Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Je suis très heureuse de prendre la parole parmi vous aujourd'hui sur un sujet de la plus haute importance, et je remercie chacune et chacun d'entre vous, pour votre intervention, qui j'en suis sure va nous aider à avancer sur ce sujet haut combien important et aussi pour votre présence. Je me réjouis en particulier que le Danemark et le Fonds des Nations Unies pour la population aient choisi d'être aux côté de la France pour parrainer ce bel événement.
La garantie des droits et santé sexuels et reproductifs est un prérequis essentiel de la réalisation de l'égalité des chances et de l'égalité entre les femmes et les hommes. Lorsqu'ils sont remis en cause, c'est l'accès des femmes et des jeunes filles à l'éducation, à un emploi décent, et leur capacité à participer au développement économique et social de leur pays qui sont entravés.
En 2020, nous avons célébré les 25 ans de la Déclaration de Pékin de 1995 qui réaffirmait l'engagement international à garantir la "pleine réalisation des droits fondamentaux des femmes et des petites filles". Je me tourne vers nos amies argentines pour dire que nous pouvons saluer chaleureusement de grandes avancées.
Toutefois, le combat est encore loin d'être gagné. La pandémie et les restrictions qu'elle a requises, qui ont parfois servi de prétexte pour reléguer au second plan la santé sexuelle et reproductive, nous l'ont rappelé cruellement.
Or, aucun recul ne peut être toléré. Devant l'Assemblée Générale des Nations Unies, en décembre 2020, le Président de la République Emmanuel Macron a rappelé que la "pandémie ne peut pas servir d'excuse à une remise en cause des progrès réalisés dans l'accès aux droits et aux services en matière de santé sexuelle et reproductive".
La crise sanitaire, ainsi que la montée des conservatismes et des mouvements visant à remettre en cause ces droits, sur tous les continents, doivent nous rappeler la fragilité des acquis et la nécessité d'un engagement international fort, et toujours renouvelé.
La France entend continuer à prendre part à cet engagement et le porter.
Comme l'a rappelé le Président de la République, la défense des droits sexuels et reproductifs est une condition essentielle dans la lutte pour l'égalité entre les femmes et les hommes. Et c'est une lutte qui a été déclarée "grande cause nationale" du quinquennat d'Emmanuel Macron et portée au rang de grande cause mondiale, par la déclaration commune des Etats membres du G7, sous la présidence française, en 2019.
Notre diplomatie féministe appelle à porter résolument et au plus haut niveau ces enjeux, dans un esprit de dialogue sur toute la scène internationale.
Cette démarche volontariste s'est traduite notamment par notre "Stratégie globale sur les enjeux de population, de droits et de santé sexuels et reproductifs 2016-2020", qui sera prochainement renouvelée, ainsi que dans le cadre de la "Stratégie internationale de la France pour l'égalité entre les femmes et les hommes (2018-2022)".
La France s'engage également par sa participation continue dans des partenariats régionaux tels que le Partenariat de Ouagadougou. La création et le financement continu depuis 10 ans du Fonds Français Muskoka (FFM) est un exemple supplémentaire de cet engagement fort. Il s'agit d'un mécanisme innovant créé en 2010 rassemblant quatre agences des Nations Unies, l'Organisation mondiale de la santé, le Fonds des Nations unies pour la Population, le Fonds des Nations unies pour l'Enfance et ONU Femmes, dans neuf pays d'Afrique de l'Ouest et Centrale. Et la FFM a pour objectif d'améliorer la santé, notamment sexuelle et reproductive, et le bien-être des mères, des nouveau-nés, des enfants et des adolescentes dans la région qui compte plus de 120 millions d'habitants. A travers ce mécanisme, c'est plus 143 millions d'euros qui ont été investis par la France pour améliorer les droits et santé sexuels et reproductifs dans la région.
La France poursuit sur cette voie et co-présidera du 30 juin au 2 juillet 2021, avec le Mexique, et sous l'égide d'ONU Femmes, le "Forum Génération Egalité". Il constituera une étape charnière pour prendre des engagements multi-acteurs pour les droits des femmes et des filles et assurer de réelles avancées pour l'égalité de genre.
La coalition d'action "Autonomisation corporelle et Droits et santé sexuels et reproductifs", réaffirmera l'ambition de faire de ces droits des droits universels, à l'abri de toute remise en cause. La France est championne de la coalition aux côtés de l'Argentine, du Danemark, du Burkina Faso et de la Macédoine du Nord ainsi que de nombreuses organisations, comme le FNUAP, le programme GFF de la Banque mondiale, les organisations de la société civile et des fondations, comme la Children Investment Fund Foundation. Ce rendez-vous important permettra de parvenir à des résultats concrets en termes d'objectifs et d'actions à mener pour la défense des DSSR.
Les axes de travail prioritaires de la coalition porteront notamment sur la sécurisation de l'accès à une éducation sexuelle fiable et aux services de planification familiale. L'accès universel à l'avortement et à la contraception doit en effet être rendu possible sans restriction d'âge et de moyen, dans le cadre d'un service de proximité. La coalition travaillera également sur la question de la sécurisation et du renforcement des financements internationaux, publics et privés alloués aux actions en faveur de la promotion des DSSR. La question du maintien de ces priorités en temps de crise, qu'elle soit sanitaire, ou encore politique animera les échanges de manière transversale.
Enfin, le forum mettra l'accent sur l'approche multi-acteur, internationale, inclusive et intergénérationnelle, fondamentale pour une action à grande échelle. La coalition encourage ainsi l'implication de toutes les parties prenantes sur la question des DSSR, afin de rendre possible un travail en partenariat, notamment avec la société civile. La France veillera à ce que des actions collectives et ambitieuses soient mises en place sur ces sujets cruciaux.
Mesdames et Messieurs,
Je vous propose que nous agissions ensemble pour rendre universels les droits et la santé sexuels et reproductifs, et pour s'assurer que demain, les femmes soient libres de disposer pleinement de leur corps. Construisons ensemble la Génération Egalité !
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 mars 2021