Interview de Mme Élisabeth Borne, ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion, à France Bleu Berry le 14 janvier 2021, sur sa visite du premier "Village initiative jeunesse", structure accueillant les jeunes en décrochage scolaire dans le cadre du plan "1 jeune, 1 solution".

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Deux membres du gouvernement à Châteauroux en ce jeudi. D'abord le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel BLANQUER, attendu ce matin au Lycée Blaise Pascal, pour découvrir un dispositif anti-décrochage scolaire, et il sera ensuite rejoint par la ministre du Travail, Elisabeth BORNE, une visite du premier village Initiatives jeunesse, dans les locaux de l'AFPA. Elisabeth BORNE est notre invitée ce matin, avec vous Régis HERVE.

RÉGIS HERVE
Bonjour Elisabeth BORNE.

ELISABETH BORNE
Bonjour.

REGIS HERVE
Merci de votre présence. Vous avez annoncé en début d'année la prolongation donc de ces aides pour l'emploi des jeunes, de l'opération « Un jeune, une solution ». On rappelle : une prime de 4 000 € par an pour l'embauche en CDD de plus de 3 mois, ou en CDI, d'un jeune de moins de 26 ans, et 5 000 ou 8 000 € pour un contrat d'apprentissage ou de professionnalisation. Ce dispositif a donc été lancé l'an dernier, en juillet je crois. Les résultats sont à la hauteur de vos attentes ? Ça marche vraiment « Un jeune, une solution » ?

ELISABETH BORNE
Eh bien écoutez, oui, ce plan porte ses fruits grâce aux aides qu'on a mises en place. On a eu plus d'un million de jeunes de moins de 26 ans qui ont été embauchés entre août 2020 et novembre 2020, et c'est vraiment une bonne nouvelle, parce que ces jeunes, ils peuvent rentrer dans une entreprise, dans un parcours de formation qui leur donnera des bonnes qualifications pour trouver un emploi demain, et puis c'est aussi un signe d'optimisme de la part de nos entreprises, je pense que c'est important, parce que quand on recrute un jeune en apprentissage, ça veut dire qu'on est en train de préparer des compétences dont on a besoin dans 2 ans ou dans 3 ans.

REGIS HERVE
Ça veut dire aussi effectivement que les entreprises, dans un contexte bien particulier, ont joué le jeu.

ELISABETH BORNE
Je vous confirme. Je crois que c'est vraiment important de le dire. Ce plan « Un jeune, une solution », c'est bien sûr un plan que le gouvernement porte, mais on voit qu'il y a une sorte de mobilisation générale pour nos jeunes. Les entreprises s'engagent. Vous savez qu'on a lancé un site « Un jeune, une solution », il y a déjà plus de 1 000 entreprises qui ont pris des engagements, qui sont mobilisées pour les jeunes, sur cette plateforme, et je pense qu'on va continuer cette mobilisation, c'est vraiment notre responsabilité à tous, de tout faire pour que les jeunes ne soient pas pénalisés malgré la crise économique que l'on est en train de traverser.

REGIS HERVE
Alors, le site AFPA de Châteauroux, où vous serez d'ailleurs ce midi, est un des outils de ce dispositif, c'est là que d'ailleurs le premier village Initiatives jeunesse de France voit le jour, c'est une structure d'accueil en fait pour les jeunes en en décrochage scolaire. Concrètement, on leur propose quoi à ces jeunes qui viennent d'ailleurs de toute la France ?

ELISABETH BORNE
Alors, effectivement on a mentionné les aides à l'embauche, mais il y a des solutions, je dirais pour vraiment des situations très différentes, des jeunes qui sont plus éloignés de l'emploi, et on a voulu aussi apporter des réponses aux jeunes décrocheurs de 16 à 18 ans, qui effectivement ont pu ne pas s'épanouir dans leur scolarité, auxquels on veut donner une nouvelle chance. Donc dans le cadre de ce programme, ils pourront découvrir des métiers, apprendre les bases du numérique, passer le code de la route, et notre objectif c'est vraiment de les accompagner tout au long de ce parcours qui va durer 15 semaines, pour concrétiser un projet professionnel et puis aussi pour qu'ils puissent reprendre confiance en eux. Donc c'est vraiment tout notre engagement dans un cadre de ce plan jeunes, quel que soit le parcours du jeune, quel que soit son niveau de diplôme, d'être capable de l'aider à bâtir un parcours vers l'emploi, vers une qualification, qui puisse trouver une solution pour s'insérer dans la vie professionnelle.

REGIS HERVE
Elisabeth BORNE, certains à gauche estiment, notamment à gauche, estiment que ce plan est insuffisant et qu'il faudrait par exemple une extension du RSA aux moins de 25 ans, y compris d'ailleurs pour les étudiants, ce n'est pas une option sur la table a priori.

ELISABETH BORNE
Ce qu'on propose, c'est mieux que le RSA jeunes On veut aller vers une garantie jeune universel, c'est-à-dire que tout jeune ait droit à un accompagnement que peut lui proposer sa Mission locale, Pôle emploi, et que dans le cadre de cet accompagnement, et c'est cet accompagnement qui est le plus important, pour qu'on permette au jeune d'aller vers un emploi, de gagner son autonomie, mais s'il en a besoin, il aura droit à une rémunération, jusqu'à 500 €, et donc c'est vraiment en ça que je pense que c'est mieux qu'un RSA, parce qu'on résout les problèmes du jeune, instantanément, en lui donnant un soutien financier s'il en a besoin, mais on l'accompagne surtout dans un parcours vers l'emploi.

REGIS HERVE
La crise sanitaire, évidemment, est en filigrane de tout cela. Des mesures devraient être annoncées ce soir par le gouvernement, nouvelles mesures pour faire face à l'épidémie de Covid. Le couvre-feu, madame BORNE, à 18h00 pour tout le monde, c'est la meilleure solution pour l'instant ?

ELISABETH BORNE
Ecoutez, le Premier ministre présentera tout à l'heure les dispositions qu'on doit prendre. Vous savez qu'on voit que la situation est préoccupante au clan sanitaire. Le couvre-feu, très clairement, et on l'avait vu avant le deuxième confinement, ça permet de réduire les échanges, les interactions sociales, et donc ça limite la propagation du virus, et c'est vraiment ce qu'on souhaite faire dans la période actuelle. Vous savez qu'on est sur un plateau qui est élevé, encore, on a des nombres de cas qui sont plus élevés qu'ils n'étaient à la fin de l'année dernière, il faut absolument arriver à contenir cette épidémie, avec le couvre-feu, ça permet de continuer à faire fonctionner notre économie, mais de réduire des interactions sociales. Et voilà, ça fait partie des mesures effectivement sur lesquelles on peut compter pour limiter la propagation du virus.

REGIS HERVE
Couvre-feu dès 18h00.

ELISABETH BORNE
Le Premier ministre s'exprimera tout à l'heure sur le sujet.

REGIS HERVE
Elisabeth BORNE, ministre du Travail, invitée de France Bleu ce matin. Merci madame. Vous serez à Châteauroux donc à la mi-journée. Merci, bonne journée, à bientôt.

ELISABETH BORNE
Au revoir.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 15 janvier 2021