Texte intégral
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R - Il n'y a pas de restrictions aux déplacements entre les régions. Donc, il est possible de prendre l'air, un bol d'air, de s'oxygéner, de faire quelques dizaines ou centaines de kilomètres. Maintenant, ce que l'on dit, c'est : faites attention, restez vigilants, prudents. Et d'ailleurs on le dit parce que les Français ont fait preuve de cette prudence et de cette vigilance lors des vacances de Noël.
Il ne faut pas relâcher les efforts parce qu'en fait, chaque centimètre gagné sur le virus, ce sont des vies sauvées. Et puis, c'est l'espoir de pouvoir, à un moment, reprendre une vie plus normale. Donc, cela passe par, toujours, les gestes barrières. On le répète, on le répète mais c'est important. C'est un masque qu'on change, c'est quand on va voir les grands-parents, on essaye de se tester auparavant, c'est important aussi pour éviter de faire prendre tout risque ; voilà. Et donc, si tout cela est respecté, on espère que ce sera un moment de repos, de calme, de détente pour les enfants, et puis pour ceux qui les entourent.
Q - En temps normal, trois millions de Français font leurs valises pendant les vacances d'hiver. Là, ils seront moins de cent mille, cette année, pour les professionnels.
R - Alors, d'ordinaire, c'est à peu près un Français sur cinq qui part en vacances d'hiver. Aujourd'hui, en fait, on voit avec les hôteliers, avec les loueurs, la SNCF, etc... on est à moins 50%. Donc là, cela va être 10%, et c'est vrai que, on l'a vu, - avec les dernières vacances d'été -, le développement d'un tourisme de proximité, et d'ailleurs tant mieux ! Parce que nos territoires, un territoire comme l'Yonne, a vu une clientèle domestique plus importante par exemple l'été passé. Je le dis d'ailleurs régulièrement sur les ondes nationales : on a beaucoup d'atouts à faire valoir dès lors que ce sont des vacances un peu différentes, que l'on peut surtout s'oxygéner, venez randonner en forêt d'Othe, en Puisaye, bref, dans le Gâtinais. On a énormément d'endroits très sympathiques.
Q - Oui. Parce que l'Yonne n'est pas vraiment une destination neige. Le département a des atouts pour attirer les touristes mais surtout à partir du printemps où là, tout rouvre. Là, tout est fermé en février et, en plus avec la crise sanitaire, pas de musées, pas de cinés, pas de spectacles. Comment est-ce qu'on occupe les enfants ?
R - Alors, vous évoquiez la neige mais c'est vrai que les destinations montagne - les remontées mécaniques sont fermées - mais ce que l'on voit, c'est que les gens cherchent avant tout justement à s'oxygéner ; et c'est pourquoi, d'ailleurs, même si les remontées sont fermées, il y a encore néanmoins on estime 30 à 40% de fréquentation. C'est toujours ça.
Alors, comment occuper les enfants ? Eh bien, écoutez, c'est l'occasion, vous savez, avec ces temps un peu compliqués, on a ressorti les bons vieux jeux de société, je crois. Et puis, c'est également pour les parents qui continuent à travailler, heureusement, il y a des structures, accueil de loisirs, qui permettent d'accueillir les enfants dans les meilleures conditions. Et puis, il y a la solidarité familiale qui se met en place naturellement.
Q - Vous restez en contact avec les professionnels du tourisme du département ? Vous avez des retours, des remontées de leur part ?
R - Je participe régulièrement au conseil d'administration de Yonne Tourisme par exemple. Nous avions fait un conseil de bilan à l'automne et on avait vu justement que l'Yonne, cet été, certes, a vu moins de touristes étrangers mais, par exemple, tout ce qui était tourisme fluvial avait néanmoins bien fonctionné : des Français qui avaient redécouvert des destinations. Ce tourisme bleu-blanc-rouge, j'y suis très attaché. On a vu, d'ailleurs, combien c'était un moteur parce que, certes, nous accueillons en temps normal quatre-vingt-dix millions de touristes internationaux, mais n'oublions pas que, néanmoins, la majorité des recettes, les deux tiers des recettes, ce sont les touristes français.
Q - Et les aides financières sont toujours de mise ; ce matin, vous avez d'ailleurs une réunion en préfecture sur le plan de relance.
R - Tout à fait. Alors, il y a d'une part le soutien, et le soutien en urgence aux entreprises. Et dans le secteur du tourisme, ce sont seize milliards d'euros qui ont d'ores et déjà été mis sur la table pour aider les hôteliers, les restaurateurs, tous les acteurs du tourisme à passer le cap. Et dans le département de l'Yonne effectivement aujourd'hui, on va faire le point sur la mise en place, à la fois de ces mesures d'urgence, - on en est à pas loin de cinq cents millions d'euros, entre les prêts garantis par l'Etat, l'activité partielle, le fonds de solidarité ; et on continue à adapter les dispositifs parce que parfois, on a identifié des trous dans la raquette et le président est très attentif à ce que l'on puisse résorber cela.
Et puis, il y a aussi l'aide au rebond, à la relance, et là aussi avec des crédits très significatifs. Par exemple on aide des industries à investir. Parfois c'est des taux de subventionnement qui peuvent aller jusqu'à 50% pour moderniser telle ou telle ligne de production. Voilà, on prépare l'avenir parce que cette crise, une fois qu'elle sera passée, je peux vous dire qu'il va falloir mettre les bouchées doubles. Et cela passe par de l'investissement, également auprès des collectivités locales, pour rénover le patrimoine, pour aider la transition énergétique. Là aussi, on a mis des crédits exceptionnels de plusieurs dizaines de millions d'euros.
Q - Et on sait que le fonds de solidarité a bénéficié à peu près à plus de sept mille entreprises dans l'Yonne. Encore un mot, Jean-Baptiste Lemoyne, puisque l'on parle du département. Les élections départementales et régionales qui seront reportées sans doute au mois de juin. Est-ce que vous serez candidat à votre succession au département ?
R - Vous savez, je crois que les Français, ce qu'ils regardent, et les Icaunais sont pareils, c'est que l'on doit faire face à l'urgence de la situation, la crise sanitaire, avec ses conséquences économiques et sociales. Donc, l'heure n'est pas à parler, à supputer sur les élections...
Q - Non, mais sans supputer, est-ce que vous êtes...
R - Non, mais je crois que je fais mon travail au conseil départemental. D'ailleurs, j'ai une réunion tout à l'heure, à nouveau, à 11 heures, sur un certain nombre de sujets d'importance et nous travaillons en bonne harmonie avec le président Gendraud. Maintenant, je vais vous dire, ce qui compte déjà, c'est de dépasser la crise, surmonter la crise, et puis après, il y aura le temps des élections, il y aura le temps du débat, du projet, etc... Mais, aujourd'hui, avant tout, ce qui compte, c'est que l'on vaccine, on lutte contre l'épidémie, on prépare l'économie à rebondir. Je crois que c'est cela qui est important.
Q - Donc, on ne saura pas ce matin si vous êtes candidat aux départementales. Merci, Jean-Baptiste Lemoyne.
Source : https://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 février 2021