFIZER, pour deux raisons, la première, s'assurer qu'on ne peut pas apporter un support à la production, la deuxième pour s'assurer que ce qui nous est dit par le laboratoire pharmaceutique correspond bien à la réalité. Par ailleurs, la présidente de la Commission européenne a été très claire : nous allons mettre une vérification, un contrôle des exportations de ces produits pharmaceutiques au bornes de l'Union européenne, pas pour empêcher ces produits d'être exportés, il est normal qu'un certain nombre de pays soient approvisionnés, et c'est une fierté qu'ils le soient depuis la France…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais que pour les promesses soient tenues et que les contrats soient honorés…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais juste pour compter les doses, pour compter les doses qui sortent.

JEAN-JACQUES BOURDIN
J'ai compris, j'ai compris, pour ne pas qu'ASTRAZENECA vende des doses ailleurs dans le monde…

AGNES PANNIER-RUNACHER
En tout cas, pour…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Au détriment de l'Union européenne, oui, j'ai compris…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Soit, pour s'assurer que le fantasme en est, soit, pour remettre les choses, l'église au milieu du village.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, j'ai compris. Dites-moi, les Français seront-ils tous vaccinés fin août ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Notre objectif…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Quel est l'objectif, parce que je ne comprends plus rien ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Il est très simple, notre objectif, un million de personnes vaccinées fin janvier…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Attendez, attendez, attendez, attendez, alors, allez-y !

AGNES PANNIER-RUNACHER
Un million de personnes vaccinées fin janvier, c'est fait.

JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est fait, on en est à 1.090.000, je crois…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Exactement. Et 15 millions de personnes vulnérables vaccinées fin juin, ce sont ça nos objectifs. Qu'on ait ensuite la capacité à vacciner 100 % des Français si, parce qu'il faut un certain nombre de conditions…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Entre fin juin et fin août, passer de 15 millions à 66 millions, ce sera difficile quand même…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Non, mais c'est la capacité à vacciner, c'est-à-dire le nombre de doses permettant de le faire, si nous avons bien les autorisations de mise sur le marché et si nous avons bien le calendrier de livraisons…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et si nous avons les doses, pourquoi n'aurions-nous pas la capacité ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Mais parce qu'il y a des Français qui ne voudront pas se vacciner, nous n'allons pas leur imposer cette vaccination…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vous dis ça parce qu'il y a eu un peu de confusion, plus que confusion même, je ne comprenais plus rien, entre Olivier VERAN, le secrétaire d'Etat en charge de l'Enfance, Adrien TAQUET qui dit : une grande majorité de la population sera vaccinée cet été, 40 à 50 millions, Jean-François DELFRAISSY qui nous dit : 40% de Français vaccinés à la fin de l'été. Le contraire d'Olivier VERAN, enfin, franchement, il y a eu confusion…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Un objectif, Jean-Jacques BOURDIN…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Un objectif : 15 millions fin juin…

AGNES PANNIER-RUNACHER
15 millions, les personnes vulnérables, celles qui risquent de faire des formes graves, celles qui risquent d'arriver aux urgences de nos hôpitaux.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, et pas plus ? Gardons cet objectif : 15 millions fin juin ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Cet objectif, il est indépassable, ensuite, les Français qui souhaiteront se vacciner, nous ferons tout pour qu'ils aient accès à la vaccination, mais nous n'imposerons pas de vaccination.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que certains pays, je vais vous poser question directe, offrent plus d'argent pour se faire livrer plus vite et en plus grande quantité ? Est-ce que ça arrive, Agnès PANNIER-RUNACHER ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors, nous n'avons forcément accès à tous les contrats, ça reste quelque chose de très confidentiel, comme vous le savez, ce qui est certain, c'est que l'Union européenne fait partie des pays qui ont réservé le plus de doses, le plus de doses. Juste un chiffre, on parle beaucoup du vaccin PFIZER BioNTech, qui est aujourd'hui le plus efficace sur le marché. D'accord. Plus de 90%, et qui est arrivé et qui est en fabrication nombreuse aujourd'hui, il y a des milliers de doses qui sortent des chaînes de production de PFIZER BioNTech. Ce vaccin-là, nous en avons précommandé 600 millions de doses au niveau de l'Union européenne. Les Etats-Unis en ont commandé 200 millions de doses. Je pense que c'est important, là aussi, de redonner les chiffres.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon, combien avons-nous de doses, nous, en ce moment, disponibles en France ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Plus de 2 millions.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Plus de 2 millions de doses disponibles en France ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Plus de 2 millions aujourd'hui de doses qui ont été livrées en France…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc nous pouvons vacciner 2 millions de personnes dans les jours qui viennent ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Plus de 2 millions de doses qui ont été livrées en France, et un calendrier de livraisons de doses qui est au-dessus de 650.000 maintenant, par semaine, ce qui est l'équivalent de 300.000 personnes vaccinées, n'oubliez pas la deuxième dose, c'est important, c'est pour ça que, nous, nos objectifs sont fixés en nombre de personnes vaccinées…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc 300.000 personnes vaccinées par semaine en France ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
C''est le potentiel aujourd'hui de vaccinations des Français.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, dites-moi, SANOFI va mettre ses capacités industrielles, vous le confirmez, de fabrication à disposition de deux laboratoires pour fabriquer des vaccins. Vous confirmez ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Ce que je peux vous confirmer, c'est que SANOFI est en discussion avec deux laboratoires.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, avec PFIZER BioNTech, on est bien d'accord ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Avec PFIZER, BioNTech, et avec un autre laboratoire…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et avec le vaccin JANSSEN…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Avec un autre laboratoire…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Laboratoire JANSSEN…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Qui n'a pas encore son autorisation…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Belgo-américain !

AGNES PANNIER-RUNACHER
Néerlando-américain.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Néerlando-belgo-américain, JANSSEN.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Qui n'a pas encore son autorisation de mise sur le marché. SANOFI nous dira, dans les tout prochains jours….

JEAN-JACQUES BOURDIN
Même les prochaines heures…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Quelles sont ses possibilités de vaccination et de soutien à cette vaccination…

AGNES PANNIER-RUNACHER
Ce qui veut dire que SANOFI est prêt à fabriquer le vaccin PFIZER BioNTech ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Ce qui veut dire que SANOFI nous confirmera ou pas, et prendra sa décision dans les prochaines heures, c'est une discussion, c'est une négociation dans les prochains jours.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Prochaines, heures, c'est bien ce que je disais, oui…

AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est une discussion qui se déroule en ce moment pour savoir si, effectivement, il est possible de vacciner. Je veux juste dire une chose…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous poussez à cette solution, vous demandez à SANOFI de fabriquer sous licence le vaccin de PFIZER BioNTech?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Ce n'est pas une fabrication sous licence, c'est de la sous-traitance.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Sous-traitance.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Aujourd'hui ce que nous sommes en train de faire, maintenant que nous avons une visibilité sur les vaccins qui fonctionnent, nous avons fait une première action qui consistait à faire monter des sous-traitants pour vacciner des vaccins qui étaient candidats. Nous avons quatre vaccins sur les six premiers qui vont arriver sur le marché qui sont fabriqués en France. PFIZER BioNTech a déjà un sous-traitant en France.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Je sais, je sais. Les capacités industrielles de SANOFI sont beaucoup plus importantes.

AGNES PANNIER-RUNACHER
C'est pour ça que nous avons dit à SANOFI dans la mesure où nous voyons à peu près où en était l'état de la fabrication que c'était le moment de se saisir de ce sujet et de regarder s'ils pouvaient le faire.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Accord imminent, accord imminent.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Ça, c'est vous qui le dites. Ce sera à eux d'annoncer avec quel laboratoire ils feront un accord, pour combien de doses et à quel moment la production se lancera.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon. Je ne vais pas revenir sur l'Institut Pasteur parce que l'Institut Pasteur va poursuivre le développement d'autres candidats vaccins, ce qu'on a oublié de dire ces dernières heures.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Tout à fait.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Un vaccin administré par voie nasale et un vaccin à ADN. Bien, je ne vais pas revenir là-dessus. Je voudrais revenir simplement sur le certificat de vaccination. Le débat aujourd'hui n'est pas le bon mais il va venir, ce débat. Un certificat de vaccination, un jour prochain ce certificat sera obligatoire, non ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Alors là aussi, il faut qu'on ait un peu plus de données. Un certificat de vaccination n'a de sens que si on établit de manière précise que lorsque vous êtes vacciné, vous n'allez pas contaminer votre entourage. Aujourd'hui on sait que lorsque vous êtes vacciné, vous n'allez pas développer une forme grave. Ce n'est pas tout à fait la même chose. Donc ça, c'est la première étape. Assurons-nous que lorsqu'on donne un certificat de vaccination, on le donne bien à quelqu'un dont le risque de transmettre le virus est fortement diminué. Première étape. Deuxième étape, assurons-nous que nous avons suffisamment de personnes vaccinées pour éviter des effets d'inégalités. Sur ces bases-là, c'est une discussion qui a son sens, qui est légitime et que nous ouvrirons en temps utile.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Et que vous ouvrirez.

AGNES PANNIER-RUNACHER
En temps utile.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Discussions sur le certificat de vaccination, vous ouvrirez ce débat.

AGNES PANNIER-RUNACHER
En temps utile avec l'Union européenne puisque c'est un enjeu de l'Union européenne aussi.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Alors j'ai deux questions, sur les jeunes d'abord. Il y a une proposition sur les jeunes, les conséquences de cette crise sanitaire sur les jeunes qui sont terribles. Il y a une proposition du délégué général de la République en Marche - vous l'avez vue : un prêt de 10 000 euros pour chaque jeune entre 18 et 25 ans. C'est une sorte de capital jeunes pour se lancer dans la vie. Alors ils seraient remboursés sur 30 ans et finalement ils ne seraient remboursés que par ceux qui gagneraient plus de 1 800 euros. Est-ce une bonne idée ? Est-ce que vous avez la soutenir ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Je ne l'ai pas encore investiguée plus que ça. Donc moi j'ai besoin, je suis très analytique, de savoir très exactement ce que je raconte. Ce que je trouve positif dans cette idée, c'est qu'effectivement on s'aperçoit que les jeunes ont besoin d'un coup de pouce pour démarrer dans la vie. D'un coup de pouce pour finir des études. Combien de jeunes sont obligés d'arrêter leurs études parce qu'ils n'ont pas les moyens de les poursuivre ou parce qu'ils doivent…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc un prêt de 10 000 euros, c'est une bonne idée ?

AGNES PANNIER-RUNACHER
Ça peut être une bonne idée mais, encore une fois, il faut peser le pour et le contre, et je pense qu'en tout cas il faut trouver les voies et moyens - moi c'est un sujet qui m'a amenée à m'engager en politique - trouver les moyens de faire en sorte que tous les jeunes aient la capacité à réaliser toutes leurs potentialités. Aujourd'hui ce n'est pas le cas. Dans les quartiers Politique de la ville, ce n'est pas le cas. Dans les zones rurales, ce n'est pas le cas parce que les jeunes n'ont pas les mêmes chances, n'ont pas les mêmes services publics, n'ont pas le même accès aux universités, n'ont pas le même soutien de leur famille. Et ça, c'est insupportable. Et le combat que nous portons avec le président de la République, c'est justement ce combat de permettre à chacun, quel que soit l'endroit d'où il est né, la famille où il est né de pouvoir réaliser son destin à égalité, en équité avec les autres. Et on le sait, l'ascenseur social en France est bloqué. Il faut six générations…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc il y aura une mesure pour les jeunes spécifique.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Pardon, il y a beaucoup de mesures pour les jeunes.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y en aura une autre.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Jean-Jacques BOURDIN, il faut quand même…

JEAN-JACQUES BOURDIN
Je sais, on l'a dit.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Il y a 1jeune1solution et c'est des milliards d'euros qui sont sur la table pour les jeunes. Vous avez plus d'emplois des jeunes créés en 2020 qu'en 2019. C'est notre priorité absolue.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y aura une initiative gouvernementale en direction des jeunes.

AGNES PANNIER-RUNACHER
Nous allons continuer à travailler, analyser la proposition de Stanislas GUERINI. Ça fait partie d'autres propositions que nous entendons mais en tout état de cause, ce sujet est prioritaire.

JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Merci Agnès PANNIER-RUNACHER d'être venue nous voir ce matin sur RMC et BFM TV.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 janvier 2021