Texte intégral
ROMAIN DESARBRES
Bienvenue à tous, merci d'être avec nous. On est en direct avec Elisabeth MORENO qui est Ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances. Bonjour Madame la ministre, merci d'avoir choisi CNews pour parler ce matin.
ELISABETH MORENO
Bonjour.
ROMAIN DESARBRES
Je voulais vous entendre notamment sur ces réactions scandalisées après une lettre de George PAU-LANGEVIN, ancienne députée socialiste désormais adjointe de la Défenseure des droits qui défend le burkini. Elle a écrit à la base de loisirs de Jablines-Annet en Seine-et-Marne. Elle dit à la direction de cette base de loisirs qu'elle ne peut pas interdire le burkini parce que ça apparaît comme une discrimination. Valérie PECRESSE, la présidente de la région, est scandalisée, elle est choquée. On lit cette information dans Le Figaro. Madame la Ministre, est-ce qu'il faut autoriser ou interdire le burkini dans les piscines et les centres de loisirs ?
ELISABETH MORENO
Non, clairement. Dans les centres de loisirs et les piscines et les espaces publics de cet ordre-là de façon générale, évidemment le burkini aujourd'hui n'a pas sa place. Donc je n'ai pas pris connaissance de cette lettre, vous me l'apprenez ce matin, donc je ne vais pas la commenter davantage mais moi je ne suis pas favorable au burkini dans les piscines.
ROMAIN DESARBRES
Alors c'est une lettre, c'est un article du Figaro : « Quand le défenseur des droits s'engage pour le burkini » et c'est une ancienne députée socialiste qui écrit donc à la direction tout simplement, en faisant une sorte de pression sur la direction de cette base de loisirs : « Il m'apparaît que l'interdiction du burkini au sein de la base de loisirs est susceptible de constituer une discrimination. » Vous nous dites, vous, ce matin, qu'interdire le burkini ce n'est pas créer une discrimination.
ELISABETH MORENO
Moi ce que je vous dis, c'est que je travaille très bien avec les défenseurs des droits parce que, peut-être que vous le savez, nous sommes en train de mettre en place une plateforme de lutte contre les discriminations. Ce que je vous dis, c'est que je ne pense pas que ce soit une bonne chose qu'il y ait des burkinis dans les espaces publics telles que les piscines ou les bases de loisirs, et je prendrai connaissance de cette lettre et je pourrai vous en dire plus lorsque j'aurai davantage de détails.
ROMAIN DESARBRES
Gérald DARMANIN, autre sujet Madame la ministre, parle ce matin de la police. Vous êtes en charge de l'égalité des chances. Il annonce la mise en place de 10 000 stages dans la police, réservés en priorité aux jeunes des quartiers difficiles. Qu'est-ce que cette mesure peut changer selon vous ?
ELISABETH MORENO
Eh bien je trouve que c'est une excellente mesure. Je trouve qu'il est absolument essentiel de renouer les liens entre la police et notre jeunesse. Je pense qu'il faut se rappeler que l'un des noms que l'on donne à la police, c'est gardiens de la paix. Ils sont là pour nous protéger, ils sont là pour prendre soin des personnes, pour prendre soin des biens. Et le fait que les jeunes aient cette possibilité de faire ces stages est à mon avis une mesure que Gérald DARMANIN prend qui est tout à fait salutaire, parce que je pense que ça peut recréer et renouer des liens entre la police et cette jeunesse qui a tant besoin de croire en cette police, de mieux la connaître, de mieux la comprendre pour pouvoir être plus respectueuse aussi à son égard.
ROMAIN DESARBRES
Avant de parler du 39 19, évoquons le nouveau confinement qui se profile. Ça pourra prendre une autre forme que les précédents mais est-ce que vous craignez une augmentation des violences dans les familles lors des confinements visant notamment les femmes.
ELISABETH MORENO
Eh bien nous avons vu lors du premier confinement que le nombre d'interventions des forces de l'ordre dans les familles pour des causes de violence, que ce soit sur les femmes, que ce soit sur les enfants avait augmenté de 42 %. Et puis on a vu dans le deuxième confinement que le nombre d'appels à la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr a augmenté de 60 %. Donc nous savons déjà par expérience que le fait d'être confiné, d'être parfois les uns sur les autres tout au long de la journée, sans possibilité de sortir, crée des tensions importantes. Et c'est pour ça que comme les première et les deuxième fois, nous allons remettre en route tous les dispositifs que ce soit le 39 19 pour la ligne d'écoute et d'accompagnement des femmes qui en ont besoin, pour le 114 pour envoyer un SMS ou encore la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr qui est disponible 24 sur 24, 7 jours sur 7, pour que les femmes et toutes les personnes qui sont victimes de violences y compris les personnes qui sont dans les couples homosexuels, y compris toutes les personnes - les hommes, les femmes et les enfants parce qu'on se rend compte aujourd'hui que 20 % des contacts, des chats qui arrivent sur la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr sont faits par des enfants, par des mineurs. Donc ça veut dire que tout le monde commence à comprendre les dispositifs qui existent pour lutter contre ces violences.
ROMAIN DESARBRES
Une dernière question, une réponse rapide s'il vous plaît Madame la ministre. Vous ambitionnez d'ouvrir le 39 19 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Quand est-ce que ça pourra être possible ?
ELISABETH MORENO
Ecoutez, c'est un dispositif qui est issu du Grenelle des violences conjugales qui avait été lancé par Edouard PHILIPPE et je veux le rendre possible aussi rapidement que possible si je fais une redondance, parce que ces femmes ont besoin de ces lignes et nous espérons que d'ici l'été, ce processus sera en route.
ROMAIN DESARBRES
Merci beaucoup Elisabeth MORENO. Merci d'avoir été en direct avec nous ce matin dans La matinale CNews. Très bonne journée à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 janvier 2021